Communiqué
Le 1^er septembre 2006

La protection de la qualité du grain entreposé à la ferme en cinq étapes

WINNIPEG, le 1^er septembre 2006 - Cette année, après avoir eu une moisson précoce et s'être dépêché de mettre la récolte à l'abri, il est maintenant temps de penser à entreposer le grain à la ferme et à la façon de le protéger des infestations d'insectes. Voici ce que conseille la Commission canadienne des grains (CCG).

« Nous voulons donner aux producteurs des renseignements utiles pour qu’ils puissent gérer la qualité du grain entreposé, et ce, même avant que leur récolte ne soit prête à être mise en cellule », explique la commissaire en chef de la CCG, Chris Hamblin. « L’an dernier, le problème était d’entreposer du grain humide. Cette année, le temps sec et chaud offre d’excellentes conditions pour les infestations d’insectes si on ne prend pas les mesures qui s’imposent. »

Blaine Timlick, entomologiste à la CCG, explique les cinq mesures à prendre :

1. Choisir à l'avance la cellule où sera entreposée chaque récolte
   La méthode utilisée pour nettoyer et préparer une cellule vide dépend de ce que vous prévoyez y entreposer. Il existe de nombreux insecticides chimiques homologués pour traiter l'intérieur d'une cellule vide servant à entreposer des céréales. Cependant, la CCG exhorte les producteurs à ne pas employer d'insecticides chimiques dans les cellules à grain où ils prévoient entreposer du canola ou du lin. En effet, il ne faut pas entreposer du canola ou du lin dans des cellules qui ont subi un traitement à l'insecticide chimique malathion.
2. Préparer la cellule avant de la remplir
   Les insectes présents dans les cellules à grain se nourrissent de débris, d'impuretés et de restes de céréales. Il faut donc nettoyer les cellules à fond : enlever la poussière et les impuretés qui se trouvent dans les fentes et sur les rebords, sous les grilles et dans les conduits d'aération, puis réparer les trous et tout ce qui pourrait être la source de fuites. Si vous prévoyez y entreposer des céréales, il faut désinfecter la cellule à l'aide d'un insecticide chimique homologué. Par contre, si vous prévoyez y entreposer du canola ou du lin, il faut nettoyer la cellule à l'eau ou à l'air sous pression élevée et utiliser un balai dur ou un appareil à succion.
3. Verser le grain nettoyé dans la cellule et le niveler le mieux possible
   Le grain entreposé est un excellent isolant. Lorsqu'on entrepose du grain chaud et qu'il n'est pas remué, il peut se former des courants de convection qui produisent des points chauds et de la condensation. Plus le différentiel de température (la différence entre la température du grain et celle de l'air ambiant) est grand, plus le courant de convection est fort. Et plus la convection est forte, plus l'effet d'échauffement et de condensation sur le grain est important. Ce phénomène se manifeste particulièrement lorsque le tas de grain entreposé n'est pas nivelé et présente une forme conique, et que le grain est entreposé en grandes quantités, soit plus de 3 000 boisseaux. Lorsque le dessus du tas de grain est nivelé, la ventilation se fait mieux.
4. Abaisser la température à +15 °C le plus tôt possible
   Le séchage et le refroidissement du grain aident à prévenir les problèmes d'infestation. Lorsque le grain est entreposé en grande quantité et présente une teneur en eau supérieure à 14,5 %, il peut se former des zones chaudes. La chaleur encourage la formation de moisissure, alors que la moisissure et la chaleur attirent les insectes dans le grain entreposé. En réduisant la teneur en eau sous les 14,5 % et en abaissant la température du grain sous les +15 ºC, il est possible d'atténuer les problèmes d'insectes nuisibles, puisque la plupart des ravageurs qu'on retrouve dans le grain stocké ne se nourrissent et ne se reproduisent pas en dessous de +15 ºC.
5. Surveiller la température du grain entreposé et ventiler la masse de grain.
   Il faut vérifier la température de la cellule toutes les deux semaines. On mesure la température au moyen de câbles capteurs installés à demeure ou d'une sonde équipée de capteurs électroniques. En l'absence d'appareils de mesure de la température, il faut évaluer la température globale du grain en insérant une tige métallique au centre du tas de grain. Après avoir laissé la tige en place pendant plusieurs minutes, on la retire. Si elle est chaude, une ventilation est nécessaire.

Le grain entreposé doit être ventilé le plus rapidement possible après la moisson, notamment si la ventilation permet de réduire la température de la masse sous les +18 °C. Lorsque la température ambiante est inférieure à celle de la masse de grain, notamment en début de soirée, la nuit et tôt le matin, la ventilation permet d'abaisser la température du grain. Les systèmes de ventilation préservent le grain entreposé et le gardent au sec en abaissant sa température et en réduisant la production de moisissure. Une ventilation appropriée peut également empêcher la formation de courants de convection et de condensation. Surveiller la température et ventiler peut contribuer à maintenir le contenu des cellules dans un bon état général.

Le site Web de la CCG contient des renseignements sur les meilleures façons de gérer la qualité du grain entreposé.

• http://grainscanada.gc.ca/Entomology/insect_infestations-f.htm

M^me Hamblin rappelle aux producteurs et à l’industrie que la loi interdit aux manutentionnaires d’accepter du grain infesté. La CCG examine les wagons de grain pour y déceler toute infestation.

« Nous privilégions la prévention comme meilleure stratégie à la ferme et dans le système de manutention. Du producteur au manutentionnaire, tout le monde a un rôle à jouer pour prévenir les infestations du grain canadien », affirme M^me Hamblin.

La CCG est un organisme du gouvernement fédéral chargé d'établir les normes de qualité du grain canadien et de les tenir à jour. Grâce à ses programmes, le grain expédié satisfait systématiquement aux conditions contractuelles en matière de qualité, de salubrité et de quantité. La CCG réglemente l'industrie du grain afin de protéger les droits des producteurs et d'assurer l'intégrité des transactions de grain.

Personne-ressource :
Louise Worster
Commission canadienne des grains
Téléphone : 204 983 2748
Courriel : lworster@grainscanada.gc.ca

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