RAPPORT TECHNIQUE
LA MUTILATION DES ORGANES GÉNITAUX FÉMININS
Étude de la documentation existante
Ian Ferguson Pamela Ellis
Les opinions qui y sont exprimées sont celles de l'auteure ; elles ne reflètent pas nécessairement celles du Ministère de la justice Canada.
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SOMMAIRE
D'aucuns reconnaissent que la mutilation des organes génitaux féminins est un problème
d'ordre médical, social et juridique. Même si l'expression «mutilation des organes génitaux
féminins» (MOGF) vient à peine d'être inventée, l'origine de cette pratique est lointaine et
complexe. De nos jours, cette pratique continue d'avoir cours dans de nombreux pays d'Afrique
et du Moyen-Orient, et sa nature et son ampleur varient selon les normes socio-culturelles et les
croyances de chaque groupe. On évalue à environ 100 millions le nombre de femmes et de jeunes
filles qui sont touchées par cette pratique aujourd'hui.
La mutilation des organes génitaux féminins peut avoir des conséquences graves sur les
plans médical et psychologique pour les jeunes filles et les femmes qui la subissent. Des
gouvernements, des organismes internationaux de défense des droits de la personne et des
organisations non gouvernementales ont déployé beaucoup d'efforts pour mettre fin à la MOGF
soit en adoptant des lois interdisant expressément cette pratique, en lançant des campagnes de
sensibilisation publique et en prenant des résolutions ou en concluant des ententes internationales
proscrivant cette pratique.
Selon les conclusions du présent rapport, la plus grande partie de ce qui a été écrit sur la
mutilation des organes génitaux féminins condamne cette pratique pour des motifs d'ordre
médical, juridique, historique et religieux. Cette étude de la documentation existante examine ces
questions à la lumière de la position prise par des organisations internationales telles l'ONU et
l'OMS et de celle d'organisations féministes, médicales, gouvernementales et non
gouvernementales partout dans le monde. En outre, des définitions et des concepts pertinents
sont présentés dans le but, d'une part, de mettre un terme à l'ignorance entourant la MOGF et,
d'autre part, d'être utilisés dans les documents traitant de cette question à l'avenir.
La plus grande partie des documents de recherche dont traite le présent rapport adoptent
la perspective surtout occidentale selon laquelle la mutilation des organes génitaux féminins
constitue une violation des droits de la personne. Ces documents mettent par ailleurs l'accent sur
les nombreuses conséquences physiques et psychologiques à court et à long terme de cette
pratique. La pratique de la MOGF y est examinée dans les contextes suivants : (1) la domination
des hommes sur les femmes et les enfants, (2) une interprétation erronée des préceptes religieux
(principalement le Coran) et (3) l'absence de justification d'ordre médical pour la procédure.
Un plus petit nombre d'études portent sur les pressions exercées sur les membres de bon
nombre de groupes d'immigrants qui continuent de considérer la MOGF comme une pratique
acceptable. Si les points de vue de ces communautés culturelles ne sont pas compris, les
organisations qui tentent de mettre de l'avant des propositions de changements viables pourraient
avoir de la difficulté à le faire. De plus, les documents sur la question ne permettent pas
d'examiner à fond le caractère diversifié des sociétés où cette pratique a toujours cours.
Cette étude de la documentation existante examine la question de la mutilation des
organes génitaux féminins de plusieurs points de vue. Un examen aussi complet de ladocumentation existante permet de repenser les façons d'aborder la question pour ce qui est des
programmes d'éducation, des mesures législatives et des autres mesures préventives à prendre
afin de mettre un terme à l'ignorance entourant cette pratique (tant chez les membres des
communautés touchées que dans la population en général).
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