Encadrement des jeunes à risque
par Peter McKinnon
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![Le détective Hugh Wong reçoit le prix de la directrice régionale principale du Québec, Johanne D?Auray.](/web/20061026003411im_/http://canada.justice.gc.ca/fr/dept/pub/jc/vol5/no2/img/wong.jpg) |
Le détective Hugh Wong reçoit le
prix de la directrice régionale principale du Québec,
Johanne D’Auray.
(Photo : Philippe Landreville) |
Dès le début de sa carrière comme policier
en 1988, le détective Hugh Wong était déterminé
à aider les jeunes à risque.
Pendant ses 17 ans au Service de police de Toronto, ainsi
que pendant ses temps libres, M. Wong a œuvré auprès
de centaines de jeunes pour les encourager à faire des choix éclairés
et à éviter les conflits avec la loi.
Il n’a pas hésité une minute quand
on lui a offert de participer à un projet pilote innovateur axé
sur le système de justice pour les adolescents, le programme Peacemaking
Circling (cercle de conciliation).
« J’ai compris que c’était
un outil supplémentaire pour nous aider, en tant que collectivité,
à atteindre nos objectifs, notamment, en conseillant, guidant et
orientant la vie des jeunes dans une direction plus positive et plus productive »,
raconte M. Wong.
Son travail lui a valu le Prix national des services policiers
aux jeunes du ministre de la Justice 2005.
M. Wong dirige le Service aux jeunes de la Division 51
du centre-ville de Toronto. Avant que la Loi sur le système
de justice pénale pour les adolescents (LSJPA)
n’entre en vigueur en 2003, une organisation sans but lucratif vouée
aux règlements de conflits, Peacebuilders International, avait
fait appel à la Division 51 pour son aide dans le lancement d’un
projet pilote pour les collectivités de Regent Park et St. Jamestown.
« J’ai trouvé que le concept était
fascinant et qu’il abordait les aspects de la justice réparatrice
de la LSJPA »,
dit M. Wong.
Le projet Peacemaking Circle, auquel participent des procureurs
de la Couronne, des juges des cours provinciales, des travailleurs sociaux
et des activistes communautaires, vise à aider les jeunes coupables
de délits criminels, ainsi que tous ceux qui sont en conflit avec
la loi.
Dans cette optique, les jeunes prennent part à des
rencontres où ils définissent les enjeux et les problèmes,
apportent des solutions efficaces et suivent les progrès.
« Ce programme se distingue par sa flexibilité
et par son approche consultative, explique M. Wong. Les solutions qu’apporte
ce programme sont efficaces et durables, car elles impliquent les personnes
clés qui font partie de la vie perturbée du jeune. »
Le programme a deux grands volets : un pour les jeunes
qui font face à des accusations pénales, et l’autre,
pour les jeunes considérés à risque.
Pour être admissible, un jeune qui fait face à
des accusations doit obtenir la permission de la police, d’un procureur
de la Couronne et d’un juge de la cour provinciale. Ces jeunes n’entrent
pas dans le système judiciaire traditionnel; cependant, s’ils
ne réussissent pas dans le cadre du programme, ils doivent retourner
faire face aux accusations qui pesaient contre eux. Les jeunes qui ne
font face à aucune accusation sont admissibles au programme sur
recommandation d’un agent de police ou d’un travailleur social.
Le programme emprunte plusieurs éléments
à l’approche traditionnelle de la justice appliquée
dans les communautés autochtones.
Le programme pivote autour des cercles de conciliation
qui consistent en des discussions regroupant environ une douzaine de personnes.
Le choix des participants et des sujets de discussion dépend des
besoins particuliers de l’adolescent.
« Dans le cas d’un adolescent qui a commis
un vol qualifié, par exemple, le cercle peut inclure l’auteur
de l’infraction, la victime, la police, les parents, des résidents
du voisinage et un travailleur social », commente M. Wong.
Dans un cercle, les participants engagent un dialogue jusqu’à
ce qu’ils arrivent à un accord. Bien que les sujets varient
selon les particularités de chaque cas, le groupe doit généralement
s’entendre sur les faits et conséquences pertinents et considérer
les options de dédommagement, de règlement, de réparation
et de réinsertion sociale.
Les participants sont encouragés à écouter
les autres, à se mettre à leur place, à partager
leurs expériences et à unir leurs efforts vers un objectif
commun.
Le cercle comprend un facilitateur de processus qui s’assure
que les conversations sont empreintes de respect. Des points de discussion
peuvent servir de guide pour la conversation. Cette technique de communication
est empruntée à la tradition autochtone pour traiter des
questions spirituelles, politiques et communautaires.
Un directeur de projet surveille de près les progrès
par rapport aux buts et objectifs, et rédige un rapport officiel
à l’intention des tribunaux ou de l’individu ou organisme
qui a référé le jeune au programme.
La Division 51 a participé à des dizaines
de cas dans le cadre du programme des cercles de conciliation depuis son
lancement en 2004. À l’heure actuelle, le programme est à
l’œuvre dans deux des quartiers les plus défavorisés
de la Division et inclura éventuellement d’autres collectivités
du Grand Toronto.
Selon M. Wong, les résultats ont été
extrêmement positifs.
« Le programme Peacemaking Circles donne l’occasion
aux participants d’en apprendre davantage sur les causes profondes
de la criminalité, dit M. Wong. Ce discernement nous aide à
trouver et à mettre en pratique des solutions d’intérêt
pour tous les intervenants, y compris l’adolescent qui est au centre
de la situation. »
Le détective Wong estime que le programme a un effet
très important et mesurable dans la vie des jeunes à risque.
« À la fin du cercle, les familles trouvent
que la communication avec les adolescents est plus facile et, qu’en
plus, même les relations d’affection avec eux se sont rétablies »,
remarque M. Wong.
M. Wong a reçu son prix lors de la Conférence
annuelle de l’Association canadienne des chefs de police (ACCP),
au mois d’août, à Gatineau (Québec).
Le Prix national des services policiers aux jeunes du ministre
de la Justice est parrainé par le ministère de la Justice,
en collaboration avec l’ACCP.
Le prix souligne les efforts des agents de police dont le travail favorise
et reflète les objectifs de l’initiative du gouvernement
fédéral sur le renouvellement du système de justice
pour les jeunes. Plusieurs facteurs sont pris en considération
pour décerner ce prix : l’innovation et la créativité;
l’utilisation des ressources communautaires comme solutions de rechange
au système de justice traditionnel; l’exercice efficace du
pouvoir discrétionnaire de la police; la tenue de rencontres; des
solutions de rechange à l’incarcération; la réadaptation
et la réinsertion sociale des jeunes qui ont des démêlés
avec la loi.
La pierre angulaire de cette initiative est la nouvelle
Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents
(LSJPA)
qui remplace la Loi sur les jeunes contrevenants depuis avril
2003 et qui est à la base du système de justice pour les
jeunes du Canada.
Outre le prix décerné au détective
Wong, un certificat de distinction a également été
remis à l’agent Dean Childs de la GRC, détachement
de Kelowna. Les lauréats suivants ont mérité une
mention d’honneur : la sergente Danielle Bouchard, de la Sûreté
du Québec, district de l’Estrie; la gendarme détective
Elizabeth Miller, du Service de police de Vancouver; la gendarme détective
Valérie Spicer, du Service de police de Vancouver; le sergent Mike
Allard, du Service de police régional de Waterloo; l’inspecteur
Robert Gould, du Service de police régional de Waterloo; le sergent-chef
Tom Matthews, du Service de police régional de Waterloo; Lee Fitzpatrick,
du Service de police régional de Waterloo.
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