Le jeudi 3 octobre 2002 Consommation modérée d'alcool et maladie cardiaqueD'après une nouvelle étude, la consommation modérée d'alcool est associée à une diminution des risques qu'un diagnostic de maladie cardiaque soit posé ou qu'un décès causé par cette maladie s'ensuive chez les femmes de 40 ans et plus, mais non chez les hommes du même âge. La cote exprimant le risque d'un diagnostic de maladie cardiaque ou d'un décès causé par une telle maladie au cours des quatre années de suivi variait selon la consommation d'alcool. Elle était plus de deux fois plus faible pour les femmes qui ont déclaré, en 1994-1995, qu'elles avaient consommé de deux à neuf verres d'alcool au cours de la semaine qui avait précédé l'interview que pour celles qui ont dit n'avoir jamais bu d'alcool au cours de leur vie. Ces associations persistent même si l'on tient compte de l'effet d'autres facteurs influant sur le risque de maladie cardiaque. Étant donné la petite taille de l'échantillon d'enquête comparativement à d'autres études, il est notable que ces associations émergent après seulement quatre années de suivi. Bien que des études précédentes aient révélé que la consommation modérée d'alcool avait un effet protecteur pour les hommes et les femmes, l'analyse des données de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) n'a pas permis d'observer un tel effet pour les hommes. Les habitudes de consommation d'alcool chez les hommes et les femmes diffèrentLa consommation déclarée d'alcool dans le cadre de l'ENSP variait considérablement selon le sexe. En 1994-1995, l'abstinence à vie était plus courante chez les femmes que chez les hommes (13 % contre seulement 6 %). Une plus forte proportion de femmes que d'hommes ont indiqué boire à l'occasion, tandis que les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer une consommation modérée ou excessive d'alcool. Chez les femmes âgées de 40 ans et plus, 11 % de celles qui n'avaient jamais consommé d'alcool de leur vie et 14 % des anciennes consommatrices ont eu un diagnostic de maladie cardiaque ou sont décédées d'une telle maladie de 1994-1995 à 1998-1999. Au cours de la même période, seulement 4 % des femmes dont la consommation d'alcool était légère et environ 3 % de celles qui buvaient modérément ont obtenu un diagnostic de maladie cardiaque ou sont décédées des suites d'une telle maladie.
D'autres facteurs influent sur la maladie cardiaqueLes facteurs qui ont été pris en compte dans le cadre de cette analyse sont les suivants: l'âge, le revenu du ménage, le niveau de scolarité, l'état de santé autoévalué, le diagnostic de diabète ou d'hypertension, les antécédents familiaux de maladie cardiaque, l'activité physique durant les loisirs, l'indice de masse corporelle, l'usage du tabac et, chez les femmes, l'hormonothérapie substitutive. Même si on tient compte de ces facteurs de risque, le lien entre la consommation modérée d'alcool, soit de deux à neuf verres par semaine, et le diagnostic de maladie cardiaque ou le décès attribuable à une maladie cardiaque persiste chez les femmes. Par contre, aucune association comparable n'est observée chez les hommes. Un certain nombre d'autres facteurs se sont révélés être associés de façon significative à la maladie cardiaque. La cote exprimant le risque d'un diagnostic de maladie cardiaque ou d'un décès causé par une telle maladie était nettement plus élevée pour les hommes et les femmes de 55 à 69 ans ou de 70 ans et plus que pour ceux et celles de 40 à 54 ans. Les antécédents familiaux représentaient un prédicteur important de la maladie cardiaque chez les hommes comme chez les femmes. En revanche, l'activité physique avait un effet protecteur. La cote exprimant le risque d'un diagnostic de maladie cardiaque ou d'un décès causé par une maladie cardiaque était plus de deux fois plus élevée pour les hommes ayant déclaré être diabétiques en 1994-1995 que pour ceux qui ne l'étaient pas. La cote exprimant le risque qu'on diagnostique subséquemment une maladie cardiaque ou de décéder d'une maladie cardiaque était plus élevée pour les hommes qui faisaient de l'embonpoint ou étaient obèses en 1994-1995 que pour ceux dont le poids se situait à un niveau acceptable. Par contre, la cote exprimant le risque d'un diagnostic de maladie cardiaque était plus faible pour les femmes faisant de l'embonpoint que pour celles dont le poids se situait à un niveau acceptable. De plus, aucun lien n'apparaît entre l'obésité et la maladie cardiaque chez les femmes. L'analyse n'indique aucune association significative entre la maladie cardiaque et l'hormonothérapie substitutive, peut-être parce qu'on n'a pas fait la distinction entre les femmes prenant uniquement des oestrogènes et celles prenant une combinaison d'hormones, ou peut-être par manque d'efficacité statistique (seulement 14 % des femmes ont dit suivre une hormonothérapie substitutive). Information sur les méthodes et la qualité des données disponible dans la Base de métadonnées intégrée: numéro d'enquête 3225. L'article intitulé «Consommation modérée d'alcool et maladie cardiaque» est maintenant disponible dans la publication Rapports sur la santé, vol. 14, no 1 (82-003-XIF, 15 $ / 44 $; 82-003-XPF, 20 $ / 58 $). Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Kathryn Wilkins au (613) 951-1769 (kathryn.wilkins@statcan.ca), Division de la statistique de la santé. Ce numéro de Rapports sur la santé renferme deux autres articles. Le premier, intitulé «Hôpitaux de l'Ontario, fusions, séjours abrégés et réhospitalisations», montre que les caractéristiques de l'hôpital qui pouvaient témoigner d'une restructuration - une récente fusion administrative ou une diminution de la durée moyenne de séjour - ne sont aucunement liées à la réhospitalisation de patients atteints de pneumonie ou ayant fait un infarctus aigu du myocarde dans les 30 jours suivant leur congé. Pour plus de renseignements, communiquez avec Claudio E. Pérez au (613) 951-1733, Division de la statistique de la santé. Le deuxième article intitulé «Arthroplastie de la hanche et du genou» montre que le nombre et les taux d'arthroplasties de la hanche et du genou chez les personnes âgées ont considérablement augmenté de 1981-1982 à 1998-1999, tandis que la durée de l'hospitalisation a diminué pour chaque intervention. Pour plus de renseignements, communiquez avec Wayne J. Millar au (613) 951-1631, Division de la statistique de la santé. Pour plus de renseignements au sujet de la publication Rapports sur la santé, communiquez avec Marie P. Beaudet au (613) 951-7025 (beaumar@statcan.ca), Division de la statistique de la santé. |
|