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Photo d'une femme Violence contre les femmes : comment intervenir
 
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Toute femme risque d'être victime d'actes violents, peu importe sa race, son identité culturelle, sa religion, son orientation sexuelle, son statut socioéconomique, son âge ou ses aptitudes. La violence peut avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale des femmes.

Les statistiques sur la violence faite aux femmes sont alarmantes. Selon l'enquête la plus exhaustive menée à ce jour au Canada sur la violence envers les femmes par Statistique Canada en 1993, 51 % des femmes avaient, à l'âge de 16 ans, déjà été victimes de mauvais traitements sexuels ou physiques.

Il est d'autant plus inquiétant de constater que les femmes sont plus susceptibles de se faire agresser par une personne qu'elles connaissent, notamment leur partenaire ou une connaissance, plutôt que par un étranger. Le même sondage a également démontré qu'une femme sur quatre avait été maltraitée au moins une fois par un homme qu'elle fréquentait, et que 34 % de celles qui avaient été violentées par leur conjoint avaient, au moins à une occasion, craint pour leur vie. Plus récemment, l'enquête de Statistique Canada intitulée La violence familiale au Canada : un profil statistique 2004 a montré que dans 85 % des cas de violence conjugale signalés à la police, la victime était une femme. Ce sont les jeunes femmes âgées entre 25 et 34 ans qui sont les plus susceptibles d'être victimes de violence aux mains de leur partenaire.

En quoi consistent la violence et l'abus?

La violence peut se définir par l'usage de force physique ou de violence psychologique de la part d'un partenaire pour tenter de dominer ou d'isoler la femme. Elle peut se traduire par une agression physique ou sexuelle, un viol par une connaissance, des actes violents aux mains du conjoint ou du partenaire, de la violence émotive ou, encore, une exploitation financière. Même l'intimidation est une forme de violence.

En voici quelques exemples.

Violence physique

  • Battre une femme, la gifler, la frapper avec les mains, une arme ou tout autre objet
  • L'étouffer
  • La pousser
  • La séquestrer

Violence psychologique et émotive

  • Critiquer constamment le poids corporel d'une femme ou ses aptitudes parentales
  • L'humilier
  • La ridiculiser
  • L'insulter

Agression sexuelle

  • Forcer une femme à avoir des relations sexuelles
  • La soumettre à des actes ou comportements sexuels non désirés
  • La soumettre à des attouchements non désirés

Exploitation financière

  • Contrôler les dépenses d'une femme
  • Lui refuser l'accès à des ressources financières
  • Forcer une femme à remettre son chèque de paie
  • Utiliser sa carte de crédit sans sa permission

Intimidation

  • Menaces de violence physique
  • Menaces d'isolement psychologique
  • Menaces de blesser les enfants ou de les lui enlever
  • Menaces de suicide
  • Harcèlement criminel


Les répercussions de la violence sur la santé

La violence peut avoir des répercussions dévastatrices sur la santé mentale, physique, émotive et spirituelle des femmes. Les symptômes varient selon la situation et le type de violence. Certains des effets à court et à long terme peuvent comprendre :
  • Fractures, éraflures, douleurs musculaires, maux de tête, nausées
  • Complications gynécologiques, peur de contracter des MTS
  • Troubles du sommeil, insomnie, cauchemars, crises de panique, mauvais souvenirs
  • Honte, confusion, peur, culpabilité, humiliation, colère
  • Piètre estime de soi, dépression chronique et pensées suicidaires.
Que puis-je faire si je suis victime de violence familiale?

La violence envers les femmes n'est jamais acceptable. Trop souvent, les femmes abusées pensent qu'elles méritent ce qui leur arrive. Il est important de se rappeler que « l'agresseur est toujours responsable de ses actions, peu importe le type de violence », déclare Mary Addison, membre du conseil d'administration du Women Abuse Council de Toronto.

On ne doit jamais blâmer les femmes pour les actes de violence perpétrées contre elles et il est crucial qu'elles sachent qu'elles peuvent prendre certaines mesures si elles sont victimes d'actes violents. Ces mesures qui encouragent les femmes à quitter un milieu abusif, ajoute Mme Addison, peuvent leur donner un sentiment de contrôle.

Si vous vous sentez en danger, recommande Mme Addison, qui a également été directrice du Sexual Assault and Domestic Violence Care Centre du Women's College Hospital de Toronto, il importe d'élaborer un plan de secours ou de fuite. Certaines femmes peuvent arriver à prédire les épisodes de violence au foyer, ajoute Mme Addison, parce qu'elles en reconnaissent les signes. Il importe que vous sachiez que vous n'êtes pas responsable des actes violents perpétrés contre vous, qu'ils ne cesseront pas et qu'ils risquent même de s'amplifier. Un plan de secours peut vous aider. Voici ce que vous suggère Mme Addison :

  • Ayez une liste de numéros de téléphone d'urgence qui comprend les numéros de téléphone de la police, de centres de transition pour femmes victimes de violence et de centres de détresse ouverts 24 heures sur 24. « Vous pouvez trouver ces numéros dans les premières pages de votre bottin téléphonique. Il s'agit d'un excellent outil pour repérer ces numéros rapidement », ajoute Mme Addison.
  • Déterminez un endroit où vous pouvez vous réfugier en cas de fuite. Vérifiez l'emplacement des maisons de transition locales. Ayez une liste des noms et numéros de téléphone des membres de la famille ou d'amis qui sont prêts à vous aider et chez qui vous pouvez vous réfugier.
  • Ouvrez un compte dans une banque autre que celle de votre partenaire.
  • Entreposez les papiers importants dans un endroit sûr à l'extérieur de la maison (certificats de naissance, papiers d'immigration, passeports, papiers de divorce, certificat de mariage, permis de conduire, dossiers scolaires et cartes d'assurance sociale).
  • Entreposez des chèques, de l'argent comptant, des cartes de crédit, les clés de la maison et de la voiture, des médicaments et des vêtements dans un endroit sûr à l'extérieur de la maison.
  • Si vous avez des enfants, élaborez un plan de secours et une sortie d'urgence pour eux également.

« C'est au moment où une femme décide de quitter son conjoint qu'elle est le plus vulnérable », déclare Mme Addison.

  • Faites-vous accompagner par une amie pour vous rendre à votre voiture, au travail ou au supermarché.
  • Essayez de filtrer vos appels au travail et où vous habitez.
  • Si vous pouvez vous le permettre, munissez-vous d'un cellulaire pour pouvoir appeler à l'aide en cas d'urgence, particulièrement si vous êtes victime de harcèlement criminel.
  • Si vous êtes agressée, faites autant de bruit que possible pour attirer l'attention des voisins ou des passants.
  • Documentez tous les événements qui vous touchent.
Que peut-on faire pour aider les femmes violentées?

La décision de quitter un milieu malsain ou une relation violente peut demander beaucoup du temps. « Je sais d'expérience que plus la relation est longue, plus la femme met du temps à se décider », déclare Irene Gabinet, conseillère et éducatrice au St.Joseph's Women's Health Centre de Toronto. Et lorsqu'il s'agit d'une relation qui a engendré des enfants, elle peut alors mettre un an juste pour prendre la décision de quitter la maison, six mois pour finalement le faire et entre deux à trois ans pour s'en remettre. »

Le processus long et laborieux est différent pour chaque femme et comprend une série d'étapes : déni, acceptation, admission, décision, prise des mesures nécessaires et, enfin, guérison. Les membres de la famille et les amis qui veulent aider une femme en détresse doivent se rappeler qu'ils ne peuvent, et ne doivent jamais la pousser à prendre une décision hâtive.

Surtout, ajoute Mme Gabinet, il importe d'offrir de l'amour et de l'appui à une femme violentée de façon constante. « Ce qui peut s'avérer très difficile car souvent les personnes désireuses d'aider ne comprennent pas qu'il faut allouer suffisamment de temps à chaque étape. Sans s'en rendre compte et sans le vouloir, elles risquent d'abuser elles-mêmes de la femme qu'elles essaient pourtant d'aider. » Mme Gabinet recommande à toute personne qui veut offrir de l'aide à une victime d'abus d'élargir son propre réseau d'appui. En outre, elle suggère à la famille et aux amis de se renseigner sur la dynamique des milieux abusifs. « Plus on en sait sur une situation, moins on est porté à juger », explique-t-elle.

Si une femme se dit victime de mauvais traitements, ou si un membre de la famille ou un ami soupçonne une telle situation, ils peuvent en parler ouvertement et offrir leur aide. Ils peuvent ainsi lui prêter une oreille attentive, lui trouver des ressources et l'encourager à élaborer un plan qui l'aidera à quitter le milieu violent.

La violence contre les femmes est beaucoup trop courante dans notre société. En offrant un réseau d'appui et diverses options à ces femmes, on peut les encourager à quitter un milieu malsain et à entreprendre un processus de guérison.

 
  Publié le 15 décembre 2004
  CreditCet article a été rédigé par Heather Howie et Femmes en santé du The New Women's College Hospital, l'affilié du Réseau canadien de la santé responsable du volet Femmes.

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