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Accueil Actualités Discours de 2004 (archive) McLellan : 2005-05-28

McLennan: Federation of Canadian Municipalities annual conference and municipal expo

Notes pour une allocution de
l'honorable Anne McLellan

Edmonton (Alberta) 
28 mai 2004

Tel que prononcé

Merci beaucoup Ann [MacLean] pour cette présentation. Bonjour à tous et à toutes. Je vous remercie de m’offrir l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui pendant cette importante conférence.

J’aimerais remercier plus particulièrement M. Yves Ducharme, maire de la ville de Gatineau.

Comme Ann l’a mentionné, je me suis déjà adressée à la Fédération canadienne des municipalités (FCM) lors d’événements précédents, en particulier lorsque j’étais ministre de la Justice. Bien que mes responsabilités aient changé depuis ce temps, j’apprécie toujours autant cet organisme, qui représente haut et fort le point de vue des administrations municipales, à une époque où leur voix a plus que jamais besoin de se faire entendre.

Inutile de vous dire que je suis ravie que vous ayez choisi Edmonton, ma ville natale, pour tenir votre 67e conférence annuelle et exposition municipale. Ceux d’entre vous qui connaissez bien notre collectivité n’ignorent pas qu’il s’agit d’une collectivité en pleine croissance, dynamique et enthousiaste.

Il se passe tellement de choses ces jours-ci dans la ville d’Edmonton qu’il est presque impossible de se tenir au courant de tout. Je vois que certains membres de notre conseil municipal, M. Ron Hayter par exemple, sont présents parmi nous, et il y en a probablement d’autres dans la salle. Ron est parfaitement au courant de l’essor que connaît notre collectivité et des pressions que cette croissance extraordinaire exerce sur une ville comme celle d’Edmonton.

Vous savez sans doute également qu’Edmonton célèbre son 100e anniversaire cette année et qu’il s’agit par conséquent d’une année bien spéciale pour notre ville. J’espère que vous participerez tous et toutes aux célébrations et que vous profiterez de tous les plaisirs que notre collectivité a à offrir.

J’aurais envie de m’excuser pour la pluie mais, en réalité, je sais que nous avons besoin de pluie. J’étais à Panoka, en Alberta, hier soir, et j’ai rencontré des propriétaires de ranch, des éleveurs et des fermiers. Ils priaient tous pour qu’il pleuve. Alors, je prie pour que cette pluie ne tombe pas uniquement sur Edmonton, mais aussi sur Panoka et sur beaucoup d’autres endroits en Alberta où l’on a désespérément besoin de pluie pour éviter une autre saison de sécheresse dans la collectivité agricole.

Cet après-midi, Mesdames et Messieurs, j’aimerais vous entretenir de certaines mesures que le gouvernement du Canada a prises pour appuyer les municipalités. Comme vous le savez mieux que quiconque, les villes et les municipalités canadiennes jouent un rôle primordial dans l’atteinte de nos objectifs sociaux et l’accroissement de notre compétitivité économique. Notre gouvernement l’a reconnu dans le dernier discours du Trône. Nous savons également que vous devez surmonter de nouvelles difficultés pour offrir des services de base et gérer la croissance municipale. C’est la raison pour laquelle le premier ministre Martin a proposé un nouveau pacte aux municipalités.

Cet après-midi, j’aimerais mettre l’accent sur des questions qui sont directement liées à mon portefeuille, plus particulièrement sur la protection civile, les interventions, la prévention de la criminalité, les services de police et le crime organisé.

Les tragiques événements du 11 septembre 2001 ont mis la sécurité nationale à l’avant-scène des questions d’intérêt public. Depuis ce temps, notre gouvernement a investi plus de huit milliards de dollars en mesures additionnelles pour accroître la sécurité des Canadiens et des Canadiennes, tout en veillant à ce que nos frontières demeurent ouvertes et efficientes pour les commerçants et les voyageurs légitimes.

Je sais que la libre circulation des biens et des personnes est d’une importance vitale pour les municipalités, surtout pour les collectivités frontalières. Nos efforts pour protéger la santé publique et assurer la sécurité des Canadiens et des Canadiennes ont été renforcés et intensifiés sous le leadership du premier ministre Martin.

En effet, tout de suite après son assermentation, le premier ministre a annoncé la création du nouveau portefeuille de la Sécurité publique et de la Protection civile. Il s’agit de mon nouveau ministère; le premier ministre s’est efforcé de rassembler les principales fonctions relevant du gouvernement fédéral dans le domaine de la sécurité nationale et de leur confier un mandat plus précis, de manière que nous puissions travailler de façon plus efficace non seulement au sein du gouvernement fédéral, mais aussi avec nos partenaires, les provinces et les municipalités et, dans certains cas, avec le secteur privé, bien sûr.

Nous avons regroupé sous l’égide de ce nouveau ministère les fonctions essentielles que constituent la sécurité, le renseignement, les services de police, l’application de la loi, les services correctionnels, la prévention de la criminalité, les services frontaliers, l’intégrité frontalière, l’immigration et la gestion des urgences. Toutes ces activités relèvent désormais d’un seul membre du cabinet, d’un seul ministère. Ces changements nous ont permis de combler certaines lacunes en matière de sécurité, d’améliorer les communications et de mettre en place des mesures plus stratégiques pour assurer la protection des Canadiens et des Canadiennes.

Le 27 avril, nous avons franchi une autre étape importante vers l’adoption de la toute première Politique de sécurité nationale intégrée. Cette politique couvre un vaste éventail de menaces, qu’elles soient intentionnelles ou non ou d’origine naturelle ou humaine, depuis les attaques terroristes jusqu’à des événements comme l’épidémie de SRAS à Toronto en passant par l’incident de la vache folle, ici, en Alberta.

Nous avons déterminé plusieurs initiatives stratégiques à mettre en œuvre, et notre gouvernement a alloué, dans le budget de 2004, plus de 690 millions de dollars à la mise en place d’un grand nombre de mesures nécessaires.

L’un des principes inhérents à la Politique de sécurité nationale du Canada est que la sécurité n’est pas uniquement une responsabilité fédérale. En fait, comme vous le savez, il s’agit d’une responsabilité qui incombe à chacun et à chacune d’entre nous. En règle générale, ce sont les particuliers qui doivent d’abord intervenir en situation d’urgence, puis aux municipalités et aux intervenants de première ligne comme les policiers, les pompiers et les hôpitaux. En cas de besoin, la municipalité demandera habituellement l’aide du gouvernement provincial ou territorial, qui, à son tour, pourra solliciter l’assistance du gouvernement du Canada si la situation d’urgence dépasse sa capacité d’intervention.

Autrement dit, les municipalités constituent souvent la première ligne de défense pour ce qui est de la protection civile et de l’intervention au Canada. Elles ont donc un rôle fondamental à jouer dans nos efforts visant à mettre en place un système de sécurité pleinement intégré et efficace.

Je sais que la FCM a l’intention de mener un sondage auprès de ses membres pour en apprendre davantage sur leurs préoccupations en matière de gestion des urgences et sur les coûts qui s’y rattachent. Il s’agit d’une importante initiative et je tiens à souligner, non seulement à votre intention, mais aussi à l’intention des membres du ministère que je dirige et du gouvernement du Canada en général, que ce sondage va nous permettre à tous d’avoir une bien meilleure idée de la capacité d’intervention des municipalités canadiennes en situation d’urgence.

Même si, d’ordinaire, les municipalités sont les premières à être appelées à intervenir lorsque survient une situation d’urgence au niveau local, nous avons mis en place des mesures importantes pour leur venir en aide, par exemple le Programme conjoint de protection civile du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, ou, plus simplement, le PCPC, l’acronyme sous lequel certains d’entre vous le connaissez.

Ce programme vise à financer des initiatives locales ayant pour objectif d’accroître la capacité des premiers intervenants à la grandeur du Canada. Vous êtes sans doute nombreux à avoir obtenu des fonds grâce à ce programme, auquel le gouvernement fédéral alloue cinq millions de dollars par année et qui reçoit un montant équivalent de la part des administrations provinciales, territoriales et municipales, selon le cas, pour l’achat de matériel d’urgence, l’élaboration de plans d’urgence et la tenue d’exercices de formation.

Plus tôt cette année, à la demande du député local, je me suis rendue à Cornwall, qui a reçu du PCPC plus de 90 000 $ pour l’achat de matériel CBRN Hazmat et la formation. Nous avons versé ces fonds en 2002-2003, et j’ai pu constater de mes propres yeux ce à quoi ils ont servi et ce qu’ils ont permis à la ville de Cornwall de se procurer pour assurer un niveau élevé de protection civile.

En général, le matériel CBRN Hazmat comprend de l’équipement de protection individuel, comme des combinaisons pour les premiers intervenants, des dispositifs de détection ainsi que du matériel de communication et de décontamination. Ces premiers intervenants sont indispensables à notre bien-être.

Permettez-moi de faire une petite digression. Ceux d’entre vous qui ont regardé les informations hier ont peut-être entendu parler d’un incident qui s’est produit ici, à Edmonton, et qui mettait en cause mon bureau de comté, notre législature provinciale et au moins un autre immeuble de la ville.

Même si je ne peux pas parler de façon détaillée de cet événement, il constitue néanmoins un excellent exemple de l’importance des intervenants de première ligne. Lorsque j’ai été informée qu’une enveloppe contenant de la poudre blanche avait été envoyée à mon bureau, j’ai donné l’alerte et les membres de mon personnel ont pris les bonnes décisions. Qui ont-ils appelé? Le service de lutte contre les incendies. C’est exactement ce qu’ils devaient faire en premier lieu. Toutes les mesures requises ont alors immédiatement été prises et — ce qui nous a beaucoup impressionné Ron et moi, vous pouvez le dire à tout le monde en ville — tout s’est déroulé exactement comme cela devait se dérouler.

Le service de lutte contre les incendies, la police, l’équipe de sauvetage, l’unité de décontamination, ils étaient tous là pour boucler le périmètre. En fait, il s’agit probablement d’un exemple classique de la façon dont une équipe d’intervention de première ligne doit agir.

La journée d’hier a été très éprouvante. Nos intervenants de première ligne ont dû faire face à la pression parce qu’ils ont eu à répondre à plusieurs incidents et, hier soir, la Législature est demeurée fermée jusqu’à 22 h parce que quelque 28 paquets susceptibles de contenir des substances nocives y avaient été livrés.

Je suis parfaitement consciente des pressions énormes auxquelles doivent faire face nos intervenants de première ligne dans nos collectivités locales et, je tiens à le souligner, hier nous avons vu à quel point la formation qu’ils ont tous suivie est utile, à quel point cette formation est importante et à quel point il est important que les intervenants soient munis de l’équipement approprié pour s’acquitter des tâches souvent très dangereuses qu’ils sont appelés à accomplir en notre nom.

Oui, nous pouvons applaudir nos intervenants de première ligne.

Voici un autre exemple du genre de projet que le PCPC peut financer : il a contribué à mettre en place le système d’alerte publique en cas d’urgence de l’Alberta. Grâce à ce système unique, les représentants locaux du gouvernement peuvent diffuser rapidement et directement un message d’urgence par l’entremise des stations de radio, de télévision et de câblodistribution. Les Albertains et Albertaines peuvent ainsi avoir accès aux renseignements dont ils ont besoin pour assurer leur protection et celle de leur famille en cas d’urgence.

Maintenant, Mesdames et Messieurs, j’aimerais vous annoncer que nous sommes en train d’élaborer une nouvelle stratégie de protection des infrastructures essentielles pour le Canada, en collaboration avec les provinces, les territoires et le secteur privé. Nous allons diffuser un document de principes cet été dans lequel nous allons décrire quelles pourraient être les composantes de cette stratégie.

Nous savons évidemment qu’il est primordial de protéger les infrastructures essentielles. Pensons simplement à l’attaque terroriste survenue à Madrid. Les systèmes de transport légers font partie de nos infrastructures essentielles, tout comme les conduites de gaz et les lignes électriques. Il est clair que nous devons collaborer tous ensemble, et ce, à tous les niveaux, pour déterminer quelles sont nos infrastructures essentielles et nous assurer de mettre en place les stratégies appropriées pour protéger ces infrastructures.

Des groupes de travail sectoriels se réuniront cet automne pour élaborer la stratégie de protection nationale des infrastructures essentielles. Cette fois encore, il est absolument indispensable que les administrations locales participent aux travaux requis parce que, sans leur participation, les gouvernements fédéral et provinciaux ne pourront pas s’en sortir.

Nous allons également former un groupe de travail sur la sécurité informatique au sein duquel nous aurons encore besoin de la contribution des administrations locales.

Permettez-moi de dire quelques mots au sujet des AAFCC (Accords d’aide financière en cas de catastrophe) dont vous avez sans doute tous entendu parler. Advenant une catastrophe ou une situation d’urgence à grande échelle, le gouvernement du Canada fournit une aide financière aux gouvernements provinciaux et territoriaux grâce à des Accords d’aide financière en cas de catastrophe. Cette initiative contribue à couvrir les coûts de base associés aux efforts d’intervention et de récupération, lorsque ces coûts dépassent ceux qu’une province ou qu’un territoire peut s’attendre raisonnablement à assumer lui-même.

Depuis le lancement du programme dans les années 70, le gouvernement du Canada a versé plus de 1,5 milliard de dollars aux provinces et aux territoires pour leur venir en aide après une catastrophe. Je n’ai pas besoin de vous citer les nombreux exemples de sommes d’argent petites ou considérables que nous avons versées aux provinces dans le cadre de ce programme, ni de préciser que, bien sûr, ces fonds ont souvent été acheminés directement à des administrations locales.

Évidemment, quand surviennent des catastrophes comme l’ouragan Juan, les feux de forêt qui ont dévasté l’intérieur de la Colombie-Britannique, les tempêtes de verglas, les inondations, les provinces font habituellement appel à nous et aux AAFCC pour les aider à assumer les coûts exceptionnels associés à ces catastrophes et à la récupération.

Maintenant, je crois que la nécessité d’adopter une politique d’application bien définie des AAFCC et d’améliorer la collaboration fédérale, provinciale et territoriale à cet égard est suffisamment claire. Comme vous en êtes sans doute conscients, Mesdames et Messieurs, des questions importantes sont en jeu en ce qui concerne l’application des AAFCC. J’ai constaté, à la lumière de ma brève expérience en qualité de ministre de la Sécurité publique, que les discussions que j’ai eues avec mes collègues provinciaux portent en partie sur les éléments qui sont couverts par ces accords et ceux qui ne le sont pas, comme en témoignent les demandes et les factures que nous recevons.

Ces interrogations donnent parfois lieu à des batailles inutiles dont on parle dans les journaux ou ailleurs, parce que nous avons tous le même objectif, soit essayer d’aider les gens qui en ont besoin. Je suis donc parfaitement d’accord pour entreprendre un examen des AAFCC. Si je ne m’abuse, il y a quelques années, mon ancien collègue Art Eggleton, qui était alors ministre de la Défense nationale — rappelez-vous que ces questions relevaient du ministère de la Défense nationale jusqu’au 12 décembre — avait entrepris un examen de concert avec les provinces. Malheureusement, cette initiative n’a pas donné les résultats escomptés.

Nous devons par conséquent examiner les AAFCC et déterminer quels sont les éléments que nous voulons y inclure. Par exemple, les incidents liés au SRAS qui se sont déroulés le printemps et l’été derniers en Ontario devraient-ils être visés par les AAFCC? Et les situations d’urgence en matière de santé publique? Dans la négative, devrions-nous créer au niveau fédéral un fonds distinct d’aide ou de récupération en cas de catastrophe touchant la santé publique? Le cas échéant, quels devraient être les éléments visés par ce fonds? Ce sont là de sérieuses questions.

Lors de la première réunion qu’ils ont tenue en août dernier, les ministres ont discuté de ces questions et ils ont déterminé qu’un examen des AAFCC s’imposait, qu’il fallait également décider si les situations d’urgence touchant la santé publique étaient visées ou non par ce type d’accords et si la création d’un fonds distinct était nécessaire. Je suis disposée à examiner toutes ces questions, y compris celle des AAFCC. D’ailleurs, les discussions ont déjà commencé entre les responsables et les ministres chargés de la protection civile. Nous allons organiser, je crois, l’une de nos toutes premières réunions ministérielles fédérales, provinciales et territoriales cet automne, ce qui prouve que nous sommes tous conscients de l’importance de la collaboration dans ce domaine en vue d’en arriver à une solution harmonieuse.

Je veux que tout le monde ici sache que je suis très ouverte à l’idée d’examiner les AAFCC. Nous devrons répondre à d’importantes questions afin de définir les accords, de déterminer à quoi ils s’appliquent et de savoir s’ils répondent vraiment aux besoins en matière de préparatifs d’urgence dans notre monde actuel. Les accords doivent nous permettre de faire face aux attentats terroristes, aux situations d’urgence touchant la santé publique et aux catastrophes naturelles, comme les inondations et les ouragans.

Avant de poursuivre, j’aimerais vous parler brièvement d’un rapport sur la protection civile. Je sais que certains d’entre vous ont participé à la préparation de ce rapport du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense, présidé par l’honorable Colin Kenney. Je tiens à souligner que le Comité a fait un travail remarquable. Le sénateur Kenney a relevé dans le rapport un certain nombre de lacunes en matière de protection civile. Nous avons déjà pris des mesures afin de combler ces oublis, mais je n’irai pas jusqu’à prétendre que nous y sommes tout à fait parvenus.

Certaines des personnes présentes dans la salle aujourd’hui, ou les municipalités qu’elles représentent, ont participé au sondage mené par M. Kelley. D’après ce sondage, nous devons travailler beaucoup plus étroitement ensemble et faire en sorte que l’information circule plus librement entre les municipalités et les gouvernements pour déterminer dans quelle mesure nous sommes prêts à faire face aux situations d’urgence. J’étais ministre de la Santé lorsque j’ai lu ce rapport, et j’ai été surprise d’apprendre que la plupart des représentants municipaux ne savaient pas où se trouvaient les cachettes de fournitures d’urgence dans leur collectivité.

Il pourrait survenir une éclosion de SRAS ou un attentat comme celui à Madrid où des personnes sont grièvement blessées. Nous avons, à titre de gouvernement, et notamment dans le cas du ministère de la Santé, des cachettes de fournitures partout au pays. J’aimerais bien savoir ce que vous en pensez, mais il y a tout lieu de se demander quelle en est l’utilité si le personnel de première ligne ne sait pas où se trouve ce matériel.

Ce sont là des exemples de petites choses sur lesquelles nous devons travailler ensemble pour faire circuler l’information et les connaissances afin que nous puissions tous intervenir de la façon voulue.

Je sais que la protection civile et l’intervention par le personnel de première ligne sont des questions très importantes pour les collectivités locales. J’aimerais toutefois passer à un autre sujet, qui est de conséquence pour vous et moi, celui de la prévention du crime. La prévention du crime est une grande priorité dans la plupart des collectivités canadiennes. Elle est d’ailleurs un objectif important de mon nouveau ministère. Lorsque j’étais ministre de la Justice, j’ai pu lancer un programme de prévention du crime. Je crois fermement que nous devons multiplier nos efforts en tant que collectivités pour prévenir de prime abord la criminalité. Je suis donc heureuse de gérer à nouveau ce programme.

Notre gouvernement estime qu’il est préférable que les personnes qui vivent, travaillent et se divertissent dans la collectivité s’occupent de la sécurité publique. Plus particulièrement, les maires et les conseillers municipaux sont bien placés pour lancer et coordonner des initiatives locales. Dans ce cas aussi, le ministère est un partenaire actif. Par l’intermédiaire de la Stratégie nationale pour la prévention du crime, nous collaborons avec les différents ordres de gouvernement, les groupes communautaires et des partenaires clés partout au Canada en vue de mettre sur pied des initiatives qui contribuent à assurer et à accroître la sécurité des collectivités.

Établie en 1998, la Stratégie nationale pour la prévention du crime a permis d’appuyer quelque 4 000 projets dans plus de 800 collectivités. En voici un exemple. Vous connaissez peut-être le programme de revitalisation du secteur est du centre-ville de Vancouver. Il s’agit d’un programme de cinq ans visant à faire face à divers problèmes favorisant le crime et la victimisation dans cette partie de la ville. Les connaissances acquises dans le cadre de ce projet, qui vient tout juste de prendre fin, nous permettront d’aider non seulement la ville de Vancouver, mais d’autres collectivités partout au Canada.

Nous avons également formé des partenariats avec des organismes nationaux afin d’accroître la capacité des collectivités. Le projet avec la Fédération canadienne des municipalités visant à élaborer une stratégie municipale de prévention en matière de drogues à l’intention des collectivités urbaines et rurales canadiennes est un excellent exemple. Ce projet a permis de cerner différentes préoccupations, d’établir des plans d’action et de lancer six projets pilotes au Canada.

Par ailleurs, les services de police communautaire jouent manifestement un rôle de première ligne lorsqu’il s’agit de bâtir des collectivités sûres. Le ministère a pour grande priorité de veiller à ce que les agents de police partout au Canada disposent des outils dont ils ont besoin pour bien faire leur travail et collaborer efficacement avec différents partenaires et les intervenants du système de justice pénale.

Au début du mois, durant la Semaine de la police, j’ai annoncé cinq initiatives qui aideront les forces policières partout au Canada à promouvoir la sécurité publique. J’aimerais en parler brièvement afin de donner suite à certaines questions qui figurent à votre ordre du jour depuis quelque temps.

Premièrement, la Loi sur l'enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels, entrée en vigueur en avril, prévoit la création d’un registre national des délinquants sexuels, lequel aidera les services de police et les autres organismes d’application de la loi à ne pas perdre de vue les délinquants condamnés pour des infractions sexuelles. Le registre devrait être fonctionnel à l’automne.

Deuxièmement, le gouvernement a introduit une stratégie nationale visant à protéger les enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet. Le gouvernement s’est engagé à verser, au cours des cinq prochaines années, plus de 42 millions de dollars en vue d’élargir le centre national de coordination de la GRC et de fournir aux organismes d’application de la loi de meilleurs outils et des ressources supplémentaires pour mener les enquêtes liées à l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet.

Le problème s’accentue, au Canada et partout dans le monde. L’exploitation sexuelle des enfants sur Internet rapporte beaucoup au crime organisé, dont je parlerai dans quelques minutes. À l’heure actuelle, les organisations criminelles au Canada ne sont pas très actives dans ce domaine, mais c’est le cas en Europe de l’Ouest, au Japon et au Royaume-Uni.

Mes collègues des autres pays du G8 m’ont signalé qu’il s’agissait, tragiquement, d’un secteur de croissance important des organisations criminelles dans leurs pays. C’est pourquoi nous voulons maîtriser la situation maintenant et donner aux organismes d’application de la loi l’appui dont ils ont besoin sur le plan national pour lutter contre ce problème.

Nous allons notamment mettre en œuvre à l’échelle nationale un projet pilote mené au Manitoba et financé en partie par le gouvernement fédéral. Le programme Cyberaide est un service d’assistance téléphonique servant à signaler les cas d’exploitation sexuelle d’enfants par Internet ou d’autres moyens. D’autres pays ont mis en place un service téléphonique national de ce genre. Le projet pilote mené au Manitoba ayant donné de très bons résultats, nous allons financer sa mise en œuvre partout au pays.

Troisièmement, le gouvernement du Canada a conclu une entente de principe en ce qui concerne les ententes de partage des coûts des analyses génétiques avec les provinces et les territoires. Les nouvelles ententes favoriseront l’enregistrement des échantillons dans la banque nationale de données génétiques, améliorant ainsi l’efficacité de celle-ci en tant qu’outil utilisé par la police pour accroître la sécurité publique.

Quatrièmement, le gouvernement vient de publier un rapport intitulé Ensemble contre le crime organisé. Ce rapport expose les mesures prises par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, en collaboration avec les organismes d’application de la loi partout au Canada, afin de lutter contre le crime organisé sous toutes ses formes.

Enfin, j’ai annoncé la semaine dernière les améliorations apportées au Système de gestion des délinquants administré par le Service correctionnel du Canada. Ces changements contribueront à accroître la sécurité des Canadiens et des Canadiennes en favorisant les échanges d’information parmi les partenaires de la justice pénale, notamment les services de police, le Centre d’information de la police canadienne, ou CIPC, les services correctionnels provinciaux et territoriaux et les commissions des libérations conditionnelles.

Je sais que la mise en liberté des délinquants dans vos collectivités vous inquiète et que vous voulez plus d’information sur les délinquants libérés sous condition. Il demeure important pour moi de veiller à ce que nous puissions travailler avec les collectivités et les services de police locaux afin de transmettre l’information dont vous avez tous besoin pour protéger les résidants de nos collectivités.

Et maintenant, quelques mots au sujet du crime organisé. Il s’agit manifestement d’un grave problème partout, peu importe la taille ou le type de collectivités. Bon nombre des problèmes sociaux sont liés au crime organisé. Les vols liés à la drogue, la contrebande de cigarettes, le télémarketing frauduleux, la prostitution juvénile et d’autres activités financées illégalement en sont des exemples.

Le gouvernement fédéral, les partenaires provinciaux et territoriaux et le milieu d’application de la loi en général estiment qu’il est très important de trouver des solutions efficaces fondées sur la collaboration.

J’aimerais aborder un aspect particulier du problème, soit la culture illégale de marijuana, qui devient, j’en suis consciente, un problème de plus en plus grave pour les dirigeants municipaux. Mais avant de toucher à cette question, je voudrais vous signaler que nous avons resserré les dispositions du Code criminel touchant le crime organisé lorsque j’étais ministre de la Justice. J’aimerais bien vous dire que le crime organisé a moins d’ampleur maintenant qu’il y a dix ou cinq ans. Mais, malheureusement, ce n’est pas le cas.

Le crime organisé est extrêmement profitable. Les organisations criminelles investissent une bonne partie des gains réalisés illégalement afin de trouver des moyens et des mécanismes leur permettant d’éviter toute détection. Il faut donc lutter sans répit pour essayer de conserver une longueur d’avance.

De toute évidence, nous devons constamment revoir les lois pénales et nous devons veiller à ce que les organisations d’application de la loi disposent des ressources de première ligne dont elles ont besoin. La technologie joue un rôle primordial de nos jours, et le problème est d’envergure mondiale.

Nous savons d’ailleurs que les fonds recueillis dans ce pays par le crime organisé servent à financer des activités terroristes dans des pays comme l’Afghanistan. Il y a donc bien des raisons de vouloir enrayer ce fléau. Il faut agir, c’est certain, pour assurer la sécurité des résidants de nos collectivités, mais aussi parce que le crime organisé aide à financer les activités terroristes comme les attentats à Madrid, à New York et ailleurs dans le monde. Il s’agit d’une entreprise internationale. Nous seulement les organismes d’application doivent être connectés entre eux partout au pays, mais aussi à l’échelle internationale.

Vous pouvez compter sur moi pour continuer de collaborer avec tous les intéressés, car il faut empêcher le crime organisé de continuer de croître. Nous devons utiliser nos ressources de manière plus efficace pour enrayer cette plaie.

J’aimerais maintenant discuter brièvement de la culture illégale de marijuana. En mai dernier, le gouvernement a annoncé le renouvellement de la Stratégie canadienne antidrogue. Nous avons affecté des ressources supplémentaires afin de mettre en place des équipes spéciales partout au pays et nommé un coordonnateur national de ces équipes à Ottawa.

Dirigées par la GRC, ces équipes collaborent étroitement avec les organismes locaux d’application de la loi et les représentants locaux afin d’enrayer la culture illégale de marijuana. La semaine dernière, j’étais à Surrey, où j’ai participé à une table ronde sur la prévention du crime. Les services de police, différents intervenants et des citoyens sont tous venus me parler du problème des installations de culture de marijuana dans leur collectivité.

On trouve le même problème ici, à Edmonton, également à Barrie, en Ontario, et dans différentes régions du Québec. La culture illégale de marijuana devient un grave problème. Les organisations criminelles en tirent des profits considérables. La drogue est passée en contrebande aux États-Unis, en échange d’armes, de drogues dures, comme la cocaïne, de monnaie américaine et même de personnes dans certains cas.

Par exemple, durant une visite à Cornwall, j’ai observé le travail des EIPF, c’est-à-dire des Équipes intégrées de la police des frontières. Cette semaine-là, on avait arrêté un individu qui avait fait passer de la marijuana. L’équipe l’a pris à son retour : il rapportait 250 0000 $US.

Pour contrer la culture illégale de marijuana, il faut travailler ensemble, intégrer nos efforts à tous les niveaux et veiller à ce que les agents d’application de la loi aient tout ce qui leur faut pour faire leur travail.

Bon, je pense que le moment approche pour moi de cesser de parler. Je serai heureuse de répondre à toutes vos questions.

Pour terminer, je suis très contente que le premier ministre ait créé ce nouveau ministère, permettant ainsi au gouvernement du Canada de concentrer ses efforts en vue d’assurer la sécurité des Canadiens et des Canadiennes et de se préparer à faire face aux situations d’urgence.

Or, pour y arriver, nous devons travailler avec les municipalités et les provinces. C’est essentiel. Il est primordial de collaborer avec les gouvernements locaux, parce c’est dans les collectivités que surviennent les urgences, c’est là qu’on y fait pousser illégalement de la marijuana. Nous devons donc nous donner la main, et j’estime que nous avons réussi à faire du bon travail.

Cependant, il faut aller plus loin. Prenant en considération ce que nous avons appris au sujet du crime organisé, du terrorisme ou des préparatifs nécessaires en cas de catastrophe naturelle, nous devons nous surpasser afin de nous acquitter de nos obligations envers les Canadiens et Canadiennes afin d’assurer leur sécurité de base.

Au bout du compte, tout ordre de gouvernement a pour obligation fondamentale d’assurer la sécurité de ses citoyens, car lorsque les gens vivent dans la peur, rien n’est possible.

Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2005-09-26 Haut de la page Avis importants