Il est fort probable qu'au cours de votre vie vous ayez déjà
été témoin ou victime d'intimidation. L'intimidation ne
se limite pas aux terrains de jeu; elle peut se produire au travail, dans un
quartier ou même au sein d'une famille. Les enfants n'ont pas l'expérience
de vie des adultes pour savoir comment réagir à l'intimidation.
Pour cette raison, il est important de leur enseigner comment nouer des relations
et réagir à l'intimidation avant qu'ils ne deviennent eux-mêmes
des intimidateurs ou qu'ils ne soient des victimes.
Qu'est-ce que l'intimidation?
L'intimidation est « une activité délibérée
et hostile qui vise à blesser ». Il s'agit d'actes graves qui peuvent
avoir des conséquences à long terme sur un enfant.
L'intimidation ne se limite pas à des taquineries au terrain de jeu.
Elle peut prendre différentes formes, y compris :
- violence physique, telle que des coups de poing, des pincements ou du harcèlement
physique continu
- menaces de violence physique, accusations, diffusion de fausses rumeurs
ou menaces à main armée
- violence verbale, telle que des injures, des taquineries et des commérages
- violence sociale, telle que l'exclusion et le ciblage d'un bouc émissaire.
Quelle est l'incidence de l'intimidation?
Si quelqu'un est victime d'intimidation ou qu'il commet de tels actes et qu'aucune
mesure n'est prise pour rectifier la situation, les conséquences peuvent
être lourdes, notamment :
- Faible estime de soi
- L'intimidation peut avoir des effets durables sur la confiance en soi
d'un enfant et peut nuire à ses aptitudes sociales ainsi qu'à
son bonheur à l'âge adulte.
- Culpabilité
- Les intimidateurs peuvent en venir à regretter leurs actes; les
spectateurs peuvent se sentir coupables d'avoir encouragé l'intimidateur
et de ne pas être intervenus.
- Incapacité de régler ses problèmes
- L'intimidateur utilise l'agressivité comme béquille pour
résoudre des difficultés d'une autre nature (par exemple,
une faible estime de soi). En tolérant l'intimidation, nous n'apprenons
pas à un enfant à régler ses problèmes ou
à se comporter de manière acceptable avec d'autres.
- Dépression et exclusion de certaines occasions de grandir
- L'enfance est une période pour apprendre, pour grandir et pour
découvrir des activités qui seront utiles à l'âge
adulte. L'intimidation peut largement porter atteinte à la capacité
d'un enfant à participer à des activités, à
apprendre et à s'amuser autant à l'école qu'en société.
- Suicide
- Dans les cas extrêmes, un enfant peut décider que la mort
vaut mieux que l'intimidation perpétuelle.
Qui participe aux actes d'intimidation?
Des enquêtes ont montré que jusqu'à 30 % des enfants à
l'école ont été victimes d'intimation et que 10 % commettent
sans cesse de tels actes. Les gestes d'intimidation atteignent leur summum vers
l'âge de 11 ou 12 ans, bien que les actes perpétrés s'aggravent
avec l'âge. L'intimidation commence généralement à
petite échelle et prend de l'ampleur.
La plupart des actes d'intimidation se commettent en présence de trois
parties :
- un intimidateur
- une ou des victimes
- des spectateurs.
Les spectateurs encouragent ou récompensent l'intimidateur par leurs
rires, leur participation ou leur simple présence et aussi en n'essayant
pas de mettre fin à l'intimidation.
Comment faire pour éviter les actes d'intimidation?
Il est très important d'agir de manière proactive. L'intimidation
se produit souvent en présence d'adultes. Voici quelques exemples de
mesures à prendre pour prévenir les actes d'intimidation
:
- Prenez conscience que les enfants victimes d'intimidation n'en parleront
généralement pas à un adulte parce qu'ils ont honte d'eux
et de ce qui se produit.
- Parlez de l'intimidation ainsi que de ce qu'il faut faire quand de tels
actes se produisent - expliquez aux enfants qu'ils doivent en parler à
un adulte tout de suite.
- Présentez des solutions à votre enfant en effectuant des jeux
de rôles avec lui et invitez-le à vous parler de l'intimidation.
- Même lorsque vous parlez à d'autres adultes, faites ressortir
à quel point il est important de signaler les actes d'intimidation.
L'intimidation continue seulement si personne n'intervient.
- Offrez à l'intimidateur des occasions efficaces d'apprendre les conséquences
de ses actes. Le fait d'isoler ou de « protéger »
l'enfant victime d'intimidation ne contribuera pas à résoudre
le problème.
- Les parents, les enseignants, les amis, les étrangers et même
la télévision et la culture populaire peuvent encourager ou
défavoriser des actes d'intimidation. Demandez aux enseignants, au
personnel et aux autres parents ce qu'ils font au sujet de l'intimidation.
Un programme communautaire contre l'intimidation pourrait aussi être
efficace.
- Expliquez aux enfants victimes d'intimidation qu'ils ne sont pas seuls et
qu'ils peuvent compter sur vous. Dans la même veine, laissez savoir
aux enfants qui commettent des actes d'intimidation que vous vous préoccupez
de leur sort et que vous voulez aussi les aider.
Références
- Barbara Coloroso, auteure de The Bully, the Bullied, and the Bystander:
From Pre-School to High School - How Parents and Teachers Can Help Break the
Cycle of Violence.
- « Tough talk on bullying: Best-selling author helps parents halt cycle
of violence », The StarPhoenix (Saskatoon), 26 septembre 2002
Related resources:
www.parlonsen.com/french/
www.cyberbullying.ca
Kids
Help Phone 1-800-668-6868
Conseil
canadien de la sécurité
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