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Rapport de recherche
EXAMEN DE LA LÉGISLATION
PROVINCIALE/TERRITORIALE EN MATIÈRE DE
VIOLENCE FAMILIALE ET DES STRATÉGIES
D'APPLICATION
Tim Roberts
Février 2002
Les opinions qui y sont exprimé;es sont celles de l'auteure ; elles ne reflètent pas né;cessairement celles du Ministère de la justice Canada.
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SOMMAIRE
Au moment où l'étude a été faite, cinq provinces et
territoires avaient déjà une loi sur la violence
familiale, promulguée à la date indiquée ci-dessous.
Saskatchewan: |
The Victims of Domestic Violence Act |
(février 1995) |
Prince Edward Island: |
The Victims of Family Violence Act |
(décembre 1996) |
Yukon: |
Family Violence Protection Act |
(novembre 1999) |
Alberta: |
Protection Against Family Violence Act |
(juin 1999) |
Manitoba: |
La Loi sur la violence familiale et la protection, la prévention et l'indemnisation en matière de harèlement criminel |
(septembre 1999) |
Le 27 septembre 2000, l'Ontario a déposéun projet de loi
sur le sujet qui n'a cependant pas été examiné dans le
cadre de la présente étude.
De façon générale, les lois en matière de violence
familiale visent à fournir aux victimes un accès rapide et
efficace au système de justice afin d'obtenir une
intervention immédiate. Il s'agit habituellement d'une
ordonnance ex parte rendue en urgence par un juge de
paix et subséquemment confirmée par un tribunal. En
général, ces ordonnances prévoient des dispositions
telles que l'occupation exclusive de la résidence par la
victime, le retrait du prévenu de la résidence, le retrait
supervisé des objets personnels du prévenu en vue de
protéger la sécurité de la victime et des restrictions sur
les communications et les contacts avec la victime.
La plupart de ces lois prévoient également des
ordonnances à plus long terme d'assistance aux victimes
et certaines prévoient des mandats d'entrée lorsqu'il y a
des raisons de croire qu'une victime se trouve dans
l'habitation et que le prévenu en interdit l'accès.
Contexte de l'étude
La société Focus Consultantsa conclu un contrat avec le
ministère fédéral de la Justice s'engageant à recueillir les
documents et à faire les analyses préliminaires des lois
en matière de violence familiale adoptées par les cinq
administrations énumérées ci-dessus. Le gouvernement
du Nunavut sera l'utilisateur immédiat de ces
renseignements; le but visé est d'aider à décider si une
loi similaire serait appropriée pour le Nunavut. On croit
aussi que d'autres administrations pourraient trouver le
document utile.
Le document final se divise en trois parties :
- Partie 1- L'examen des principales
questions liées à l'élaboration et à la mise
en ouvre d'une loi en matière de violence
familiale, et dans la mesure du possible
l'applicabilité à la géographie et la culture
de la population du Nunavut. Seule la
Partie 1 est traitée de façon systématique
dans ce résumé.
- Partie 2- Une comparaison des lois et des
règlements des cinq administrations,
ayant trait à la violence familiale, y
compris des renvois aux affaires portées
devant les tribunaux en application de la
loi.
- Partie 3- Une série d'annexes contenant
des documents juridiques, du matériel
relatif à la mise en ouvre et les documents
servant à èvaluer les lois portant sur la
violence familiale des cinq
administrations. Ces documents sont
disponibles sur support papier au
gouvernement du Nunavut et au ministère
fédéral de la Justice. Ils n'ont pas été
intégrés sur support électronique au
présent document.
L'analyse de la Partie 1 touche cinq sujets qui ont trait à
l'élaboration des lois sur la violence familiale : les
processus de consultation, les besoins en infrastructure,
la formation, la communication, l'éducation juridique
du public et les incidences.
Processus de consultation avant de légiférer
en matière de violence familiale
La consultation menée dans les administrations visait à :
- évaluer le besoin d'une telle loi et cerner
les écarts à combler en ce qui concerne les
interventions dans les cas de violence
familiale;
- évaluer la capacité et la volonté des
collectivités d'être des partenaires efficace
dans la mise en ouvre de la loi;
- écouter les préoccupations et trouver des
réponses à des éléments spécifiques de la
loi proposée.
La question de la capacité et de la volonté est un élément
essentiel dans un contexte comme celui du Nunavut. Un
processus de consultation peut mener à l'adoption en
douceur de la loi. Mais la consultation peutégalement
révéler qu'une telle loi devrait étre reportée jusqu'à ce
que l'on ait mis en place une infrastructure d'aide aux
victimes, dans le cadre de la Loi.
Besoins en matière d'infrastructure
Certaines des caractéristiques des modèles adoptés par
les cinq administrations permettent de comprendre les
exigences relatives à l'infrastructure pour le
gouvernement du Nunavut.
- L'ordonnance rendue en urgence requiert
une collaboration de la part de divers
intervenants.
- Notamment, les juges de paix, les
huissiers, les agents de la paix ou autres
personnes désignés, les fonctionnaires
judiciaires (greffier ou juge) et
travailleur du service d'aide aux
victimes.
- La formation dans l'administration a
évolué - de la simple prestation
d'information au sujet de la Loi à la
définition des exigences techniques
requises des divers intervenants
jusqu'au renforcement des interactions
entre les intervenants.
- Les administrations doivent évaluer la
faisabilité de mettre en place tous ces
intervenants et les liens entre eux
lorsqu'elles envisagent une telle loi.
- Le juge de paix (JP) joue un rôle essentiel
dans le processus.
- Il est donc important qu'un réseau des
JP soit bien çtabli dans les
administrations qui envisagent
d'adopter une telle loi.
- Les capacitçs de planification de la
sçcuritç et de suivi sont essentielles pour
la victime.
- Il s'agit vraisemblablement de
l'exigence la plus importante en
matière d'infrastructure pour appuyer
cette loi.
- Ces mesures peuvent être
particulièrement difficiles à mettre en
place dans les régions éloignées. Il ne
s'agit pas seulement d'offrir les services
de police, mais bien de protéger la
victime sur le plan émotionnel. Si cette
capacité n'est pas présente, il faudrait
envisager d'autres options à cette loi ou
un processus d'élaboration à plus long
terme.
- La capacité de télécommunication et les
méthodes de recherche des éléments de
preuve sont essentielles pour l'obtention
d'une ordonnance en urgence.
- Ceci comprend l'accès à un téléphone,
à un télécopieur ou à un système de
courriel pour demander l'ordonnance.
- Il faut élaborer les formulaires de
demande, les listes de contrôle pour les
juges de paix et les fiches d'information
du service.
- Il faut avoir les moyens techniques
pour communiquer avec les JP (p. ex.
numéros 1-800 avec transfert
automatique, centres d'appel).
- Pour le succès à long terme, d'autres
formes d'appui au personnel sur les lieux
sont requis..
- Les tâches permanentes comprennent
le suivi (même le suivi des ordonnances
peut s'avérer une tâche difficile),
l'évaluation, la formation et l'éducation
du public.
Formation
Deux grandes orientations qui concernent la formation
sont identifiées :
- la formation est une fonction continue et
non une activité ponctuelle (étant donné
le roulement du personnel, la survenance
de nouveaux besoins, les nouvelles
orientations et questions et les
modifications aux lois);
- la formation consiste autant à évaluer et à
accroître la capacité qu'à fournir des
renseignements.
Au nombre des principaux sujets traités dans les
documents de formation, il y a :
- le travail d'équipe multidisciplinaire;
- la loi sur la violence familiale n'est qu'un
outil parmi d'autres; comment déterminer
l'outil qui convient le mieux à la situation;
- la dynamique de la violence familiale et le
besoin de comprendre la victime et de lui
manifester de l'empathie;
- la protection de la victime est une
considération de première importance;
- l'analyse de la Loi et des règlements,
article par article;
- une discussion sur chacune des étapes
que doit suivre chaque intervenant, et sur
les formulaires à remplir;
- jeu de rôles et discussion sur divers
scénarios.
En ce qui concerne la formation donnée, l'accent est mis
sur :
- la formation est donnée par une équipe (p.
ex. un agent de police et un spécialiste en
matière de violence familiale);
- l'utilisation d'un modèle "formation des formateurs";
- la formation doit s'adresser à des participants de divers milieux, et peut être offerte à des groupes homogènes ou disparates;
- la durée de la formation varie selon le type d'audience, mais est en général de deux à trois jours;
- le besoin d'un suivi (au moyen de sàances formelles ou de sàances d'information).
Éducation du public et documents d'information
Les rapports d'évaluation effectuée en Saskatchewan et
à l'Île-du-Prince-Édouard signalent qu'il faut informer
davantage le public.
Les documents produits jusqu'à présent comprennent :
- des dépliants concernant la Loi, en
général;
- des fiches d'information à l'intention des
victimes et des défendeurs sur des points
précis qu'il faut savoir ou de choses qu'il
faut préparer en vue d'obtenir une
ordonnance;
- des guides détaillés sur l'ordonnance
d'assistance à la victime.
Questions
Les trois questions suivantes sont tirées des évaluations
faites en Saskatchewan et à l'Île-du-Prince-Édouard et
n'ont pas été traitées dans le texte qui précède.
- À l'Î.-P.-E. et en Saskatchewan, on a eu
peu souvent recours à l'ordonnance
d'assistance à la victime
(comparativement à l'ordonnance en
urgence). Toutefois les preuves
anecdotiques provenant de Winnipeg
laissent voir un taux plus élevé de recours
à cette ordonnance. Il semble que l'usage
moins répandu à l'Î.-P.-E. et en
Saskatchewan est motivé par le fait que :
- les avocats croient que ce recours
n'offre pas de nouvelles options plus
singificatives que celles offertes par la
loi actuelle;
- on préfère avoir recours à une loi qui
traite "en un tout" les questions de
garde des enfants, les ordonnances
alimentaires et les ordonnances
d'interdiction de communiquer;
- la victime ne peut avoir accès à l'aide
juridique pour demander une
ordonnance d'assistance que si elle
satisfait à des exigences financières.
- Les conclusions sur l'incidence de la loi
sur la violence familiale exigeant
l'imposition obligatoire d'accusations
dans les cas de violence conjugale en
Saskatchewan sont quelque peu
équivoques. Dans l'ensemble, il semble
qu'au lieu d'y avoir recours comme une
alternative à la mise en accusation, on s'en
sert lorsqu'il n'y a pas suffisamment
d'éléments de preuve pour appuyer une
accusation, ou s'il est peu probable
d'obtenir une condamnation parce que
selon toute vraisemblance la victime ne se
montrera pas coopérative pendant les
procédures pénales.
- La saisie des armes à feu du prévenu (c.-àd.
la personne ayant perpétré l'acte de
violence) est généralement vue comme
une mesure de prévention pour protéger
la victime. Dans certaines administrations
du Nord, bien souvent la possession
d'armes à feu est essentielle pour gagner
sa vie et une loi en matière de violence
familiale pourrait mieux répondre aux
besoins particuliers des victimes et des
prévenus qu'une ordonnance distincte
rendue par un tribunal.
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