Ministère de la Justice Canada / Department of Justice CanadaGouvernement du Canada
Éviter le premier menu Éviter tous les menus
   
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil Justice Plan du site Programmes et initiatives Divulgation proactive Lois
Page d'accueil, Recherche et statistiques
Recherche et statistiques, image graphique

Publications

Créer un cadre de sagesse communautaire : examen des services aux victimes dans les territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon

  1. 4.0 Territoire du Yukon
    1. 4.3 Services offerts dans les collectivités du Yukon
      1. 4.3.2 Constatations du recensement

Page précédente | Table des matières | Page suivante

4.3.2 Constatations du recensement

Les renseignements détaillés concernant chaque organisme interrogé pour la présente étude figurent dans Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources. Les observations des répondants au sujet des succès en matière de prestation de services et des obstacles à cet égard figurent dans les sections suivantes du présent chapitre. On peut trouver leurs recommandations concernant la prestation des services aux victimes de violence à la fin du chapitre. De plus, nombre de répondants ont fait état de leur connaissance des façons officieuses et traditionnelles de traiter les victimes.

Services traditionnels et officieux pour les victimes au Yukon

La collecte de renseignements sur les façons traditionnelles auxquelles ont recours les Premières nations pour faire face à la victimisation vise à examiner les approches qui peuvent avoir fonctionné par le passé et qui, par conséquent, pourraient être intégrées à la conception de nouveaux services axés sur les victimes. La collecte de données sur les méthodes officieuses actuelles de traitement des victimes vise à comprendre comment les lacunes des services officiels contemporains sont comblées. Compte tenu des besoins et des nombreuses demandes pour l'obtention de ressources limitées, il importe de tirer des leçons des soutiens officieux qui ont fonctionné par le passé et qui continuent de fonctionner aujourd'hui et d'en tirer parti.

Les renseignements qui figurent dans la présente section sont fondés sur les entrevues tenues avec les membres des Premières nations du Yukon, dont la plupart sont actuellement des fournisseurs de services clés au Yukon. Leurs noms figurent parmi ceux qui se trouvent à l'annexe A. Tout comme pour les travaux de recherche effectués dans les deux autres territoires, les autres répondants comprennent des femmes qui ont été ou qui sont victimes de violence interpersonnelle. Le groupe le plus important de répondants est constitué des fournisseurs de services communautaires contactés dans le cadre de l'établissement du répertoire des fournisseurs de services du Yukon (voir l'annexe B)[136].

Approches traditionnelles du traitement des victimes au Yukon

  • « Les femmes enduraient la situation. »
     
  • « Selon le système de clans traditionnel des Premières nations, les mariages entre les membres d'une même famille au sein des clans étaient strictement interdits … en cas d'écart de conduite, les chefs du clan du corbeau et du clan du loup devaient intervenir …il pouvait y avoir une grande réunion de la collectivité pour permettre la médiation et la résolution du problème. »
     
  • « Jadis, les hommes étaient des chasseurs et des pourvoyeurs; les hommes et les femmes jouaient des rôles distincts … je ne suis pas convaincue que les femmes étaient bien traitées. »
     
  • « Il y avait beaucoup d'autres mécanismes d'entraide entre les gens pour permettre leur survie …réunir les gens dans les camps de pleine nature, les ramener, faire face aux éléments traditionnels et répondre aux besoins fondamentaux dans un environnement favorable … ils étaient davantage axés sur la collectivité pour s'entraider … aujourd'hui les victimes de violence sont éloignées les unes des autres, de leur culture, de leur langue… elles sont beaucoup plus isolées … il s'agit de 250 collectivités d'une personne et non d'une collectivité de 250 personnes. »
     
  • « Dans les cultures fondées sur le cercle, les gens s'occupent d'abord du cercle avant de s'occuper d'eux-mêmes … toute vie est interdépendante, il s'agit d'une question de survie …tout dépend du lien avec la terre, la famille et les autres personnes avec lesquelles des liens sont établis … les sociétés basées sur la chasse et la cueillette gèrent les relations qui sont propices à l'établissement de ces liens. »
     
  • « Il y a toujours eu des réunions propres à chaque sexe lorsqu'un traumatisme avait eu lieu. »
     
  • « Beaucoup d'entre nous ne savent pas en quoi consistent la responsabilité, la reddition de comptes et le changement … on m'a enseigné à traîner de l'eau, à faire la lessive, à faire la cuisine, à exercer les compétences de base … je devais le faire sous peine d'être battue … nous devons faire plus pour réprimer la violence familiale, la violence sexuelle … il faut commencer à faire sortir la vérité … elle est si enfouie que les gens disent qu'il ne faut pas y toucher …beaucoup d'entre nous disent non; il faut parler. »
     
  • « Ils ont eu recours à la santé spirituelle pour guérir … il faut prier avec le soleil le matin pour lâcher prise …il y a quatre points cardinaux …il faut se lever assez tôt et prier …ma mère m'a emmené dans un endroit en haut de la baie … elle m'a dit que c'est là où l'on utilisait les étuves et l'on priait toujours pour tout. »
     
  • « Tout ce que vous avez sur votre corps est sacré … je transporte dans ma poche des cendres provenant d'écorce spéciale et de plantes que ma mère cueille et qui ont été brûlées au cours d'un feu sacré … les cendres me donnent de la force …il y a des mauvaises personnes là-bas qui transmettent une mauvaise énergie, et j'ai besoin de protection. »
     
  • « Une personne allait chercher tous les enfants qui traînaient dans la rue pendant que leurs parents buvaient et elle les emmenait chez elle pour leur donner quelque chose à manger et leur offrir un endroit où rester. »
     
  • « Je voyais plus de liens communautaires de quartier lorsque je vivais en milieu urbain il y a 15 ans … les gens connaissaient tout le monde dans tout le quartier … maintenant nous ne connaissons plus tout le monde dans la même rue et nous ne voyons plus beaucoup de personnes s'adonner au soutien communautaire … plus de services organisés sont offerts. »
     
  • « Certains hommes ont dit que la situation s'est aggravée parce les femmes sont devenues des pourvoyeuses et qu'elles ne remplissent plus leurs rôles traditionnels. »  

La plupart des répondants croient que les personnes qui ont été victimes de violence conjugale, physique ou sexuelle par le passé n'ont pas bénéficié d'un soutien ou d'un appui très personnalisé. Nombre d'entre eux ont dit que les femmes et les enfants « enduraient la situation ».

Toutefois, ces répondants ont indiqué qu'avant la période coloniale, il y avait plus de mécanismes d'adaptation implicites dans la culture qui raffermissaient les liens entre chacun et qui, par conséquent, accroissaient leur sécurité. Les gens devaient conjuguer leurs efforts pour survivre. De plus, à cette époque, les gens estimaient que leur environnement naturel les rendait autonomes et que le temps consacré à la chasse et à la cueillette les aidait, selon certains répondants, à guérir et à rester en santé. La prière, les cérémonies de la suerie et d'autres rituels spirituels traditionnels aidaient également les gens à maintenir l'équilibre et l'harmonie en eux et au sein de leur clan. D'après un répondant, certaines personnes ont trouvé des façons de se protéger, sur le plan spirituel, des personnes qui dégageaient une énergie négative.

Certains répondants ont indiqué que les chefs de clan se réunissaient pour servir de médiateurs en cas de différends, mais on ne sait pas trop si les incidents de violence interpersonnelle étaient réglés de cette manière. Et un répondant a dit qu'il y avait des réunions propres à un sexe pour examiner les traumatismes causés, mais encore une fois, on ne sait pas si les actes de violence interpersonnelle y faisaient l'objet d'un examen.

Les répondants ont fait remarquer qu'à une époque moins ancienne, où les services officiels n'existaient pas ou en étaient à leurs premiers balbutiements, dans certaines collectivités quelques adultes se réunissaient pour nourrir et héberger les enfants des parents qui buvaient ou qui étaient absents. Un certain nombre de répondants ont indiqué que cet esprit de soutien communautaire et de convivialité s'est érodé au cours des 20 dernières années en faisant état de l'avènement de services plus officiels et d'une évolution de la société de l'esprit communautaire à l'individualisme.

Certains répondants ont dit qu'on reproche jusqu'à un certain point aux femmes les niveaux actuels de violence interpersonnelle. Il semblerait que certaines personnes croient que la violence résulte du fait que les femmes ne jouent plus leurs rôles traditionnels et qu'elles servent de « pourvoyeuses », rôle rempli auparavant par les hommes dans la collectivité.

Méthodes officieuses actuelles de traitement des victimes au Yukon

  • « Je sais qu'il existe un certain soutien communautaire officieux pour certaines personnes, les amis ou la famille … certaines personnes consultent des membres du clergé pour parler … parfois il y a des personnes saines dans une collectivité, et elles apportent réellement une aide aux gens. »
     
  • « Les questions d'appartenance, de famille et de confinement sont très difficiles pour les femmes battues dans les collectivités … il y a une forte résistance à la reconnaissance de la violence conjugale, de son incidence sur la famille et de sa présence dans la collectivité »
     
  • « Les victimes de violence ne bénéficient guère du soutien de leur famille et de la collectivité. »
     
  • « La Section de la prévention de la violence familiale reçoit des appels des personnes qui demandent ce que nous devrions dire ou faire … nous enseignons aux membres de la famille et aux amis comment s'occuper des victimes. »
     
  • « J'ai été stupéfié de voir la peine causée par les traumatismes horribles subis à Old Crow … toute la collectivité s'est réunie au centre communautaire et a servi un repas pour la famille. »
     
  • « Nos travailleurs des services d'approche font beaucoup de sensibilisation officieuse dans la collectivité … ils participent aux dîners communautaires, etc. »
     
  • « Tous doivent survivre … les victimes ont recours aux mécanismes de défense …elles ont besoin de soutien pour s'ouvrir …le déni et l'évitement sont des mécanismes d'adaptation communs. »
     
  • « Ces dernières années, les Premières nations ont tenu des conférences et des réunions sur la guérison …souvent le soutien des victimes ne se produit pas … bien des femmes ne se sentent pas libres de parler de leur vie à d'autres personnes, surtout lorsqu'elles sont victimes de violence. »
     
  • « En général, les victimes sont réduites au silence … les victimes ne se font pas connaître … elles sont trop isolées pour faire face à leur victimisation. »
     
  • « Les victimes peuvent avoir par le passé tendu la main pour obtenir de l'aide, mais cela n'a rien donné de sorte qu'elles s'abstiennent de le faire à nouveau. »
     
  • « Cela dépend réellement de la collectivité … il y a beaucoup de counseling au téléphone. »
     
  • « Les gens de l'organisme téléphonent au Centre pour femmes Victoria Faulkner et au Yukon Status of Women Council pour obtenir des services axés sur les femmes qui n'existent peut-être pas ailleurs ou pour aider les femmes à se retrouver dans un système qui ne fonctionne pas pour elles. »

La plupart des répondants ont indiqué que nombre de victimes de violence physique, psychologique et sexuelle demeurent cachées et muettes dans la collectivité. Certaines villes peuvent avoir un réseau imprécis de soutien officieux, mais on n'en sait pas beaucoup sur la façon dont il fonctionne ou l'endroit où il se trouve. Deux répondants ont indiqué que certaines victimes de violence bénéficient d'un contact téléphonique avec des amis et(ou) des membres de leur famille. En outre, selon la Section de la prévention de la violence familiale du ministère de la Justice du Yukon, elle reçoit des appels de personnes de la collectivité qui demandent comment elles peuvent soutenir les victimes de violence dans leur ville.

Les travailleurs des services aux victimes (Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon,) cherchent à établir ces réseaux de soutien officieux et à renforcer la viabilité de services plus officiels dans les petites collectivités en mettant l'accent sur la coopération communautaire interorganismes et l'établissement de relations. Les conseils de bande qui ont tenu des conférences de guérison et d'autres réunions pour résoudre leurs problèmes sociaux encouragent également le développement de la conscience communautaire et un certain soutien communautaire des victimes. En outre, le Centre pour femmes Victoria Faulkner et le Yukon Status of Women Council ont indiqué qu'ils reçoivent des appels d'organismes à la recherche de services pour les femmes victimes non visées par les services officiels actuels.

Toutefois, en général, les victimes de violence qui n'ont pas recours aux services plus officiels, décrits dans d'autres sections du présent document, développent leurs propres mécanismes d'adaptation. Les enfants et les adultes des deux sexes, et ce dans toutes les cultures, « font face » à leur propre victimisation au moyen d'une gamme de symptômes et de comportements connus sous le nom de syndrome de stress post-traumatique. Ces symptômes comprennent la confusion d'identité, le dysfonctionnement de la mémoire, la dissociation, la désorientation mentale, une gamme étendue de problèmes affectifs et psychologiques, le bouleversement des relations, la dysfonction sexuelle, une gamme étendue de symptômes physiques et(ou) une perte générale de foi dans la vie. Chaque individu réunit inconsciemment ces symptômes de façon à pouvoir survivre dans son contexte particulier. Ce contexte peut être douloureux, mais il est au moins prévisible et familier. À cet égard, si l'individu l'accepte comme normal, il peut vivre dans la sécurité et être heureux.

Les victimes de violence des Premières nations et certains non-Autochtones ont également recours à des méthodes d'action positive pour faire face à la situation. Par exemple, certains répondants ont indiqué que la prière et l'intervention des anges et d'autres esprits utiles avaient fait une différence importante dans leur vie et dans la vie d'autres victimes de violence qu'ils connaissaient. D'autres ont dit que les sports, la couture et l'artisanat, la danse et le chant avaient été des outils utiles pour faire face à leur victimisation. Mais la façon peut-être la plus universelle de faire face de manière informelle aux relations violentes, à la toxicomanie et à la victimisation, pour les membres des Premières nations à tout le moins, a toujours été de s'éloigner de la collectivité et, parfois de sa famille, en allant au camp, en pratiquant la chasse, la pêche et le piégeage. Cela peut être difficile pour les personnes et les familles qui n'ont pas les ressources nécessaires pour s'adonner à ces activités. Cependant, les répondants ont dit que l'objectif universel de la plupart des membres des Premières nations consiste à passer le plus de temps possible loin des soins et des problèmes de la vie communautaire et à faire le plein d'énergie psychique dans des endroits favoris, loin de la « ville ».

Selon les répondants, les familles et les collectivités, dans les cultures autochtones et non autochtones du Yukon, ont tendance à s'occuper des victimes de diverses manières. Il y a un déni collectif et personnel assez important au sujet de l'existence et de l'incidence de la violence interpersonnelle au sein des familles et des collectivités. Plusieurs répondants ont indiqué que les femmes et les enfants battus et agressés ne sont pas une priorité dans les cultures du Yukon. Ils ont souligné que dans presque toutes les cultures, les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde zone et certains sont même allés jusqu'à dire que les femmes sont en grande partie des citoyennes jetables.

Dans ces circonstances, il est compréhensible que la façon officieuse de traiter les victimes consiste à les blâmer et à les humilier. Et les fournisseurs de services et les activistes qui tentent de mettre en lumière cette situation prêtent aussi le flanc aux blâmes et aux attaques. Au fil du temps, les victimes et parfois ceux qui leur offrent des services apprennent à se blâmer. Le blâme et l'humiliation ont pour effet de réduire les gens au silence, ce qui les rend plus faciles à contrôler, les empêche de demander des services ou un rétablissement et dociles à l'égard du contexte privé et public dans lequel elles et leurs enfants doivent survivre.

Incidence sur la prestation de services aux victimes

Comme il est mentionné tout au long du présent chapitre, il y a au Yukon une grande variété de personnes expérimentées et de ressources universellement accessibles pour les victimes. Toutefois, la situation sur le plan de la violence chronique et de la victimisation, et du déni, du blâme et du secret qui les accompagnent est, selon les répondants, très enracinée et difficile à changer.

Lorsque certaines victimes de violence finissent par attirer l'attention du « système », les fournisseurs de services, les bailleurs de fonds et les fournisseurs de soins communautaires font généralement face à des réactions traumatiques qui sont devenues, en elles-mêmes, des normes sociales pendant de nombreuses générations. Cela est vrai chez les membres des Premières nations et les non-Autochtones. Comme il est mentionné plus haut, les personnes, les familles et les groupes qui ont été marginalisés, dominés et opprimés pendant plusieurs centaines d'années développent des mécanismes d'adaptation pour survivre qui comprennent tous les éléments du syndrome de stress post-traumatique. Lorsque ces mécanismes d'adaptation sont filtrés à travers le prisme des normes sociales fondées sur la culture d'une personne, comme il est mentionné plus haut, ils deviennent encore plus difficiles à aborder. Les fournisseurs de services peuvent se trouver dans des situations difficiles lorsqu'ils tentent, par exemple, d'établir un équilibre entre la nécessité d'habiliter une femme autochtone agressée et le désir de celle-ci de maintenir une relation permanente non fondée sur la confrontation avec son mari et sa famille (il faut se souvenir de la valeur que les cultures très contextuelles accordent au maintien à tout prix de liens familiaux non fondés sur la confrontation). Par ailleurs, comment les fournisseurs de services convainquent-ils un homme agressé d'une culture peu contextuelle, qui accorde de la valeur à la vie privée, à l'individualisme et au « succès » qu'il pourrait juger utile de faire part de son histoire et de ses sentiments à d'autres hommes?

Les fournisseurs de services doivent comprendre la dynamique du patriarcat, du trauma, de la victimisation, de la culture et des normes sociales. Grâce à ces informations et aux renseignements pratiques sur la loi, les ressources et les méthodes d'intervention, il sera au moins plus facile de comprendre le comportement et les sentiments de la victime et d'aider celle-ci à choisir les interventions qui sont les plus utiles dans son cas. Il peut également être plus facile pour les programmes axés sur les victimes dans les cultures des Premières nations et les cultures non autochtones de s'entraider tant sur le plan pratique que sur le plan affectif.

Services officiels offerts actuellement au Yukon

Les services offerts actuellement aux victimes de crime au Yukon peuvent être regroupés dans les catégories suivantes : refuges pour femmes battues, services aux victimes, services de défense des droits et d'information, programmes de traitement, comités sur la justice communautaire et programmes de counseling et de mentorat.

Refuges pour femmes battues

Des représentants des cinq refuges pour femmes battues du Yukon ont été interrogés au cours des travaux de recherche. Ces refuges sont situés à Whitehorse, Watson Lake, Carmacks, Ross River et Dawson. Tous ces refuges, sauf un, ont un personnel à temps plein rémunéré. Le refuge de Ross River compte un personnel sur appel, auquel il a recours au besoin seulement. Tous les refuges offrent l'hébergement, les repas, le counseling non professionnel, l'aiguillage, la défense des droits, de l'information et un soutien. Tous les refuges mettent l'accent sur la sécurité des femmes et des enfants et favorisent le respect des choix et de la dignité des femmes et des enfants en question.

Kaushee's Place à Whitehorse est le principal refuge. Cet établissement compte 15 places et un effectif de 20 personnes. Il dessert toutes les collectivités du Yukon. En plus de servir de refuge d'urgence, Kaushee's Place comprend une maison d'hébergement transitoire de cinq appartements, où les femmes et les enfants peuvent demeurer pendant une période d'au plus 6 mois au cours de laquelle ils établissent des plans et prennent des dispositions pour mener une vie indépendante. Kaushee's Place emploie, en plus du personnel du refuge, un travailleur des services d'approche, un intervenant en matière d'agression sexuelle et un coordonnateur de la maison d'hébergement transitoire. Les programmes comprennent une ligne d'écoute téléphonique jour et nuit, des programmes de garde d'enfants, des programmes d'aide postpénale et un programme de formation au rôle de parent en plus des programmes ordinaires du refuge. En outre, Kaushee's Place collabore avec divers organismes, comme le Secrétariat de l'alcool et des drogues et la Section de la prévention de la violence familiale, afin de planifier des programmes destinés aux femmes et d'aider à élaborer la politique et la législation touchant les femmes et les enfants victimes de violence. Le refuge Kaushee's Place signale qu'il fonctionne à pleine capacité (de 98 % à 105 %) en tout temps. La plupart des clients sont des femmes des Premières nations. De janvier 1999 à juillet 2001, environ 53 % des personnes admises étaient des femmes des Premières nations[137].

Le deuxième refuge en importance est celui de Watson Lake. La Help and Hope for Families Society exploite une maison de transition de 13 places qui compte trois employés à temps plein et trois employés occasionnels. En plus de ses programmes ordinaires, le refuge a une ligne d'écoute téléphonique jour et nuit et il offre un programme appelé « Safe Circles », qui est un cercle de soutien hebdomadaire pour les femmes battues. Il accueille également pendant une période maximale de 48 heures les enfants appréhendés par les Services sociaux pour lesquels aucun placement approprié ne peut être trouvé.

Le refuge de Dawson, Dawson City Women's Shelter, compte 3 employés à temps plein et un employé à temps partiel. En plus de ses programmes ordinaires, le refuge offre une collection de ressources et un programme de garde d'enfants hebdomadaire appelé « Kid's Time ».

Le refuge de Ross River, Magedi Safe House, accueille les femmes battues, les enfants négligés et les Aînés agressés. Comptant quatre employés sur appel, il est ouvert au besoin. Selon le refuge, 20 personnes ont eu recours à ses services au cours de la dernière année.

Le refuge de Carmacks, Carmacks Safe House, qui compte un employé à temps plein et un employé sur appel comprend des groupes hebdomadaires de soutien et des groupes culturels en plus de ses programmes ordinaires.

Services aux victimes

Il y a un grand nombre de programmes de services aux victimes complets, diversifiés et universellement accessibles au Yukon, notamment :

  • Services aux victimes, Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon;
  • Services aux victimes du Projet sur la justice communautaire de la Première nation de Kwanlin Dun;
  • Unité des crimes contre les personnes de la GRC, bénévoles en matière d'aide aux victimes;
  • Programme d'aide aux victimes et aux témoins du bureau du procureur de la Couronne, Justice Canada;
  • Committee on Abuse in Residential Schools Society;
  • Services aux jeunes victimes, Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon;
  • Liard Aboriginal Women's Society;
  • Service de soins aux enfants victimes de violence, Santé et Affaires sociales du Yukon.

Tous les programmes axés sur les victimes offrent un counseling non professionnel et des services d'orientation en plus des autres services décrits ci-dessous.

Services aux victimes, Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon

Les Services aux victimes de la Section de la prévention de la violence familiale du ministère de la Justice du Yukon offrent des services de visites à domicile et à l'hôpital, d'intervention d'urgence, de défense des droits et d'accompagnement devant le tribunal. Ils aident les victimes à établir la déclaration de la victime et ils offrent un programme destiné aux femmes dont l'objectif est la sécurité et le rétablissement des femmes victimes de violence conjugale. Ils comptent 5 employés à temps plein et 3 employés à temps partiel. Ils ont traité 782 cas, soit un total de 1 025 victimes, en 2001-2002. Soixante-dix pour cent de leurs clients sont des femmes et 45 % sont autochtones. Les Services aux victimes ont des bureaux dans le détachement de la GRC à Whitehorse ainsi qu'à Dawson et à Watson Lake. Ils se rendent à Mayo, à Ross River et dans d'autres collectivités pour y offrir des services. Les Services aux victimes dispensent également des services d'éducation du public, des ateliers et de la formation, présentent des exposés dans les écoles et procèdent à des évaluations de délinquants. Ils participent à l'application des engagements de ne pas troubler l'ordre public ainsi que des ordonnances d'intervention d'urgence et des ordonnances d'aide aux victimes. Ils s'occupent des victimes de violence conjugale (67 % des cas) et des agressions sexuelles (21 % des cas).

Services aux victimes du Projet sur la justice communautaire de la Première nation de Kwanlin Dun

Les Services aux victimes de la Première nation de Kwanlin Dun offrent un counseling personnalisé et collectif sous forme de cercles de guérison aux victimes de violence autochtones et à leurs familles. Ils s'adressent aux membres de la bande de Kwanlin Dun qui demeurent à Whitehorse. Il y a un employé qui reçoit également les appels de détresse et qui aide les victimes à établir leur déclaration et à se présenter devant le tribunal. Ce programme vient en aide à plus de 50 victimes autochtones chaque année. Il fait partie du Projet sur la justice sociale communautaire de la Première nation de Kwanlin Dun.

Bénévoles chargés d'assister les victimes, Unité des crimes contre les personnes de la GRC

Les bénévoles chargés d'assister les victimes de la GRC aident surtout les victimes qui ne sont pas victimes de violence conjugale ou sexuelle. Ils peuvent accompagner la police sur les lieux des crimes et s'occupent des victimes que la police leur envoie. Ce programme existe dans la plupart des collectivités du Yukon.

Programme d'aide aux victimes et aux témoins du bureau du procureur de la Couronne, Ministère de la Justice Canada

Le Programme d'aide aux victimes et aux témoins du ministère fédéral de la Justice aide les victimes de violence à faire face au processus judiciaire. Les employés du programme aident les victimes à rédiger la déclaration de la victime et ils assistent aux audiences et aux procès avec les victimes. Ils préparent les victimes en vue de leur comparution, leur expliquent le processus judiciaire et examinent les déclarations. À l'heure actuelle, le programme compte deux employés, et un troisième est recruté. Ils dirigent les victimes vers d'autres services et organismes d'aide aux victimes. Ils se rendent avec le procureur fédéral dans toutes les collectivités du Yukon où se trouve un tribunal.

Committee on Abuse in Residential Schools

Le Committee on Abuse in Residential Schools (CAIRS) offre des programmes de loisirs et de guérison aux victimes autochtones des pensionnats et à leurs familles. Il compte cinq employés et offre des cercles de discussion et de guérison, des groupes de soutien et des services de counseling individuel. Il a un centre d'accueil et plusieurs programmes culturels à Whitehorse. Les employés voient de 25 à 40 personnes par jour. Ce service est offert à tous les résidents du Yukon qui ont subi un traumatisme dans un pensionnat.

Services aux jeunes victimes, Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon

Les Services aux jeunes victimes est un nouveau programme (janvier 2002) de la Section de la prévention de la violence familiale du ministère de la Justice du Yukon. Un employé à temps plein et un employé saisonnier à temps plein sont affectés à la gestion de plusieurs programmes, dont un groupe à l'intention des adolescentes qui ont été agressées par les personnes qui les accompagnaient, un centre de jour et le counseling de groupe, une aide juridique, des ateliers de sensibilisation des jeunes et l'éducation du public. On élabore actuellement un programme concernant l'intimidation. Au cours des deux premiers mois du programme, 30 clients ont été accueillis.

Liard Aboriginal Women's Society

La Liard Aboriginal Women's Society de Watson Lake est, comme le CAIRS, un programme de guérison et de rétablissement pour les survivants des pensionnats et leurs familles. Elle vise les Kaska du sud-est du Yukon. Elle fait appel à un thérapeute de la C.-B. et offre des activités culturelles. Elle exploite également un camp d'été à l'intention des familles. Elle dessert environ 200 familles par mois et 1 500 personnes par année.

Service de soins aux enfants victimes de violence, Santé et Affaires sociales du Yukon

Le Service de soins aux enfants victimes de violence de Santé et Affaires sociales du Yukon compte cinq employés à temps plein qui travaillent avec les enfants de 3 à 18 ans. Il offre diverses formes de thérapie aux enfants victimes de violence et aux parents non délinquants. Deux travailleurs des services d'approche offrent des services de traitement trois jours par semaine dans les diverses collectivités du Yukon. L'an dernier, 315 clients ont été accueillis.

Services de défense des droits et d'information

Il y a un grand nombre de fournisseurs de services au Yukon qui offrent des services de défense des droits, d'information et de soutien à tous les résidents du Yukon. Ces services sont les suivants : Bringing Youth Towards Equality and Youth Shaping the Future Council, le Bureau de promotion des intérêts de la femme du Yukon, gouvernement du Yukon, le Yukon Status of Women Council, le Centre pour femmes Victoria Faulkner, la Yukon Public Legal Aid Association, le Skookum Jim Friendship Centre, la Société des services d'aide juridique du Yukon et la Blood Ties Four Directions Society. Les mandats de ces organismes comprennent la prestation de services aux victimes de violence qui le demandent. Les services offerts dans chaque cas sont décrits ci-dessous.

Bringing Youth Towards Equality and Youth Shaping the Future Council

Le Bringing Youth Towards Equality and Youth Shaping the Future Council est un organisme pour les jeunes qui met l'accent sur la constitution de réseaux d'entraide, le mentorat et les programmes d'emploi pour les jeunes de 15 à 30 ans. Il offre des services de résolution des conflits et de médiation. Il compte cinq employés à temps plein qui desservent environ 45 jeunes par semaine. Ils travaillent avec les jeunes et leurs familles ainsi que les écoles pour résoudre les problèmes et aider à régler les questions juridiques. Ils se sont rendus dans plusieurs collectivités du Yukon pour offrir une formation.

Bureau de promotion des intérêts de la femme du Yukon

Le Bureau de promotion des intérêts de la femme du Yukon s'occupe de l'élaboration de politiques visant à améliorer la situation et à promouvoir l'égalité des femmes du Yukon. Il publie le Family Violence Resource Directory et Options, Choices and Changes, un guide à l'intention des femmes qui font face à la violence dans leurs relations. Il a une vaste collection de ressources et copréside le Groupe de travail fédéral-provincial-territorial de la condition féminine sur la violence faite aux femmes.

Yukon Status of Women Council et Centre pour femmes Victoria Faulkner

Le Yukon Status of Women Council et le Centre pour femmes Victoria Faulkner ont des collections de ressources et offrent des services de counseling non professionnel, de défense des droits, d'information et de soutien aux femmes qui ont besoin de renseignements et de soutien pour traiter avec les systèmes de soutien officiels et faire face à divers problèmes, dont la victimisation. Situés dans le même bureau, les deux organismes desservent chaque année jusqu'à 600 clients de toutes les collectivités du Yukon. 

Yukon Public Legal Education Association

La Yukon Public Legal Education Association offre des renseignements juridiques et de la formation à tous les résidents du Yukon. Elle compte deux employés à temps plein qui donnent des renseignements aux personnes qui ne sont pas admissibles à l'aide juridique ou qui ont besoin de renseignements juridiques. Au cours du dernier exercice, elle a reçu 2 466 demandes par téléphone, 251 demandes en personne et 28 demandes par la poste.

Société des services d'aide juridique du Yukon

La Société des services d'aide juridique du Yukon offre des services juridiques gratuits à tous les résidents admissibles du Yukon, qui ne peuvent pas se permettre de recourir à un avocat. Elle compte 10 employés à temps plein.

Skookum Jim Friendship Centre

Le Skookum Jim Friendship Centre compte trois employés à temps plein affectés au Tan Sakwathan Youth Diversion Program, qui offre des solutions de rechange en matière d'intervention immédiate aux jeunes Autochtones qui ont des démêlés avec la justice et à leurs familles.

Blood Ties Four Directions Society

La Blood Ties Four Directions Society offre un service de porte ouverte, de groupe et d'aiguillage à toutes les personnes du Yukon atteintes du VIH et de l'hépatite C. Elle donne des ateliers de prévention et d'information dans tout le Yukon. Elle compte 2 employés à temps plein.

Programmes de traitement[138]

Il y a divers programmes de traitement en établissement et hors établissement au Yukon à l'intention de tous les habitants du territoire. Ces programmes sont les programmes de traitement en établissement et le Secrétariat de l'alcool et des drogues, qui relèvent tous deux de Santé et Affaires sociales du Yukon.

Les programmes de traitement en établissement relevant de Santé et Affaires sociales du Yukon offrent des services de traitement en établissement aux jeunes ayant des capacités mentales limitées et souffrant de déficiences cognitives qui ont pu être victimes de violence. Le programme vise à encourager l'autonomie. Trois résidences de Whitehorse sont mises à la disposition de tous les jeunes du Yukon. Il y a actuellement 12 résidents[139].

Le Secrétariat de l'alcool et des drogues offre des programmes de désintoxication, de traitement des toxicomanes et de prévention en établissement, des services de counseling en clinique externe et des services d'aide postpénale dans un établissement de 10 places. La plupart des clients ont déjà été victimes de violence. Le Secrétariat accepte des personnes de toutes les collectivités du Yukon. Comptant 26 employés (le nombre sera porté à 42 en 2002-2003), il dessert environ 1 200 clients en désintoxication et 200 clients en counseling par année. Les employés se rendent dans toutes les collectivités du Yukon. De nouveaux postes de conseillers seront créés à Watson Lake, Dawson et Haines Junction. Le Secrétariat a aidé des collectivités à élaborer des programmes d'aide postpénale pour les membres de la collectivité.

Programme de counseling et de mentorat

Ce domaine comprend les organismes qui offrent des services de counseling et de mentorat aux victimes de violence et au grand public, notamment la Fetal Alcohol Syndrome Society of Yukon, les centres de santé communautaires, Santé et Affaires sociales du Yukon, les Services de santé mentale, Santé et Affaires sociales du Yukon, et l'Association des services à la famille du Yukon.

La Fetal Alcohol Syndrome Society of Yukon compte un coordonnateur à plein temps et deux intervenants en matière d'entraide à temps partiel qui offrent, de concert avec la Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon, un projet d'intervention appelé « With a little help from my friends ». L'objectif consiste à aider les femmes souffrant du SAF afin de réduire leur victimisation et leurs comportements criminels. Elle travaille avec les familles, les individus et les collectivités pour enseigner des façons de travailler et de vivre avec le SAF. Elle met l'accent sur les connaissances de base, le mentorat et le soutien personnalisé.

Les centres de santé communautaires offrent des soins de santé courants dans chaque collectivité du Yukon. À ce titre, ils assurent des services non professionnels aux femmes victimes de violence, signalent la violence faite aux enfants, dirigent les patients vers les services et prodiguent des traitements médicaux aux victimes.

Les Services de santé mentale, Santé et Affaires sociales du Yukon, comptent 11 employés à temps plein qui évaluent divers patients ayant des problèmes de santé mentale, leur offrent des services de thérapie individuelle ou collective et les dirigent vers les services compétents. Ils acceptent les personnes provenant de toutes les collectivités du Yukon et assurent des services d'approche dans toutes les collectivités.

L'Association des services à la famille du Yukon est un organisme de counseling non gouvernemental comptant un effectif de 21 personnes. Elle offre des séances individuelles, familiales et de groupe sur divers sujets. Des programmes d'éducation, de thérapie par le jeu, de travail pour les jeunes, sur le rôle parental et autres sont offerts. Elle a des bureaux communautaires à Dawson, Watson Lake et Haines Junction. Elle assure également des services itinérants à Teslin, Carmacks, Mayo, Pelly Crossing, Destruction Bay, Beaver Creek et Burwash Landing. En 2001-2002, elle a prodigué des services de counseling pendant 4 300 heures et des services dans les collectivités rurales pendant 280 jours.


[136] La liste complète des fournisseurs de services communautaires du Nunavut figure dans Mary Beth Levan, Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources, Ottawa, Centre de la politique concernant les victimes et Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice Canada, 2002.

[137] Voir Kaushee's Place, Yukon Women's Transition Home, Program Review, novembre 2001.

[138]. Certains programmes de traitement des délinquants sont inclus dans le répertoire des services offerts au Yukon, annexe B, car nombre de délinquants sont également des victimes. Ces programmes sont les Programmes à l'intention des délinquants de la Section de la prévention de la violence familiale, ministère de la Justice du Yukon, les programmes de traitement en établissement de Santé et Affaires sociales du Yukon, le Programme de traitement des délinquants sexuels de Santé et Affaires sociales du Yukon et le Secrétariat de l'alcool et des drogues, Santé et Affaires sociales du Yukon.

Selon les comités sur la justice communautaire du Yukon, la protection et le rétablissement des victimes font partie de leur mandat. (Voir le Comité sur la justice communautaire du Yukon en ligne à www.communityjustice.yk.net.)

Ces comités se composent de participants bénévoles et de coordonnateurs rémunérés. Les délinquants leur sont envoyés par la police et les tribunaux. Ils offrent des programmes de déjudiciarisation avant et après la mise en accusation aux délinquants non violents. Ils tiennent également des cercles de conciliation, des cercles de concertation des familles et des cercles de guérison, auxquels participent les victimes et les délinquants, leurs défenseurs, des fournisseurs de services professionnels et d'autres membres de la collectivité. Ils formulent des recommandations en matière de détermination de la peine à la Cour territoriale et collaborent avec les membres de la collectivité à diverses initiatives en matière de justice réparatrice

[139] La plupart des enfants du Yukon qui reçoivent tous les genres de soins sont autochtones. Voir Jim Anglin, Their Future Begins Today: Yukon Residential Care Review, décembre 2001.

Page précédente | Table des matières | Page suivante

 

Haut de la page Avis importants