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La coopération internationale alimente la recherche au Canada et à TaïwanCinq scientifiques du CNRC auront la chance de mettre leurs cellules grises à l'ouvrage à Taïwan grâce au prestigieux Programme d'échange de chercheurs émérites. Chacun passera jusqu'à deux semaines à visiter des laboratoires, à s'entretenir avec ses homologues et à discuter des installations de recherche et de développement technologiquement les plus avant-gardistes en compagnie de chercheurs taïwanais. Participent à l'exercice cette année : Stephane Evoy, de l'Institut national de nanotechnologie du CNRC (INN); Teodor Veres, de l'Institut des matériaux industriels du CNRC (IMI-CNRC); Suwas Nikumb, de l'Institut des technologies de fabrication intégrée du CNRC (ITFI-CNRC); John Luong, de l'Institut de recherche en biotechnologie du CNRC (IRB-CNRC); et Barry MacDougall, de l'Institut de technologie des procédés chimiques et de l'environnement du CNRC (ITPCE-CNRC).
« Le Programme d'échange de chercheurs émérites a pour but de multiplier les collaborations », explique Lorena Maciel, du Bureau des relations internationales du CNRC. « Jusqu'à présent, il a connu un succès retentissant et les chercheurs éminents qui y ont pris part ont entrepris des projets coopératifs tout en promouvant le CNRC à Taïwan. Les scientifiques sélectionnés ont entretenu leurs relations bien au-delà du programme. » C'est Arthur Carty, ancien président du CNRC, qui a imaginé le programme en 1999, dans l'espoir de rehausser la réputation du Canada en sciences et en technologie. Le programme s'inscrit dans un protocole d'entente que notre pays a conclu en 1997 avec Taïwan afin de resserrer les liens scientifiques et d'accroître le nombre de projets de recherche entre les deux nations. Ce protocole a engendré une quarantaine de projets conjoints, financés par voie de concours, des programmes de formation et d'échange, et une multitude de liens informels entre chercheurs canadiens et taïwanais. Par la suite, le CNRC s'est inspiré de ce modèle pour prendre des initiatives similaires avec plusieurs autres pays. Depuis le lancement du programme en 2001, 19 chercheurs canadiens se sont rendus à Taïwan et 15 scientifiques taïwanais ont fait une tournée des installations de recherche canadiennes. Cette année, chaque participant sera accueilli par un des meilleurs scientifiques de Taïwan dans le domaine de recherche qui l'intéresse. Leur hôte taïwanais prendra des dispositions pour qu'il assiste à des séminaires, débatte avec d'autres chercheurs et visite les laboratoires et les installations susceptibles de l'intéresser, compte tenu de la nature de ses travaux. Comme il s'agit tous de chefs d'équipe, cette année, les participants s'efforceront de nouer des relations qui profiteront à leur groupe. À les entendre, la coopération internationale enrichit la recherche de diverses manières.
« La grande efficacité avec laquelle les institutions taïwanaises transforment les résultats des recherches en technologies et en produits me fascine », avoue Teodor Veres, dont l'équipe tente d'appliquer la nanotechnologie à l'administration de médicaments, aux agents d'IRM et à la biodétection. « Mon séjour à Taïwan aidera sûrement mes collègues et moi à commercialiser les méthodes scientifiques sur lesquelles nous travaillons. »
À l'autre extrémité du spectre de la R-D, Suwas Nikumb attend avec impatience d'explorer des voies encore inconnues. Son équipe met au point des technologies pour retirer des micromatériaux au laser, des procédés de fabrication de précision, des dispositifs microscopiques, des capteurs, des outils miniatures pour le moulage et des technologies faisant appel à des microsystèmes électromécaniques. « Lorsqu'on partage ses idées sur les problèmes technologiques pertinents lors d'exposés ou de discussions, il est possible d'approfondir un sujet et d'envisager les recherches sous un nouvel angle, explique le chercheur. Visiter des laboratoires et échanger son point de vue vous conduit souvent sur de nouvelles pistes et révèle des sujets intéressants qui déboucheront sur des collaborations ultérieures entre chercheurs. » « Nos partenaires de Taïwan possèdent une expertise appréciable qui complète la nôtre dans les capteurs chimiques et les technologies se rapportant aux nanomatériaux. Cette complémentarité nous aidera à avancer encore plus dans ce domaine. »
Barry MacDougall poursuit plusieurs projets de recherche portant sur les procédés électrochimiques des piles à combustible. « Le Canada est largement reconnu pour son savoir-faire dans la recherche sur la catalyse des piles à combustible, affirme-t-il. L'ITPCE-CNRC collabore déjà avec plusieurs organisations taïwanaises dans ce domaine, notamment avec le Conseil national des sciences, l'Institut de recherche sur les techniques industrielles et diverses universités. J'ai hâte de travailler avec M. Kuei-Hsien, de l'Académie Sinica, afin d'élargir ces liens scientifiques un peu plus. »
L'équipe de Stephane Evoy crée des biocapteurs et des structures mécaniques de l'échelle du nanomètre pour détecter les molécules organiques et des composés chimiques. Selon lui, s'associer à des scientifiques taïwanais permettra à la recherche de progresser dans les deux pays. John Luong, dont le groupe élabore des applications biologiques pour la nanotechnologie, pense que Taïwan est le partenaire rêvé du Canada, en raison des similitudes de leur population et de leurs travaux en nanotechnologie. Une démographie et des visées analogues nous permettront de nous épauler plus efficacement pour atteindre nos objectifs respectifs en recherche. M. Luong insiste sur les avantages plus pragmatiques de telles relations. « Les coopérations internationales donnent plus de visibilité au CNRC en particulier et au Canada, en général. D'autre part, les recherches en nanotechnologie et en nanosciences sont dispendieuses, donc exigent de vastes réseaux et d'importantes collaborations. » Beaucoup de participants conviennent qu'une retombée aussi importante quoique plus intangible de la coopération internationale est la meilleure compréhension résultant du choc de deux cultures, situation qui traduit bien l'identité multiculturelle de la collectivité scientifique au Canada. « S'exposer à d'autres cultures aiguille l'esprit dans de nouvelles directions, l'engage sur des pistes auxquelles on n'aurait pas nécessairement songé en d'autres circonstances », conclut M. Evoy.
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