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L'efficacité du traitement de la toxicomanie chez les jeunes délinquants

Craig Dowden, chercheur principal
The Action Group

janvier 2003


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Résumé

Des études antérieures démontrent que la toxicomanie est une catégorie de besoins clé chez les jeunes délinquants et qu'elle contribue à leur activité criminelle. Les effets néfastes de ce problème de comportement se manifestent non seulement par de la délinquance mais également dans plusieurs autres domaines comme les études, les rapports avec les pairs et les relations familiales.

Compte tenu de la corrélation significative existant entre la toxicomanie et la délinquance, bien des universitaires et des praticiens s'emploient à créer des programmes de traitement efficaces. Les écrits passés en revue distinguent plusieurs facteurs déterminants pour la réussite de ce type de traitement chez les adolescents toxicomanes, soit : les variables pré-traitement, les variables en cours de traitement et les variables post-traitement.

Les variables pré-traitement englobent essentiellement les caractéristiques des clients comme l'âge, le sexe et la race/origine ethnique; elles sont importantes en ce sens qu'elles peuvent avoir une incidence sur le contenu ou le style de présentation du programme. Un traitement adapté au sexe ou à la race des clients a l'avantage de répondre à leurs besoins propres, ce qui a pour effet de réduire les risques de décrochage et de maximiser les résultats du programme. En outre, on a établi que certaines variables parmi cet ensemble de facteurs pré-traitement influent sur le résultat du traitement de la toxicomanie. Par exemple, la psychopathologie sous-jacente est l'une des principales variables explicatives du décrochage et des mauvais résultats du traitement.

Les variables en cours de traitement correspondent aux divers aspects de l'administration du programme, comme le contenu et les conditions d'exécution, et à d'autres facteurs externes comme le contexte organisationnel dans lequel s'inscrit le programme. Sur le chapitre du fond et de la forme, les écrits passés en revue démontrent clairement que, pour donner des résultats, le traitement de la toxicomanie doit cibler les multiples catégories de besoins des jeunes délinquants - dont les rapports familiaux, les études et les problèmes liés aux pairs -tout en incorporant des éléments de prévention des rechutes. Par ailleurs, les études existantes mettent en évidence la nécessité de recourir à des méthodes cognitivo-comportementales pour faire passer le contenu du programme auprès de cette clientèle. En ce qui a trait aux variables clés relatives au contexte organisationnel, il est fortement recommandé que les programmes soient offerts dans la collectivité, et non en résidence, et que les exigences relatives à l'intégrité de programme soient satisfaites, comme la formation et l'encadrement du personnel responsable.

Les variables post-traitement englobent ces éléments qui peuvent être pris en charge par les organismes de justice pénale une fois que le client a quitté le programme. Deux des variables les plus importantes sont la prestation de services de suivi, ainsi que l'inventaire et le renforcement des facteurs de protection. Les quelques études qui traitent de l'efficacité des services de suivi au sein d'une population de délinquants font état d'une légère baisse de la récidive, mais le peu de données disponibles atténue la validité de cette conclusion. Malheureusement, aucune des études sur les jeunes contrevenants examinées pour les besoins du présent rapport ne traitait de l'incidence des facteurs de protection sur le résultat du traitement correctionnel.

Plusieurs autres préoccupations sont exprimées au sujet des jeunes délinquants toxicomanes. Par exemple, ils sont nombreux à abandonner le traitement en cours de route, et les chercheurs formulent plusieurs recommandations valables pour remédier à ce problème. Le VIH/sida est un autre problème de santé critique, tant pour le délinquant qui en souffre que pour la collectivité dans laquelle il retourne. Compte tenu de la forte prévalence du VIH /sida dans les populations de délinquants, et du fait que les jeunes délinquants sont encore plus à risque que leurs pairs adultes, il est primordial d'offrir des programmes complets et systématiques dans ce domaine.

L'une des grandes questions débattues dans les études portant sur le traitement de la toxicomanie est celle de savoir comment définir un programme efficace. Plus précisément, étant donné que ce problème de comportement a des répercussions sur de multiples catégories de besoins, les chercheurs ont beaucoup de mal à s'entendre sur une série d'indicateurs de la réussite d'un programme. Plusieurs d'entre eux ont tenté récemment de résoudre ce problème en se penchant sur les critères méthodologiques utilisés dans l'évaluation de programme et sur les résultats ainsi mesurés. Simultanément, ils préconisent l'utilisation des méthodologies expérimentales classiques, dont des contrôles plus stricts, et la mesure des résultats du programme dans bien des domaines, dont la santé physique, la santé mentale et le comportement.

Plusieurs orientations se dessinent pour les recherches à venir, qui concernent plusieurs des domaines mentionnés dans le présent rapport. Il serait particulièrement important d'effectuer une recherche par le canal de groupes de discussions avec de jeunes délinquants dans toutes les régions du pays, afin de déterminer quels sont les facteurs qui sont liés à leur toxicomanie et à leur comportement criminel, mais surtout, d'inventorier les facteurs de motivation et de démotivation susceptibles d'influer sur leur participation au traitement. Il faudrait également explorer la présence de facteurs de protection ou d'atouts dans ce groupe d'adolescents et examiner les moyens d'en maximiser l'effet dans le protocole thérapeutique.

Enfin, à la lumière de tous les écrits passés en revue, l'auteur du présent rapport propose en conclusion un aide-mémoire que les administrateurs de programme peuvent utiliser pour améliorer l'efficacité du traitement des jeunes délinquants toxicomanes.

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