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1.0 Introduction

1.1 Violence familiale et PVIJ

1.2 Pourquoi l'apprentissage par les pairs?

2.0 Recherche de changement social

2.1 Recherche active en tant que méthodologie

2.2 Recherche axée sur le travail en équipe

2.3 Cadre d'évaluation


ENTRE VOUS ET MOI

1.0 Introduction

Le projet « Entre vous et moi » a été élaboré pour offrir le soutien de pairs, dans le cadre du Programme de vulgarisation et d'information juridiques (PVIJ), aux victimes de violence familiale, et pour en évaluer la validité en tant que modèle pour l'exécution du PVIJ.

Le projet a été lancé en octobre 2003 avec une équipe de recherche composée de trois personnes ayant une expérience considérable en matière de violence familiale et connaissant bien le PVIJ. Une quatrième personne a été recrutée pour évaluer l'élaboration et la prestation du programme. Au cours des trois premiers mois du projet, les membres de l'équipe de recherche et l'évaluatrice, en collaboration avec un groupe consultatif, ont conçu pour le projet un outil d'évaluation, un outil de recrutement et le contenu du programme, et ont compilé une liste de documents de référence. Les participantes ont été recrutées en décembre 2003, et les cours ont été donnés à l'Algoma University College du mois de janvier au début du mois de mars 2004. Au départ, le projet comptait vingt participantes, dont dix-huit ont suivi les huit semaines de formation prévues.

Le projet a dispensé de la formation à des pairs de deux collectivités : la collectivité autochtone de Sault Ste. Marie et de la région[1] et un centre urbain du nord de l'Ontario (Sault Ste. Marie). Les pairs ont reçu des ressources documentaires et de l'information sur certains des problèmes les plus courants éprouvés par les victimes de violence familiale. Le projet visait à faire en sorte que les pairs diffusent ensuite cette information au sein de leurs propres réseaux (famille, collègues de travail et collectivités) en se servant des ressources existantes en place dans leurs régions. Un réseau de soutien par les pairs a été mis sur pied et un organisme communautaire local, Phoenix Rising Non-Profit Homes, Inc., leur a offert gratuitement un lieu de rencontre.

Le présent rapport résume les activités menées tout au long du projet « Entre vous et moi » et les conclusions quant à l'évaluation de sa validité comme modèle d'exécution du PVIJ.

1.1 Violence familiale et PVIJ

Malgré la sensibilisation croissante au problème de la violence familiale et malgré les peines de plus en plus sévères imposées aux auteurs de ces actes, la violence familiale demeure un problème dans la société canadienne, et tant les tribunaux de la famille que les tribunaux pénaux restent impuissants à le régler.

Les besoins des femmes victimes de violence familiale en matière de vulgarisation et d'information juridiques sont immenses et bien documentés. Les femmes sont victimes de violence familiale dans le milieu fermé de leurs propres foyers. Il est par conséquent très difficile de transmettre la VIJ à ces femmes qui en ont pourtant désespérément besoin. Les maisons de transition, chefs de file pour ce qui est de repérer les risques élevés de blessures qui planent sur les victimes de violence familiale, ont des méthodes fort ingénieuses pour joindre ces femmes de manière sécuritaire, notamment en inscrivant des numéros d'urgence dans les distributeurs de tampons hygiéniques.

Certains groupes de femmes, notamment les nouvelles arrivantes au Canada, les femmes souffrant d'une incapacité physique ou celles qui vivent dans des collectivités rurales ou nordiques où il existe peu de services, sont particulièrement vulnérables. La nature de la violence familiale, où l'auteur des actes violents isole volontairement la victime, crée des obstacles particuliers à la VIJ, obstacles encore plus grands lorsque la victime vit dans une petite collectivité comme chez les Premières nations ou lorsqu'elle ne connaît pas les services offerts parce qu'elle est très jeune.

Les femmes veulent être renseignées - et elles ont souvent besoin de l'être - sur nombre de questions juridiques, particulièrement des questions touchant le droit de la famille comme la garde des enfants et la pension alimentaire, le droit pénal dans la mesure où il traite du harcèlement criminel, du harcèlement et des voies de fait et, pour les nouvelles Canadiennes, le droit de l'immigration. Une étude récente révèle en outre que pour certaines femmes, la connaissance de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (ancienne Loi sur les jeunes délinquants) est aussi une grande priorité (McDonald, 2000).

Face à ce besoin, des organismes d'aide aux victimes et des services juridiques ont préparé un large éventail de documents sur le PVIJ (voir, par exemple, www.owjn.org). Ces documents ont été traduits en plusieurs langues et divers moyens sont utilisés pour les distribuer : publicité, brochures, dépliants, Internet.

Toutefois, il arrive souvent que la victime soit incapable de trouver et d'utiliser l'information fournie. Cela peut être dû à la difficulté inhérente aux « endroits privés et sans soutien » où la violence se produit (United Way, 1998), quoiqu'il puisse être difficile pour certaines femmes d'avoir accès à la VIJ à cause de leur connaissance insuffisante de la langue ou des barrières culturelles auxquelles se heurtent certaines collectivités minoritaires. Pour certaines femmes, cet obstacle peut être attribuable au traumatisme découlant de la violence même. Peu de recherches ont été faites sur l'apprentissage de la loi par les victimes de violence ou par celles souffrant de traumatismes liés à la violence, mais certaines études de cas semblent révéler que les traumatismes peuvent réduire considérablement la capacité des victimes de retenir des renseignements essentiels (Hill, 2003; Broad, 2002; McDonald, 2000).

Relever ce défi dichotomique – dispenser la VIJ avec exactitude par l'intermédiaire de pairs à des femmes qui peuvent être victimes de violence familiale – constituait l'objectif du projet « Entre vous et moi ».

1.2 Pourquoi l'apprentissage par les pairs?

L'expression « pression des pairs » sert à décrire l'influence parfois néfaste que des amis proches peuvent avoir l'un sur l'autre, en particulier lorsque des adolescents se poussent mutuellement à adopter des comportements à risque. Cependant, un nombre croissant de programmes révèlent que les pairs peuvent être un moyen très efficace non seulement d'exercer une influence néfaste – ou positive – et d'inciter les autres à adopter certains comportements, mais aussi pour transmettre de l'information (McDonald, 2000).

L'apprentissage par les pairs est efficace pour les motifs suivants :

  • il est facile de gagner la confiance de l'autre – parce que l'autre a vécu des situations semblables, parce qu'il y a des points communs (langue, sexe, antécédents), parce que l'autre ne représente pas l'autorité;
  • l'empathie se crée spontanément (l'autre personne peut avoir elle-même été victime de violence familiale ou connaître quelqu'un qui l'a été);
  • l'autre a appris par l'expérience;
  • l'autre est facile d'accès (au parc, chez le coiffeur, à l'école en allant chercher les enfants).

Si l'autre (le pair) a reçu la formation et le soutien appropriés :

  • l'information fournie est précise, complète et à jour;
  • l'information est communiquée dans la langue du choix des interlocuteurs et fort probablement en termes simples;
  • l'information fournie est opportune;
  • l'information est fournie à peu de frais;
  • l'information peut être complétée par des renseignements sur des ressources additionnelles (numéros de téléphone, documentation imprimée);
  • l'information fournie ne constitue pas une menace pour la sécurité de la femme.

2.0 Recherche de changement social

Le projet s'inspire de l'Initiative de lutte contre la violence familiale, projet semblable parrainé par Santé Canada, qui offrait le soutien de pairs mais ne comportait cependant pas un important volet de VIJ. Le soutien de pairs est largement utilisé dans les programmes d'éducation relativement au SIDA, en particulier chez les jeunes de la rue. À Sault Ste. Marie, deux projets faisant appel au soutien de pairs pour venir en aide aux victimes de violence sexuelle et de voies de faits ont connu un très grand succès chez les personnes aux prises avec des troubles psychiques.

2.1 Recherche active en tant que méthodologie

[Traduction] « La recherche active est une forme de recherche qui suscite des déclarations expressément faites aux fins de déclencher des actions visant à favoriser l'analyse sociale et le changement social. Or, le changement social auquel nous faisons référence n'est pas n'importe quel changement. La recherche active vise à accroître la capacité des membres de la collectivité ou de l'organisation intéressés à contrôler leur destinée de manière plus efficace et à continuer d'accroître leur capacité de ce faire. (Greenwood et Levin, 1998:6)

Les féministes et d'autres groupes de revendication de l'égalité entre les sexes utilisent de plus en plus la recherche active (RA) comme méthode de recherche (Stanley, 1990; Ristock et Pennell, 1996; Greenwood et Levin 1998). Il a été déterminé que la RA est une méthode particulièrement utile pour la présente recherche, en raison de certaines de ses caractéristiques :

  • le projet avait pour objectif de déclencher le changement social – grâce à la mise sur pied d'un réseau de pairs, les chercheurs espéraient briser l'isolement des femmes battues, l'un des principaux facteurs qui les enferme dans des relations de violence;
  • le projet était multidisciplinaire, combinant les volets social et juridique de la question complexe de la violence faite aux femmes, caractéristique des féministes qui prônent la RA (Reinharz, 1992);
  • le projet faisait le lien entre la connaissance et l'action, il offrait de la VIJ aux pairs participantes pour qu'elles puissent ensuite transmettre leurs connaissances à un grand nombre de membres de leur réseau familial et de leurs réseaux d'amies et de collègues (Greenwood et Levin, 1998);
  • la RA engage les participantes dans un processus visant à leur fait prendre conscience de leurs connaissances, de leurs compétences et de leurs capacités (Maguire, 1987).

La portée de notre recherche ne permettait pas d'inclure les pairs participantes dans la planification de la recherche, facteur habituellement considéré comme composante clé de la RA. À cause des contraintes de temps, au moment où les participantes ont été recrutées, le contenu du projet et les modalités de prestation des cours avaient déjà été définis. Par contre, l'équipe de recherche a partiellement remédié à cette lacune de trois façons.

Tout d'abord, parce qu'une approche axée sur l'équipe de recherche plutôt que sur une seule chercheuse a été utilisée, le projet a bénéficié de l'expérience de quatre intervenantes qui avaient toutes œuvré auprès de femmes battues. La somme des connaissances et des compétences des membres de l'équipe s'est accrue grâce à la participation des membres du groupe consultatif.

Ensuite, l'équipe de recherche a utilisé les recherches déjà réalisées auprès de femmes battues pour déterminer les besoins d'apprentissage (McDonald, 2000; Hill, 2003). Cette recherche s'est enrichie d'une série de six entrevues menées par l'équipe auprès de femmes qui avaient été victimes de violence conjugale. Ces entrevues informelles ont permis de recueillir des données sur l'information juridique que ces femmes avaient trouvée utile pour les aider à se sortir de la relation de violence dans laquelle elles se trouvaient.

Enfin, tout au long de la prestation du programme, les pairs participantes ont été encouragées à cerner leurs besoins d'apprentissage au moyen de l'évaluation formelle faite au début et à la fin de la formation de l'évaluation informelle menée par les animatrices.

Même si les participantes ont été incapables de contribuer pleinement à la planification de la recherche, elles y ont vraiment participé une fois le programme lancé. Les huit semaines de formation ont connu une participation très élevée, moins d'une absence par cours ayant été enregistrée. Le taux de réussite a aussi été remarquable : des 20 pairs qui ont entrepris le programme, une l'a laissé tomber après le premier cours, disant qu'elle ne croyait pas qu'il répondait à ses besoins à ce moment-là, et une autre a été incapable d'assister à un nombre suffisant de cours pour être considérée comme « diplômée ». Les 18 autres participantes ont fidèlement assisté aux cours, restant fréquemment sur place plus longtemps que les trois heures de cours, faisant un suivi avec leurs « compagnes » pendant la semaine et déclarant, souvent et spontanément, à quel point elles trouvaient les cours agréables[2].

2.1.1 Caractère cyclique de la recherche active

Il est reconnu que la RA est de nature itérative (Greenwood et Levin, 1998) puisqu'elle suit un cycle de planification, d'action, d'observation et de réflexion, pour revenir à la planification. Le projet « Entre vous et moi » a suivi ce cycle du début à la fin, passant de la planification du recrutement et de l'évaluation, à la mise en œuvre des plans, à l'observation des résultats et à la réflexion sur ces résultats, puis à l'élaboration du contenu et à la prestation des cours.

Le processus d'évaluation reflète bien le caractère cyclique de la RA, car il utilise un processus de rétroaction continue. Certains spécialistes de la RA parlent d'apprentissage en double boucle pour décrire ce cycle (Hall, 1993), ce qui reflète l'intégration au processus des connaissances acquises dans le cadre de la recherche de façon à ce qu'elles soutiennent la nouvelle étape de la recherche.

Ce processus en double boucle s'est avéré fort précieux pour le projet « Entre vous et moi ». Les suggestions des membres du groupe consultatif et de l'évaluatrice ont souvent été intégrées au projet, ce qui a amélioré la prestation du PVIJ avant même ses débuts. Par exemple, il a été suggéré, au cours d'une réunion du groupe consultatif, que les pairs mettent en place un système de « compagnonnage » pour se soutenir mutuellement entre les réunions. Les membres du groupe étaient d'avis que les pairs auraient ainsi la possibilité de partager leurs craintes et leurs préoccupations et même d'atténuer les répercussions dues au fait d'avoir eu à revivre les traumatismes passés pendant les séances de formation. Lorsque cette suggestion a été intégrée au projet, les pairs ont choisi leur « compagne » au premier cours, et ce soutien a été accordé pendant toute la durée du projet. Même s'il est difficile de valider les résultats, cette mesure a pu contribuer au fort taux de rétention et de succès de la formation par les pairs. Les animatrices ont observé que les « compagnes » avaient tendance à se rapprocher immédiatement l'une de l'autre à leur arrivée au local où se donnait la formation, ce qui a fait naître de nouvelles amitiés pendant la durée du projet.

Chaque « compagne » devait aussi tenir l'autre informée si elle se trouvait dans l'obligation de manquer la totalité ou une partie d'un cours. Ainsi, la compagne qui n'avait pu assister au cours avait la possibilité de se rattraper, mais celle qui lui communiquait l'information pouvait s'exercer à transmettre ses connaissances.

2.2 Recherche axée sur le travail en équipe

L'équipe de recherche était composée de trois personnes possédant une vaste expérience et des connaissances considérables en matière de questions sociales et juridiques, de revendications, de prestation de conseils, d'intervention en situation de crise, d'éducation du publique et d'éducation des adultes. Les membres de l'équipe possédaient aussi de l'expérience en travail et en enseignement interculturels ainsi que des compétences en animation de groupes. Les trois membres de l'équipe de recherche appuient le modèle d'autonomisation en matière de changement social. Individuellement et collectivement, elles apportent une dimension multidisciplinaire au projet.

La chercheure principale, Gayle Broad, a participé à l'élaboration de nombreux documents de VIJ au cours de ses quinze années en tant que travailleuse juridique communautaire à l'Algoma Community Legal Clinic de Sault Ste. Marie. Elle a notamment collaboré à la préparation d'une brochure à l'intention des femmes autochtones qui souhaitent s'adresser au service d'indemnisation des victimes d'actes criminels à la suite de violence sexuelle ou de voies de faits, à une série de vidéos montrant l'intervention des collectivités à l'égard des victimes d'agressions sexuelles et à une série de brochures pour les personnes ayant survécu à la violence sexuelle qui sont engagées dans des poursuites devant les tribunaux pénaux. En 2002, Mme Broad a préparé pour le ministère de la Justice un rapport intitulé « Know More: An assessment of the impact of Public Legal Education and Information (PLEI) on individuals and communities » (En savoir plus : évaluation de l'impact de la vulgarisation et de l'information juridiques sur les individus et sur les collectivités). Elle enseigne actuellement à temps partiel au programme de droit et de politique de l'Algoma University College et elle dirige son propre cabinet de recherche et de consultation.

Gisèle Beausoleil, M.S.W., travaille actuellement comme agente de revendication dans un refuge de Sault Ste. Marie. Dans l'exercice de ses fonctions, elle accompagne des femmes à des rendez-vous chez des avocats et lors de leur comparution devant les tribunaux et elle fait tous les jours de la VIJ auprès de femmes victimes de violence. Elle utilise divers documents de VIJ dans son travail, et c'est grâce à elle qu'il a été possible de déceler un nombre considérable de documents de référence utilisés dans la documentation remise aux pairs. Mme Beausoleil enseigne aussi à temps partiel au département de bien-être social de l'Algoma University College.

Connie Manitowabi est membre de la Première nation de Wikwemikong et travaille dans un refuge pour femmes situé sur le territoire de la Première nation de Batchewana depuis trois ans. Elle travaille actuellement comme éducatrice et conseillère en matière de racisme et de violence contre les femmes. Son expérience et ses connaissances des traditions et de la culture anishnabeks ont été précieuses pour élaborer un programme adapté aux réalités des femmes autochtones.

Moliner (1987) affirme que l'utilisation d'évaluateurs chevronnés est extrêmement souhaitable pour un projet de VIJ. Le projet « Entre vous et moi » a pu recruter une évaluatrice locale possédant de l'expérience en la matière puisqu'elle travaillait comme conseillère au Sexual Assault and Partner Assault Centre des hôpitaux de la région de Sault Ste. Marie. Elle avait aussi une certaine expérience de l'évaluation de programmes car elle avait fait partie de l'équipe d'évaluation d'un programme de leadership pour les jeunes.

La participation d'une évaluatrice locale présentait aussi bon nombre d'autres avantages. Anna Hagerty a pu assister à toutes les réunions du comité consultatif et à plusieurs réunions de l'équipe de recherche; en outre, elle était disponible pour des consultations occasionnelles au téléphone ou par courriel. Cette proximité a permis aux membres de l'équipe de recherche de mettre immédiatement en place les recommandations formulées par l'évaluatrice et a rendu possible le cycle d'amélioration continue du programme. Un tel cycle s'inscrit dans la méthode de recherche active du projet.

La dernière séance, soit la huitième séance de formation du groupe de pairs, comportait une évaluation avec les participantes. L'élargissement des connaissances et le changement des perceptions et des comportements ont été examinés. Il a également été demandé aux membres du groupe de formuler des commentaires sur l'expérience qu'elles venaient de vivre. Ces commentaires ont été ensuite incorporés dans le rapport final.

2.3 Cadre d'évaluation

Le « cadre d'évaluation » d'une recherche antérieure (Broad, 2002) a été adapté pour évaluer la validité du modèle en tant que méthode de VIJ. Le cadre d'évaluation des retombées de la vulgarisation et de l'information juridiques (VIJ) dans la collectivité (voir l'annexe A) a été élaboré grâce à un examen des pratiques exemplaires en matière de VIJ. Dans le présent projet, l'outil d'évaluation a servi de guide pour élaborer le modèle et pour en évaluer la validité en tant que méthode de VIJ.

Le cadre d'évaluation a été modifié de deux façons pour tenir compte des objectifs du présent projet :

  • en premier lieu, les membres du groupe consultatif et l'évaluatrice croyaient qu'il était essentiel pour les pairs d'avoir un modèle d'autonomisation pour qu'elles puissent apprendre à acquérir du pouvoir grâce non seulement à l'apprentissage cognitif, mais aussi grâce à l'apprentissage par l'expérience. Par conséquent, une question visant à provoquer cette réponse a été ajoutée au cadre (Question nº 10b);
  • en second lieu, même si la question numéro 6 du cadre original traitait de l'étape de développement où se situait l'apprenante, il semblait qu'étant donné la nature interculturelle du projet, il était essentiel d'ajouter une question sur la capacité du contenu du cours de répondre aux systèmes de compréhension et de croyances de la clientèle cible. Par conséquent, une question a été ajoutée pour tenir compte de cette préoccupation (Question nº 6b).

Le cadre a par la suite été utilisé par l'équipe de recherche et par l'évaluatrice comme outil permettant de mener le projet à bon port. À l'étape de la conception du contenu du cours, l'équipe de recherche a utilisé le cadre pour s'assurer que la méthode pédagogique et le contenu proposés correspondaient aux pratiques exemplaires énoncées dans le document. En répondant elles-mêmes aux questions posées dans le cadre à mesure qu'elles élaboraient le programme, les membres de l'équipe de recherche ont pu se pencher sur des questions qui autrement auraient été laissées de côté.

Par exemple, l'examen des premières questions portant sur des objectifs de VIJ clairs a mené à la définition d'objectifs d'apprentissage précis pour chacune des séances hebdomadaires. Ces objectifs d'apprentissage ont ensuite orienté la planification de la prestation de la séance.

Enfin, le cadre d'évaluation a guidé l'évaluatrice dans son évaluation de l'efficacité du programme et dans la rédaction du présent rapport. Les questions étant utilisées comme cadre, les diverses composantes essentielles à une VIJ de qualité ont été mises en place et la qualité des composantes du projet « Entre vous et moi » a été évaluée.


[1] Sault Ste. Marie compte une population autochtone considérable, la ville jouant le rôle de centre régional dans le nord-est de l'Ontario. En outre, deux collectivités des Premières nations – la Première nation de Batchewana et la Première nation de Garden River – vivent aux abords immédiats de la ville et alimentent sa collectivité autochtone.

[2] L'une des participantes travaillait au même endroit qu'une personne membre de l'équipe de recherche. À une occasion, alors que la personne de l'équipe de recherche n'avait pu assister au cours de la veille, la participante lui a affirmé qu'elle avait vraiment « manqué l'un des meilleurs cours donnés jusqu'à maintenant ».


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