CROISSANCE DE LA POPULATION CARCÉRALE
DEUXIÈME RAPPORT D'ÉTAPE
À L'INTENTION
DES MINISTRES RESPONSABLES DE LA JUSTICE
DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL, DES PROVINCES ET DES
TERRITOIRES
Regina, Saskatchewan
Octobre 1998
I. CONTEXTE ET PRINCIPES
II. VUE D'ENSEMBLE : L'ENVIRONNEMENT
III. LES RÉALISATIONS - FAITS SAILLANTS
IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
V. RAPPORTS DES ADMINISTRATIONS
Terre-Neuve
Nouvelle-Écosse
Nouveau-Brunswick
Île-du-Prince-Édouard
Québec
Ontario
Manitoba
Saskatchewan
Alberta
Territoires du Nord-Ouest
Yukon
Colombie-Britannique
VI. RAPPORTS DE MINISTÈRES ET ORGANISMES FÉDÉRAUX
Solliciteur général Canada
Service correctionnel Canada
Justice Canada
Centre canadien de la statistique juridique
VII. ANNEXE A - GRAPHIQUES ET TABLEAUX STATISTIQUES
VIII. ANNEXE B - RESSOURCES
I. CONTEXTE ET PRINCIPES
Entre les exercices 1989-1990 et 1994-1995, la population carcérale a
augmenté de 22 % dans les établissements fédéraux et de 12 % en moyenne
dans les établissements provinciaux. Préoccupés par cette croissance
rapide, les ministres responsables de la justice du gouvernement fédéral,
des provinces et des territoires ont demandé aux sous-ministres et aux
responsables des services correctionnels de trouver des solutions pour
inverser cette tendance.
En mai 1996, un document a été rédigé et présenté aux ministres. Ce
document intitulé Croissance de la population carcérale formulait
11 recommandations, y compris un énoncé de principes, en vue d'aider les
administrations à gérer la croissance de la population carcérale. Tous
les ministres ont appuyé les recommandations et ont convenu de ce qui
suit :
-
souscrire à un énoncé de principes commun à l'égard du système de
justice pénale;
-
recourir davantage aux programmes de déjudiciarisation et à d'autres
mesures de rechange;
-
éviter de recourir à l'incarcération pour les délinquants à faible
risque;
-
généraliser l'application des politiques sélectives en matière de mise
en accusation;
-
utiliser davantage les méthodes de prévision et d'évaluation du risque
pour la prise de décisions en matière de justice pénale;
-
recourir davantage aux approches fondées sur la justice réparatrice et
la médiation;
-
appuyer les recommandations provinciales sur la mise en liberté sous
condition qui visent à modifier la Loi sur les prisons et les
maisons de correction de façon à permettre une plus grande
souplesse sur le plan administratif;
-
accroître l'échange de renseignements et l'utilisation des moyens
technologiques au sein du système;
-
mieux renseigner le public sur la dynamique du système de justice
pénale et les questions connexes;
-
entreprendre des projets pilotes dans les domaines de la justice et des
services correctionnels pour les Autochtones afin d'évaluer de
nouvelles méthodes basées sur des valeurs traditionnelles telles que la
réparation et la guérison;
-
mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
(fédéraux/provinciaux/territoriaux) afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Toutes les recommandations et l'énoncé de principes visaient à orienter
les efforts en vue de contenir, sans compromettre la sécurité de la
population, les pressions de plus en plus fortes qui s'exercent sur le
système correctionnel et le système de justice pénale, et à aider les
administrations à faire connaître les raisons de leurs choix
stratégiques. Tout en reconnaissant qu'il existe dans les diverses
administrations des approches différentes face à des questions
stratégiques semblables et qu'il y a lieu de respecter cette diversité,
les responsables souscrivent à un certain nombre de principes et
d'objectifs communs. Les principes entérinés par les ministres sont les
suivants :
-
Le système de justice pénale est un instrument par lequel la
société fait respecter ses valeurs, ses normes et ses interdictions
dans le cadre du processus démocratique et du principe de la primauté
du droit.
-
Le principal objectif du système de justice pénale est de
contribuer au maintien d'un environnement juste, paisible et
sûr.
-
L'objectif primordial du système de justice pénale est
d'assurer la sécurité et la protection de la population.
-
La meilleure façon d'assurer la protection de la population à
long terme est de prendre tous les moyens nécessaires pour que les
délinquants puissent retourner dans la collectivité en tant que
citoyens respectueux des lois.
-
Infliger une peine juste et équitable, proportionnelle à
l'ampleur des préjudices causés, c'est-à-dire imposer des peines
semblables pour des infractions semblables, constitue un objectif
légitime.
-
La prison, c'est le châtiment en soi et non un lieu servant à
infliger un châtiment.
-
Le recours à l'incarcération devrait être réservé
principalement aux délinquants les plus dangereux et aux auteurs des
infractions les plus graves lorsque les objectifs de la détermination
de la peine sont la sécurité du public, la dissuasion ou la
réprobation, et il faut appliquer des solutions de rechange lorsque des
sanctions communautaires plus efficaces et plus appropriées sont
disponibles. (modifié en février 1997)
-
Le système de justice pénale est constitué de nombreux éléments
relevant de différentes administrations dont l'ensemble doit
fonctionner comme un tout bien intégré pour être pleinement efficace et
efficient.
En février 1997, les sous-ministres et les responsables des services
correctionnels ont remis aux ministres responsables de la justice le
document intitulé Croissance de la population carcérale : Premier
rapport d'étape. Dans ce document, on passait en revue les activités
entreprises en vue de mettre en ouvre les 11 recommandations. Il
ressortait clairement que toutes les administrations avaient fait des
efforts pour obtenir des résultats. Le rapport d'étape présentait quatre
recommandations supplémentaires auxquelles les ministres ont souscrit.
Voici un résumé de ces quatre recommandations :
-
évaluer les programmes de déjudiciarisation et prévoir une composante
sur l'élargissement du filet du contrôle social;
-
mettre au point une technologie visant à favoriser l'intégration des
systèmes;
-
communiquer les résultats des recherches sur l'efficacité des
programmes destinés aux délinquants;
-
modifier le septième principe pour en assurer la conformité avec les
principes de détermination de la peine du Code criminel.
Toutes les administrations continuent de déployer des efforts pour mettre
en ouvre les recommandations. Le présent rapport reflète ces progrès
continus et présente les premières données quantitatives et les
résultats.
II. VUE D'ENSEMBLE : L'ENVIRONNEMENT
Les quatre principaux facteurs qui déterminent la taille de la population
carcérale sont le taux de criminalité, le taux d'incarcération, la durée
de la peine et les politiques et pratiques en matière de mise en liberté.
L'évolution démographique, les mesures d'intérêt public et les
perceptions, attentes et valeurs sociétales influent sur ces quatre
grands facteurs.
Au Canada, le taux général de criminalité a diminué pour la sixième année
consécutive en 1997. Le taux de crimes avec violence a diminué de 1,1 %
entre 1996 et 1997, ce qui représente une diminution pour la cinquième
année consécutive. Entre 1996 et 1997, le taux de crimes contre les biens
a diminué de 7,6 %, poursuivant une baisse générale observée depuis 1991.
Pour ce qui est des crimes signalés à la police, le Canada connaît donc
actuellement son taux le plus bas depuis 1980. Ces tendances sont
conformes aux rapports internationaux qui documentent une baisse de la
plupart des crimes signalés à la police entre 1991 et 1997.
En dépit de la baisse du taux de criminalité, les Canadiens sont
davantage craintifs. Il ressort de récents sondages, enquêtes et groupes
de discussion (Angus Reid - sept. 1997, Goldfarb - mars 1997) que le
grand public a l'impression que la criminalité augmente, que les crimes
sont plus violents et que le système de justice pénale est trop clément
et incohérent. Toutefois, le public est en faveur d'une approche plus
équilibrée, d'un système qui inflige aux criminels dangereux et violents
une peine d'incarcération efficace et propose, pour les criminels non
violents et à faible risque, des sanctions de rechange comportant des
mesures efficaces de contrôle, de surveillance et de traitement.
Cette perception a été renforcée récemment par une étude effectuée auprès
de 1 000 Ontariens (Springboard - mai 1998). Les personnes interrogées
étaient d'avis que les taux de criminalité étaient à la hausse et que les
peines infligées actuellement autant aux adultes qu'aux jeunes
contrevenants étaient trop indulgentes, mais elles ont par ailleurs
appuyé les efforts de réinsertion sociale des délinquants. La grande
majorité des Ontariens, même ceux qui préconisent des peines plus
rigoureuses, préféreraient dépenser de l'argent pour des solutions de
rechange à l'incarcération et des mesures de prévention du crime que pour
construire de nouvelles prisons. Fait intéressant, les répondants ont dit
préférer les ordonnances de services communautaires aux amendes, comme
sanction de rechange, et ont exprimé l'avis que les infractions mineures
pouvaient être traitées à l'extérieur des tribunaux.
Cette attitude est conforme à ce qui est ressorti d'un sondage effectué
en mars 1998 par la firme Environics, à savoir que les Canadiens font
preuve d'ouverture d'esprit en ce qui concerne les sanctions de rechange.
Lorsqu'on leur mentionnait que les prisons du pays sont pleines, 54 % des
personnes interrogées disaient favoriser le recours à des peines non
privatives de liberté, par exemple, l'ordonnance de probation ou de
travail communautaire. C'est en Alberta et en Saskatchewan qu'a été
enregistré l'appui le plus fort, et à Toronto, le plus faible.
Comme la plupart des délinquants au Canada purgent une peine de durée
déterminée, on reconnaît de plus en plus que l'incarcération en elle-même
assure seulement une protection « à court terme » et qu'à long terme, le
meilleur moyen de protéger la société est d'offrir aux délinquants un
programme efficace de réinsertion sociale. Le public est davantage
intéressé à investir dans la protection que dans des châtiments excessifs
et il est en faveur d'un investissement accru dans l'étude des causes
profondes du crime, l'accent étant mis sur les programmes communautaires
de prévention du crime.
Globalement, nous devons continuer d'accroître la protection du public,
et les progrès accomplis dans la mise en ouvre des recommandations
découlant de cette initiative ont contribué et continueront de contribuer
à instaurer un système de justice pénale plus efficace.
III. LES RÉALISATIONS - FAITS SAILLANTS
Recommandation 1: Souscrire à un énoncé de principes commun à
l'égard du système de justice pénale.
L'énoncé de principes commun recommandé dans le premier document
Croissance de la population carcérale (mai 1996) a été adopté par
toutes les administrations, sous réserve d'une modification apportée en
février 1997. L'adoption de ces principes constituait une étape
importante vers la rationalisation de la population carcérale à l'échelle
du pays. Elle témoignait également des efforts renouvelés déployés pour
trouver des solutions de rechange valables dans la collectivité et pour
réduire la surutilisation de l'incarcération par le système de justice
pénale canadien.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Toutes les administrations signalent des progrès considérables à l'égard
des programmes de déjudiciarisation destinés aux adultes, des mesures de
rechange, des initiatives de justice réparatrice et des programmes de
mise en garde. Dans un certain nombre d'administrations, ces programmes
sont déjà mis en ouvre à la fois pour les délinquants adultes et les
jeunes contrevenants. Cette recommandation amène également la question
fort sérieuse de l'élargissement du filet du contrôle social et de
l'extension possible du système judiciaire, qui aura pour effet de
toucher plus de gens que nécessaire
L'une des tendances les plus remarquables est le recours accru aux
condamnations avec sursis dans toutes les administrations. Au 30
avril 1998, 22 687 condamnations avec sursis avaient été imposées au
Canada. Cela représente une augmentation de 4 403 ordonnances, ou 24 %,
imposées depuis le 31 décembre 1997. La Saskatchewan et
l'Île-du-Prince-Édouard ont enregistré les augmentations les plus fortes,
et l'Alberta et le Québec, les plus faibles. La majorité résultaient
d'une seule accusation et avaient été prononcées par des tribunaux
provinciaux. À l'échelle nationale, 19 % des condamnations avec sursis
ont été imposées à des femmes. Au Québec, la durée
moyenne des condamnations avec sursis, lorsqu'elles étaient imposées
seules, était de 8,3 mois. Elles étaient imposées dans 40 % des cas
d'infraction contre les biens et 17 % des cas d'infraction contre la
personne.
L'objet des condamnations avec sursis est de permettre aux délinquants à
faible risque, qui, autrement, se seraient retrouvés en prison, de purger
leur peine dans la collectivité, sous certaines conditions. Cette
solution offre la possibilité de réduire les coûts des services
correctionnels et les pressions au sein du système et permet au
délinquant d'entretenir des liens avec sa famille et la collectivité,
liens qui favoriseront sa réadaptation.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
La plupart des administrations signalent des progrès à cet égard. Dans
certaines régions, on observe des baisses sensibles du nombre de
condamnés, autant chez les adultes que chez les jeunes. Par exemple, en
1997, l'Île-du-Prince-Édouard a modifié ses lois afin de
permettre le recours à des solutions de rechange à l'incarcération pour
le non-paiement d'amendes. Dans certaines provinces, la fermeture de
prisons a coïncidé avec des efforts plus poussés pour promouvoir des
programmes de justice réparatrice pour les délinquants à faible risque.
Dans le Nord, des camps correctionnels et des foyers d'accueil permettent
de rapprocher les délinquants autochtones de la nature et de les tenir
éloignés du cadre correctionnel traditionnel. Toutefois, un certain
nombre d'administrations font état d'une augmentation du nombre de
délinquants en détention provisoire. Cette tendance mérite d'être
analysée plus en profondeur.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
Le Nouveau-Brunswick signale que les agents de police
supérieurs ont été autorisés à appliquer des politiques sélectives en
matière de mise en accusation dans le cadre de programmes de mesures de
rechange; au Manitoba, la Direction des poursuites
utilise l'évaluation préalable à la mise en accusation pour réduire le
nombre de détenus admis dans des établissements.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Toutes les administrations continuent d'explorer et de mettre en ouvre
des méthodes d'évaluation du risque. Les modèles d'évaluation du risque
qui ont été adoptés sont notamment l'Inventaire du niveau de service -
Révisé, de la région de l'Ontario, qui a été adopté en
1995, mais qui sera remplacé par une version électronique en 1998. Cette
innovation technologique améliorera la qualité de l'instrument, permettra
une utilisation plus uniforme et favorisera l'échange de renseignements.
Le Manitoba a mis en ouvre un Système d'évaluation et de gestion du
risque des délinquants (désigné en anglais par le sigle ORAMS). La
version ORAMS a l'avantage d'être validée pour être appliquée aux
populations autochtones, aux femmes comme aux hommes et aux jeunes
contrevenants. Dans le cadre du présent rapport, certaines
administrations souhaitent discuter du moment, dans le processus
judiciaire (avant la sentence, au moment de la détermination de la peine,
à l'élargissement), où il y aurait lieu d'évaluer le risque et les
besoins pour que cette évaluation ait les plus grands avantages tant pour
le délinquant que pour la sécurité du public.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
La plupart des administrations signalent des progrès considérables au
cours de l'année écoulée dans la mise en ouvre de cette recommandation.
De nombreux programmes novateurs ont été lancés : des programmes
communautaires de médiation entre la victime et le délinquant, des
initiatives de justice réparatrice, la concertation familiale, des
cercles de détermination de la peine, des comités des Aînés et des
comités de justice communautaire. Par exemple, à Terre-Neuve et au
Labrador, il existe un groupe de travail tripartite sur les solutions de
rechange en matière de détermination de la peine pour les Innus, ainsi
qu'une équipe de travail sur les solutions de rechange en matière de
résolution des conflits. En Nouvelle-Écosse, un
coordonnateur de la justice réparatrice a été nommé, et en
Alberta, en mai 1998, il y avait 66 comités de justice
pour la jeunesse (il y en avait 47 en janvier 1997).
Recommandation 7: Appuyer les recommandations provinciales sur
la mise en liberté sous condition qui visent à modifier la Loi sur
les prisons et les maisons de correction de façon à permettre une plus
grande souplesse sur le plan administratif.
Cette recommandation a été complètement mise en ouvre en 1997 avec la
proclamation du projet de loi C-53.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Toutes les administrations reconnaissent l'importance de l'échange de
renseignements en temps voulu et de façon utile. Toutes s'attachent à
améliorer les systèmes existants et à mettre en place de nouveaux
systèmes informatiques plus généralisés. Par exemple à
Terre-Neuve et au Labrador un prototype
a été installé dans l'ensemble de la province; il s'agit d'une base de
données fondée sur les tribunaux et permettant de rendre accessibles les
antécédents criminels aux services correctionnels, aux services d'aide
aux victimes, à la police et au procureur de la Couronne. Dans de
nombreuses administrations, on a instauré des systèmes d'information sur
les délinquants, des systèmes d'information sur les clients et des
systèmes de gestion de la population carcérale intégrant les
renseignements du CIPC.
En Saskatchewan, deux importants projets d'échange de
renseignements sont en cours. Le premier projet, mené avec le Centre
canadien de la statistique juridique, augmentera le flux de données
destinées à l'Étude sur les services correctionnels pour adultes et
l'autre projet, mené avec le Service correctionnel du Canada, permettra
d'officialiser un protocole d'échange de renseignements qui sera conforme
à la Freedom of Information and Protection of Privacy Act de la
Saskatchewan.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Les Territoires du Nord-Ouest ont produit un document
vidéo d'une heure sur la justice dans le Nord et l'ont distribué aux
collectivités et aux stations de télévision.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des valeurs
traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Comme l'indiquent les Territoires du Nord-Ouest : « La communauté
autochtone considère depuis longtemps que la criminalité est le résultat
d'un déséquilibre et qu'il incombe à la collectivité d'aider la personne
qui commet des actes criminels à retrouver un état d'équilibre ». Cette
façon d'aborder la justice pénale suscite des réactions novatrices et
empreintes d'humanité face aux problèmes de délinquance et aux besoins
des délinquants. Beaucoup de services correctionnels réagissent en
établissant des programmes qui portent sur la chasse, le trappage et le
travail de guide et qui font appel aux cercles de guérison. Certains de
ces programmes ciblent les jeunes contrevenants et comportent des séjours
en territoire nordique sauvage et isolé afin de donner aux jeunes une
meilleure compréhension de leur patrimoine ancestral et territorial.
Le Yukon participe à plusieurs projets communautaires,
notamment grâce à des ententes tripartites avec Justice Canada et des
collectivités des Premières nations. De plus, le Service
correctionnel du Canada a construit et inauguré, dans l'Ouest du
pays, deux pavillons de ressourcement pour Autochtones.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Ce processus se caractérise surtout par les accords d'échange de services
conclus entre le gouvernement fédéral et certaines administrations. Ces
accords, grâce à des contrats de prestation de services négociés
individuellement, permettent d'éliminer le chevauchement des services et
d'en améliorer l'efficacité et l'efficience. Les accords portent, entre
autres, sur les services de garde, les programmes pour délinquants, et
les services communautaires. L'initiative Canada/Nouveau-Brunswick
adoptée en 1998 permet le transfèrement des délinquants sous
responsabilité provinciale ayant des besoins spéciaux au système
correctionnel fédéral. La Colombie-Britannique collabore
avec à GRC au projet pilote « JUSTIN », relatif aux systèmes
d'information de la justice intégrée.
IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Comme l'envergure et la portée du présent document en font foi, toutes
les administrations appuient des initiatives importantes et novatrices
qui améliorent l'efficacité des services correctionnels et réduisent en
toute sécurité et de manière satisfaisante le nombre de Canadiens
incarcérés. Toutes réalisent des progrès notables sur différents fronts
et bon nombre signalent une diminution de leur population de délinquants.
Bien entendu, il reste encore beaucoup à faire. Les services offerts aux
Premières nations sont largement décrits dans ce rapport et toutes les
administrations font état de progrès sur ce plan. Ces services touchent
l'ensemble des collectivités et sont fondés sur le respect de la culture
et des valeurs autochtones. Mentionnons notamment la conclusion d'accords
avec les Innus et les Inuits, la réalisation de travaux de concert avec
le Mi'qmak Justice Institute, les initiatives de justice menées avec les
communautés autochtones, la présence d'agents de liaison autochtones en
établissement, la mise sur pied de centres de guérison, de camps
forestiers, de sueries et de cercles de guérison, ainsi que
l'enseignement des pratiques traditionnelles. Toutefois, certaines
administrations continuent de faire état d'un nombre disproportionné de
délinquants autochtones derrière les barreaux.
Le document Croissance de la population carcérale : Deuxième rapport
d'étape représente un tournant décisif. Notre premier rapport,
Croissance de la population carcérale (mai 1996), avait préparé la
voie et attiré l'attention sur des tendances marquantes quant à
l'incarcération au Canada. Notre rapport de février 1997, Croissance
de la population carcérale : Premier rapport d'étape, nous a permis
de confirmer le bien-fondé des principes et de l'orientation adoptés.
Ce document, Croissance de la population carcérale : Deuxième rapport
d'étape, brosse un tableau des initiatives novatrices en cours dans
le domaine correctionnel à la grandeur du pays, et qui connaissent une
rapide expansion. Aidés de cette vue d'ensemble, nous pouvons maintenant
axer ce rapport plus directement sur les résultats objectifs et
statistiques des programmes et sur les mesures dont nous souhaitons
assurer le suivi. Nous pourrons, à partir de ce rapport, nous entendre
sur les résultats qu'il est essentiel d'évaluer de manière régulière.
Cela nous permettra de mesurer de façon réaliste les progrès accomplis
sur le plan de la croissance de la population carcérale jusqu'au
début du prochain siècle.
Étant donné qu'on a enregistré une importante réduction de certaines
populations carcérales, il est recommandé que les ministres du
gouvernement fédéral, des provinces et des territoires se prononcent sur
l'opportunité des mesures suivantes :
-
qu'un rapport intitulé Gestion de la population carcérale vienne
remplacer le rapport Croissance de la population carcérale et
que le nouveau rapport soit établi tous les 24 mois à l'intention des
ministres du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires;
-
que, dans les rapports futurs, on s'attache à quantifier les résultats
obtenus sur les points les plus importants.
V. RAPPORTS DES ADMINISTRATIONS
Terre-Neuve et Labrador
Faits saillants
-
Les taux d'incarcération dans la province, autant pour les jeunes
contrevenants que pour les adultes, ont baissé sensiblement en raison
des facteurs suivants :
-
facteurs socio-démographiques,
-
baisse des taux de crimes signalés,
-
programmes de libération anticipée,
-
nouvelle législation fédérale,
-
nouveaux modèles de détermination des peines,
-
sanctions non carcérales pour non-paiement d'amendes.
-
Le taux d'incarcération de la province, qui a déjà été l'un des plus
élevés au Canada (4e rang), est maintenant l'un des plus
bas.
-
La capacité provinciale inutilisée sert à loger jusqu'à 75 détenus sous
responsabilité fédérale auxquels on dispense des programmes de qualité;
ces détenus représentent maintenant 25 % de la population carcérale (75
sur 300).
-
On est en train de convertir un petit établissement correctionnel
provincial en un centre de traitement pour les délinquants sexuels sous
responsabilité fédérale et sous responsabilité provinciale qui purgent
des peines de longue durée et qui exigent des programmes d'intensité
moyenne.
-
Dans le secteur correctionnel pour les jeunes contrevenants, une
stratégie de désincarcération est en voie d'élaboration en vue de
réduire le recours à l'incarcération comme moyen de gérer le risque;
les économies prévues serviront à financer des programmes
communautaires destinés aux délinquants et des initiatives
d'intervention précoce.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Un employé des services correctionnels communautaires a été détaché et
chargé d'effectuer de la recherche, d'analyser la faisabilité et
d'élaborer une stratégie pour la mise en ouvre d'un programme de mesures
de rechange pour adultes. Les mesures envisagées sont les suivantes :
-
évaluation des mises en accusation,
-
médiation victime-délinquant,
-
concertation des familles,
-
diverses autres options de justice réparatrice.
On s'intéresse particulièrement à la possibilité de l'élargissement
systématique du filet de contrôle social, et aussi au besoin de mettre en
place des mesures de sauvegarde qui n'auront pas pour résultat d'étendre
par inadvertance la portée du contrôle social. Le rapport a été présenté
à la haute direction du ministère de la Justice de Terre-neuve et est
actuellement examiné par les fonctionnaires.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
Le taux d'incarcération des adultes continue de baisser
sensiblement. À une époque, le taux d'incarcération dans la province se
situait au quatrième rang parmi les dix provinces. À l'heure actuelle, le
taux est l'un des plus faibles au Canada. On suppose que cette diminution
continue est fonction de la baisse du taux de crimes signalés et de
facteurs sociodémographiques identifiables, mais il n'en demeure pas
moins qu'il est encore plus directement influencé par un programme de
mise en liberté anticipée qui connaît un grand succès, par des
changements perceptibles dans la détermination de la peine, y compris le
recours à des condamnations avec sursis et aussi par une baisse
remarquable du nombre et du taux des incarcérations pour défaut de
paiement des amendes (moins de 5 % de toutes les incarcérations). Le
changement dans le profil du détenu moyen s'accompagne d'une diminution
proportionnelle du nombre de permissions de sortir, ce qui est un
indicateur que très peu de délinquants à faible risque ou à risque moyen
sont incarcérés.
Le taux d'incarcération des jeunes contrevenants a aussi baissé
sensiblement. L'évolution démographique est un facteur qui contribue à ce
phénomène, mais le nombre de jeunes gardés en milieu fermé n'a pas
diminué de façon appréciable. Le facteur déterminant a été la mise en
ouvre d'une stratégie énergique de mise en liberté anticipée, fondée sur
de bonnes techniques d'évaluation du risque, des programmes de qualité et
une planification efficace de la gestion des cas. Pendant la période
allant d'avril à décembre 1997, pas moins de 95 % des demandes de mise en
liberté anticipée ont été approuvées par le tribunal de la jeunesse.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
L'évaluation du risque fait partie depuis un certain temps du processus
de planification prélibératoire autant pour les adultes que pour les
jeunes contrevenants. Les juges qui prononcent la peine souhaitent
intégrer ce genre d'information dans le processus présentenciel, mais on
fait une mise en garde : tous les intervenants clés doivent être
suffisamment bien renseignés sur les procédés d'évaluation du risque, sur
leurs limites et sur leur potentiel. On s'interroge sur l'utilité de
l'évaluation du risque pour mesurer le risque pour la sécurité publique.
On se demande, par exemple, s'il y aurait lieu d'utiliser cette technique
lorsque le tribunal envisage d'imposer une condamnation avec sursis. Le
dialogue se poursuit et il faut étudier les questions complexes que cela
soulève avant de déterminer s'il importe de faire de l'évaluation du
risque un élément standard du rapport présentenciel.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
La Division des services correctionnels a fourni une aide financière et
matérielle à un programme communautaire de médiation victime-délinquant à
St. John's. Plus de 250 bénévoles d'organismes gouvernementaux et non
gouvernementaux ont reçu une formation aux techniques de base de la
médiation. Un autre groupe de 25 ou 30 personnes ont été accréditées
comme médiateurs compétents après avoir suivi au total huit jours de
formation préparatoire et avancée.
Restorative Justice Initiatives, Inc., coentreprise de la Société John
Howard de Terre-Neuve et du Comité central mennonite a été établi avec
l'objectif de promouvoir l'appui généralisé de la base à l'égard des
principes et les programmes de la justice réparatrice.
Le Groupe de travail tripartite sur les peines substitutives pour les
Innu poursuit ses discussions et son examen des ressources financières
pour la mise en ouvre d'une stratégie de solutions de rechange pour les
collectivités de Davis Inlet et Sheshatshui.
Recommandation 7: Appuyer les recommandations provinciales sur
la mise en liberté sous condition qui visent à modifier la Loi sur les
prisons et les maisons de correction de façon à permettre une plus grande
souplesse sur le plan administratif.
L'adoption du projet de loi C-53 par le Parlement est arrivée au bon
moment, étant donné la récente contestation du généreux programme de la
province en matière de mise en liberté anticipée. La mise en ouvre de
cette loi a légalisé de nombreux aspects clés du programme qui existait à
l'époque, mais elle a aussi empêché la Cour suprême de Terre-Neuve de
rendre une décision qui aurait pu être défavorable dans l'affaire R. c.
Oliver.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
La Division des services correctionnels a les ressources voulues pour
intégrer les bases de données électroniques concernant les délinquants
adultes incarcérés ou sous surveillance dans la collectivité.
Simultanément, le ministère de la Justice met en place son prototype de
base de données d'antécédents criminels fondée sur les tribunaux à la
grandeur de la province, base de données qui sera accessible aux services
correctionnels, aux services d'aide aux victimes, à la police et aux
procureurs de la Couronne.
La Division des services correctionnels a élaboré un protocole d'échange
de renseignements entre les services d'aide aux victimes et les services
correctionnels, dans un effort pour conscientiser la population et
renforcer la sécurité des victimes de violence familiale ou d'agression
sexuelle.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
La province a conçu et commencé à mettre en ouvre une stratégie
provinciale, échelonnée sur cinq ans, de lutte contre la violence. Une
série de tribunes communautaires ont été organisées en vue de
l'élaboration de cette stratégie qui comprend un éventail de mesures clés
destinées à amener des changements au niveau des lois et des politiques,
et à favoriser le renforcement et l'intégration de la prestation de
services directs, la conscientisation de la collectivité et le
perfectionnement professionnel. La stratégie fait appel à une approche
équilibrée et globale et fait ressortir l'importance de programmes de
qualité pour les délinquants et aussi des services d'aide aux victimes
d'actes de violence.
Un protocole d'avis communautaire a été élaboré et mis en ouvre au sujet
des délinquants à risque élevé qui sont remis en liberté.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Des accords cadres tripartites sont en voie d'élaboration avec la nation
Innu et l'Association des Inuit du Labrador. Les discussions mettent
l'accent sur les revendications territoriales et les questions
d'autonomie gouvernementale, mais le dialogue porte aussi sur les moyens
de mieux adapter divers éléments du système de justice pénale à la
culture autochtone ou d'en confier l'administration aux collectivités
autochtones elles-mêmes.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
La réorientation significative du réseau correctionnel pour adultes à
Terre-Neuve et au Labrador n'aurait pu se faire sans des partenariats
clés entre la province, les Services correctionnels du Canada et la
Société John Howard de Terre-Neuve. Le programme de libération anticipée
inauguré par la Division des services correctionnels repose fortement sur
les programmes communautaires et pluridisciplinaires administrés par la
Société John Howard dans le cadre d'un contrat. À mesure que diminuait le
nombre de détenus provinciaux, l'accord d'échange de services entre le
SCC et la province a facilité le rapatriement de détenus sous
responsabilité fédérale tout en permettant d'offrir des programmes de
base de grande qualité qui répondent aux normes fédérales.
La restructuration et la réorientation au sein du réseau correctionnel
établissent des exigences supplémentaires en matière de surveillance
communautaire et des programmes; les revenus générés aux termes de
l'accord d'échange de services seront réorientés et serviront à renforcer
la composante correctionnelle communautaire.
Nouvelle-Écosse
Faits saillants
-
La Nouvelle-Écosse continue d'avoir le meilleur rapport
probationnaires/détenus au Canada.
-
Le taux d'incarcération n'a pas augmenté au cours de la dernière année.
Le taux de détention provisoire a augmenté considérablement.
-
La province prévoit construire un nouvel établissement correctionnel
central pour adultes de 272 lits qui abriterait aussi une installation
médico-légale de 60 lits ainsi qu'une unité de 24 lits pour les
délinquants souffrant de maladie mentale. L'emplacement et le
financement sont à l'étude. On espère obtenir l'approbation finale à
l'été 1998.
-
La surveillance électronique est à l'étude et pourrait être introduite
comme projet pilote en réponse aux exigences des condamnations avec
sursis et des ordonnances de détention à domicile.
-
Une restructuration est actuellement effectuée, de la part du bureau
central, afin de donner suite aux problèmes en matière de culture
correctionnelle et de mettre l'accent sur des initiatives de services
correctionnels communautaires et de programmes correctionnels
communautaires.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Le programme de déjudiciarisation pour adultes, qui a été mis en ouvre en
1997, est maintenant étendu à toute la province.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Le taux d'incarcération en Nouvelle-Écosse est le plus faible au Canada,
et le taux de probation de la province est le deuxième en importance.
Beaucoup de délinquants soumis à une ordonnance de probation seraient
peut-être incarcérés s'ils se trouvaient dans une autre province. Dans la
plupart des établissements pour adultes, on procède à l'évaluation du
risque et des besoins (modèle de Wisconsin) pour la classification des
détenus et la prise de décision en matière de mise en liberté.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Le ministère de la Justice de Nouvelle-Écosse a nommé un coordonnateur de
la justice réparatrice. Un comité actif formé de représentants
d'organisations communautaires et de hauts fonctionnaires de la justice a
élaboré un plan de justice réparatrice comportant quatre points
d'entrée : la police, les procureurs de la Couronne, les tribunaux et les
services correctionnels. Un programme de justice réparatrice est en voie
d'élaboration, en collaboration avec la GRC. Ce programme sera mis à
l'essai sous forme de projet pilote en plusieurs endroits et un groupe de
jeunes contrevenants sera ciblé à l'automne de 1998.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
La Nouvelle-Écosse a créé un Comité d'action pour l'enfance et la
jeunesse pour répondre aux besoins des enfants et des jeunes, surtout
ceux qui sont à risque élevé. Les ministères de la Santé, de la Justice,
des Services communautaires et de l'Éducation s'attachent à élaborer des
protocoles communs, des systèmes d'information, des outils d'évaluation
et des programmes de formation du personnel et d'utilisation de
l'infrastructure.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la
guérison.
La Nouvelle-Écosse a récemment signé un contrat avec le Mi'qmak Justice
Institute pour fournir des mesures de rechange, des services de justice
et de tribunaux à la population autochtone dans l'ensemble de la
province. Ce contrat est fondé sur l'arrangement fédéral-provincial en
matière de partage des coûts.
Nouveau-Brunswick
Faits saillants
-
L'initiative Canada-Nouveau-Brunswick a été négociée et est entrée en
vigueur le 15 avril 1998.
-
Au 2 juillet 1998, 32 délinquants sous responsabilité provinciale
avaient été transférés au système fédéral aux termes de l'initiative
Canada-Nouveau-Brunswick.
-
Au cours des cinq dernières années, la population carcérale a diminué
de 9 % au Nouveau-Brunswick, en raison des stratégies mises en ouvre
pour favoriser l'utilisation de l'incarcération en dernier recours.
-
Ces stratégies comprennent l'établissement d'un plan de trois ans
intitulé « Réaliser un juste équilibre des services communautaires et
correctionnels ». La province en est à sa troisième année dans la mise
en ouvre de ce plan et a achevé la fermeture de six établissements
provinciaux. Des programmes communautaires ont été mis sur pied.
Pendant l'année financière 1998-1999, on poursuivra l'examen des rôles
et des responsabilités des agents de probation, et cette étude
comportera notamment un examen des normes pour le volume de travail
dans la gestion des cas.
-
On continue d'insister davantage sur les programmes de réadaptation
communautaire, le recours accru aux permissions de sortir, aux amendes
et aux ordonnances de services communautaires.
-
Des condamnations avec sursis sont prononcées depuis la proclamation du
projet de loi C-41 en septembre 1996; 596 condamnations avec sursis ont
été prononcées entre septembre 1996 et décembre 1997.
-
Le programme de justice intégrée n'existe plus, mais on a poursuivi en
1997-1998 les efforts de restructuration définis dans le cadre de ce
programme. Ces efforts sont les suivants : la poursuite de la mise en
ouvre du plan de trois ans; l'établissement d'un programme de mesures
de rechange pour délinquants adultes selon le modèle de la justice
réparatrice et des modifications du programme pour jeunes
contrevenants; une étude des ouvrages publiés sur les meilleures
pratiques en matière de services de probation; un sondage pour jauger
la perception du public en ce qui a trait aux services correctionnels
communautaires; la mise en ouvre de programmes communautaires (gestion
de la colère, prévention de la violence conjugale, réduction du risque,
toxicomanie, programmes de suivi pour les délinquants sexuels). On a
défini les exigences techniques d'un système d'information sur les
clients fondé sur les données des services correctionnels.
-
La prison Dalhousie a été transformée en centre de traitement
correctionnel des toxicomanes.
-
Le Centre pour les jeunes du Nouveau-Brunswick, nouvelle installation
centralisée pour la détention en milieu fermé des jeunes contrevenants,
a été inauguré. On a poursuivi la mise en ouvre de programmes de
supervision communautaire intensive des jeunes contrevenants.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Au 31 décembre 1997, 596 condamnations avec sursis avaient été prononcées
au Nouveau-Brunswick. La majorité l'ont été par la cour provinciale. Une
(1) était une décision d'une cour d'appel et vingt (20) émanaient de la
Division de première instance de la Cour du banc de la Reine. Des
596 délinquants qui ont été condamnés avec sursis, deux l'ont été pour
homicide involontaire, 162 pour des crimes contre la personne, 128 pour
des crimes contre les biens; 68 pour vol avec effraction, 65 pour fraude,
30 pour des infractions sexuelles, 8 pour conduite en état d'ébriété,
8 pour conduite dangereuse, 34 pour des crimes contre l'administration de
la justice et 41 concernaient des infractions relevant de la Loi
réglementant certaines drogues et autres substances. Environ 81 % des
délinquants qui ont fait l'objet de condamnations avec sursis étaient des
hommes et 19 %, des femmes. Trente-neuf pour cent des délinquants avaient
entre 18 et 24 ans; 16 %, entre 25 et 30 ans; 26 %, entre 31 et 40 ans;
et 18 % avaient plus de 41 ans. La durée moyenne des condamnations avec
sursis était de six mois.
Depuis le début de la mise en oeuvre du plan de trois ans en 1996, il y a
eu un certain nombre d'initiatives de restructuration, y compris
l'établissement d'un programme de mesures de rechange pour les
délinquants adultes, l'examen des fonctions et responsabilités des agents
de probation, et la mise en ouvre de l'initiative
Canada-Nouveau-Brunswick. Les aspects technologiques du programme de
justice intégrée continuent d'être prioritaires et les négociations sont
en cours pour établir un nouveau partenariat entre les secteurs public et
privé pour poursuivre le travail.
La recherche sur la justice réparatrice a été entreprise et le Programme
des mesures de rechange du Nouveau-Brunswick a été établi en avril 1998
sur les bases de la justice réparatrice. En juin 1998, le ministère du
Solliciteur général du Nouveau-Brunswick a parrainé conjointement avec
l'Université St. Thomas, la Société John Howard et l'Association pour la
prévention du crime du Nouveau-Brunswick une conférence sur la justice
réparatrice et les partenariats communautaires. Le Dr Nils
Christie de Norvège a été le principal conférencier invité.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
Le plan de trois ans du Nouveau-Brunswick, démarré en 1996, est en bonne
voie de réalisation. Toutes les fermetures de prisons provinciales
prévues (six établissements) ont été effectuées. Des programmes
communautaires sur la toxicomanie, la gestion de la colère, le traitement
des conjoints violents, la réduction du risque des délinquants, et des
programmes de suivi pour délinquants sexuels ont été mis en ouvre par des
fournisseurs de services communautaires. Actuellement, il y a six
établissements correctionnels pour adultes dans la province. Un centre
correctionnel provincial a été modernisé et offre des programmes
spécialisés de toxicomanie. Aux termes d'un accord d'échange de services,
cet établissement accueille des délinquants sous responsabilité
provinciale et des délinquants sous responsabilité fédérale. Un deuxième
établissement, une exploitation agricole, accueille aussi des détenus
sous responsabilité fédérale dits « à sécurité minimale » aux termes d'un
accord d'échange de services. L'initiative Canada-Nouveau-Brunswick a
également été mise en ouvre et les délinquants sexuels qui purgent des
peines de six mois ou plus et d'autres délinquants sous responsabilité
provinciale à risque élevé qui purgent des peines d'un an ou plus seront
transférés à des établissements fédéraux. Un nouvel établissement de
garde en milieu fermé pour jeunes contrevenants, d'une capacité de
100 lits, a été inauguré.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
L'équipe de justice pénale du programme de justice intégrée s'est penchée
sur la question de l'évaluation préalable à la mise en accusation. Quand
le programme de justice intégrée a été éliminé, les travaux se sont
poursuivis dans ce domaine et ont abouti à la désignation des agents de
police supérieurs comme agents du procureur général aux fins de la
détermination de l'admissibilité aux mesures de rechange dans la
province. La police a été autorisée à faire les évaluations avant la mise
en accusation aux fins de l'admissibilité au programme des mesures de
rechange, en date d'avril 1998.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
L'Inventaire du niveau de supervision a été pleinement mis en ouvre dans
la province comme outil standard d'évaluation du risque et des besoins,
tant pour les adultes que pour les jeunes contrevenants. Cet outil est
utilisé à la fois dans les établissements et pour les évaluations
communautaires. Il n'a pas encore été intégré au rapport présentenciel,
mais on prévoit poursuivre les travaux à cet égard. Dans le cadre de
l'initiative Canada-Nouveau-Brunswick, un protocole de triage et
d'évaluation des délinquants sexuels a été établi conjointement par le
Service correctionnel du Canada et la Division des services
communautaires et correctionnels du Nouveau-Brunswick. C'est
l'aboutissement d'une étude de recherche intensive sur les délinquants
sexuels au Nouveau-Brunswick effectuée par le Centre de recherche sur la
violence familiale Muriel McQueen-Fergusson à l'Université du
Nouveau-Brunswick, intitulée « Ampleur des infractions d'ordre sexuel et
profil des contrevenants au Nouveau-Brunswick ».
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
La technologie et l'échange de l'information continuent d'être
prioritaires pour le ministère du Solliciteur général. Avec la fin du
programme de justice intégrée du Nouveau-Brunswick, les exigences pour un
système d'information sur les clients ont été définies et on cherche à
obtenir l'approbation du gouvernement pour lancer une nouvelle
initiative.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Le 15 avril 1998, le solliciteur général du Nouveau-Brunswick et le
solliciteur général du Canada ont signé une entente appelée l'initiative
correctionnelle Canada-Nouveau-Brunswick. Cette entente est
l'aboutissement de travaux commencés en 1996 lorsque le solliciteur
général du Canada et son homologue du Nouveau-Brunswick ont convenu de
déterminer des possibilités de travailler ensemble pour mieux intégrer
les systèmes correctionnels fédéral et provincial pour les rendre plus
efficaces.
L'entente comprend une vaste gamme d'activités conjointes, notamment dans
les domaines suivants : formation, évaluation des délinquants, programmes
correctionnels, technologie de l'information, développement communautaire
et un accord d'échange de services novateur.
Aux termes de l'accord d'échange de services, les délinquants sous
responsabilité provinciale présentant des risques élevés et ayant des
besoins élevés et qui purgent des peines de plus d'un an, y compris les
délinquants sexuels qui purgent des peines de six mois ou plus, seront
transférés aux établissements fédéraux pour y purger le reste de leur
peine. Cela améliorera leurs possibilités de participer à des programmes.
L'initiative Canada-Nouveau-Brunswick table sur le plan de trois ans des
Services communautaires et correctionnels du Nouveau-Brunswick et sur une
étude conjointe effectuée par le Centre de recherche sur la violence
familiale Muriel McQueen-Fergusson.
Le transfèrement de détenus sous responsabilité provinciale aux termes de
l'initiative Canada-Nouveau-Brunswick se fait par étape, en commençant
par les délinquants sexuels. D'autres détenus qui purgent des peines d'un
an ou plus sont également transférés. Au 2 juillet 1998, 32 détenus
avaient été transférés au système fédéral aux termes de l'initiative.
Les économies résultant de cette initiative seront investies dans des
programmes communautaires pour délinquants et des programmes de
prévention du crime.
L'initiative Canada-Nouveau-Brunswick est une approche novatrice pour la
prestation des services correctionnels au Canada. Elle fera l'objet d'une
évaluation en profondeur pour en déterminer le succès et l'efficacité.
Île-du-Prince-Édouard
Faits saillants
-
L'Î.-P.-É. continue d'obtenir de bons résultats dans la réduction et la
gestion des demandes relativement à ses établissements de détention. La
province a deux établissements à niveaux de sécurité multiples ayant
une capacité totale de 107 places pour les adultes en détention
provisoire et ceux qui sont condamnés à une peine d'emprisonnement. Il
n'y a pas eu de « surpeuplement » dans la province depuis le début des
années 1990, hormis quelques difficultés relativement à des peines
discontinues purgées en fin de semaine.
-
Le nombre total de délinquants admis dans les prisons a diminué
sensiblement, passant de 1 447 en 1990 à 890 en 1997. Cette diminution
a permis à la province de continuer de ramener dans ses établissements
des détenus sous responsabilité fédérale grâce à un accord d'échange de
services conclu en 1993.
-
Les nouvelles admissions dans les services de probation pour adultes
ont diminué de 32 %, passant de 726 en 1991 à 491 en 1996. Le nombre de
nouveaux cas de probation chez les jeunes contrevenants a également
diminué, dans une proportion de 35 %, passant de 451 en 1991 à 290 en
1996. Le nombre total de journées de garde en milieu ouvert ou fermé
pour les jeunes contrevenants a également diminué, passant de 16 849 en
1993 à 13 241 en 1996, puis à 9 798 en 1997.
-
Les ordonnances de condamnation avec sursis ont été utilisées
prudemment et judicieusement par la cour provinciale et la Cour
suprême, ce qui semble avoir eu des conséquences positives,
c'est-à-dire que la demande de détention a diminué.
-
En collaboration avec le Service correctionnel du Canada, un centre de
ressources et de programmes pour les délinquants a été mis sur pied à
Charlottetown. Cet établissement communautaire fournit des services
d'évaluation et un éventail de programmes, notamment la maîtrise de la
colère, le traitement des délinquants sexuels, le développement des
aptitudes cognitives, la dynamique de la vie, pour les libérés
conditionnels, les délinquants sous responsabilité fédérale, les
détenus sous responsabilité provinciale et les probationnaires, ainsi
que pour les personnes aiguillées vers le centre par d'autres
organismes de services communautaires.
-
Des mesures de rechange pour les délinquants adultes (préalables à la
mise en accusation) fondées sur le modèle appliqué aux jeunes
contrevenants depuis 1984 ont été autorisées en septembre 1996. Ce
modèle a été évalué en 1995 et jugé efficace puisqu'on a enregistré un
taux de satisfaction élevé de la part des personnes et des services
visés.
-
La politique relative aux mesures de rechange a été révisée en avril
1998 afin d'intégrer, de renforcer et de promouvoir le concept de forum
de justice communautaire et de concertation des familles. Ce concept
offre une autre possibilité de règlement des conflits dans une optique
de justice réparatrice. La GRC a grandement collaboré à la promotion de
cette initiative dans toute la province. En temps voulu, on s'attend à
ce que les mesures de rechange s'appliquent à des types de comportement
criminel plus graves.
-
Un projet pilote sur les récidivistes de la conduite avec facultés
affaiblies qui présentent un risque élevé a été achevé en 1997. Dans le
cadre de ce projet, bénéficiant de l'appui de Santé Canada, on a
utilisé des outils automatisés d'évaluation, élaboré une méthode
coordonnée de gestion des cas et on s'est concentré sur une
intervention précoce et sur des programmes de groupes, dans le but de
réduire les pressions sur les établissements correctionnels et les
programmes en établissement pour toxicomanes.
-
Un groupe de travail sur les délinquants à risque élevé a cerné des
problèmes, examiné des options, amélioré les approches et étudié les
activités d'évaluation du risque et de gestion des cas menées dans la
province et ailleurs, en vue de traiter les délinquants qui présentent
un risque élevé, à diverses étapes du processus de justice pénale. Le
groupe a notamment organisé en avril 1998, en collaboration avec le
Service correctionnel du Canada, un atelier provincial qui a été
couronné de succès sur l'évaluation du risque, la gestion des cas et
l'efficacité des programmes.
-
Le nouveau (novembre 1996) gouvernement avait pris l'engagement de
réorganiser et de réorienter les services correctionnels; cet
engagement est actuellement en voie de réalisation. Une nouvelle
division des services communautaires et correctionnels, au ministère
des Affaires communautaires et du Procureur général, a été créée avril
1998. Il est important de s'attaquer sérieusement au problème des
crimes graves et des délinquants dangereux, mais on insiste maintenant
davantage sur les programmes communautaires, la participation de la
collectivité et une approche communautaire en matière de justice et de
services correctionnels.
-
En 1996, un rapport et des documents connexes, y compris les résultats
d'un sondage d'opinion publique sur le crime et l'administration de la
justice pénale, ont été rendus publics. Le rapport, intitulé 2020
Vision - Justice into the 21st Century, a été rédigé avec l'aide et
la participation du ministère fédéral de la Justice et des services
correctionnels. Ce rapport a été étudié et entériné par le comité de
planification stratégique du nouveau gouvernement à la fin de 1997. Il
constituera la base d'un autre examen et de discussions inspirées d'un
but, de principes et d'objectifs communs. Un sommet provincial sur la
justice pénale a eu lieu en janvier 1997 pour examiner de façon plus
détaillée ce travail et encourager le public à participer à
l'administration du système de justice. Un atelier de suivi de moindre
envergure a eu lieu en mars 1998. Le rapport 2020 Vision relève
plusieurs domaines qu'il y aurait lieu d'examiner plus en détail,
notamment la prévention du crime, les mesures de rechange,
l'intervention précoce, la gestion du cas des délinquants à risque
élevé, l'intégration des services, la vulgarisation juridique ainsi
qu'un plan à long terme et peut-être une entente fédérale-provinciale
sur l'administration générale de la justice pénale. Des efforts sont
déployés; des progrès sont réalisés. La responsabilité de ce dossier a
été confiée au sous-ministre des Services communautaires et du
Procureur général, qui peut compter sur l'aide d'un comité directeur
formé de représentants provinciaux et fédéraux. On s'attend à ce que
cet effort global contribue ultimement à instaurer un système de
justice moins lourd, mieux défini et plus efficace.
Recommandation 1: Souscrire à un énoncé de principe commun à
l'égard du système de justice pénale.
En novembre 1997, le comité de planification stratégique du gouvernement
de l'Île-du-Prince-Édouard a examiné le rapport intitulé 2020 Vision -
Justice into the 21st Century, lequel avait été rédigé à la suite de
l'examen de certains aspects du système de justice pénale et du système
correctionnel dans la province. Parmi les conclusions présentées, le
nouveau gouvernement a entériné un but, des principes et des objectifs
sur lesquels prendront appui les projets futurs et qui respectent et
viennent compléter l'énoncé de principes commun figurant dans le document
Croissance de la population carcérale.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
En 1995, avec l'aide de Justice Canada, l'Île-du-Prince-Édouard a évalué
le programme de mesures de rechange (avant la mise en accusation) pour
les jeunes contrevenants. Il est ressorti de cette évaluation que
l'approche était efficace et qu'elle était bien accueillie par la police,
les procureurs de la Couronne, les jeunes contrevenants, leurs parents,
les victimes et les membres de la collectivité. On a également recommandé
qu'une approche et un processus semblables soient mis en oeuvre pour les
adultes. La province a autorisé l'application des mesures de rechange
pour les délinquants adultes en septembre 1996. La politique et la
procédure ont été réexaminées et une nouvelle version révisée est entrée
en vigueur le 1er avril 1998. Il est prévu que les individus
affichant des comportements criminels plus graves seront aiguillés vers
le processus de mesures de rechange au moment opportun.
Avec la collaboration de la division « L » de la GRC, on a introduit dans
la province la notion de forums de justice communautaire (concertation
des familles), qui fait maintenant partie intégrante de la politique et
de la procédure révisées, applicables à l'ensemble de la province,
relativement aux mesures de rechange. On mettra l'accent sur la
participation de bénévoles issus de la collectivité et ayant reçu une
formation d'animateurs pour mettre en oeuvre cette approche axée sur
l'intervention de groupe et les besoins des victimes.
L'Île-du-Prince-Édouard, grâce à une aide financière de Justice Canada, a
mis au point et à l'essai des mesures d'intervention et de placement
précoces pour les jeunes contrevenants. Cela est considéré comme faisant
partie des mesures de rechange, dans le cadre du rapport présentenciel;
c'est une option pouvant remplacer la mise sous garde ou faciliter la
transition après la période de garde, l'objectif global étant de réduire
la charge de travail du Tribunal de la jeunesse et des services de garde
des jeunes contrevenants. Les ordonnances de condamnation avec sursis
sont utilisées occasionnellement dans la province. Ce recours est très
approprié et semble avoir des conséquences positives sur les besoins
concernant les établissements sans pour autant compromettre la sécurité
publique ni exercer des pressions exagérées sur les programmes de
probation et autres programmes communautaires.
L'Île-du-Prince-Édouard continuera d'envisager d'autres mesures
substitutives pour de nombreuses catégories de délinquants, tout en
continuant à lutter contre les crimes graves et les criminels dangereux.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
En 1997, l'Île-du-Prince-Édouard a modifié la législation provinciale
pour permettre le recours à des programmes de substitution à l'amende, à
des ordonnances de services communautaires et à d'autres mesures, comme
solution de rechange à l'incarcération dans le cas de non-paiement
d'amendes.
Avec l'aide de Santé Canada, l'Île-du-Prince-Édouard a mis au point une
approche multidimensionnelle s'appliquant aux récidivistes de la conduite
avec facultés affaiblies. Cette approche prévoit, entre autres, une
meilleure évaluation et un meilleur accès à des programmes de groupes,
afin de compléter l'éventail des peines infligées traditionnellement. De
nombreux récidivistes de la conduite avec facultés affaiblies ont un
casier judiciaire bien garni et imposent des exigences disproportionnées
à la police, aux procureurs, aux tribunaux, aux services correctionnels,
aux services de traitement des toxicomanes et aux services de sécurité
routière.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
En 1996-1997, l'Île-du-Prince-Édouard a démontré qu'il était possible
d'utiliser un instrument d'évaluation automatisé (« Driver Risk
Inventory », ou DRI) pour déterminer le traitement et les programmes dont
doit être assortie la peine, habituellement une ordonnance de probation,
infligée à un automobiliste qui en est au moins à sa troisième
condamnation pour conduite avec facultés affaiblies. Cette initiative a
donné des résultats prometteurs et a été mise en oeuvre dans le cadre
d'un projet-pilote interorganismes financé par Santé Canada. Ce projet a
suscité de l'intérêt quant à la possibilité de recourir à des outils
automatisés semblables pour d'autres formes de comportement criminel.
Dans un effort continu pour s'attaquer aux problèmes et pour s'occuper
des délinquants à haut risque à l'Île-du-Prince-Édouard, un groupe de
travail interorganismes se réunit pour cerner les problèmes, trouver des
solutions de rechange et promouvoir des mesures plus efficaces concernant
ces délinquants, aux diverses étapes du système de justice pénale et du
système correctionnel.
Le groupe de travail a contribué à la tenue, en avril 1998, d'un atelier
provincial ayant pour objectif de mieux comprendre l'évaluation du
risque, d'examiner l'efficacité des programmes dans le cas des
délinquants qui présentent un risque élevé et, de façon générale, de
passer en revue les diverses mesures d'évaluation.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Comme suivi au rapport 2020 Vision - Justice into the 21st
Century, on met la dernière main à un document présentant des options
pour le règlement des conflits. Ce document servira de base à une
discussion plus poussée et à des consultations en vue de l'élaboration
d'une stratégie provinciale proposée; il comprendra une orientation
stratégique, des principes, des objectifs et un plan de mise en oeuvre.
On mettra surtout l'accent sur la justice pénale, mais ce document
traitera aussi du droit familial et du droit civil.
Une coopérative de règlement des différends a été constituée dans la
province. De plus, un centre d'étude du règlement des conflits a été créé
à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard au cours des deux dernières
années.
L'Île-du-Prince-Édouard a participé et contribué à l'initiative sur le
renouvellement de la justice, financée essentiellement par le Service
correctionnel du Canada et menée à bien en 1997 par le Comité de
coordination des provinces de l'Atlantique sur la prévention du crime.
L'initiative a abouti à la publication du rapport intitulé « Restoring
Peace ».
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Une étude de faisabilité menée à l'Île-du-Prince-Édouard sur la
possibilité de transmettre électroniquement des données relatives à des
dossiers entre les services de justice de la province et le Service
correctionnel du Canada a abouti à la signature d'un accord de principe.
Il faudra poursuivre les travaux relativement au système provincial de
gestion automatisé des dossiers de la justice (tribunaux), afin de régler
des problèmes techniques, de garantir la sécurité et de répondre à
d'autres exigences.
Par ailleurs, on étudie actuellement un protocole d'entente conclu en
1993 au sujet de l'accès à l'information et des échanges de
renseignements entre les services de justice de l'Île-du-Prince-Édouard,
le Service correctionnel du Canada et la Commission nationale des
libérations conditionnelles.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
En réponse au projet 2020 Vision - Justice into the 21st Century,
et à la suite du sommet provincial sur la justice pénale qui a eu lieu à
Charlottetown en janvier 1997, un certain nombre d'activités de
vulgarisation juridique se poursuivent en collaboration avec les
organisations fédérales ou communautaires, en particulier les ministères
fédéraux de la Justice et du Solliciteur général, notamment :
-
la mise au point d'un plan provincial de vulgarisation de la justice
pénale (1998);
-
la mise au point d'une trousse médiatique sur la justice pénale à
l'Île-du-Prince-Édouard (1998);
-
des fiches d'information sur les mesures de rechange pour les
délinquants adultes et les jeunes contrevenants, destinées au public,
aux victimes et aux délinquants (1997);
-
des fiches d'information sur les forums de justice communautaire
(concertation des familles) destinées au public, aux victimes et aux
délinquants (1998);
-
la mise à jour d'un guide provincial sur la détermination de la peine,
les services correctionnels, la libération conditionnelle et la mise en
liberté sous condition pour les délinquants adultes et les jeunes
contrevenants (1998).
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des valeurs
traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Des représentants du ministère des Services communautaires et du
Procureur général de l'Île-du-Prince-Édouard ont eu des discussions avec
des organisations autochtones de la province pour déterminer la meilleure
façon de servir les Autochtones qui ont des démêlés avec le système de
justice pénale. On discute notamment d'une initiative de justice
communautaire autochtone à la grandeur de la province qui servirait tous
les Autochtones, quel que soit l'endroit où ils habitent. On mettrait
l'accent sur la participation et même l'initiative des Autochtones, sur
les solutions de rechange, la formation, la médiation et l'information du
public.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Le Service correctionnel de l'Île-du-Prince-Édouard, en collaboration
avec le Service correctionnel du Canada, continue d'exploiter un centre
de ressources et de programmes pour les délinquants, à Charlottetown,
lequel offre des programmes communautaires aux deux services, ainsi qu'à
d'autres organismes communautaires.
Pour donner suite au rapport 2020 Vision - Justice into the 21st
Century, le gouvernement provincial s'est dit intéressé à examiner la
faisabilité d'un modèle d'entente de coopération fédérale-provinciale à
long terme en matière de justice pénale dans la province. Cela pourrait
prendre la forme d'un renforcement des accords existants, y compris
l'accord d'échange de services sur le placement des détenus et le
protocole d'entente sur les services correctionnels, qui est en vigueur
depuis 1993.
supplémentaire 1: Évaluer les programmes de déjudiciarisation et
prévoir une composante sur l'élargissement du filet du contrôle
social.
L'Île-du-Prince-Édouard a bénéficié des travaux préliminaires effectués à
la suite de cette recommandation, en particulier pour l'étude et la
révision de sa politique et de sa procédure pour les mesures de rechange
(pour les jeunes contrevenants et les délinquants adultes). À noter
l'évaluation de l'efficacité des diverses approches et mises en garde
relativement à l'« élargissement du filet du contrôle social ».
supplémentaire 2: Mettre au point une technologie visant à
favoriser l'intégration des systèmes.
En remplaçant son système intégré d'information de justice par un nouveau
système intégré de gestion de la justice (tribunaux) en 1998,
l'Île-du-Prince-Édouard s'est efforcée de tirer profit des connaissances
et des occasions afin d'accroître sa capacité de manière à aboutir à une
intégration plus poussée et à former à des liens plus étroits entre les
divers services de justice et correctionnels, de même qu'à mettre en
place des outils technologiques pour répondre à de nouveaux besoins et
établir de nouveaux liens.
supplémentaire 3: Communiquer les résultats des recherches sur
l'efficacité des programmes destinés aux délinquants.
L'Île-du-Prince-Édouard attend avec impatience les résultats des
recherches actuelles sur l'efficacité des programmes pour délinquants.
Cela tombe bien, étant donné que la province est à réorganiser ses
services correctionnels, autant en ce qui a trait à la détention que pour
ce qui est des services communautaires.
Québec
Faits saillants
-
Évolution de la population moyenne quotidienne en détention
Entre 1993-1994 et 1997-1998 la population moyenne quotidienne en
détention a progressé de 9,5%. En 1997-1998 toutefois nous avons
observé une réduction de 4%.
L'impact de ces hausses successives combinées au réalignement du
réseau correctionnel s'est traduit par une progression de 60% du
nombre moyen des absences temporaires.
-
Évolution des jours/séjours en détention
Le nombre de jours/séjours a diminué de 7% en 5 ans, dont 9% pour les
détenus et 2% pour les prévenus.
-
Évolution des admissions
Le nombre des admissions a diminué de 12% entre 1993-1994 et 1997-1998.
Le nombre des peines discontinues a diminué de
50% en 3 ans. L'introduction de
l'ordonnance d'emprisonnement avec sursis en septembre 1996
semble avoir été un facteur contributif important à cette variation.
-
Évolution des interventions en milieu ouvert
Au cours des 5 dernières années, les interventions en milieu ouvert ont
progressé de 75%.
Le ratio des personnes en détention/personnes en milieu ouvert était en
moyenne de 5 entre 1993-1994 et 1995-1996. En 1996-1997 il a été de 3,8
et de 2,6 en 1997-1998.
-
L'ordonnance d'emprisonnement avec sursis
L'ordonnance d'emprisonnement avec sursis est entrée en vigueur
le 3 septembre 1996. Le nombre d'ordonnances d'emprisonnement avec
sursis prononcées depuis son entrée en vigueur était de 6518 au 31 mars
1998.
La durée moyenne de l'ordonnance d'emprisonnement avec sursis
prononcée seule est de 8,3 mois et de 31,9 mois lorsque combinée avec
une ordonnance de suivi en probation.
L'ordonnance d'emprisonnement avec sursis a été principalement
prononcée pour les crimes contre la propriété dans 40% des cas et de
17% pour les crimes contre la personne.
Le taux moyen de manquements signalés est de 12,1%.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Ce dossier relève de la responsabilité du ministère de la Justice qui a
élaboré un document de consultation sur l'implantation d'un
programme de mesures de rechange. Des pourparlers sont en cours pour
confier l'administration de ce programme aux Services correctionnels
du Québec sous réserve d'une reconnaissance gouvernementale en ce
sens et de l'obtention des crédits nécessaires.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
Les Services correctionnels du Québec sont à mettre en place des moyens
d'éclairage à la cour qui s'intégreront dans une stratégie
globale d'influence sur la demande de services correctionnels,
lesquels pourront entre autres, dans plusieurs cas, éviter
l'incarcération de délinquants à faible risque. Ils ont par ailleurs
statué sur la non-utilisation de la surveillance électronique.
Recemmandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
du risque dans la prise de décisions en matière de justice pénale.
Pour accroître la sécurité du public, les Services correctionnels du
Québec procéderont, dans un processus intégré et continu, à
l'évaluation systématique des délinquants à l'aide d'outils
spécialisés et adaptés. Ces derniers permettront l'élaboration
d'un plan d'intervention correctionnelle pour améliorer, dans une
optique prioritaire, la réinsertion sociale des personnes délinquantes.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Dans le programme de mesures de rechange en élaboration au ministère de
la Justice du Québec, diverses mesures sont envisagées dont certaines ont
trait à la médiation dans le but de résoudre un conflit existant entre
des personnes qui désirent s'impliquer volontairement dans ce
processus et qui recherchent une réparation satisfaisante pour chacune
d'elles.
Recommandation 7: Appuyer les recommandations visant à modifier
la Loi sur 1es prisons et les maisons de correction pour permettre une
plus grande souplesse administrative en matière de mise en liberté sous
condition.
Dans un souci d'harmonisation avec la loi fédérale, un amendement à la
loi québécoise sur les services correctionnels a été sanctionné le 17
juin 1998. Cet amendement modifie la durée d'une absence temporaire
maximale qui passe de 15 à 60 jours permettant ainsi une plus grande
souplesse administrative en matière de mise en liberté sous condition.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation de moyens technologiques au sein du système.
Des rencontres exploratoires ont eu lieu récemment entre le Service
correctionnel du Canada et les Services correctionnels du Québec afin
d'étudier la faisabilité de l'échange de renseignements
s'inscrivant dans une meilleure utilisation de la technologie de
l'information. Cette collaboration se veut respectueuse des
compétences juridictionnelles et des capacités des juridictions à
déterminer à plus long terme leurs orientations et leurs priorités.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Les Services correctionnels du Québec sont actuellement engagés dans un
processus de négociation avec le Service correctionnel du Canada pour
réviser les ententes actuelles sur l'échange de services.
Ontario
Faits saillants
-
Depuis 1996, environ 6 000 délinquants ont fait l'objet de
condamnations avec sursis.
-
Le ministère du Procureur général de l'Ontario applique une politique
de filtrage des mises en accusation depuis janvier 1994.
-
En 1998, on est en train de mettre en oeuvre la version électronique de
l'INS-VO (Inventaire du niveau de service -version de l'Ontario).
-
En novembre 1996, la Division des services correctionnels a mis en
place un service téléphonique central et gratuit d'aide aux victimes.
Recommandation 1: Souscrire à un énoncé de principes commun à
l'égard du système de justice pénale.
En janvier 1996, la Division des services correctionnels (DSC) du
ministère du Solliciteur général et des Services correctionnels de
l'Ontario (MSGSC) dévoilait sa vision, sa mission, et ses
valeurs et objectifs dans le cadre du Projet de renouveau
organisationnel. En juin 1997, le MSGSC a, en conjonction avec le
ministère du Procureur général (MPG), introduit le programme Vision
Justice, lequel vise à assurer un système de justice plus moderne,
efficace et efficient par l'entremise :
-
d'un investissement en technologie;
-
d'une meilleure intégration de la planification et des activités entre
les différents éléments du système; et
-
d'un remaniement du processus de prestation des services de base du
Ministère.
Ces initiatives s'inscrivent dans la foulée de l'énoncé de principes
commun et des directives fédérales contenus dans le rapport Croissance
de la population carcérale.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
La responsabilité des programmes de déjudiciarisation et des autres
mesures de rechange pour les adultes incombe au ministère du Procureur
général et à la Division des services de police du MSGSC. Contrairement
au modèle en place pour les jeunes contrevenants, le modèle prévu pour
les adultes n'inclut pas pour le moment des services de surveillance,
lesquels sont assurés par les bureaux de probation et de libération
conditionnelle. La conception générale des programmes inclura un filtrage
des cas par la police, et des services de surveillance par des agences et
autres organisations communautaires. La DSC est appelée à jouer un rôle
de facilitation seulement, en matière de mesures de rechange.
Depuis 1996, environ 6 000 délinquants ont fait l'objet d'une
condamnation avec sursis.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
En Ontario, le MSGSC continue d'améliorer son programme de permissions de
sortir à l'aide de mécanismes électroniques afin d'assurer une
surveillance sûre et efficiente des délinquants à faible risque dans la
collectivité. Le programme de surveillance électronique a été mis en
place en janvier 1996.
Les délinquants inscrits à ce programme sont soumis à des visites
impromptues au domicile, à des contacts fréquents avec des personnes-clés
et à une surveillance ponctuelle visant à assurer qu'ils respectent les
conditions du programme de permissions de sortir.
L'Ontario a récemment entrepris un examen de son programme de permissions
de sortir et du programme de libération conditionnelle provincial. La
province envisage la mise en place d'un guichet unique, en matière de
libération sous condition, en remplacement du programme actuel en vue de
favoriser des stratégies plus efficaces sans compromettre la sécurité du
public.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
Le ministère du Procureur général (MPG) de l'Ontario a une politique de
filtrage des mises en accusation depuis janvier 1994. Cette politique
indique clairement aux procureurs de la Couronne que chaque mise en
accusation doit être examinée le plus rapidement possible et cela, avant
que soit fixée la date de l'enquête préliminaire ou du procès. Le
filtrage est un examen systématique des mises en accusation dans le but
de déterminer s'il existe des possibilités de condamnation et s'il est
dans l'intérêt public d'abandonner les poursuites.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque dans la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Pour assurer la sécurité publique, la Division des services
correctionnels du MSGSC a conçu et utilise un outil d'évaluation des
risques/besoins qui permet d'examiner et de compiler les caractéristiques
d'un délinquant afin de prévoir le risque de récidive. L'outil, appelé
l'Inventaire du niveau de service - version de l'Ontario (INS-VO), a été
introduit en décembre 1995. Pierre angulaire des activités de gestion des
cas, il est le fondement d'une intervention appropriée et d'une
surveillance efficace tout au long de la peine que purge le délinquant.
Il est également le principal facteur dont on tient compte dans la prise
de décisions touchant le classement en établissement, l'octroi de
permissions de sortir, la libération conditionnelle ainsi que la
surveillance dans la collectivité, y compris la surveillance
électronique.
La version électronique de l'INS-VO sera mise en ouvre en 1998 - une
innovation qui améliorera la qualité et l'uniformité de son application
et facilitera grandement l'échange d'information sur les risques et
besoins des délinquants.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Les programmes de justice réparatrice du MSGSC (c.-à-d. les 38 programmes
de services communautaires et deux programmes de réconciliation)
représentent environ 35 % des dépenses contractuelles au titre des
programmes communautaires non rédidentiels Dans certaines régions, le
personnel de première ligne participe aux activités de comités/ conseils
de justice communautaire dans le cadre desquels les collectivités
élaborent et mettent en ouvre des programmes de déjudiciarisation et de
justice réparatrice.
Recommandation 7: Appuyer les recommandations provinciales sur
la mise en liberté sous condition qui visent à modifier la Loi sur
les prisons et les maisons de correction de façon à permettre une plus
grande souplesse sur le plan administratif.
La Division des services correctionnels examine les répercussions des
modifications à la Loi sur les prisons et les maisons de
correction sur ses programmes de permissions de sortir et de mise en
liberté sous condition. Les résultats de cet examen seront communiqués
aux responsables des services correctionnels.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Le projet de justice intégrée de l'Ontario prévoit un effort concerté des
différents ministères de la Justice en vue de la création d'un système
intégré d'information sur la justice. Ce système comprend un mécanisme
intégré de gestion des cas permettant, grâce à un identificateur commun,
la saisie électronique d'information à la source, le transfert
électronique de l'information et l'échange d'information sur un cas ou un
individu à la grandeur du système de justice. Les efforts requis pour
saisir, mettre à jour et récupérer cette information seront ainsi réduits
à un minimum.
La DSC reconnaît l'importance critique d'une meilleure utilisation de la
technologie de l'information et des systèmes intégrés en vue de l'échange
de l'information entre tous les membres du système de justice pénale au
niveau tant national qu'international. La simplification du système de
justice, l'élimination des dédoublements et la diffusion rapide de
l'information qui sont d'une importance vitale pour les premiers
intéressés assureront non seulement un usage productif et efficace de
ressources limitées, mais pourront également aider à contenir le
terrorisme, les groupes criminels internationaux et d'autres menaces à la
sécurité nationale.
La Loi sur la sécurité de la collectivité de l'Ontario donne suite
à l'engagement du gouvernement de protéger les collectivités et d'aider
les victimes d'actes criminels en permettant la divulgation d'information
pertinente et nécessaire sur les délinquants. Les chefs de police sont
ainsi autorisés à divulguer des renseignements personnels sur les
délinquants à risque élevé, et les responsables des services
correctionnels sont habilités à divulguer aux victimes, aux organismes
responsables d'enfants, aux adultes vulnérables et à la population en
général des renseignements personnels sur les délinquants sur le point
d'être libérés. Un processus a également été mis en place pour mettre à
jour des dossiers judiciaires et tenir compte d'éventuels changements de
nom légal des résidants de l'Ontario.
En novembre 1996, la DSC a établi un service téléphonique central et
gratuit d'aide aux victimes. Les personnes qui se prévalent du service
peuvent :
-
avoir accès à des messages enregistrés procurant de l'information
générale sur le système de justice pénale;
-
avoir accès aux services d'un agent d'information sur les services mis
à la disposition des victimes dans leur collectivité;
-
laisser un message demandant qu'un représentant du Ministère les
rappelle pour discuter d'un délinquant adulte en particulier; et
-
vérifier l'existence de notifications (service disponible aux personnes
inscrites au service de notification automatisé des victimes).
Le Service de notification des victimes ne fournit pas d'information sur
les jeunes contrevenants en raison des contraintes en matière de
protection de la vie privée des jeunes personnes imposées par la Loi
sur les jeunes contrevenants. Un comité a été chargé d'étudier les
questions concernant les victimes des jeunes contrevenants.
Le Projet de réseau local de la DSC a également été mis en ouvre afin de
donner à tous les établissements et bureaux de probation et de libération
conditionnelle la technologie informatique la plus récente, et améliorer
les communications et l'échange d'information. Cette technologie est
essentielle au soutien du Projet de justice intégrée de l'Ontario.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Le MSGSC mène chaque année une campagne médiatique intensive sur les
initiatives communautaires de prévention de la criminalité, en
particulier les initiatives liées à l'éducation, à la communication de
l'information, à la formation et aux causes socio-économiques de la
criminalité. Il est évident que souvent la tendance à commettre des
crimes ou à récidiver ne peut être réduite qu'au moyen d'une rééducation
et de programmes axés sur les causes premières de la criminalité.
Le gouvernement a lancé une initiative de sensibilisation de la
population aux changements apportés au régime carcéral pour adultes en
Ontario, comme le programme de travail des détenus sur les routes
provinciales et l'introduction du premier programme disciplinaire pour
les jeunes contrevenants. Il y a eu des assemblées publiques dans les
collectivités ontariennes pour mettre les gens a courant du Projet de
renouveau de l'infrastructure de la DSC et pour répondre aux questions
soulevées par les citoyens.
Le gouvernement de l'Ontario a en outre un site Internet qui fournit de
l'information générale sur les ministères, dont le ministère du
Solliciteur général et des Services correctionnels.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Les mesures de justice réparatrice et des approches policières et
correctionnelles culturellement adaptées aux délinquants autochtones sont
très prometteuses. Ces approches, axées sur la réparation des torts
plutôt que sur la simple punition du délinquant, peuvent mieux répondre
aux besoins des victimes et de la communauté. La Division des services
correctionnels estime que les initiatives de ce type peuvent servir les
communautés autochtones de façon plus équitable et aider à réduire le
nombre disproportionné d'Autochtones dans les établissements
correctionnels tant fédéraux que provinciaux. L'Ontario continue à
travailler de concert avec la nation Nishnawbe-Aski à l'élaboration d'une
entente de transfert de services correctionnels communautaires pour la
population autochtone.
La DSC a augmenté le nombre d'agents de liaison autochtones dans ses
établissements. Les services de police des Premières nations devraient
également aider à combler le fossé entre les communautés autochtones et
les méthodes policières traditionnelles.
Le Projet de renouveau de l'infrastructure de la DSC aura des incidences
dans l'est, l'ouest et le nord de l'Ontario, et des discussions
préliminaires ont eu lieu au sujet des services spécialisés pour
délinquants autochtones dans le nord de l'Ontario. Le groupe consultatif
sur les programmes et services pour Autochtones a entrepris un examen des
besoins, en matière de programmes et de services pour les délinquants
autochtones, dans les trois nouveaux grands établissements
correctionnels.
Des programmes génériques à l'intention des Autochtones sont en voie
d'élaboration et leur mise en ouvre dans les nouveaux établissements
devrait se faire après le 31 mars 1999. Les programmes seront adaptés aux
besoins des délinquants autochtones aux différents établissements, car le
nombre de délinquants autochtones, et donc les programmes et services
requis, peuvent différer d'un établissement à un autre.
Au cours de la prochaine année, des décisions seront également prises,
parallèlement au Projet de rationalisation des programmes de la DSC, en
vue de l'élaboration d'une approche holistique en matière de programmes
et de services pour les Autochtones.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Depuis 1990, le MSGSC travaille en collaboration avec le Service
correctionnel du Canada, à l'élaboration d'une entente conjointe de
financement pour le fonctionnement du Centre de traitement du Nord. Ce
projet fédéral-provincial est un centre de traitement à court terme à
sécurité moyenne de 96 lits (88 hommes et huit femmes) situé à
Sault-Sainte-Marie, et destiné à recevoir un nombre égal de détenus sous
responsabilité fédérale et sous responsabilité provinciale.
Les programmes de traitement portent principalement sur la toxicomanie,
la maîtrise de la colère, le développement des compétences personnelles,
la gestion des émotions et les compétences psychosociales. Les services
sont assurés par une équipe multidisciplinaire composée de psychologues,
de travailleurs sociaux, de personnel infirmier, d'aumôniers, de préposés
aux activités récréatives, de personnel autochtone, de bénévoles et
d'agents de correction qui remplissent les fonctions de gestionnaires de
cas.
supplémentaire 1: Évaluer les programmes de
déjudiciarisation et prévoir une composante sur l'élargissement du filet
du contrôle social.
En octobre 1994, une évaluation des programmes de déjudiciarisation au
sein du MSGSC a indiqué que la déjudiciarisation menait à un
accroissement des cas de probation. En particulier, le nombre de
délinquants primaires aux sites choisis pour le projet pilote était de
250 % à 300 % plus élevé que le nombre de délinquants primaires admis
(mêmes types de cas) au cours des mois précédant l'expérience de
déjudiciarisation.
supplémentaire 2: Mettre au point une technologie
visant à favoriser l'intégration des systèmes.
L'Unité de coordination en matière de technologie de la DSC a tenu des
consultations avec son vis-à-vis du SCC concernant la possibilité d'un
lien entre les bases de données sur les délinquants de la DSC et du SCC,
et de l'accès des deux organismes aux renseignements qu'elles
contiennent. Une entente de principe a été conclue entre la DSC et le SCC
touchant l'échange d'information par courrier électronique (messages et
documents) sur les détenus transférés, entre les établissements fédéraux
et l'unité de transfèrement des détenus de la DSC. L'Ontario est
favorable à la poursuite des discussions et du travail d'analyse en
matière d'accès technologique accru et d'initiatives d'échange, y compris
l'utilisation d'Internet.
Le Projet de réseau local de la DSC a été mis en ouvre en janvier 1997.
La DSC dispose de matériel et de logiciels informatiques récents qui lui
permettront de répondre plus efficacement à ses besoins de
fonctionnement, et d'aider les employés des bureaux de probation et des
établissements correctionnels à s'acquitter de leurs tâches quotidiennes.
Enfin, la DSC reconnaît l'importance critique d'une meilleure utilisation
de la technologie de l'information et des systèmes intégrés en vue de
l'échange d'information entre tous les membres du système de justice
pénale au niveau tant national qu'international. La simplification du
système de justice, l'élimination des dédoublements et la diffusion
rapide de l'information qui sont d'une importance vitale pour les
premiers intéressés assureront non seulement un usage productif et
efficace de ressources limitées, mais pourront également aider à contenir
le terrorisme, les groupes criminels internationaux et d'autres menaces à
la sécurité nationale.
supplémentaire 3: Communiquer les résultats des
recherches sur l'efficacité des programmes destinés aux délinquants.
Le MSGSC est représenté au sein d'un groupe de travail formé de
responsables de services correctionnels. Ce groupe a été établi dans le
but de coordonner et d'encourager la recherche sur les programmes à
l'intention des délinquants.
Manitoba
Faits saillants
-
Le programme de mesures réparatrices compte actuellement
125 délinquants sous surveillance dans la collectivité qui, autrement,
se seraient vu imposer une peine d'incarcération.
-
Le Manitoba a mis en oeuvre un nouveau système de gestion du risque des
délinquants (ORAMS).
-
Le Manitoba est en train d'installer un système d'information
automatisé sur les délinquants et la gestion : le système de gestion
des délinquants et des services correctionnels (Corrections Offender
Management System (COMS)).
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Le Manitoba continue de favoriser l'élaboration de programmes de
déjudiciarisation. Les comités de justice pour les jeunes sont des
éléments clés de ces programmes. La province examine actuellement des
solutions de rechange pour les adultes.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
Le Manitoba appuie des mesures de déjudiciarisation dans le cadre du
programme de mesures réparatrices. Ce programme compte actuellement
125 délinquants sous surveillance dans la collectivité qui, autrement, se
seraient vu imposer une peine d'incarcération.
Aussi, tous les délinquants de la région de Winnipeg qui purgent des
peines discontinues sont confiés à une maison de transition exploitée par
l'Armée du Salut.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
La Direction des poursuites continue d'effectuer une sélection préalable
à la mise en accusation afin de réduire le nombre des personnes admises
en détention, dans les établissements pour adultes et pour jeunes. Les
résultats de cette initiative n'ont pas été évalués.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Le Manitoba a élaboré un nouveau système de gestion du risque des
délinquants (ORAMS) et l'a mis en ouvre dans tous les établissements et
centres de correction communautaires. Ce système a un solide fondement
empirique et théorique. Il peut servir à évaluer les risques de récidive
d'un délinquant et contient des indicateurs précis du risque pour les
délinquants sexuels, la violence conjugale et la violence en général. Il
fournit des renseignements pouvant faciliter la prise de décisions en
matière correctionnelle, le placement en établissement, les
recommandations au tribunal, la détermination du type de surveillance
dans la collectivité et les programmes correctionnels. La majorité du
personnel a maintenant reçu la formation voulue.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
En plus du programme de mesures réparatrices appliqué depuis cinq ans en
partenariat avec la Société John Howard, le ministère de la Justice du
Manitoba a établi une position en vue d'orienter et de coordonner toutes
les initiatives de justice réparatrice. Une initiative importante est le
recours, dans l'ensemble du système, à la concertation familiale et
l'utilisation, dans les établissements, de techniques de concertation.
Dans ce domaine, nous travaillons de concert avec la GRC, le service de
police de Winnipeg et la Direction des poursuites.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Les services correctionnels sont en train d'installer dans l'ensemble des
établissements et des bureaux de probation un système d'information
automatisé sur les délinquants et la gestion. Le système de gestion des
délinquants et des services correctionnels (COMS) automatisera toute
l'information sur la gestion des cas dans l'ensemble du système.
Des dispositions ont également été prises pour intégrer au système des
renseignements tirés du CIPC et auxquels les services correctionnels ont
maintenant directement accès.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Par l'entremise du comité de travail sur la justice réparatrice, le
ministère de la Justice du Manitoba étudie actuellement une vaste gamme
de programmes novateurs, notamment l'établissement d'un centre de
guérison dans l'un de nos camps de travail du Nord, exploité par des
bandes autochtones locales.
Saskatchewan
Faits saillants
-
Dans l'ensemble, sur une période de dix ans, le nombre de délinquants
incarcérés en Saskatchewan a légèrement baissé.
-
Au cours de l'exercice 1998-1999, des programmes de déjudiciarisation
seront mis en oeuvre dans sept collectivités dans la province.
-
La Saskatchewan utilise, depuis juillet 1997, les outils d'évaluation
des risques et des besoins mis au point par le Manitoba.
-
En Saskatchewan, 75 nouveaux cas de condamnation avec sursis sont admis
chaque mois dans le système correctionnel communautaire.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Des ententes contractuelles ont été conclues en 1997-1998 en vue de
programmes de déjudiciarisation pour adultes à Regina, Saskatoon, Moose
Jaw, Prince-Albert, Yorkton, Fort Qu'Appelle, Weyburn et Battleford. Au
cours de l'exercice 1998-1999, des programmes de déjudiciarisation seront
mis en ouvre dans sept autres collectivités de la province. L'objectif
pour 1998-1999 est la déjudiciarisation de 4 000 à 5 000 cas. Les
critères d'admission aux programmes de déjudiciarisation pour adultes
sont les suivants : preuves suffisantes de culpabilité; absence
d'interdiction légale de déjudiciarisation du cas par la Couronne; le
délinquant reconnaît sa responsabilité; le délinquant n'a pas fait
l'objet d'une mesure de déjudiciarisation à plus de deux reprises au
cours des trois dernières années; aucun échec de déjudiciarisation ne
s'est produit au cours des six derniers mois; le dossier du délinquant ne
fait pas état d'un nombre important d'infractions similaires ou
d'accusations récentes; le délinquant consent librement; et le délinquant
a été informé de son droit d'être représenté avant d'accorder son
consentement. Les cas qui ne peuvent faire l'objet d'une mesure de
déjudiciarisation sont les suivants : usage d'une arme ou menaces à cet
effet; violence contre une personne (poursuites intentées par la
Couronne); infractions sexuelles contre un enfant; agression sexuelle;
parjure; conduite d'un véhicule alors que le permis fait l'objet d'une
révocation; infractions relatives à la conduite d'un véhicule liées à
l'usage d'alcool; et violence familiale.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
Sur une période de dix ans, on observe une légère tendance à la baisse du
nombre de délinquants incarcérés en Saskatchewan. Il s'est produit une
diminution régulière du nombre de délinquants condamnés à l'incarcération
et une augmentation des cas de détention provisoire. La population
carcérale est toutefois à la hausse depuis août 1997, au point que la
population quotidienne moyenne est maintenant aussi élevée qu'elle
l'était en 1994-1995. Les données pour 1998-1999 portent sur les mois
d'avril et mai 1998 seulement.
Les initiatives mentionnées dans le Premier rapport d'étape -
Croissance de la population carcérale continuent à avoir un effet à
la baisse sur le nombre de délinquants à faible risque qui sont
incarcérés, en Saskatchewan. L'introduction d'outils d'évaluation des
risques/ besoins a permis un dénombrement plus exact des délinquants par
niveau de risque, dans le système correctionnel. La ventilation des
populations carcérale et communautaire combinées (à partir d'un
échantillon de base de 1 153 dossiers) indique que 12 % des délinquants
sont classés comme présentant un risque faible, 44 % sont considérés
comme présentant un risque moyen, 42 % sont classés comme présentant un
risque élevé et 2 % ne font l'objet d'aucun classement en raison d'un
manque de données. Ce profil diffère sensiblement lorsque la ventilation
est effectuée en fonction de la population carcérale et de la population
communautaire. Selon les données, une majorité importante des délinquants
incarcérés (95 %) présentent un risque de moyen à élevé alors que la
majorité des délinquants suivis dans la communauté (68 %) présentent un
risque de faible à moyen.
En Saskatchewan, on a constaté que le transfèrement des délinquants à
faible risque des établissements vers des programmes communautaires avait
entraîné un changement important de la dynamique dans les centres
correctionnels. Le profil des détenus s'établit maintenant comme suit :
une population relativement jeune, purgeant une peine plus longue que
dans le passé et ayant commis des crimes comportant de la violence. Un
tel profil est conforme aux résultats de l'évaluation des risques et des
besoins mentionnée plus haut.
En Saskatchewan, 75 nouveaux cas de condamnation avec sursis sont admis
chaque mois, en moyenne, dans le système correctionnel communautaire. En
avril 1998, 4 375 cas, en moyenne, faisaient l'objet d'une surveillance
dans la communauté, dont 720 condamnations avec sursis. Cette
augmentation du nombre de délinquants surveillés dans la communauté a
accru la charge de travail du personnel de probation et entraîné la
réaffectation des ressources carcérales vers les bureaux de services
communautaires.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
Les agents de police font usage du pouvoir discrétionnaire qui leur a été
conféré pour déterminer s'il convient de procéder ou non aux mises en
accusation. Ce point préoccupe les procureurs, qui s'inquiètent que la
police exerce ce pouvoir discrétionnaire à leur place. Le processus sera
examiné.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque dans la prise de décisions en matière de
justice pénale.
La Saskatchewan utilise depuis juillet 1997 les outils d'évaluation des
risques et des besoins mis au point par le Manitoba. Ces outils incluent
l'évaluation du risque primaire, l'évaluation des cas de violence contre
le conjoint, l'évaluation des cas d'infraction sexuelle et l'évaluation
des cas de voies de fait générales. Tous les membres du personnel, tant
en établissement que dans la communauté, ont été formés à
l'administration de ces outils, et plus de 6 000 évaluations ont été
effectuées jusqu'à maintenant. Ces outils ont été intégrés au Système
automatisé d'information de gestion des services correctionnels en avril
1998, et nous pouvons maintenant analyser cette information. Les données
compilées jusqu'à maintenant ont permis de produire les renseignements
suivants : 79 % des délinquants ont un problème d'alcoolisme/toxicomanie
allant de modéré à grave; 53 % des délinquants endossent une partie ou
l'entière responsabilité de leurs actes; 53 % des délinquants ont des
problèmes graves dans leurs relations familiales/maritales; 66 % des
délinquants ont des problèmes graves dans leurs relations avec leurs
pairs; 48 % des délinquants ont de la difficulté à conserver un emploi
stable; 50 % des délinquants sexuels sont classés comme présentant un
risque élevé; 58 % des délinquants qui ont commis des actes de violence
contre leur conjoint sont classés comme présentant un risque moyen; et
60 % des délinquants qui ont commis des voies de fait générales sont
classés comme présentant un risque moyen. Pour l'ensemble des évaluations
effectuées, 86 % des délinquants, en moyenne, sont motivés en ce qui
concerne leur traitement ou sont au moins disposés à participer aux
programmes de traitement. Cette information s'est révélée utile du point
de vue des changements à apporter à nos programmes d'intervention.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
En 1997-1998, on comptait 35 travailleurs de justice communautaire à
temps plein et à temps partiel dans huit communautés des Premières
nations. Les aides judiciaires autochtones ont fourni une assistance dans
76 % des tribunaux de la province. Des agents de ressources à l'intention
des Autochtones étaient disponibles dans tous les grands centres urbains
de la Saskatchewan. Des initiatives de lutte contre la violence familiale
étaient en place dans les principales villes, et des programmes de
services aux victimes étaient offerts dans trois communautés du nord de
la province. Quatorze programmes d'aide aux victimes étaient assurés par
la police dans la province, et 500 bénévoles ont travaillé auprès de
18 000 victimes. Des initiatives de prévention de la criminalité étaient
en place dans trois grands centres urbains.
Recommandation 7: Appuyer les recommandations sur la mise en
liberté qui visent à modifier la Loi sur les prisons et les maisons de
correction de façon à permettre une plus grande souplesse sur le plan
administratif.
Au cours de l'exercice financier 1997-1998, la Saskatchewan comptait en
moyenne, chaque jour 95 détenus en permission de sortir prolongée. La
durée moyenne de l'absence était de 25 jours. Ces chiffres sont
inférieurs à ceux de 1996-1997 où, chaque jour, 140 détenus en moyenne
bénéficiaient de permissions de sortir. Pour le premier trimestre de
1998-1999, le nombre quotidien moyen de détenus en permission de sortir
prolongée s'élevait à 72 et la durée moyenne de l'absence était de 25
jours. Cette diminution découle des changements en ce qui concerne le
profil des délinquants et leur admissibilité à de telles mises en liberté
compte tenu de la durée de la peine, de l'infraction commise et de la
participation à des programmes correctionnels.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
La Saskatchewan a travaillé en collaboration avec le Centre canadien de
la statistique juridique à l'élaboration de l'interface nécessaire à la
saisie de l'information requise pour l'Étude sur les services
correctionnels pour les adultes. Les données proviennent du Système
d'information de gestion des services correctionnels, qui consigne les
déplacements quotidiens des délinquants au sein du système correctionnel.
La province travaille, de concert avec le Service correctionnel du
Canada, à la définition d'un protocole d'information conforme aux
dispositions de la Freedom of Information and Protection of Privacy
Act de la Saskatchewan. La Saskatchewan prévoit adopter un processus
semblable à celui qu'elle utilise avec d'autres administrations.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Le ministère de la Justice travaille est en train de moderniser son site
Internet afin que la population puisse avoir accès à de l'information
plus pertinente sur le système de justice pénale. Les annonces de
nouvelles initiatives sont l'occasion, pour le Ministère, de fournir de
l'information factuelle sur la dynamique du système et les questions de
justice pénale dans la province.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
La Saskatchewan et le gouvernement du Canada ont fourni des fonds pour le
fonctionnement d'un pavillon de ressourcement administré par le Prince
Albert Grand Council. Le pavillon peut recevoir jusqu'à 25 délinquants
sous responsabilité provinciale et cinq délinquants sous responsabilité
fédérale. Au cours des derniers mois, le centre a accueilli en moyenne 20
délinquants sous responsabilité provinciale. Le centre offre aux
délinquants autochtones à faible risque la possibilité de participer à
des programmes spirituels et culturels spécifiques. Le personnel se
compose de membres de la communauté de la réserve de Wahpeton qui sont
aidés par un Aîné en résidence au centre.
Les Centres correctionnels ont conclu des ententes locales avec les
conseils de bande en vue du soutien, de la supervision et de la
surveillance des détenus qui bénéficient d'une permission de sortir leur
permettant de retourner dans leur communauté dans le cadre d'un plan de
mise en liberté approuvé.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
La Saskatchewan et le Service correctionnel du Canada, région des
Prairies, ont mis sur pied un groupe de travail dans le but de trouver
une solution plus englobante aux problèmes des femmes condamnées à une
peine d'incarcération. L'objectif du groupe de travail est de trouver des
approches qui permettent de répondre aux besoins des délinquantes sans
égard à la règle des deux ans.
La Saskatchewan et le SCC négocient actuellement une entente en vertu de
laquelle les délinquantes sous responsabilité fédérale qui bénéficient
d'une semi-liberté pourraient avoir accès au centre de formation
communautaire de Saskatoon. Ces délinquantes pourraient ainsi avoir plus
de contacts avec la communauté avant la date de leur libération d'office.
La Saskatchewan continue à entretenir une relation de travail fructueuse
avec le Service correctionnel du Canada. Jusqu'à maintenant, le personnel
provincial a été formé, par le SCC, à la prestation des services dans le
cadre du Programme d'aide aux toxicomanes, en accord avec les besoins
criminogènes identifiés au cours du processus d'évaluation. D'autres
occasions de poursuivre ce type de collaboration incluront la prestation,
par le personnel provincial, de services communautaires, par ex. le
développement des aptitudes cognitives, aux délinquants sous
responsabilité tant fédérale que provinciale.
Alberta
Faits saillants
-
Le nombre moyen de détenus a augmenté de 11 % entre 1991-1992 et
1995-1996, mais il a baissé de 28,9 % entre 1995-1996 et 1997-1998.
-
Le nombre quotidien moyen de délinquants adultes durant l'année
financière 1997-1998 était de 1 913.
-
le nombre moyen de jeunes contrevenants incarcérés a augmenté de 23 %
entre 1991-1992 et 1995-1996, mais il a diminué de 20,6 % entre
1995-1996 et 1997-1998.
-
Le nombre quotidien moyen de jeunes contrevenants durant l'année
financière 1997-1998 était de 464.
-
Le volume de travail des services correctionnels communautaires a
augmenté de 5 % pour les adultes et de 10 % pour les jeunes
contrevenants entre 1992-1993 et 1996-1997. De 1996-1997 à 1997-1998,
la charge de travail relative aux délinquants adultes a encore augmenté
de 4,9 %, tandis que le volume de travail relatif aux jeunes
contrevenants est resté inchangé.
-
Le nombre mensuel moyen de cas de surveillance de délinquants adultes
durant l'année financière 1997-1998 était de 9 982. Le nombre mensuel
moyen de cas de surveillance de jeunes contrevenants en 1997-1998 était
de 3 359.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
L'Alberta a mis en ouvre en février 1997 un programme de mesures de
rechange pour délinquants adultes. Une activité considérable est déployée
dans le cadre de ce programme; à la fin de février 1998, 603 dossiers de
mesures de rechange étaient actifs dans les services correctionnels pour
adultes.
Les critères d'admission au programme de mesures de rechange pour jeunes
contrevenants ont été élargis en septembre 1996. À la fin de février
1998, 1 211 dossiers de mesures de rechange étaient actifs dans les
services correctionnels pour jeunes contrevenants.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Les localités albertaines ont adopté avec enthousiasme les dispositions
de la Loi sur les jeunes contrevenants prévoyant la
création de comités de justice pour la jeunesse. Il y a actuellement
66 comités de ce genre dans la province alors qu'on en comptait 47 en
janvier 1997. Cela démontre la croissance rapide du recours à cet outil
communautaire en Alberta.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Le ministère de la Justice a signé un protocole sur l'échange de
renseignements avec d'autres secteurs de la justice pénale en Alberta et
met la dernière main à un protocole distinct avec le ministère fédéral du
Solliciteur général. Un troisième protocole découlant de la Freedom of
Information and Protection of Privacy Act est en place entre les
partenaires de justice pénale en ce qui a l'affichage public des noms des
délinquants qui constituent clairement un risque pour la collectivité. Ce
dernier protocole a donné lieu à une activité considérable et le public
est satisfait du processus.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
L'Alberta traite depuis peu avec un nouvel entrepreneur. Depuis janvier
1998, la Kapashkwatinak Youth Society exploite un camp à sécurité
minimale de 10 lits pour les jeunes contrevenants, près de la localité
isolée de Wabasca, située dans le nord de la province. Cela s'ajoute aux
fournisseurs de services autochtones déjà mentionnés. Ces partenaires
offrent des services correctionnels particuliers aux termes de contrats
passés avec le ministère de la Justice.
Territoires du Nord-Ouest
Faits saillants
-
Selon des données récentes, les Autochtones composent 91 % de la
population carcérale des Territoires du Nord-Ouest.
-
D'après le recensement de 1996, la population autochtone des
Territoires du Nord-Ouest est de 39 690 personnes sur une population
totale de 64 125 personnes. En pourcentage, la population autochtone
constitue 62 % de la population.
-
On compte actuellement plus de 40 comités de justice communautaire à
différentes étapes de mise en place, dans les T. N.-O.
-
Les lois récentes touchant le droit de la famille encourageront le
recours à la médiation et aux comités communautaires pour le règlement
des différends.
-
On étudie actuellement la possibilité d'un système plus perfectionné de
renseignements sur les délinquants en mesure de répondre aux besoins
tant en matière d'information de gestion que de gestion des cas.
-
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest veut inciter un plus
grand nombre de communautés à participer à l'administration de la
justice par l'entremise de conseils des aînés, de comités de justice
communautaire, d'ententes en matière de services de police
communautaires, et d'autres initiatives axées sur la prévention et la
déjudiciarisation.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Le ministère de la Justice est déterminé à accroître le rôle que jouent
les collectivités dans l'administration de la justice. Ce rôle comprend,
entre autres :
-
financer des comités de justice communautaire;
-
continuer à promouvoir des ententes de police communautaire;
-
soutenir les initiatives de police communautaire et appuyer le rôle que
la police peut jouer dans l'éducation et la prévention;
-
renforcer le programme des agents communautaires; faire en sorte que
les agents communautaires jouent un rôle plus actif en matière de
prévention du crime et d'éducation, en mettant l'accent sur les jeunes;
recourir au service des agents communautaires; assumer des fonctions de
sécurité dans des collectivités n'ayant aucune entité juridique où il
n'existe aucune présence policière. Ces personnes recevront une
formation spécialisée pour la mise en place d'initiatives de prévention
du crime.
Le programme des mises en garde par les agents de police est actuellement
en vigueur dans les Territoires du Nord-Ouest, sans que l'on ait adopté
une politique ou une procédure officielle. Il incombe à chaque agent de
police de prendre la décision de faire une telle mise en garde. On
s'efforce actuellement de réunir des statistiques pour savoir exactement
à quelle fréquence on a actuellement recours à la mise en garde dans les
T. N.-O.
La déjudiciarisation se fait depuis plusieurs années dans certaines
localités des T. N.-O., surtout avant la mise en accusation, par
l'entremise de comités de justice communautaire. Cela se fait maintenant
plus souvent, dans un plus grand nombre d'endroits et dans différents
types d'affaires. Il y a maintenant environ 40 comités de justice formés
de bénévoles. Ils en sont à diverses étapes quant à leur compétence et
capacité de traiter des cas de déjudiciarisation. Les statistiques sur la
déjudiciarisation montrent qu'un peu plus de 200 cas ont été
déjudiciarisés et confiés à des comités de justice au cours des six
premiers mois de 1997 dans les T. N.-O. Comme pour la mise en garde,
environ deux fois plus de jeunes que d'adultes ont été ainsi
déjudiciarisés. Le financement des activités de justice communautaire est
fondé sur une formule proportionnelle modifiée. Le financement total du
gouvernement des T.N.-O. pour 1997-1998 était d'environ 1,1 million de
dollars. Un nouvel arrangement de financement a suscité une recrudescence
d'intérêt pour ce qui est de dispenser des services de justice
communautaire. L'année financière 1997-1998 est la première pour laquelle
on prévoyait que tous les fonds disponibles seraient engagés.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, le juge de paix a des pouvoirs
considérables. L'appareil judiciaire met l'accent sur la justice
communautaire et certains juges de paix font appel à des Aînés ou
d'autres personnes de la collectivité qu'ils invitent à participer à
titre de conseillers à la détermination de la peine. La participation de
membres de la collectivité peut aider les juges de paix, car ils
connaissent bien toutes les ressources qui existent au niveau
communautaire pour aider le délinquant.
Dans une localité, le juge en chef de la cour territoriale des jeunes
fait appel à ce que l'on appelle un comité de décision formé d'étudiants.
Ce comité est formé d'étudiants de l'école secondaire locale qui suivent
des cours de droit. Douze d'entre eux entendent l'affaire, un peu comme
le ferait un jury. Une fois l'affaire entendue, le comité se retire pour
délibérer. Quand il en a terminé, il revient dans la salle d'audience et
l'un des étudiants lit les recommandations du groupe. Le juge rend alors
sa décision en conséquence, très souvent en prenant en considération les
recommandations du groupe.
Les statistiques préliminaires pour les trois cours territoriales (pour
adultes, pour les jeunes, et les juges de paix) et la Cour suprême, pour
les cinq dernières années, montrent une tendance à la baisse des
premières comparutions pour chacune de ces années. En 1995 et de nouveau
en 1996, le nombre d'affaires entendues par la cour territoriale a été
inférieur à la moyenne de cinq ans. La réduction du nombre de
comparutions en cour territoriale et du nombre de dossiers ouverts
(services fédéraux) ne s'accompagne pas d'une baisse du nombre des
décisions entraînant l'incarcération, ce qui donne à penser qu'en
moyenne, les tribunaux entendent des affaires portant sur des infractions
plus graves.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
La Division des services correctionnels a entrepris de créer des camps
correctionnels pour les délinquants adultes, et des maisons d'accueil
pour les jeunes contrevenants, dans le but de retirer les délinquants à
faible risque des établissements correctionnels et de les rapprocher de
la collectivité. La création des camps correctionnels a nécessité une
utilisation dynamique du programme d'absence temporaire.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque dans la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Le ministère de la Justice a entrepris un examen des outils d'évaluation
des risques et besoins utilisés par les autres administrations. L'examen
visait à recueillir de l'information en vue de l'adoption possible d'un
outil d'évaluation des risques et des besoins dans les Territoires du
Nord-Ouest.
Les auteurs de l'étude ont recommandé l'adoption du modèle manitobain
ORAMS (Offender Risk Assessment & Management System), dont
l'application est jugée être la plus pratique pour les Territoires du
Nord-Ouest. Le modèle manitobain a également été validé pour les
Autochtones, les femmes et les jeunes contrevenants. À la suite de cet
examen, deux fonctionnaires supérieurs des Services correctionnels des
T.N.-O. ont récemment été envoyés au Manitoba afin d'étudier le modèle et
son adoption possible dans les Territoires du Nord-Ouest dans un avenir
proche.
À la suite de l'examen récent des Services correctionnels effectué par
M. John Evans, il a été recommandé qu'un outil d'évaluation des risques
et des besoins soit adopté par les T.N.-O.
Le 15 septembre 1998, à Yellowknife, avait lieu une conférence sur le
modèle ORAMS en vue de l'introduction, dans les Territoires du
Nord-Ouest, de cet outil d'évalutation du risque et de gestion. M. James
Bonta, Ph.D, chef de la recherche correctionnelle au ministère du
Solliciteur général, y était le conférencier invité. Immédiatement après
la conférence, se tenait un atelier de formation de deux jours et demi à
Yellowknife, animé par M. Bill Sedo, gestionnaire du projet ORAMS auprès
des Services correctionnels du Manitoba. Du personnel de sept
établissements correctionnels, des psychologues et des employés de
services correctionnels communautaires y ont pris part. Ceux-ci formeront
à leur tour leurs employés à l'application du modèle ORAMS. On s'attend
que cet outil soit pleinement appliqué dans les établissements dès le
2 novembre 1998.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Les conseils de détermination de la peine, conseils des Aînés et comités
de justice communautaire restent des éléments importants de la justice
dans le Nord.
Le Groupe de travail sur le règlement extrajudiciaire des différends a
été créé dans le cadre du Processus de planification stratégique de 1997
du ministère de la Justice. Le Groupe de travail avait pour mandat de
planifier la conception de mécanismes favorisant le règlement
extrajudiciaire des différends. Il a exploré les mécanismes de règlement
nouveaux, fait un inventaire des modèles susceptibles d'être appropriés
pour les T. N.-O., examiné les modalités de mise en place et de
fonctionnement de ces modèles, définit les priorités et fait des
recommandations quant aux mesures à prendre. Les efforts du Groupe de
travail ont principalement porté sur le droit de la famille, y compris la
mise en ouvre des lignes directrices fédérales touchant les pensions
alimentaires aux enfants édictées en vertu de la Loi sur le
divorce, et sur les petites créances. Le Groupe de travail a
également examiné les mécanismes de règlement extrajudiciaire des
différends pour certaines autres matières civiles.
Trois nouvelles lois liées au droit de la famille ont été adoptées en
octobre 1997. La Child and Family Services Act, votée à
l'instigation du ministère de la Santé et des Services sociaux, crée des
comités communautaires appelés « comités de services à l'enfance et à la
famille », dont le rôle sera d'intervenir dans les questions de bien-être
des enfants. Ces comités participeront en fait au règlement
extrajudiciaire des différends sur les points touchant le bien-être des
enfants.
La Children's Law Act et la Family Law Act, parrainées par
le ministère de la Justice, incluent des dispositions permettant à un
tribunal de soumettre des questions spécifiques à la médiation. Les
dispositions ne sont pas restrictives en ce qui concerne les personnes
qui peuvent agir comme médiateur. Elles prévoient que les parties doivent
choisir une personne qui consente à agir comme médiateur et qui soumettra
un rapport au tribunal dans un laps de temps déterminé.
Les comités de justice communautaire participent également au règlement
extrajudiciaire des différends, mais exclusivement dans les domaines
relevant du droit pénal et à différentes étapes du processus.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Les Territoires du Nord-Ouest se sont engagés à améliorer la circulation
de l'information avec les autres administrations et au sein de leur
propre administration.
Le ministère de la Justice avait entrepris la mise en ouvre d'un Système
d'information sur les délinquants en remplacement du système non
fonctionnel sur gros ordinateur mis au point à la fin des années 1970.
Les démissions et réaffectations de personnel ont toutefois stoppé le
projet avant qu'un système opérationnel puisse être terminé. Il a été
décidé au début de 1997 de mettre en place un système temporaire qui
permettrait de préserver les données historiques et de recueillir les
données nouvelles. Ce système serait cependant uniquement doté de
fonctions rudimentaires de production de rapports à l'intention des
services centraux, et n'offrirait aucun soutien pour les activités en
établissement ou dans la collectivité.
Le Système d'information sur les délinquants est maintenant opérationnel,
et les données historiques continuent à être consignées dans le système
en même temps que les données plus récentes. Le ministère de la Justice a
reconnu la nécessité d'un système plus perfectionné capable à la fois de
générer de l'information de gestion et de soutenir les fonctions de
gestion des cas.
Récemment, une définition détaillée des besoins des utilisateurs a été
effectuée avec l'aide financière du Centre canadien de la statistique
juridique. Les besoins définis serviront de base en vue d'un appel
d'offres touchant la conception et la mise au point d'un Système
d'information sur les délinquants ou l'acquisition d'un tel système
auprès d'une autre administration, et faciliteront en outre l'estimation
des coûts de mise au point ou d'acquisition d'un système complet.
En septembre 1998, des fonds étaient débloqués afin que le ministère de
la Justice puisse faire l'acquisition du matériel nécessaire à la mise en
place d'un système d'information sur les délinquants. De plus, des
mesures seront pour que soit conçu ou acheté un système d'information sur
les délinquants adaptés aux besoins des Territoires du Nord-Ouest. On
s'attend que la mise en oeuvre complète du système exige environ deux ans
et demi.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Une vidéo d'une heure sur la justice communautaire dans le Nord a été
préparée l'année dernière, et a été distribuée aux communautés et aux
réseaux de télévision. Une brochure et un livret ont également été
produits. Ces outils aideront les comités de justice communautaire qui en
sont à leurs débuts et informeront la population en général sur le rôle
des comités. La prochaine tâche consistera dans la production d'un manuel
ressource à l'intention des comités. Ce manuel fournira à ces derniers de
l'information plus détaillée, et aidera à l'élaboration des programmes et
initiatives.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
La communauté autochtone considère depuis longtemps que la criminalité
est le résultat d'un déséquilibre et qu'il incombe à la collectivité
d'aider la personne qui commet des actes criminels à retrouver un état
d'équilibre.
La Division des services correctionnels a donc, pour favoriser la
guérison, mis l'accent sur la nécessité d'un programme culturel
polyvalent incluant la pêche, la chasse, le travail de guide, les cercles
de guérison, les cercles d'influence, le tannage, le trappage et la
sculpture. Le programme permet également aux délinquants de renouer avec
leurs racines, et d'apprendre davantage sur leur identité et leur
héritage culturels.
Yukon
Faits saillants
-
Au Yukon, les mesures de rechange à l'incarcération comprennent le
programme d'élargissement assorti de soins de traitement, le programme
de détention à domicile, le programme de placement dans des centres
résidentiels, les ordonnances de service communautaire, les amendes,
les groupes de soutien des comités de justice communautaire, le
programme pour les délinquants violents, le programme de gestion du
risque à l'égard des délinquants sexuels et le programme pour les
délinquants sexuels ayant des besoins spéciaux.
-
Le Yukon a mis en ouvre des programmes fondés sur un modèle cognitif
d'apprentissage social à l'intention des délinquants dans les
établissements et dans la collectivité.
-
Le Yukon a appliqué un modèle de gestion des délinquants fondé sur des
encouragements et des mesures dissuasives, selon lequel les délinquants
doivent participer à des programmes visant à corriger leur comportement
criminel s'ils veulent obtenir des privilèges tels que des permissions
de sortir, des augmentations de salaire ou une réduction de leur niveau
de sécurité.
-
Entre septembre 1996 et mars 1998, il y a eu 72 condamnations avec
sursis au Yukon.
-
La stratégie « Keeping Kids Safe » du Yukon consiste à exercer une
surveillance étroite sur les délinquants sexuels condamnés qui se
trouvent dans la collectivité et à leur offrir des programmes.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
De septembre 1996 à mars 1998, il y a eu au Yukon 72 condamnations avec
sursis. On continue d'appliquer un programme de mesures de rechange après
la mise en accusation. Des consultations seront menées en vue d'établir
des critères et des procédures pour favoriser la déjudiciarisation après
la mise en accusation.
L'énoncé de vision rédigé conjointement par la GRC et le gouvernement du
Yukon décrit un processus de déjudiciarisation avant la mise en
accusation, appliqué dans certains détachements de la GRC. Les
détachements de Dawson City, de Watson Lake et de Haines Junction ont
examiné, en collaboration avec les comités de justice communautaire, les
problèmes qui pourraient être réglés plus efficacement dans le cadre d'un
processus de déjudiciarisation avant la mise en accusation. Des réunions
ont été organisées pour discuter des problèmes des jeunes contrevenants
et des délinquants adultes, tant chez les Autochtones que chez les
non-Autochtones. Un plan stratégique sera établi de manière que le
programme soit modifié pour répondre aux besoins de la collectivité. Le
plan comprendra la distribution de matériel documentaire et
l'établissement d'instruments de mesure du rendement pour l'examen des
projets, ainsi que des possibilités de formation.
On est en train d'explorer des mesures non carcérales pour les
délinquants atteints du syndrome d'alcoolisme fotal ou souffrant des
effets de l'alcoolisation du fotus.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants présentant un faible risque.
Au cours des dernières années, le Yukon a lancé un certain nombre
d'initiatives visant à favoriser la désincarcération des délinquants qui
présentent un faible risque, notamment un programme d'élargissement
assorti de soins de traitement, un programme de détention à domicile et
un programme de permissions de sortir. De plus, le Yukon offre du
financement en vue de placer ces délinquants dans des centres
résidentiels communautaires - il peut s'agir d'une maison de transition à
Whitehorse, d'un camp de guérison rural ou d'un autre centre résidentiel
approuvé -, et ainsi leur permettre de retourner plus tôt dans la
collectivité en vertu d'une permission de sortir. Les délinquants peuvent
aussi être placés dans un centre résidentiel conformément à une
ordonnance de probation si le tribunal estime qu'ils doivent être sous
surveillance. Ce type de placement est utile dans le cas des délinquants
qui font l'objet d'une condamnation avec sursis.
Bien que les délinquants sexuels et les conjoints violents ne soient
généralement pas considérés comme des délinquants à faible risque, le
Yukon a mis en ouvre une stratégie de gestion du risque dans la
collectivité qui donne de bons résultats chez certains délinquants
violents à risque élevé qui sont placés sous surveillance dans la
collectivité après leur incarcération et, dans certains cas, au lieu
d'être incarcérés. Le programme de gestion du risque à l'égard des
délinquants sexuels, qui est une composante de la stratégie « Keeping
Kids Safe », consiste à exercer une surveillance étroite sur les
délinquants sexuels condamnés qui se trouvent dans la collectivité et à
leur offrir des programmes. Même si ce programme n'est pas considéré
comme un programme de désincarcération, une proportion élevée de
délinquants sexuels se voient condamnés à une peine d'emprisonnement
minimale assortie d'une surveillance maximale dans la collectivité, en
raison de la crédibilité dont jouit ce programme auprès du corps
judiciaire. Le modèle de gestion du risque est aussi adopté pour les
délinquants présentant un risque élevé de violence conjugale.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque pour la prise de décisions en matière de
justice pénale.
En 1996, le Yukon a adopté et mis en application une méthode d'évaluation
du risque et des besoins dans le cadre d'une stratégie globale de gestion
des délinquants. Cet instrument est appelé « Level of Service Inventory »
(LSI), et des évaluations sont effectuées pour tous les délinquants
purgeant une peine d'au moins trente jours. Toutes les demandes de
rapport présentenciel doivent comprendre des renseignements fondés sur
une évaluation du risque et des besoins. D'autres types d'évaluations
peuvent aussi être effectuées avant la détermination de la peine, comme
une évaluation particulière s'il s'agit d'un délinquant sexuel, d'un
délinquant ayant commis des voies de fait contre sa conjointe ou d'un
délinquant toxicomane. Le corps judiciaire est fortement en faveur de
l'application de la méthode d'évaluation du risque et des besoins et
d'autres méthodes d'évaluation plus particulières utilisées dans le cadre
du processus présentenciel.
Recommandation 6: Recourir davantage à la justice réparatrice et
à la médiation.
La Direction des services correctionnels et communautaires du Yukon a
adopté une approche axée sur la victime conformément à l'un de ses
principes fondamentaux. Cela signifie que, lorsqu'on prend une mesure à
l'égard d'un délinquant, on doit tenir compte des conséquences que cela
peut avoir sur la victime. Cette approche s'inscrit dans une politique
intégrée de gestion des cas, qui comprend des services correctionnels,
des services de probation applicables aux adultes, des programmes pour
les délinquants violents, des programmes de counseling pour les femmes,
des services d'aide aux victimes et un programme de gestion du risque
chez les délinquants sexuels.
Le projet de justice communautaire de Kwanlin Dun est fondé sur un modèle
de justice réparatrice et est axé principalement sur la médiation pour la
résolution des conflits, que ce soit d'une manière informelle ou dans le
cadre d'un cercle de détermination de la peine, qui est un processus plus
officiel.
Recommandation 8: Mieux communiquer l'information et utiliser
davantage de moyens technologiques.
Le Yukon est en train d'élaborer un système d'enregistrement de données
qui permettra au ministère de la Justice d'assurer électroniquement le
suivi et la gestion des délinquants, depuis le moment où ils se
présentent devant les tribunaux jusqu'à l'expiration de leur peine. Il
prévoit aussi intégrer au système une fonction de renvois établis entre
le délinquant et la victime de manière à pouvoir tenir compte des besoins
de la victime et à lui fournir des renseignements à jour concernant le
délinquant.
Le Yukon est d'accord pour que les systèmes de données en matière de
justice soient aussi intégrés que possible, tant au sein de chacune des
administrations qu'à l'échelle nationale. Lorsque l'étude de faisabilité
relative au projet d'élaboration du système d'enregistrement de données a
été entreprise, le Yukon a consulté les principales parties intéressées,
notamment la GRC et le bureau fédéral de la Couronne, pour voir s'il
était possible d'établir des liens entre les systèmes. Le Yukon
continuera de travailler en collaboration avec ses partenaires du système
de justice pénale en vue d'assurer la circulation de l'information et des
données de la recherche dont bénéficient toutes les administrations.
Une politique intégrée de gestion de cas a été élaborée et mise en ouvre
afin d'améliorer la communication et la gestion de cas au sein du système
correctionnel du Yukon. Les membres du personnel des services de
probation, des établissements et des services de lutte contre la violence
familiale travaillent en collaboration à la gestion des cas grâce à un
système à dossier unique.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
L'un des principaux objectifs de l'initiative « Keeping Kids Safe » est
de renseigner le public sur la dynamique du comportement des délinquants
sexuels et sur ce que peuvent faire les groupes communautaires, les
parents et les autres membres de la collectivité pour que les enfants ne
soient pas victimes d'exploitation sexuelle. Une trousse d'information
comprenant des affiches, des annonces publicitaires pour les journaux et
la radio et de courts articles de journaux a été préparée. Les autres
administrations peuvent se procurer cette trousse sans frais.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones, afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Suivant cette stratégie, le gouvernement fédéral finance à 50 % les
projets qui aident à constituer le fond. Au Yukon, de nombreuses
collectivités et les Premières nations cherchent activement des mesures
de rechange à l'actuel système de justice pénale qui permettraient de
rendre davantage des comptes au public, d'intervenir plus rapidement et
de soutenir davantage les victimes, en plus d'offrir un plus large
éventail de possibilités.
En particulier, les collectivités des Premières nations ont exprimé le
désir de disposer de solutions de rechange qui contribuent à une
véritable guérison des victimes et entraînent des changements dans la vie
des délinquants.
Dans le cadre de l'approche globale du gouvernement du Yukon en matière
de justice réparatrice communautaire, le ministère de la Justice cherche
des façons de recevoir davantage de fonds fédéraux en vertu de la
Stratégie fédérale relative à la justice applicable aux Autochtones, qui
est en place jusqu'en avril 2001.
ement des programmes de justice administrés par des Autochtones. Le
gouvernement du Yukon fournit une somme égale. En 1998-1999, plus de
600 000 $ seront disponibles pour de tels projets au Yukon. Le
gouvernement est disposé à allouer plus de 300 000 $ en argent ou sous
une autre forme.
Au nombre des organismes communautaires et des Premières nations qui
obtiendront des fonds pour des projets de justice réparatrice, il y a :
Southern Lakes (Carcross) Justice Committee, Carmacks Justice Committee,
Dawson City Community Justice Committee, Haines Junction Community
Justice, Kwanlin Dun First Nation Justice Committee, Liard First Nation,
Vuntut Gwitch'in First Nation et Teslin Tlingit Council.
Le ministère de la Justice du Yukon projette également de tenir des
consultations publiques sur une stratégie correctionnelle et d'implanter
une approche touchant la formation sur la justice réparatrice dans la
collectivité plus tard cette année. Ces deux projets serviront à étudier
des moyens de réduire le crime et de rétablir le sens de la justice dans
la collectivité lorsque des crimes se produisent, de manière à répondre
aux besoins des individus, des familles et des collectivités concernés.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Le ministère du Solliciteur général du Canada, la GRC, Justice Canada et
le Yukon se sont engagés à financer l'initiative « Keeping Kids Safe » et
à apporter un soutien non financier pour la mise en ouvre de cette
initiative.
Colombie-Britannique
Faits saillants
-
La Colombie-Britannique met depuis longtemps l'accent sur la
déjudiciarisation et les mesures de rechange à l'incarcération.
-
Entre septembre 1996 et mars 1998, 3 800 délinquants ont fait l'objet
de condamnations avec sursis.
-
La Colombie-Britannique est en train de mettre en place un nouveau
système d'information intégré en matière de justice, appelé « JUSTIN ».
-
La Colombie-Britannique appuie entièrement les approches fondées sur la
justice réparatrice.
-
La Colombie-Britannique est déterminée à favoriser des méthodes
nouvelles et fondées sur les valeurs traditionnelles en ce qui concerne
la prestation aux Autochtones de services dans le domaine de la
justice.
Recommandation 2: Recourir davantage aux
programmes de déjudiciarisation et à d'autres mesures de
rechange.
La Colombie-Britannique a toujours mis l'accent sur les programmes de
déjudiciarisation et les autres mesures de rechange - le taux
d'incarcération est moins élevé dans cette province qu'ailleurs au pays.
La province a récemment mis sur pied un projet de responsabilisation
communautaire qui vise à financer des programmes de déjudiciarisation mis
en place par des collectivités et des administrations municipales. Les
clients seront dirigés vers ces programmes par la police.
Les condamnations avec sursis ont considérablement augmenté. Entre
septembre 1996 et mars 1998, plus de 3 800 délinquants ont fait l'objet
d'une condamnation avec sursis.
Recommandation 3:Éviter de
recourir à l'incarcération pour les délinquants à faible risque.
Au cours des quatre dernières années, la Colombie-Britannique a établi
des procédures détaillées pour l'évaluation du risque. Les renseignements
obtenus grâce à l'application de ces procédures sont utiles dans divers
contextes de prise de décision. La présentation de ces renseignements
devant les tribunaux est un des éléments clés de cette initiative. Afin
que les tribunaux puissent rendre des ordonnances appropriées à la
situation et ce, dans des délais satisfaisants, un projet pilote a été
mis en oeuvre à Kelowna, dans le cadre duquel les services correctionnels
fournissent aux procureurs de la Couronne les renseignements dont ils
disposent. Ces renseignements aident aussi à déterminer quels délinquants
pourraient bénéficier le plus d'un programme de réadaptation donné.
Recommandation 4: Généraliser l'application des politiques
sélectives en matière de mise en accusation.
La Colombie-Britannique est en train de mettre en place un nouveau
système d'information intégré en matière de justice appelé « JUSTIN ». Ce
système fournit aux procureurs de la Couronne des renseignements
détaillés sur les accusés et les aide à filtrer les cas et à proposer les
sanctions qui bouleverseront le moins la vie des délinquants.
Recommandation 5: Utiliser
davantage les méthodes de prévision et d'évaluation du risque pour
la prise de décisions en matière de justice pénale.
L'un des principaux éléments du plan stratégique de la
Colombie-Britannique en matière correctionnelle est l'application
généralisée des méthodes d'évaluation du risque et des besoins qui ont
été mises au point au cours des quatre dernières années. L'utilité de ces
méthodes pour la prévision a été évaluée et il a été démontré qu'elles
aident à déterminer la probabilité de récidive d'un délinquant. Les
autorités correctionnelles de la province sont déterminées à appliquer
ces méthodes tant pour gérer chaque cas particulier que pour réaffecter
des ressources à la gestion des délinquants à risque élevé, soit ceux qui
ont le plus besoin de services.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches
fondées sur la justice réparatrice et la médiation.
C'est un fait établi que la Colombie-Britannique appuie entièrement les
approches fondées sur la justice réparatrice. La province a mis en oeuvre
un système de notification qui permet de s'assurer que la victime ou la
personne identifiée dans l'ordonnance de protection est tenue au courant
des mesures prises à l'égard du délinquant identifié dans l'ordonnance.
La province a lancé plusieurs projets pilotes de réconciliation entre la
victime et le délinquant en vue de déterminer les moyens les plus
efficaces d'offrir des services en matière de justice réparatrice.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements
et l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
La Colombie-Britannique est en train de mettre en oeuvre son nouveau
système d'information intégré en matière de justice appelé « JUSTIN »
dans les principales composantes des systèmes de justice pénale et civile
de la province. Ce système a été conçu de manière que les renseignements
utiles puissent être transmis efficacement à tous les éléments du système
de justice pénale. Ce projet comprend aussi l'utilisation de divers
moyens technologiques qui permettent d'améliorer l'efficience dans la
gestion des cas, par exemple l'usage d'un système vidéo pour l'examen des
cas de renvoi en détention provisoire.
La police, les procureurs de la Couronne, les tribunaux, les services
correctionnels et les agents de liberté conditionnelle contribueront tous
à alimenter le système et utiliseront les données qui s'y trouvent pour
produire des rapports détaillés et à jour sur la gestion des cas et à
fournir des renseignements à intégrer au système d'information de
gestion.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la
dynamique du système de justice pénale et les questions
connexes.
La Colombie-Britannique vient de mener une vaste consultation auprès du
public et de ses employés, qui constitue un élément important de sa
réforme en matière de justice. Des cadres supérieurs ont tenu une série
de séances publiques et de réunions du personnel dans l'ensemble de la
province en vue d'aider toutes les personnes intéressées à mieux
comprendre les questions qui se posent au sein du système de justice.
La Direction des services correctionnels vient de terminer un vaste
processus de planification stratégique qui a abouti à la production d'un
document intitulé « Directing Change ». Ce document donne un aperçu des
principaux problèmes auxquels doivent faire face les services
correctionnels ainsi que des solutions envisagées. Il a été préparé en
vue d'être distribué au sein du système de justice pénale et du public.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans
les domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
La Colombie-Britannique est déterminée à favoriser approches nouvelles et
fondées sur les valeurs traditionnelles pour la prestation aux
Autochtones de services dans le domaine de la justice. Plusieurs
programmes inspirés de la cérémonie de la suerie et du cercle de guérison
sont offerts actuellement dans les établissements. Dans certains, on a
conclu des contrats avec des Aînés pour la prestation de services de
counseling et de soutien.
La question des services en matière de justice applicables aux
Autochtones occupe une place importante dans la négociation des traités.
Les pourparlers actuels avec les Nisgas portent notamment sur les
approches dans le domaine de la justice pour les Autochtones.
Recommandation 11: Mettre en oeuvre des projets pilotes
conjoints fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la
coopération en matière de programmes et de services.
La GRC participe officiellement au projet « JUSTIN », projet pilote qui
vise à intégrer divers systèmes d'information de justice.
Dans le cadre d'un accord d'échange de services conclu avec le SCC, les
délinquantes de la Colombie-Britannique condamnées à une peine de plus de
deux ans peuvent être placées au centre correctionnel de Burnaby.
VI. RAPPORTS DE MINISTÈRES ET ORGANISMES FÉDÉRAUX
Solliciteur général Canada
Faits saillants
-
Les programmes de surveillance électronique semblent cibler les
délinquants à risque moyen et permettent de les maintenir dans la
collectivité.
-
Solliciteur général Canada a fait paraître, en décembre 1997, une
analyse des études sur les programmes de déjudiciarisation.
-
La Direction générale, Information de la justice intégrée a été
mise sur pied en mars 1998 pour favoriser la coordination des efforts
de gestion de l'information et de mise au point de systèmes
d'information au sein de l'administration fédérale.
-
En mars 1998, Solliciteur général Canada rendait public le document
intitulé La prévention du crime dans les communautés des Premières
nations : Inventaire des initiatives mises en oeuvre par la police.
-
L'initiative sur les services correctionnels communautaires destinés
aux Autochtones s'attache à élaborer des politiques opportunes et
appropriées touchant le traitement des délinquants autochtones adultes
dans les collectivités qui se sont dotées d'un cadre communautaire de
guérison et de réparation.
Évaluation des programmes de surveillance électronique
Solliciteur général Canada a produit trois rapports d'évaluation sur les
programmes de surveillance électronique. Le premier, publié en avril
1997, portait sur le programme en place en Colombie-Britannique, le
deuxième a été publié en janvier 1998 et portait sur le programme adopté
en Saskatchewan, et le troisième, publié en avril 1998, portait sur le
programme en place à Terre-Neuve.
La Colombie-Britannique possède le plus ancien programme de ce
type. Pendant l'année 1996-1997, quelle que soit la journée, environ
335 délinquants étaient soumis à une surveillance électronique. Il
s'agit, dans la grande majorité des cas, de délinquants à risque moyen
soumis à une surveillance dans leur propre foyer au lieu d'être
incarcérés. Une étude de 100 délinquants jugés représentatifs, la plupart
étant des hommes de race blanche dans la jeune trentaine, a révélé
qu'environ 25 présentaient un risque suffisamment faible pour qu'une
surveillance normale soit suffisante. Près de la totalité des
51 délinquants nécessitant des soins étaient en thérapie pour abus
d'intoxicants. Seulement neuf délinquants n'ont pas terminé le programme,
ce qui représente un taux de réussite de 91 %. Si le taux de succès
rapporté soulève certaines préoccupations sur le plan de la méthodologie
employée, les délinquants étaient d'avis que le programme leur avait
d'abord permis de maintenir des contacts avec leur famille et ils
considéraient généralement qu'il les avait aidés de façon concrète à
résoudre leurs problèmes.
La Saskatchewan a comparé 107 délinquants (81 hommes et 26 femmes)
inscrits à un programme de surveillance intensive des probationnaires
doublé d'une surveillance électronique à 16 délinquants (13 hommes et
3 femmes) soumis à un programme de surveillance intensive seulement. On a
découvert avec surprise que les résultats obtenus du point de vue de
l'échelle des risques et besoins étaient supérieurs dans le cas des
délinquants inscrits au programme de surveillance intensive seulement,
par rapport aux délinquants ayant également fait l'objet d'une
surveillance électronique. Les taux de succès des programmes étaient
toutefois équivalents. Environ 25 % des délinquants surveillés
électroniquement présentaient un risque suffisamment bas pour justifier
une probation ordinaire seulement. Les délinquants soumis à la
surveillance électronique se sont dits satisfaits du programme, y
voyaient un outil utile de prévention de la récidive et affirmaient qu'il
leur avait permis de maintenir de liens avec la collectivité (famille et
emploi).
Terre-Neuve possède à St. John's un programme de surveillance
électronique pour les délinquants à risque moyen. Le programme de
surveillance électronique est complété par un programme des ressources
éducatives qui fournit des programmes de traitement intensif aux
délinquants. Terre-Neuve a comparé 54 cas de surveillance électronique à
17 cas de probation également inscrits au programme de ressources
éducatives, mais ne faisant pas l'objet d'une surveillance électronique.
L'évaluation montre que le programme de surveillance électronique cible
les délinquants à risque moyen, seulement 12,5 % des participants au
volet surveillance électronique étant considérés comme des délinquants à
risque faible. Une évaluation indépendante du programme de ressources
éducatives a donné à entendre que ce programme fournissait un traitement
susceptible de réduire la récidive et a indiqué que le taux de succès du
programme de surveillance électronique était de 87 %.
Ces programmes donnent donc des résultats généralement positifs. La
plupart semblent viser les délinquants à risque moyen et permettent de
les maintenir dans la collectivité. On signale qu'ils sont fortement
bénéfiques aux délinquants en améliorant leur capacité de maintenir les
liens familiaux et sociaux. L'évaluation du risque et de la mesure dans
laquelle la surveillance électronique contribue à une société plus sûre,
par rapport à une surveillance communautaire ordinaire, soulève toutefois
certaines inquiétudes. Ces questions seront analysées dans une étude
prochaine de Solliciteur général Canada, laquelle examinera les données
disponibles et devrait en arriver à des conclusions plus formelles
fondées sur des périodes de suivi plus longues.
Évaluation du Programme de mesures réparatrices du
Manitoba
Deux rapports d'évaluation ont été publiés au sujet du Projet de
mesures réparatrices de la John Howard Society du Manitoba. Le
premier rapport, en date de juin 1995, s'est penché sur 155 cas dirigés
vers le programme. De ce nombre, 67 cas ont été acceptés et des plans ont
été préparés pour 56 individus. Trente-neuf de ces plans ont été soumis
aux tribunaux; 18 ont été acceptés tels quels, 13 ont été acceptés
moyennant des modifications et 8 ont été rejetés. Il importe de souligner
que pour être accepté dans le programme de mesures réparatrices, le
délinquant doit faire face à une incarcération d'au moins dix mois, avoir
plaidé coupable et avoir la motivation nécessaire pour purger une peine
de type communautaire.
Le second rapport, intitulé Évaluation de la phase 2 et publié en
juin 1996, portait sur 190 cas dirigés vers le programme, dont 114 cas
acceptés dans ce dernier. Des plans ont été mis au point pour 89 de ces
114 cas, et 77 plans ont été acceptés par les tribunaux. Presque tous les
plans incluaient un suivi thérapeutique, mais seulement 11 rencontres
entre le délinquant et la victime. Le rapport Évaluation de la phase
2 faisait état d'un succès modéré en ce qui a trait à la gestion des
délinquants à risque moyen, le taux de succès sur un an étant de 85,4 %
par rapport à 72,3 % pour un groupe similaire de délinquants soumis à un
programme de probation. Le rapport a également relevé une diminution des
besoins des délinquants participants, ce qui indique que les plans
élaborés dans le cadre du Programme de mesures réparatrices répondaient
aux besoins des délinquants.
Analyse des études sur les programmes de déjudiciarisation à
l'intention des adultes
Solliciteur général Canada a publié en décembre 1997 une revue des études
sur les programmes de déjudiciarisation effectuée dans le but de
déterminer l'efficacité des différents programmes de déjudiciarisation
pour adultes. Les études retenues devaient inclure un volet évaluation,
et la déjudiciarisation devait s'inscrire dans un programme et viser des
délinquants adultes. S'il existe peu d'études sur les programmes de
déjudiciarisation pour adultes, l'analyse a toutefois permis de dégager
les conclusions suivantes :
-
Les programmes de déjudiciarisation doivent viser les délinquants les
plus à risque de s'enfoncer dans le système de justice pénale.
Autrement, il se produira un élargissement du filet du contrôle social.
-
Les programmes officiels de déjudiciarisation pré-inculpation qui
relèvent de la police ont mené à une pénétration accrue du délinquant
dans le système de justice pénale.
-
Les attentes quant aux incidences des programmes de déjudiciarisation
sur le système correctionnel doivent être réalistes. À moins que les
critères d'admissibilité à ces programmes soient rajustés pour inclure
les délinquants à risque modéré, les incidences seront minimales.
-
Quelques programmes, pour lesquels des délinquants à risque élevé
avaient été soigneusement sélectionnés, donnent à penser qu'une telle
mesure peut réussir à détourner des délinquants de l'incarcération.
Réseau d'information sur la justice intégrée
L'administration fédérale travaille à la création d'un réseau de systèmes
d'information juridique en mesure de recueillir et de conserver
l'information critique, et d'en permettre l'échange rapide entre les
organismes de justice des différentes administrations. Il s'agit d'un
projet à long terme, dont le premier objectif sera d'optimiser les
fonctions d'échange d'information entre les partenaires du secteur de la
justice pénale au niveau fédéral.
Le ministère fédéral du Solliciteur général a créé un Comité directeur de
l'information de la justice intégrée dans le but de favoriser la
coordination des efforts de gestion de l'information et de mise au point
de systèmes d'information au sein de l'administration fédérale. Ce
comité, qui est composé de représentants du ministère du Solliciteur
général, de la GRC, du Service correctionnel du Canada, de la Commission
nationale des libérations conditionnelles, du ministère de la Justice, du
Centre canadien de la statistique juridique et du Secrétariat du Conseil
du Trésor, dirige la création d'un plan d'action stratégique visant à lui
permettre d'atteindre ses objectifs.
La Direction générale, Information de la justice intégrée a été
créée en mars 1998 dans le but spécifique de soutenir ce comité. Elle
chapeaute l'action d'un Groupe de travail interministériel composé de
hauts fonctionnaires responsables des grandes initiatives en matière
d'information, au sein des divers organismes de justice pénale et des
organismes du Ministère. Le but général est la mise en ouvre d'un
contexte d'application de la loi et de justice pénale qui améliore la
sécurité de la collectivité en permettant et facilitant l'échange de
l'information nécessaire entre les organismes des administrations
fédérale, provinciales et territoriales, de façon que :
-
l'information nécessaire au processus de prise de décisions des
organismes soit disponible au bon moment, au bon endroit et sous la
forme appropriée;
-
l'information soit saisie numériquement une seule fois, aussi près de
la source que possible, et soit réutilisée et enrichie au cours du
processus;
-
la priorité soit accordée aux organismes de Solliciteur général Canada,
l'extension aux autres partenaires suivant dans les meilleurs délais
possibles.
Initiatives en matière de services de police autochtones
Au mois d'août 1998, Solliciteur général Canada, par l'entremise de son
Programme de services de police des Premières nations, assurait le
financement de 111 ententes tripartites pour les services de police des
Premières nations. Cette mesure permet la mise en place de services de
police desservant environ 60 % de la population des réserves, dans
l'ensemble du pays. Au total, quelque 210 000 personnes et
290 communautés bénéficient des services de 715 agents de police des
Premières nations qualifiés.
L'existence d'une infrastructure policière permanente pour les Premières
nations constitue une base solide en vue de la mise au point
d'initiatives durables de prévention du crime et de justice communautaire
au sein des communautés des Premières nations. Les services de police des
Premières nations sont mieux en mesure de susciter la participation
d'autres intervenants de la collectivité. Ils ont montré ont grand
intérêt pour les initiatives de prévention du crime et de justice
communautaire, et offrent actuellement une grande variété de programmes
pour les jeunes et les adultes.
Dans le domaine général de la « prévention du crime », Solliciteur
général Canada a publié en mars 1998, une étude intitulée La
prévention du crime dans les collectivités autochtones : Inventaire des
initiatives mises en ouvre par la police. En juin 1998, le Ministère
a également organisé, en collaboration avec l'Association des chefs de
police des Premières nations, une conférence nationale intitulée
« Conférence sur la prévention du crime chez les Autochtones (thème :
Renforcer nos communautés) », au cours de laquelle plusieurs exemples
de programmes de justice communautaire ont été présentés et discutés. Le
programme de justice communautaire de Dena Keh, au Yukon, est un
de ces programmes et inclut dans son approche holistique la
déjudiciarisation et la concertation familiale.
Initiative sur les services correctionnels communautaires
destinés aux Autochtones
Le Cabinet a approuvé l'Initiative sur les services correctionnels
communautaires destinés aux Autochtones en avril 1996. Cette initiative a
pour but l'élaboration de politiques opportunes et appropriées, en ce qui
touche le traitement des délinquants autochtones adultes dans les
collectivités qui se sont dotées d'un cadre communautaire de guérison et
de réparation.
Des consultations seront menées auprès de la population autochtone, des
administrations provinciales et territoriales et d'autres partenaires
clés, et conduiront à la mise à l'essai et à l'évaluation de projets
pilotes. Le Ministère travaillera également en relation étroite avec ses
organismes correctionnels de manière à assurer leur participation à la
négociation de toute entente d'autonomie gouvernementale comportant un
volet correctionnel.
La Commission nationale des libérations conditionnelles essaiera et
évaluera, dans le cadre de l'Initiative, des modèles décisionnels
novateurs de libération conditionnelle mieux adaptés aux délinquants
autochtones.
Les efforts en matière d'élaboration de politiques portent notamment
sur :
-
la mise au point et l'amélioration des activités de coordination et de
liaison avec l'extérieur;
-
la mise sur pied d'un comité de coordination des services
correctionnels aux Autochtones;
-
la mise au point de cadres d'évaluation;
-
la mise au point de modèles décisionnels adaptés, en matière mise en
liberté des délinquants autochtones;
-
l'élaboration et la diffusion de l'information; et
-
le soutien et l'évaluation de projets de services correctionnels
communautaires novateurs.
Un comité de coordination a été établi dans le but de fournir des
conseils stratégiques et une orientation générale en ce qui concerne
l'Initiative sur les services correctionnels communautaires et d'autres
activités correctionnelles à l'intention des Autochtones. Le comité se
compose de représentants du ministère du Solliciteur général du Canada,
de la Commission nationale des libérations conditionnelles, de la GRC, de
la Direction générale des services de police autochtones et du Groupe des
communications du ministère du Solliciteur général.
Au cours de la dernière année, le Ministère a mis sur pied un certain
nombre d'activités destinées à enrichir les connaissances relatives aux
services correctionnels dispensés aux Autochtones et à mieux comprendre
les besoins de ces derniers. On compte notamment au nombre de ces
activités :
-
la publication et de la distribution de rapports de la Collection sur
les Autochtones, dont Les quatre cercles de Hollow Water et
Élaboration et évaluation de projets en matière de justice dans les
collectivités autochtones: analyse documentaire. On peut également
consulter ces documents sur le site Web du ministère du Solliciteur
général du Canada sur l'Internet;
-
le soutien accordé aux conférences et aux symposiums ayant pour thème
les services correctionnels et la guérison, entre autres, : la
conférence sur l'administration de la justice parrainée par le conseil
des Sahtu Dene (Inuvik), la conférence sur l'administration de la
justice pour les tribus assujetties au traité no 7
(Calgary), la conférence sur le mieux-être des Autochtones (Toronto),
la conférence annuelle de la Pauktuutit (l'association des
femmes inuites du Canada) (T. N.-O.) et la conférence sur
l'administration de la justice au Nunavut;
-
le soutien accordé à la production et à la distribution de films et de
vidéos se rapportant à la guérison et aux services correctionnels
autochtones, dont : The Nitinaht Chronicles, une production de
l'ONF sur le processus de guérison vécu au sein d'une des Premières
nations de la Colombie-Britannique, et Within the Walls, qui
présente les témoignages de délinquants autochtones incarcérés à
l'établisssement William Head;
-
une consultation étroite avec des représentants de collectivités
autochtones, pour examiner les options et les mesures pouvant améliorer
les services correctionnels dispensés aux délinquants autochtones en
milieu urbain;
-
la communication de renseignements et d'avis aux négociateurs fédéraux
et aux Autochtones qui souhaitent examiner les différentes stratégies
correctionnelles pouvant être mises en ouvre en vertu de la politique
relative au droit inhérent des peuples autochtones à l'autonomie
gouvernementale;
-
la participation à un projet de recherche, étalé sur une année et
dirigé par la Federation of Saskatchewan Indian Nations, en vue
d'examiner les besoins et les priorités en matière correctionnelle des
communautés des Premières nations. L'un des principaux volets de ce
projet avait trait à la communication de renseignements avec les
Premières nations et les conseils tribaux.
Au cours de la dernière année, le Ministère a également pris un certain
nombre de mesures pour soutenir les efforts des collectivités autochtones
qui désirent acquérir de meilleures compétences d'intervention auprès des
délinquants, dans un environnement favorisant la guérison et le
rétablissement. On compte notamment au nombre de ces activités :
-
la participation à l'élaboration d'une zone protégée sur Internet
(créée par la maison Waseskun de Montréal) qui fournira des conseils
aux intervenants de première ligne des communautés autochtones,
encouragera la mise en ouvre de pratiques exemplaires et appuiera la
mise au point d'initiatives en matière de services correctionnels
communautaires;
-
la participation à l'élaboration de mises en situation fondées sur la
réalité du milieu correctionnel, qui seront utilisées dans le cadre du
programme de certificat sur les Méthodes de règlement extrajudiciaire
des différends, offert par les Native Counselling Services de l'Alberta
et accrédité par l'Université York;
-
la production et la distribution de trois guides techniques conçus dans
le but d'encourager la mise sur pied de processus de guérison dans les
communautés autochtones, l'accent étant mis sur les infractions
sexuelles. Ces guides feront partie du disque CD-ROM sur la guérison
(voir Annexe B);
-
la participation à un projet de développement communautaire à Regina,
dirigé par la Regina Aboriginal Services Co-op (RAHSC), visant à
élaborer une stratégie fondée sur les principes de guérison pour les
délinquants et les victimes d'actes criminels;
-
la mise en ouvre du processus de participation des Aînés aux audiences,
dans la région du Pacifique; ce processus, déjà en place dans la région
des Prairies, vise à assurer que les audiences de libération
conditionnelle sont adaptées aux valeurs culturelles et aux traditions
des délinquants autochtones;
-
d'autres approches adaptées à la culture, en ce qui concerne la prise
de décisions en matière de mise en liberté, y compris l'utilisation des
« cercles de guérison », sont en cours d'étude dans la région des
Prairies.
Service correctionnel du Canada
Faits saillants
-
Le Programme coopératif de détermination de la peine, élaboré par les
Initiatives de justice communautaire, s'adressera aux délinquants qui
seraient autrement incarcérés, et consistera dans l'élaboration d'un
plan de peine de type communautaire qui tienne compte des besoins des
victimes, des délinquants et des membres de la communauté.
-
Le Service correctionnel du Canada a créé le poste de gestionnaire de
la réinsertion sociale dans tous ses établissements et bureaux de
district.
-
Le Service correctionnel du Canada a lancé l'opération « Retour à
l'essentiel », laquelle vise à promouvoir une approche simplifiée à la
réinsertion sociale.
-
Le SCC renforce ses exigences à l'effet que les programmes de
traitement des délinquants doivent être de haute qualité et doivent
assurer une surveillance et une mesure de la réduction du risque.
-
Le SCC s'attache actuellement à promouvoir la participation des
communautés autochtones à la planification de mises en liberté de
détenus autochtones et à la surveillance de ces détenus, selon des
approches basées sur les valeurs traditionnelles autochtones de
guérison et de réparation.
Recommandation 1: Souscrire à un énoncé de principes commun à
l'égard du système de justice pénale.
Les objectifs corporatifs du Service correctionnel du Canada pour
1997-1998 traduisent les engagements contenus dans la Mission du SCC en
conformité de la Loi sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition et des principes directeurs énoncés dans le
document Croissance de la population carcérale. Ces objectifs
incluent la mise en liberté des détenus au moment opportun, l'adoption de
stratégies de résolution des problèmes auxquels font face les délinquants
autochtones, et le maintien d'un milieu sûr pour le personnel, les
délinquants et le public.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
Le rapport intitulé « Pour une vraie justice : Options communautaires
sûres destinées à réparer le tort causé par la criminalité et à réduire
le recours à l'emprisonnement ou la durée des peines d'emprisonnement » a
été largement diffusé au sein du SCC et dans la société en général.
Le SCC a collaboré étroitement avec le Conseil national de la prévention
du crime à l'examen et à la promotion des initiatives communautaires de
justice réparatrice.
Le SCC et d'autres bailleurs de fonds gouvernementaux ont aidé à
l'élaboration, par les Initiatives de justice communautaire, d'un tout
nouveau Programme coopératif de détermination de la peine. Ce programme
s'adressera aux délinquants qui seraient autrement incarcérés, et
consistera dans l'élaboration d'un plan de peine de type communautaire
qui tienne compte des besoins des victimes, des délinquants et des
membres de la communauté. Des négociations sont en cours en vue de
trouver des partenaires en vue du financement d'un projet pilote à
Abbotsford ou Langley (C.-B.). Le SCC a soutenu le Centre de règlement
des différends d'Ottawa-Carleton dans son travail de médiation
présentenciel.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
En juin 1997, à la suite des recommandations du Groupe de travail sur la
réinsertion sociale des délinquants, le Service correctionnel du Canada a
créé le poste de gestionnaire de la réinsertion sociale dans tous ses
établissements et bureaux de district. Il incombe aux gestionnaires de la
réinsertion sociale de superviser la gestion des cas et la qualité du
processus dans les établissements/districts, ainsi que la liaison avec la
Commission nationale des libérations conditionnelles. Ils sont chargés de
veiller à ce l'on exploite au mieux le potentiel de réinsertion sociale
des délinquants.
Le Groupe de travail sur la réinsertion sociale des délinquants a
également recommandé l'application de ratios temporaires, quant au nombre
de délinquants par agent de liberté conditionnelle. À la lumière de ces
recommandations, le Service correctionnel du Canada a introduit la norme
d'un agent de liberté conditionnelle pour 25 délinquants, dans ses
établissements. Le SCC s'est engagé à fournir un milieu propice à
l'apprentissage afin que les nouveaux agents et les agents en poste aient
les outils et les connaissances nécessaires au soutien d'activités
correctionnelles efficaces.
Les autres changements découlant des recommandations du Groupe de travail
incluent l'élaboration et le contrôle d'indicateurs de rendement, en ce
qui concerne le traitement efficient des cas, en particulier ceux qui
présentent un risque faible pour la collectivité.
Le Service correctionnel du Canada a lancé l'opération « Retour à
l'essentiel », laquelle vise à promouvoir une approche simplifiée à la
réinsertion sociale. Cette mesure permettra de centrer les efforts du
personnel et les ressources des programmes sur l'intervention auprès des
délinquants, et de gérer ou accroître le potentiel de réinsertion de ces
derniers.
Ces initiatives font partie intégrante de l'objectif corporatif
d'accroître considérablement le nombre de délinquants réintégrés en toute
sécurité à la date d'admissibilité ou peu après.
Recommandation 5: Utiliser davantage les méthodes de prévision
et d'évaluation du risque dans la prise de décisions en matière de
justice pénale.
Le SCC a, par la mise en ouvre de sa politique interne et de son
processus d'accréditation des programmes au printemps de 1998, renforcé
ses exigences selon lesquelles les programmes de traitement des
délinquants doivent être de haute qualité et doivent assurer une
surveillance et une mesure de la réduction du risque. Ceux qui sont
chargés d'accorder des mises en liberté sous condition ont besoin, pour
prendre leurs décisions, d'une information appropriée et de qualité de la
part de ceux qui offrent des services de traitement.
Le SCC a récemment apporté des corrections à un des outils objectifs
(l'échelle de classement par niveau de sécurité) de classement initial
des délinquants en fonction du niveau de sécurité. Le SCC procède
actuellement à un réexamen des outils d'analyse des besoins criminogènes
des délinquants utilisés au cours de l'évaluation initiale, à la mise à
l'essai d'un nouvel outil de reclassement des détenus en fonction du
niveau de sécurité, et à la correction de l'information statistique
générale sur la récidive. Ces outils aident à la prise de décisions, et
fournissent des renseignements utiles pour la préparation des plans
correctionnels, la gestion du risque et la réalisation du potentiel de
réinsertion.
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
L'objectif corporatif de réinsertion sociale adopté par le SCC fait
maintenant place aux approches réparatrices (mars 1998). Le SCC fait
partie d'un groupe de travail fédéral-provincial sur la justice
réparatrice (mai 1998). Le SCC et le gouvernement de la Saskatchewan ont
publié conjointement une Liste des ressources sur les initiatives de
justice réparatrice au Canada, laquelle liste a été largement diffusée
(septembre 1997). Cette liste sera mise à jour par le SCC au cours de
l'été 1998.
Le SCC s'est associé à d'autres bailleurs de fonds gouvernementaux pour
soutenir une variété d'initiatives communautaires de justice réparatrice
incluant le Projet de libération conditionnelle avec mesures réparatrices
de la John Howard Society du Manitoba et les initiatives de justice
réparatrice dans le cadre du Programme de réconciliation
délinquant-victime, à Winnipeg. Il a aidé à la mise en ouvre
d'initiatives régionales dans la foulée du Symposium national sur la
justice réparatrice dans quatre provinces (une autre s'ajoutera bientôt),
a organisé une plénière sur la justice réparatrice pour le congrès de
l'Association canadienne de justice pénale, et a aidé à la création de
ressources vidéo en guise de suivi au symposium. Le SCC participe à des
initiatives fédérales qui favorisent les solutions de rechange, en
matière de règlement des différends, dont le programme de médiateurs et
le Réseau des mesures réparatrices.
Le SCC a participé aux efforts de soutien accru des initiatives de
participation des victimes, y compris le financement d'initiatives de
réconciliation délinquants-victimes, et la création d'un Conseil
consultatif des victimes dans la région du Pacifique. Ce conseil,
institué par la Commission nationale des libérations conditionnelles et
le SCC, vise à apprendre auprès des représentants des groupes de
victimes, à échanger de l'information et à renseigner ces groupes sur les
méthodes correctionnelles efficaces, dont les approches réparatrices.
Le SCC a favorisé l'élaboration d'initiatives pilotes dans un cadre
opérationnel en vue de l'exploration, notamment, de programmes de
réparation comme les conseils de détermination de la peine pour les cas
d'infraction à la discipline, les cercles de libération, qui préparent
les détenus à leur libération conditionnelle, les programmes d'empathie
avec les victimes, le règlement à l'amiable des griefs, les conseils
communautaires de révision des cas de suspension de la liberté
conditionnelle, la planification des cas de libération conditionnelle
avec mesures réparatrices et les cercles de soutien pour les délinquants
sexuels (tant pendant leur incarcération qu'après).
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la
Colombie-Britannique (Centre correctionnel pour femmes de Burnaby) ont
accès à notre système d'information sur les détenus pour ce qui est des
détenus sous responsabilité fédérale.
Quelques changements devront déjà être apportés au Système de gestion des
détenus purgeant une peine de longue durée (dossiers électroniques) pour
que le système puisse satisfaire aux besoins liés à l'admission des
détenus du Nouveau-Brunswick dans les pénitenciers fédéraux.
Le SCC a récemment reçu une version Windows du logiciel du Centre
d'information de la police canadienne (CIPC). La nouvelle version fait
encore l'objet d'essais visant à s'assurer son bon fonctionnement sur le
réseau du SCC.
Recommandation 9: Mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Le SCC a joué un rôle de direction, de concert avec d'autres partenaires
du domaine de la justice pénale, dans le soutien accordé au Comité de
coordination de l'Atlantique pour la prévention du crime et la sécurité
communautaire, au Conseil des Églises pour la justice et la criminologie,
au programme YouCAN et au Réseau de règlement des différends, en
parrainant des conférences et des projets d'éducation populaire sur les
approches réparatrices.
Le SCC a mis au point des outils et du matériel d'éducation sur la
justice réparatrice, et a entrepris la formation du personnel du SCC aux
approches de médiation et de justice réparatrice.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes dans les
domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Le SCC travaille actuellement à des ententes en vertu des articles 81 et
84 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition pour promouvoir la participation des communautés
autochtones à la planification de mises en liberté de détenus autochtones
et à la surveillance de ces détenus, selon des approches conformes aux
traditions autochtones de guérison et de réparation.
Le Service correctionnel du Canada a terminé la construction de deux
pavillons de ressourcement en Saskatchewan. Le Samson Cree Healing
Facility a été inauguré en avril 1997, et le Prince Albert Grande Council
Spiritual Healing Centre, en septembre 1997. Les deux centres sont
pleinement opérationnels et répondent aux besoins des délinquants
autochtones.
La Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan a terminé son
rapport sur les services correctionnels, lequel a été soumis aux
administrations fédérale et provinciale. Le rapport aborde un large
éventail de questions correctionnelles et juridiques, et a fait de
nombreuses recommandations sur la façon dont la Fédération pourrait
contribuer à la facilitation de nouvelles initiatives de justice. Le
Service correctionnel du Canada et le ministère du Solliciteur général du
Canada ont entamé des pourparlers avec la Fédération afin de déterminer
la meilleure façon de donner suite aux conclusions du rapport.
Projets communautaires de réinsertion sociale des
Autochtones :
Le Service correctionnel du Canada a tenu des discussions avec un certain
nombre d'organisations autochtones qui se sont montrées fortement
intéressées au processus prévu par l'article 84. Les organisations
autochtones, par l'entremise d'un processus appelé « cercles de
libération » aideraient les bureaux de gestion des cas et de libération
conditionnelle du district à planifier la mise en liberté et à assurer la
surveillance des détenus visés par l'article 84. Ces organisations de
prestation de services mettraient au point des protocoles et se
tiendraient en contact avec les communautés prêtes à prendre sous leur
responsabilité les délinquants qui voudraient retourner dans leur
communauté. Les organisations participeraient au processus de libération
sous condition de tous les délinquants autochtones qui souhaitent
retourner dans leur communauté.
Programme de garde communautaire des Six Nations,
Ontario
Cette entente serait la première de ce genre, dans le domaine
correctionnel, et n'exigerait aucun financement initial de la part de la
SCC. Les Six Nations ont été en pourparlers avec le SCC en vue de
l'élaboration d'une Entente générale de garde communautaire autochtone.
Cette entente établirait un protocole correctionnel et conférerait à la
communauté un pouvoir légal (en vertu de l'entente), en matière de garde
sûre et efficace des délinquants autochtones des Six Nations. Cette
entente ne prévoit pas de nouvelles installations matérielles; les
délinquants seraient plutôt placés dans des familles, et seraient
surveillés par des membres désignés de la communauté. Les transferts
seraient effectués cas par cas et seraient approuvés par un comité
conjoint de sélection formé de représentants de la communauté et du SCC.
L'entente prévoit également le recours possible à l'article 84, qui
établit une relation formelle en vue du transfert de responsabilité en
matière correctionnel.
West Region Tribal Council ( WRTC ), Manitoba
Le West Region Tribal Council veut établir un pavillon de ressourcement
spirituel rural près de Dauphin (Manitoba). Le pavillon adoptera une
approche holistique fondée sur un soutien spirituel, et un apprentissage
continu dans le cadre d'une structure saine et holistique, et incorporera
la participation des familles. Le WRTC et la communauté viseront dans un
premier temps le développement de l'autonomie personnelle et, à plus long
terme, l'acquisition de la force intérieure, la réalisation du potentiel
et l'approfondissement de la relation avec le Créateur. À ce jour, les
discussions ont porté sur la construction d'un centre de ressourcement de
20 lits sur le territoire de la Première nation de la rivière Crane
(Ochi-Chak-O-Sipi). Des discussions sont en cours en vue d'un engagement
financier d'autres partenaires, dont Développement des ressources
humaines Canada, Affaires indiennes et du Nord, Santé Canada et la
province du Manitoba.
Première nation Beardy's et Okemasis
La Première nation Beardy's et Okemasis propose la conclusion d'une
entente de 25 ans avec le SCC concernant l'établissement et le
fonctionnement d'un centre de ressourcement et de réinsertion situé sur
des terres achetées par la bande près de la communauté. La Première
nation propose que l'établissement du centre se fasse en quatre phases.
Une première unité de six lits installée dans des locaux existants
ouvrirait en 1998 et serait suivie de la construction, chaque année,
d'une unité de six lits additionnels jusqu'à concurrence de 24 lits.
Le centre servira de projet pilote tant pour le profit de
l'administration fédérale que de la Première nation, et visera
l'élaboration et l'administration de programmes correctionnels améliorés
et culturellement adaptés aux Premières nations et à la population
autochtone. Le centre démontrera l'engagement du SCC vis-à-vis des
programmes pour les Autochtones et les initiatives de justice
communautaire conçues et mises en place par un gouvernement des Premières
nations.
L'objectif premier du centre est de fournir un milieu sûr propice à la
guérison où les hommes autochtones peuvent résoudre les problèmes qui
sont à l'origine de leurs conflits avec la loi. Le centre aidera les
hommes à se préparer à leur réinsertion dans leur communauté avec le
soutien de leur famille proche et étendue.
Recommandation 11: Mettre en ouvre des projets pilotes conjoints
fédéraux/provinciaux/territoriaux afin d'accroître la coopération en
matière de programmes et de services.
Initiative correctionnelle
Canada/Nouveau-Brunswick
Les solliciteurs généraux du Canada et du Nouveau-Brunswick ont signé le
15 avril 1998 un protocole d'entente et un accord d'échange de services
qui ont pour but de renforcer la prestation des services correctionnels
dans la province et d'améliorer la sécurité du public.
Le protocole d'entente est un engagement des deux administrations de
continuer à renforcer la sécurité publique en combinant les contributions
des systèmes correctionnels fédéral et provincial. L'élément central de
cette initiative sera atteint par l'entremise d'un Accord d'échange de
services. D'autres initiatives conjointes seront explorées, notamment en
matière de formation et de perfectionnement du personnel correctionnel,
d'une circulation de l'information et d'une coordination améliorées en ce
qui touche les programmes pour délinquants, et d'améliorations
technologiques assurant une meilleure communication entre l'ensemble des
composantes du système de justice pénale.
L'Accord d'échange de services prévoit le transfèrement de détenus
provinciaux à risque élevé dans des établissements fédéraux situés dans
la province. Ils auront ainsi accès à des programmes actuellement non
offerts par la province. Les sommes économisées par cette dernière grâce
aux transfèrements serviront au renforcement de l'infrastructure
communautaire, laquelle sera accessible tant aux délinquants sous
responsabilité fédérale qu'à ceux sous responsabilité provinciale, en
liberté sous condition. Étant donné qu'il s'agit d'une
initiative unique, une évaluation destinée à en établir le succès et
l'efficacité sera effectuée avant qu'une autre entente semblable
ne soit conclue.
Justice Canada
Faits saillants
-
Le ministère fédéral de la Justice a établi une politique officielle
sur les mesures de rechange pour guider l'exercice du pouvoir
discrétionnaire des procureurs qui peuvent décider de ne pas poursuivre
un délinquant.
-
Une nouvelle peine, la condamnation à l'emprisonnement avec sursis, a
été créée en septembre 1996. Du 3 septembre 1996 au 30 avril 1998,
22 687 condamnations avec sursis ont été prononcées dans l'ensemble du
Canada.
-
La nouvelle loi permet d'instaurer un régime d'imposition d'amendes
conçu de manière à réduire l'incarcération pour défaut de paiement des
amendes.
-
Le ministère de la Justice a financé la production, par Triurne Arts de
Toronto, d'une vidéo en deux parties intitulée Resolving
Conflict Creatively between Victims and Offenders.
-
Le ministère de la Justice a adopté la Stratégie relative à la justice
applicable aux Autochtones en vue de faciliter la création d'un
système de justice administré par les Autochtones.
Recommandation 2: Recourir davantage aux programmes de
déjudiciarisation et à d'autres mesures de rechange.
La loi qui est entrée en vigueur le 3 septembre 1996 et qui introduisait
une réforme en profondeur de la détermination de la peine renfermait pour
la première fois un énoncé parlementaire des buts et principes de la
détermination de la peine, incluant un encouragement à recourir à des
solutions de rechange à l'incarcération lorsqu'il est raisonnable et
pertinent de le faire, compte tenu de la situation du délinquant. La
législation en la matière permet maintenant aux provinces d'établir des
programmes de mesures de rechange ou de déjudiciarisation pour les
délinquants adultes, programmes qui sont régis par des dispositions très
semblables à celles déjà en vigueur dans le cadre de la Loi sur les
jeunes contrevenants. Les délinquants peuvent être orientés vers ces
programmes avant ou après la mise en accusation, mais avant la
comparution devant un tribunal. Les mesures de rechange auxquelles on a
recours aux termes de ces dispositions comprennent notamment des ententes
de dédommagement, l'accomplissement de travaux personnels ou
communautaires, la médiation et des programmes de règlement des
différends, ou encore le renvoi vers des programmes spécialisés comme le
counseling et le traitement. À l'heure actuelle, la Colombie-Britannique,
l'Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et
l'Île-du-Prince-Édouard ont adopté des programmes officiels de mesures de
rechange tels que prescrits par les dispositions de la nouvelle
législation sur la détermination de la peine.
Le ministère fédéral de la Justice a établi une politique officielle sur
les mesures de rechange pour guider l'exercice du pouvoir discrétionnaire
des procureurs qui peuvent décider de ne pas poursuivre un délinquant. Le
Ministère négocie des ententes avec chaque province afin de diriger les
délinquants adultes visés par la politique fédérale vers des programmes
provinciaux de mesures de rechange.
Recommandation 3: Éviter de recourir à l'incarcération pour les
délinquants à faible risque.
On estime qu'avant l'adoption de la nouvelle loi régissant la
détermination de la peine, jusqu'à 25 % des délinquants étaient
incarcérés dans des prisons provinciales pour défaut de paiement
d'amendes. La nouvelle loi permet d'instaurer un régime conçu de manière
à réduire l'incarcération pour défaut de paiement des amendes. Les juges
doivent désormais s'enquérir de la capacité de payer d'un délinquant
avant de lui infliger une amende. De plus, au lieu de recourir à
l'incarcération comme sanction, les gouvernements sont maintenant
autorisés à refuser de délivrer ou de renouveler des permis aux
contrevenants qui n'ont pas payé leurs amendes et à infliger une amende
dans le cadre d'un jugement civil. Depuis l'entrée en vigueur des
nouvelles dispositions législatives, on constate une diminution notable
du nombre des admissions dans les établissements correctionnels
provinciaux pour défaut de paiement d'amendes.
La nouvelle législation a aussi donné aux tribunaux un nouvel outil
important pour la détermination de la peine : la condamnation à
l'emprisonnement avec sursis. Lorsqu'un tribunal impose une peine de
moins de deux ans, il peut ordonner que le délinquant la purge au sein de
la collectivité, sous réserve de certaines conditions. Le tribunal doit
être convaincu que la sécurité publique ne serait pas compromise et que
cette mesure serait compatible avec les principes fondamentaux de la
détermination de la peine qui sont maintenant établis dans le Code
criminel. Tout manquement aux conditions peut entraîner une
ordonnance de détention pour le reste de la peine.
Du 3 septembre 1996 au 30 avril 1998, 22 687 condamnations avec sursis
ont prononcées au Canada. La plupart des ordonnances de sursis rendues
pendant cette période avaient trait à des crimes non violents, notamment
des crimes contre les biens, des infractions au code de la route, des
crimes mettant en cause des drogues ou liés à l'administration de la
justice. Lorsque des ordonnances de sursis ont été rendues dans des
affaires mettant en cause des actes de violence, c'était la plupart du
temps des cas de voies de fait (des voies de fait simples en général).
Recommandation 6: Recourir davantage aux approches fondées sur
la justice réparatrice et la médiation.
Un sous-comité mixte de la justice réparatrice a été créé dans le cadre
de la mise en ouvre, coordonnée par Justice Canada, des
divers aspects de la nouvelle législation sur la détermination de la
peine. Ce comité a été mis sur pied compte tenu de la nécessité de
communiquer l'information et d'échanger des idées sur cette nouvelle
priorité. Il se réunira l'automne prochain dans le cadre d'un atelier
fédéral-provincial-territorial. De plus, Justice Canada, de concert avec
d'autres partenaires fédéraux, a appuyé la mise en ouvre de programmes
spécifiques de justice réparatrice. Il s'agit, entre autres, du
Community Justice Initiatives créé à Abbotsford (C.-B.), dans le
cadre duquel on s'efforce d'adopter un programme de planification et de
collaboration en matière de détermination de la peine, dans le but de
proposer des solutions de rechange à des délinquants qui pourraient
autrement purger leur peine en prison.
Le Ministère appuie les efforts du Conseil des Églises pour la justice et
la criminologie en vue de l'organisation d'une conférence sur la justice
réparatrice qui aura lieu à Moncton (N.-B.) les 16 et 17 septembre 1998.
Ce forum, intitulé « Forum communautaire sur la justice réparatrice », a
pour but de peindre la réalité du système de justice et du système
correctionnel. Il fera ressortir les diverses lacunes et les conflits qui
empêchent d'atteindre un niveau de justice qui répond aux besoins des
victimes, des délinquants et des collectivités; en outre, on cherchera à
obtenir l'adhésion des citoyens et des médias et à les convaincre de
faire place aux pratiques qui appuient les objectifs de la justice
réparatrice.
Dans le cadre d'un autre programme de justice réparatrice, le ministère
de la Justice a détaché un employé auprès du bureau du procureur de la
Couronne d'Ottawa-Carleton. Son rôle sera d'appuyer la mise sur pied de
comités de justice communautaire, et la conclusion d'ententes de
collaboration entre les victimes, les délinquants et les collectivités
visant le recours à des mesures de rechange à l'incarcération, y compris
dans des affaires criminelles complexes.
En outre, le Ministère a financé la production, par Triurne Arts de
Toronto, d'une vidéo en deux parties intitulée Resolving Conflict
Creatively between Victims and Offenders, qui présente, par les
expériences de deux professionnels travaillant dans le milieu
correctionnel au Canada, l'application des principes de justice
réparatrice et de pratiques les respectant et met l'accent sur la
situation des victimes et des délinquants.
Recommandation 10: Entreprendre des projets pilotes conjoints
dans les domaines de la justice et des services correctionnels pour les
Autochtones afin d'évaluer de nouvelles méthodes basées sur des
valeurs traditionnelles telles que la réparation et la guérison.
Le ministère de la Justice du Canada a adopté la Stratégie relative à la
justice applicable aux Autochtones en vue de faciliter la création
d'un système de justice administré par les Autochtones. Le
gouvernement fédéral finance l'élaboration de programmes de justice
destinés aux Autochtones en collaboration avec les collectivités ainsi
qu'avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Il finance
également des programmes de déjudiciarisation ainsi que des programmes
visant à favoriser la participation accrue de la collectivité à la
détermination de la peine, à la médiation et à l'arbitrage de litiges
civils, et met des fonds à la disposition de tribunaux (juges de paix).
Cette stratégie a les trois objectifs suivants : 1. encourager les
collectivités autochtones à prendre davantage de responsabilités
relativement à l'administration de la justice; 2. réduire le taux de
criminalité et d'incarcération dans les collectivités qui gèrent des
programmes de justice; 3. favoriser l'amélioration du système de
justice pour que ce dernier réponde aux besoins et aux aspirations des
peuples autochtones.
La Stratégie est le fruit des efforts de diverses collectivités
autochtones et des gouvernements. Au palier fédéral, elle regroupe les
ministères de la Justice, des Affaires indiennes et du Nord, du
Solliciteur général, le Bureau du Conseil privé ainsi que d'autres
ministères et organismes fédéraux.
Dans le cadre de ce programme, on a conclu 46 ententes, dont neuf hors
réserve. On est en voie d'en négocier 19 autres.
Centre canadien de la statistique juridique
Faits saillants
-
Le CCSJ prépare des rapports annuels et des rapports spéciaux sur une
variété de sujets liés à la justice, dont la criminalité, les services
de police, les tribunaux et les services correctionnels. Cette
information est transmise au public, principalement par la voie des
médias.
-
Les Services d'information à la clientèle du CCSJ jouent un rôle de
premier plan en veillant à ce que les messages dignes d'intérêt soient
clairement communiqués aux médias. Des fiches médias sont préparées
pour la plupart des communiqués de façon que les agents d'information
du CCSJ puissent transmettre efficacement les messages importants. Pour
tous les communiqués importants, ces fiches médias sont transmises aux
agents de liaison dans chaque administration afin que les messages en
provenance de l'administration centrale soient bien compris par le
personnel de l'Initiative qui communiquera avec les médias. Des
questions et réponses sont quelquefois préparées et distribuées à
l'avance, pour les communiqués plus complexes ou controversés.
-
Des rapports d'analyse média sont préparés pour certains communiqués;
ils fournissent une analyse de la couverture médiatique, et servent à
vérifier que les messages ont été bien communiqués et compris. Les
enseignements retenus sont appliqués aux communiqués futurs. Les
Services d'information à la clientèle contrôlent chaque jour ce qui
s'écrit dans les médias pour s'assurer que l'information relative aux
statistiques et aux analyses du CCSJ est exacte. Lorsque des questions
importantes sont traitées de façon erronée, la direction du journal ou
de la revue est contactée et peut être invitée à publier une
clarification.
Recommandation 8: Accroître l'échange de renseignements et
l'utilisation des moyens technologiques au sein du système.
Le mandat du CCSJ est de fournir de l'information à la communauté
juridique et au public sur la nature et l'étendue de la criminalité,
ainsi que sur l'administration de la justice pénale au Canada. Le CCSJ
s'acquitte de son mandat par l'entremise d'un certain nombre de comités
officiels, comme le Conseil de l'information juridique (CIJ), composé des
sous-ministres responsables de la justice et du statisticien en chef, le
Comité des agents de liaison (CAL), composé de hauts fonctionnaires des
différentes administrations, de même que de groupes consultatifs de
différents secteurs, comme les responsables de services correctionnels,
l'Association des administrateurs judiciaires du Canada (ACJC) et le
Comité des informations et statistiques policières de l'Association
canadienne des chefs de police (ACCP).
Pour mieux informer la communauté juridique et le public, le CCSJ offre
un large éventail de produits et de services statistiques, dont des
publications, des tables de données personnalisées, des fichiers de
données et applications connexes, et des études spéciales sur des sujets
hautement prioritaires (voir l'Annexe B pour une liste de rapports
choisis disponibles).
Pour assurer un meilleur échange de l'information et des technologies au
sein du système, le CCSJ a mis en ouvre les initiatives suivantes :
Ateliers techniques au soutien des activités d'échange de
l'information
Solliciteur général Canada et le CCSJ parrainent conjointement une série
d'ateliers techniques appuyant des activités de gestion et d'échange de
l'information. Au total, cinq ateliers sont prévus au cours de la période
allant de 1998-1999 à 1999-2000 - quatre ateliers régionaux suivis d'un
atelier national. Les points abordés comprennent notamment les
indicateurs de justice pénale, les tables normalisées d'infractions, les
dossiers judiciaires et leur suivi, les logiciels standard et les
stratégies de télécommunications.
Produits électroniques
Le CCSJ prévoit rendre disponible sous forme électronique un nombre
croissant de ses produits. Cette mesure permettra d'atteindre un plus
large auditoire, et de diffuser une plus grande quantité d'information
plus rapidement.
Projets du Programme des services correctionnels
Le Programme des services correctionnels du CCSJ travaille actuellement à
un certain nombre de projets spécifiques pour fournir de l'information à
la communauté juridique. Les points saillants de chacun de ces projets
sont présentés ci-dessous.
1. Analyse sélective
Le CCSJ a terminé la collecte des données en vue de la production d'un
« instantané » de tous les détenus adultes inscrits au registre dans les
établissements provinciaux/ territoriaux et fédéraux au Canada à minuit,
le samedi 5 octobre 1996. Un bulletin Juristat a été publié sur le
sujet, et le rapport final sera terminé d'ici octobre 1998. Voici
certains des résultats clés du rapport :
-
Le 5 octobre 1996, plus de 37 000 détenus étaient inscrits au registre
dans 151 établissements provinciaux/territoriaux et 48 établissements
fédéraux au Canada. Ce nombre correspond à un taux de 17 détenus pour
10 000 personnes au Canada.
-
La majorité des détenus sous responsabilité fédérale (63 %) se
trouvaient dans des établissements à sécurité moyenne, tandis que la
majorité des détenus sous responsabilité provinciale/territoriale
étaient incarcérés dans des établissements à niveaux de sécurité
multiples (40 %) ou à sécurité maximale (39 %). Cette
différence peut s'expliquer par le fait que les personnes en détention
provisoire sont habituellement gardées dans des établissements à
sécurité maximale ou à niveaux de sécurité multiples.
-
Presque les deux tiers (63 %) des détenus sous responsabilité
provinciale/territoriale avaient été condamnés. Un quart étaient en
détention provisoire et 10 % purgeaient des peines discontinues.
-
Les détenus âgés de 20 à 39 ans étaient surreprésentés dans la
population carcérale adulte.
![Caractéristiques choisies](/web/20061026071525im_/http://ww2.psepc-sppcc.gc.ca/_images/francais/corrections/corr_pop_growth98_graph3_f.gif)
-
Si les Autochtones comptent pour environ 2 % de la population adulte
canadienne, ils constituaient 14 % des détenus sous responsabilité
fédérale et 18 % des détenus sous responsabilité provinciale ou
territoriale. Ces différences étaient particulièrement évidentes dans
l'Ouest canadien.
-
Les détenus étaient moins scolarisés, plus susceptibles d'être sans
emploi au moment de leur admission, et moins susceptibles d'être
mariés, par rapport à la population adulte canadienne.
-
La plupart des détenus sous responsabilité provinciale/territoriale qui
purgeaient une peine avaient des antécédents criminels. La majorité
avaient été condamnés au moins une fois par un tribunal pour adulte
(83 %) et presque les trois quarts (72 %) avaient déjà été incarcérés
dans un établissement provincial/territorial.
![Crimes contre la personne](/web/20061026071525im_/http://ww2.psepc-sppcc.gc.ca/_images/francais/corrections/corr_pop_growth98_graph4_f.gif)
-
Presque les trois quarts (73 %) des détenus sous responsabilité
fédérale étaient incarcérés pour un crime contre la personne, en
particulier homicide ou tentative de meurtre et vol qualifié. La
proportion de détenus sous responsabilité provinciale ou territoriale
ayant commis des crimes contre la personne allait de 25 % pour
l'Île-du-Prince-Édouard et à 55 % pour les Territoires du Nord-Ouest.
-
Presque la moitié (45 %) des détenus condamnés sous responsabilité
provinciale/ territoriale purgeaient des peines de moins de six mois,
et la moitié (50 %) des détenus sous responsabilité fédérale purgeaient
des peines de moins de six ans.
-
Pour les sept administrations ayant fourni des données1, près de cinq
détenus condamnés sur dix étaient considérés comme présentant un risque
de récidive élevé.
1 Des données étaient disponibles pour Terre-Neuve, l"île-du-Prince-Édouard,
ls Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba, le Yukon et les Territoires
du Nord-Ouest
2. Permissions de sortir/Surveillance électronique
Le projet de Permissions de sortir/surveillance électronique (PS/SÉ)
incluait la production d'information descriptive sur l'organisation et le
fonctionnement des programmes PS/SÉ dans les diverses régions du pays. Le
rapport descriptif a été complété en novembre 1997 (Moyer and
Associates). Le CCSJ étudie actuellement la possibilité de recueillir des
données plus approfondies sur le programme de permissions de sortir dans
le cadre du sondage sur les services correctionnels pour adultes.
3. Condamnations avec sursis
Le CCSJ examine la possibilité de recueillir de l'information sur les
condamnations avec sursis dans le cadre du sondage sur les services
correctionnels pour adultes.
4. Projet sur la récidive
Le CCSJ a terminé en janvier 1997 une étude des sources documentaires
canadiennes et internationales sur la récidive (McWhinnie et Andrews), et
a entrepris une étude rétrospective sur le sujet à partir des données
contenues dans les systèmes d'information correctionnelle. L'étude
prévoit la collecte de données sur de jeunes contrevenants et des
délinquants adultes libérés ou ayant été soumis à une période de
probation. L'étude ciblera les délinquants libérés au cours d'une année
donnée (exercice 1992-1993) et examinera les nouvelles condamnations sur
une période de cinq ans (prenant fin le 31 mars 1997). La Phase I prévoit
la collecte de données sur la récidive des délinquants libérés dans leur
« province/territoire d'origine », tandis que la Phase II portera sur la
collecte de données sur les délinquants libérés dans des
provinces/territoires autres.
Actuellement, neuf administrations et le SCC sont en mesure de fournir
des données (T.-N., Î.-P.-É., Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan,
Alberta, C.-B.). Le rapport final et un Juristat devraient être
publiés en septembre 1999. Un comité fédéral- provincial/territorial
étudiera en outre comment recueillir les données sur la récidive dans le
futur.
5. Mesures de rechange
Une étude spéciale sur les mesures de rechange a été entamée en 1997 dans
le but d'examiner la possibilité de relancer un sondage national sur les
mesures de rechange à l'intention des jeunes et des adultes. L'expression
« mesures de rechange » s'applique à des programmes bénéficiant d'une
autorisation officielle et offerts aux étapes présentencielle ou
postsentencielle, ou les deux. Un rapport contenant de l'information
descriptive sur l'organisation, les procédures et les politiques des
programmes de mesures de rechange pour les jeunes et les adultes au
Canada a été complété en juillet 1998.
Au cours de l'exercice 1998-1999, les travaux incluront la mise au point
d'une définition des besoins de données à l'échelle nationale et d'un
questionnaire, l'élaboration d'une stratégie de collecte des données sur
les mesures de rechange pour les jeunes et d'un sondage pilote visant à
recueillir des données pour l'exercice 1997-1998, et la production d'un
rapport préliminaire sur les mesures de rechange pour les jeunes. Le
rapport final sur les mesures de rechange pour les jeunes est prévu pour
mai 1999. Il a été décidé qu'il était trop tôt pour effectuer un sondage
sur les mesures à l'intention des adultes pour le moment.
VII. ANNEXE A
Comparaisons internationales
Nombre de détenus pour 100 000 habitants, 1996-1997
Nota:
-
Pour les États-Unis, les données proviennent du U. S. Bureau of Justice
Statistics
-
Les données pour le Canada sont tirées de rapports incomplets sur les
jeunes contrevenants et fournies par le Centre canadien de la
statistique juridique
-
Les statistiques pour l'Europe sont tirées du Tableau 1 - Situation des
prisons au 1er septembre 1996, Conseil de l'Europe
Tableau sommaire 1.
Total des dépenses de fonctionnement des services correctionnels
fédéraux et provinciaux/territoriaux pour adultes en dollars
courants (millions),1990-1991 à 1996-1997
Année
|
Fédéral
|
Provincial/ Territorial
|
Total
|
|
|
|
|
1990-1991
|
862
|
938
|
1 800
|
|
|
|
|
1991-1992
|
876
|
1 009
|
1 885
|
|
|
|
|
1992-1993
|
859
|
1 021
|
1 880
|
|
|
|
|
1993-1994
|
882
|
997
|
1 879
|
|
|
|
|
1994-1995
|
913
|
980
|
1 894
|
|
|
|
|
1995-1996
|
949
|
970
|
1 919
|
|
|
|
|
1996-1997
|
970
|
998
|
1 969
|
|
|
|
|
Changement en pourcentage 1990-1991 à
1996-1997(1)
|
12,5
|
6,4
|
9,4
|
(1) Ce pourcentage est basé sur des chiffres non arrondis.
Source : Centre canadien de la statistique juridique, Services
correctionnels pour adultes au Canada.
Tableau sommaire 2.
Nombre moyen de cas de délinquants dans les services correctionnels
canadiens, 1990-1991 à 1996-1997
Nombre moyen
de cas
|
Année
|
Provincial/ Territorial
|
Fédéral
|
Total
|
Détention (1)
|
1990-1991
|
17 944
|
11 289
|
29 233
|
|
1991-1992
|
18 940
|
11 783
|
30 723
|
|
1992-1993
|
19 367
|
12 342
|
31 709
|
|
1993-1994
|
19 481
|
13 322
|
32 803
|
|
1994-1995
|
19 811
|
13 948
|
33 759
|
|
1995-1996
|
19 730
|
14 055
|
33 785
|
|
1996-1997
|
20 023
|
14 143
|
34 166
|
|
|
|
|
|
Non-détention (2)
|
1990-1991
|
84 635
|
9 406
|
94 041
|
|
1991-1992
|
95 970
|
9 707
|
105 677
|
|
1992-1993
|
103 579
|
9 914
|
113 493
|
|
1993-1994
|
106 262
|
9 967
|
116 229
|
|
1994-1995
|
104 631
|
9 422
|
114 053
|
|
1995-1996
|
105 130
|
9 292
|
114 422
|
|
1996-1997*
|
102 366
|
9 195
|
111 561
|
|
|
|
|
|
Total
|
1990-1991
|
102 579
|
20 695
|
123 274
|
|
1991-1992
|
114 910
|
21 490
|
136 400
|
|
1992-1993
|
122 946
|
22 256
|
145 202
|
|
1993-1994
|
125 743
|
23 289
|
149 032
|
|
1994-1995
|
124 442
|
23 370
|
147 812
|
|
1995-1996
|
124 860
|
23 347
|
148 207
|
|
1996-1997*
|
122 389
|
23 338
|
145 727
|
|
|
|
|
|
Changement en pourcentage
1990-1991 à 1996-1997
|
Détention
|
11,6
|
25,3
|
16,9
|
|
Non- détention(3)
|
24,8
|
-2,2
|
18,6
|
|
|
|
|
|
|
Total(3)
|
22,5
|
12,8
|
18,2
|
(1) Indique le compte moyen réel et exclut donc les détenus
temporairement absents au moment du dénombrement.
(2) Les chiffres concernant la population provinciale/territoriale non en
détention incluent les délinquants en probation et les libérés
conditionnels. Ceux ayant trait à la population fédérale non en détention
comprennent les délinquants en liberté conditionnelle totale, les
délinquants en semi-liberté et les libérés d'office.
(3) N'englobe pas la Nouvelle-Écosse en 1990-1991 et 1996-1997.
* Nouvelle-Écosse non comprise.
Source : Centre canadien de la statistique juridique, Services
correctionnels pour adultes au Canada.
Source : Centre canadien de la statistique juridique,
Juristat, No 85-002-XPF, Vol. 18, no
3 au cat.
COMPTE MOYEN DES DÉTENUS 1985-1996
Source : Centre canadien de la statistique juridique,
Juristat, No 85-002-XPF, Vol. 18, no
3 au cat.
Tableau sommaire 3.
Nombre total des admissions aux services correctionnels canadiens
(1), 1990-1991 à 1996-1997
Types
d'admission
|
Année
|
Provincial/ Territorial
|
Fédéral
|
Total
|
Détention
|
1990-1991
|
207 946
|
4 646
|
212 592
|
|
1991-1992
|
243 747
|
5 344
|
249 091
|
|
1992-1993
|
245 746
|
5 583
|
251 329
|
|
1993-1994
|
240 734
|
5 642
|
246 376
|
|
1994-1995
|
238 860
|
4 925
|
243 785
|
|
1995-1996*
|
230 330
|
4 402
|
234 732
|
|
1996-1997*
|
225 462
|
4 569
|
230 031
|
|
|
|
|
|
Non-détention(2)
|
1990-1991
|
70 428
|
5 423
|
75 851
|
|
1991-1992
|
85 124
|
5 603
|
90 727
|
|
1992-1993
|
85 655
|
5 750
|
91 405
|
|
1993-1994
|
86 412
|
8 196
|
94 608
|
|
1994-1995
|
85 372
|
7 705
|
93 077
|
|
1995-1996*
|
82 476
|
7 606
|
90 082
|
|
1996-1997**
|
81 666
|
7 582
|
89 248
|
|
|
|
|
|
Total
|
1990-1991
|
278 374
|
10 069
|
288 443
|
|
1991-1992
|
328 871
|
10 947
|
339 818
|
|
1992-1993
|
331 401
|
11 333
|
342 734
|
|
1993-1994
|
327 146
|
13 838
|
340 984
|
|
1994-1995
|
324 232
|
12 630
|
336 862
|
|
1995-1996*
|
312 806
|
12 008
|
324 814
|
|
1996-1997**
|
307 128
|
12 151
|
319 279
|
|
|
|
|
|
Changement en pourcentage 1990-1991 à
1996-1997
|
Détention(3)
|
9,0
|
-1,6
|
8,8
|
|
Non- détention(4)
|
22,8
|
39,8
|
24,1
|
|
|
|
|
|
|
Total(4)
|
11,9
|
20,7
|
12,2
|
(1) Ces admissions incluent les admissions de délinquants sous
responsabilité provinciale ainsi que celles des délinquants sous
responsabilité fédérale qui sont détenus pendant une période d'appel de
30 jours et qui sont ensuite transférés à un établissement fédéral.
(2) Les chiffres concernant la population provinciale/territoriale non en
détention incluent les délinquants en probation et les libérés
conditionnels. Ceux se rapportant à la population fédérale non en
détention comprennent les délinquants en liberté conditionnelle totale,
les délinquants en semi-liberté et les libérés d'office.
(3) N'englobe pas les Territoires du Nord-Ouest en 1990-1991 et
1996-1997.
(4) N'englobe pas la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest en
1990-1991 et 1996-1997.
* Territoires du Nord-Ouest non compris.
** Nouvelle-Écosse et Territoires du Nord-Ouest non compris.
Source : Centre canadien de la statistique juridique, Services
correctionnels pour adultes au Canada.
Tableau sommaire 4.
Comptes des détenus sous responsabilité fédérale ou provinciale ou
territoriale, nombre d'accusés adultes et taux d'incarcération pour
10 000 accusés adultes
|
Comptes des détenus (1) |
Accusés
adultes (2) |
Taux d'incarcération pour 10 000 accusés
adultes |
1990-1991 |
29 233 |
602 446 |
485 |
1991-1992 |
30 723 |
642 016 |
479 |
1992-1993 |
31 709 |
632 138 |
502 |
1993-1994 |
32 803 |
599 223 |
547 |
1994-1995 |
33 759 |
558 378 |
605 |
1995-1996 |
33 785 |
536 477 |
630 |
1996-1997 |
34 166 |
525 030 |
651 |
|
|
|
|
Changement en pourcentage 1990-1991 à 1996-1997 |
16,9 |
-12,8 |
34,2 |
Ce tableau montre une diminution du nombre d'adultes contre lesquels des
accusations ont été portées au cours des sept dernières années, mais une
hausse du taux d'accusés qui sont incarcérés.
(1) Inclut seulement les délinquants en détention.
(2) N'englobe pas les infractions à des lois provinciales.
Source : Centre canadien de la statistique juridique, Services
correctionnels pour adultes au Canada; Déclaration uniforme de la criminalité.
Tableau sommaire 5.
Prévenus dans les établissements provinciaux - Nombre d'admissions
et comptes, 1990-1991 à 1996-1997
|
Admissions de prévenus(1)
|
Comptes des prévenus
|
1990-1991
|
92 102
|
4 713
|
1991-1992
|
113 814
|
4 947
|
1992-1993
|
114 262
|
5 111
|
1993-1994
|
112 373
|
5 130
|
1994-1995
|
112 671
|
5 327
|
1995-1996
|
106 467
|
5 266
|
1996-1997
|
107 901
|
5 737
|
|
|
|
Changement en pourcentage 1990-1991 à 1996-1997
|
17,2%
|
21,7%
|
(1) Le nombre d'admissions dépasse les comptes étant donné le nombre
élevé de délinquants qui peuvent être admis pour de très courtes
périodes. En outre, un même délinquant peut être admis plusieurs fois
dans une même année, mais il est alors « compté » une seule fois.
Source : Centre canadien de la statistique juridique, Services
correctionnels pour adultes au Canada.
VIII. ANNEXE B
Ressources
La présente section est fournie dans l'esprit de la
recommandation n°9 - mieux renseigner le public sur la dynamique du
système de justice pénale et les questions connexes.
Terre-Neuve
Le rapport d'évaluation sur le Learning Resource Centre peut être
commandé à l'adresse qui suit :
Madame Wanda Lundrigan
Case postale 6084
345, rue Duckworth, 2e étage
St. John's (Terre-Neuve) A1C 5X8
Nouvelle-Écosse
Le Custody Configuration Plan: May 1997, un plan en vue de
l'amélioration du système de garde des services correctionnels de la
Nouvelle-Écosse en collaboration avec les Health Forensic Services peut
être commandé à l'adresse qui suit :
Madame Diana MacKinnon
Correctional Services, Department of Justice
1690, rue Hollis
3e étage
Halifax (Nouvelle-Écosse) B3J 2V9
Nouveau-Brunswick
Sites Internet :
Ministère de la Sécurité publique : http://www.gnb.ca/0276/index-f.asp
Initiative Canada/Nouveau-Brunswick: (à l'adresse susmentionnée, cliquer
sur « nouvelles »)
Page d'accueil principale du Nouveau-Brunswick: http://www.gnb.ca
Rapport de recherche :
Ampleur des infractions d'ordre sexuel et profil des contrevenants
au Nouveau-Brunswick : un projet de recherche, janvier 1997. Produit
par le Centre de recherche Muriel McQueen Fergusson sur la violence
familiale, Université du Nouveau-Brunswick.
Ce rapport peut être obtenu en communiquant avec :
Ministère du Solliciteur général du Nouveau-Brunswick
Division des services communautaires et correctionnels
Case postale 6000
Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 5H1
ou avec Service correctionnel du Canada, région de l'Atlantique
Île-du-Prince-Édouard
On peut obtenir des exemplaires du document 2020 Vision - Justice into
the 21st Century et des renseignements à ce sujet en
communiquant avec :
Phil Arbing
Provincial Advisor
Justice and Corrections
Community Affairs and Attorney General
Case postale 2000
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) C1A 7N8
Téléphone : (902) 368-6619 Télécopieur : (902) 368-5335
Courriel : jparbing@gov.pe.ca
Ontario
Le document Partner in Ontario's Criminal Justice System - Une
supervision anti-récidive efficace pour protéger le public, publié
par la Division des services correctionnels du ministère du Solliciteur
général, peut être commandé à l'adresse suivante :
Adult Institution Operations
Ministry of the Solicitor General and Correctional Services
Case postale 4100
200 First Avenue West
North Bay (Ontario) P1B 9M3
Facts about Ontario's Correctional Services - Ontario's Adult
Correctional Facilities - Why the System Needs Changing, peut être
commandé à l'adresse suivante :
Julia Noonan
Communications Officer
Infrastructure Renewal Project
Ministry of the Solicitor General and Correctional Services
101, rue Bloor Ouest
7e étage
Toronto (Ontario) M5S 2Z7
Saskatchewan
Site Internet (comprend de l'information sur le système de justice) :
http://www.gov.sk.ca
Territoires du Nord-Ouest
Vidéo :
Coming Full Circle : Community Justice in the NWT
Commander à l'adresse suivante :
Director, Community Justice Division
Department of Justice
Government of the NWT
Case postale 1320
Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) X1A 2L9
Site Internet (comprend de l'information sur le système de justice) :
http://www.gov.nt.ca
Yukon
Site Internet (comprend de l'information sur le système de justice) :
http://www.gov.yk.ca
Colombie-Britannique
Directing Change - The Strategic Plan for British Columbia's Adult
Corrections and Family Justice Services -
1998-2001. (disponible en septembre 1998)
Patterns of Growth - Analyse de la croissance des
services correctionnels de la Colombie Britannique de 1990-1991 à
1997-1998.
Ces deux rapports peuvent être commandés à l'adresse suivante :
Ken Nygaard
Corrections Branch
Ministry of the Attorney General
910, rue Government
4e étage
Victoria (Colombie-Britannique) V8V 1X4
Centre canadien de la statistique juridique
Centre canadien de la statistique juridique (1997), Rapport des
indicateurs clés des services correctionnels pour les adultes et les
jeunes contrevenants, 1996-1997, n° catalogue 85-222-XPE.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Services
correctionnels pour adultes au Canada, 1996-1997, n° catalogue
85-211-XPE.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Aperçu graphique
de la criminalité et de l'administration de la justice pénale au Canada,
1996, n° catalogue 85F0018XPE.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Recueil des
initiatives intégrées et multi-disciplinaires relatives à la justice au
Canada.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Répertoire des
autres sources de données et d'information juridique et des
personnes-ressources.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Répertoire du
personnel affecté à l'information et à la statistique juridique.
Centre canadien de la statistique juridique (1998), Inventory of
Justice Information Systems.
MacKillop, B., (juin 1998), Mesures de rechange au Canada, Centre
canadien de la statistique juridique, Statistique Canada.
McWhinnie, A.J. et Andrews, D.A. (janvier 1997), Corrections
Utilization Study: A Review of the National and International Literature
and Recommandations for a National Study on Recidivism, préparé pour
le Centre canadien de la statistique juridique, Statistique Canada.
Moyer, S. et coll. (novembre 1997), Temporary Absence and Electronic
Monitoring Programs: Policies and Practices in Federal and
Provincial/Territorial Adult Correctional Services, préparé pour le
Centre canadien de la statistique juridique, Statistique Canada.
Roberts, J., et Reed, M. (1998), « Les services correctionnels pour
adultes au Canada », 1996-1997, Centre canadien de la statistique
juridique, Juristat, n° catalogue 85-002-XPE, volume 18, n° 3.
Robinson, D., Porporino, F.J., Millson, W.A., Trevethan, S.D., MacKillop,
B. (1998), « Profil instantané d'une journée des détenus dans les
établissements correctionnels pour adultes du Canada, Centre canadien de
la statistique juridique », Juristat, n° catalogue 85-002-XPE,
volume 18, n° 8.
Pour plus de amples renseignements, prière de communiquer avec
le Centre canadien de la statistique juridique, 19e étage,
Édifice R.H. Coats, Ottawa (Ontario), K1A 0T6; tél. : (613) 951-9023 ou
1 800 387-2231.
Solliciteur général Canada
Site Internet :
http://www.sgc.gc.ca
Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition - sites Internet spéciaux :
http://www.sgc.gc.ca/corrections/ccra_e.asp (version anglaise)
http://www.sgc.gc.ca/corrections/ccra_f.asp (version française)
Direction générale des services de police autochtones
La prévention du crime dans les collectivités autochtones : Inventaire
des initiatives mises en ouvre par la police
Commander à l'adresse suivante :
Direction générale de la police des Autochtones
Solliciteur général du Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
Affaires correctionnelles autochtones
-
Les quatre cercles de Hollow Water (APC 15) décrit le processus
de guérison communautaire de la Première nation de Hollow Water
(Manitoba) vu sous l'angle de la culture traditionnelle ojibway, des
besoins des victimes et des services qui leur sont offerts, du
traitement des délinquants et de la manière dont la collectivité voit
le monde.
-
Élaboration et évaluation de projets en matière de justice dans les
collectivités autochtones : Analyse documentaire (APC 16) est une
bibliographie annotée de rapports sur la justice dans les
collectivités, les services correctionnels et les processus de
guérison, ainsi que sur des évaluations de ces questions.
-
Lutte contre les agressions sexuelles : Mise sur pied d'équipes
d'intervention communautaires en cas d'agression sexuelle dans les
collectivités autochtones (TS 1) fournit un aperçu du problème des
agressions sexuelles dans les collectivités autochtones et renferme de
l'information sur la façon d'élaborer des stratégies communautaires
efficaces pour faire face à ce problème.
-
À l'étape de la divulgation (TS 2) s'inspire de l'information
contenue dans le manuel « Lutte contre les agressions sexuelles » et
porte sur les questions cruciales qui concernent la divulgation des
agressions sexuelles.
-
Pour un résultat positif : Planification et évaluation des projets
de mise sur pied de services correctionnels communautaires et de
réconciliation dans les collectivités autochtones (TS 3) fournit
des lignes directrices aux collectivités qui souhaitent élaborer,
mettre en ouvre et évaluer des services correctionnels communautaires
et des processus de réconciliation.
Les rapports énumérés ci-dessus figurent dans le CD-ROM « Guérison »
produit par le Groupe de la politique correctionnelle autochtone. Le
CD-ROM comprend également les deux documents suivants :
-
La conquête par le droit (APC 8) - Description détaillée des
systèmes traditionnels de justice autochtone à la grandeur du Canada et
des répercussions qu'ont eues sur eux les premiers contacts avec les
Européens.
-
Comprendre le rôle de la guérison dans les collectivités
autochtones (APC 10) - Rapport abordant les concepts de la guérison
dans les collectivités autochtones et explorant le rôle que les
services correctionnels pourraient jouer dans ce processus.
Les documents qui suivent sont disponibles en copie papier ou sur CD-ROM
CD-ROM - « Rapports choisis - Collection sur les Autochtones et série
technique » (inclut l'ensemble des ouvrages susmentionnés plus d'autres)
Commander par télécopieur au numéro : (613) 990-8295
Affaires correctionnelles autochtones
Solliciteur général Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
En sortant - Un guide
Prière de préciser : Atlantique, Québec, Ontario, Prairies ou
Colombie-Britannique et T. N.-O.
Commander par télécopieur au numéro : (613) 990-8295,
Affaires correctionnelles autochtones
To Heal the Spirit (vidéo)
Commander à l'adresse suivante :
Nechi Institute Alberta
P.O. Box 34007
Kingsway Mall Post Office
Edmonton (Alberta)
T5G 3G4
Téléphone : (403) 460-4304
Télécopieur : (403) 460-4306
Service correctionnel du Canada
Site Internet :
http://www.csc-scc.gc.ca
Activités et initiatives liées à la justice réparatrice (récentes et à
venir)
Commander à l'adresse suivante :
Jane Miller-Ashton,
Directrice,
Justice réparatrice et Règlement des différends
Service correctionnel du Canada
340, avenue Laurier Ouest, 2e étage
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
Téléphone : (613) 992-2017
Télécopieur : (613) 943-2171
Justice Canada
Site Internet :
http://canada.justice.gc.ca
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