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Photo d’un homme préoccupé Composer avec les effets psychologiques et affectifs du cancer de la prostate
 
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Les faits

Si vous êtes un homme de plus de 65 ans, vous courez le risque de développer le cancer de la prostate (bien que les quinquagénaires peuvent également en être atteints). En fait, un homme sur huit reçoit un diagnostic de cancer de la prostate au cours de sa vie, le plus souvent après l'âge de 70 ans. Selon la Société canadienne du cancer, le taux de survie à ce cancer est très élevé.

On prévoit diagnostiquer environ 20 100 nouveaux cas en 2004, ce qui signifie que ces hommes vivent avec cette maladie et doivent composer avec les effets physiques, psychologiques et affectifs afférents.




L'histoire d'un couple
Bien que les personnages soient fictifs, ce récit traite d'un des problèmes psychologiques que doivent affronter les hommes et leur partenaire à la suite d'un diagnostic du cancer de la prostate.

Le reflet du soleil d'août sur les murs stériles était éblouissant. L'infirmière a fermé discrètement le store et la pièce a soudainement pris des tons doux et chauds.

« Chéri? »

« Oui? » Flip. Flip. La lecture du magazine lui faisait passer le temps.

« Tu sais que je t'aime, n'est-ce pas? »

Pause. « Je sais. Je t'aime aussi. »

« Pourquoi sommes-nous ici alors? »

« Parce que je n'ai pas le choix, tu le sais bien. » Flip. Flip. Flip.

Ils n'avaient jamais prévu en arriver là. Ils n'avaient jamais cru qu'un jour ils se retrouvaient à attendre dans un bureau pour parler de leur vie sexuelle, ou plutôt de l'absence de vie sexuelle, avec un spécialiste. C'est incroyable comme les choses peuvent changer en un an.

Il s'est tourné vers elle. Lui prenant la main, il lui a dit : « Il y a un an, j'aurais dit "oublions tout cela". Mais aujourd'hui c'est différent. Tu mérites plus que ça, je mérite plus que ça. Nous avons tout essayé. La prothèse est notre seule option. Je sais que tu m'aimes, et si je ne t'aimais pas, si je ne tenais pas à notre couple, je ne serais pas ici. Cela ne suffit pas de vivre, il faut bien vivre ».

« Le médecin est prêt à vous recevoir », leur annonce l'infirmière.

Il s'est arrêté de respirer l'espace d'un instant et ne s'est pas rendu compte qu'il serrait la main de sa femme un peu plus fort... jusqu'à ce qu'il la sente lui serrer la main à son tour. Se remettant de ses émotions, il s'est tourné vers elle en se disant « il est temps de réapprendre à vivre ».

Ils sont entrés tous deux dans le bureau du médecin en longeant les classeurs qui renfermaient les dossiers de nombreux hommes qui, comme lui, étaient passé par là.
Un sujet difficile à aborder…

Il n'est pas facile pour un homme atteint du cancer de trouver le juste équilibre mental, physique, spirituel et émotif pour continuer à profiter pleinement de la vie. Chaque personne réagit différemment au diagnostic.

Le Dr Ross Gray, co-directeur des études psychosociales et comportementales au Sunnybrook Regional Cancer Centre de Toronto, concentre ses recherches depuis 1995 sur la santé des hommes et les cancers qui les touchent, et s'attarde particulièrement au soutien et aux soins psychosociaux liés au cancer.

Le Dr Gray déclare que « les hommes atteints du cancer vivent une impasse psychologique. Ils se sentent vulnérables et éprouvent des émotions beaucoup plus intenses qu'ils n'en ont l'habitude ». On a remarqué que le sentiment de perte de masculinité causé par les effets secondaires du traitement, dont l'impotence et l'incontinence, était à la source de leurs principaux problèmes psychosociaux et émotifs. Le Dr Gray et ses collègues ont toutefois constaté que la plupart des hommes préféraient ne pas en parler, certains affirmant même n'avoir aucune complication affective.

Lorsque les hommes décident de parler de leur condition, ils en discutent généralement avec leur partenaire ou se tournent vers un groupe de soutien, d'abord pour s'informer, puis pour en apprendre davantage sur cette forme de cancer. Les hommes qui choisissent de participer à ces groupes apprécient le fait de pouvoir discuter entre eux, de parler de leurs expériences personnelles et bénéficient, manifestement, de ces échanges.

Ces groupes de soutien permettent aux hommes de s'informer, d'en apprendre les uns des autres et de se sentir moins seuls. Pour obtenir la liste complète des groupes de soutien au pays, rendez-vous au site Web du Service d'information sur le cancer de la Société canadienne du cancer.

Recevoir et donner du soutien

Les personnes atteintes du cancer de la prostate
Ces hommes doivent s'efforcer d'accepter leur diagnostic et de profiter du soutien offert par les personnes qui les entourent pour passer à travers les périodes difficiles.

Les partenaires
Les partenaires doivent comprendre que les réactions psychologiques et affectives sont différentes pour chaque homme et qu'il est essentiel de les appuyer tout au long de leur cheminement personnel. Comme le dit le Dr Gray : « Il n'existe aucune formule magique. Dans certains cas, il faut laisser la personne tranquille et lui donner le temps d'accepter le diagnostic. Dans d'autres cas, il convient de l'informer davantage, de lui faire comprendre que la survie est plus importante que les relations sexuelles, qu'il est essentiel de continuer à vivre une vie aussi normale que possible. Il faut également l'appuyer dans sa décision de ne pas parler publiquement de sa condition et de son traitement et insister sur le fait qu'il est toujours attirant. »

Les amis, la famille et les collègues
Il importe que les amis, la famille et les collègues s'efforcent de comprendre la situation et fassent preuve de compassion.

Les professionnels de la santé
Ces derniers doivent s'assurer de poser le diagnostic adéquat et veiller à ce que les services soient mis à la disposition des personnes atteintes pour chaque aspect de la maladie, y compris pour régler les problèmes qui surviennent quotidiennement ou tenter d'atténuer les effets psychologiques et affectifs. Les professionnels de la santé doivent se montrer plus compréhensifs par rapport aux problèmes d'estime de soi et de relations interpersonnelles que vivent ces hommes.

 
  Publié le 15 septembre 2004
  BulletCet article a été rédigé par l’Eastern Cooperative Health Organization (ECHO) pour le Réseau canadien de la santé.

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