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Accueil Actualités Discours de 2004 (archive) McLellan : 2004-08-27

Allocution à la conférence annuelle de l'Association canadienne de la police professionnelle

Notes pour une allocution de
l'honorable Anne McLellan

St. John (Nouveau-Brunswick)
27 août 2004


Tel que prononcé

Bonjour à tous. Grand merci, Tony [Cannavino], pour cette aimable présentation. C’est un réel plaisir pour moi d’être ici parmi vous aujourd’hui, et d'être de retour au Nouveau-Brunswick parce que, comme l’a mentionné Tony, j’ai déjà vécu au Nouveau-Brunswick - pas ici, à St. John, mais à Fredericton -- pendant quatre ans, au début de ma carrière de professeur de droit. De plus, j’ai été élevée en Nouvelle-Écosse, ce qui n’est pas si loin. Ensuite, en 1980, je suis partie pour l’Alberta. Mais j’ai toujours plaisir à revenir dans le Canada atlantique et dans cette merveilleuse province où j’ai travaillé pendant quatre ans.

Je vois également dans l’audience Paul Zed, député de St. John., qui voudra bien se manifester en faisant un signe de la main. Merci d’être ici ce matin Je sais que je n’ai pas l’air assez âgée pour ça mais, savez-vous mesdames et messieurs que Paul a été mon élève à la faculté de droit de l’Université du Nouveau-Brunswick. En fait, il était dans ma première classe de droit des contrats en 1976, et c’est à lui que je dois la plus grand partie de mes cheveux gris. Ça fait plaisir de vous voir ici Paul, et je sais que vous avez hâte de représenter cette ville et surtout les agents de police de première ligne dont les efforts quotidiens sans relâche assurent la sécurité des citoyens.

Je remercie également Tony et votre conseil d’administration de m’avoir invitée. Et je remercie tout particulièrement David Griffin, que je connais depuis longtemps -- depuis l’époque où j’étais ministre de la Justice et procureure générale.

Soyons bien honnêtes, les relations entre votre association, même telle qu’elle est maintenant, le gouvernement du Canada et certains ministères n’ont pas toujours été harmonieuses. Je dois dire qu’au moment de l’arrivée de Dave à l’Association de police, j’étais ministre de la Justice et j’ai vraiment apprécié sa détermination et ses efforts pour que s’établisse un réel partenariat et un réel dialogue. C’était également mon but. Un gros merci, également à Dave qui vous a si bien représentés, vous et vos intérêts, ainsi que votre conseil d’administration, au cours des années où nous avons travaillé ensemble. Ses efforts ont maintenu ouvertes les lignes de communication indispensables à toute action soutenue.

Donc, Tony, je voulais simplement vous remercier, ainsi que Dave et tous les membres du conseil d’administration, parce qu’il est de la plus haute importance que nous restions en communication et écoutions ce que les autres ont à dire. Je ne suis pas naïve, et je sais bien que nous ne serons pas toujours d’accord sur la manière de réaliser nos objectifs communs, car je suis sûre que nous avons tous les mêmes objectifs de sécurité pour nos familles, nos collectivités et nos concitoyens. Mais je pense qu’il est de la plus haute importance que nous travaillions en partenariat et que nous nous écoutions mutuellement. Je suis la première à reconnaître que ce n’est pas toujours ce qui s’est passé de notre part. Mais, je suis ici pour vous dire que moi, je vous écoute. De plus, Tony, vous et moi et quelques autres membres du conseil avons eu l’occasion de nous rencontrer en avril et d’amorcer une discussion en groupe. J’ai bien hâte de poursuivre cette discussion.

Sans toutefois m’étendre là-dessus, je voudrais rassurer ceux qui craignent que le nouveau ministère, Sécurité publique et Protection civile Canada, porte moins d’attention aux questions touchant les services de police et la sécurité publique et dirige beaucoup plus ses efforts sur les questions de sécurité nationale, de lutte contre le terrorisme et de recherche de renseignements pour empêcher les attaques terroristes. Évidemment, c’est un élément clé de ce nouveau ministère. C’est une des raisons pour lesquelles le premier ministre l’a créé le 12 décembre, à savoir pour rassembler toutes les organisations qui s’occupent de sécurité nationale et ainsi, renforcer leur action. Naturellement, en tant que policiers de première ligne, vous savez que vous êtes des éléments clés de notre lutte contre le terrorisme, des éléments clés de notre stratégie nationale en matière de sécurité.

Vous êtes très souvent les premiers appelés, et les premiers à répondre lorsque se produit une urgence ou une catastrophe, qu’elle soit naturelle ou causée par l’homme. Vous êtes donc un élément très important de notre programme de sécurité nationale. En plus de cela, je voudrais rassurer tout le monde ici présent que les services de police, la sécurité des collectivités, la prévention du crime et les changements à apporter au système correctionnel et de libération conditionnelle demeurent des éléments prioritaires pour moi, pour Patricia [Hassard] et pour notre ministère, car je sais que ces questions sont au centre de vos préoccupations.

Ce qui m’amène à parler des partenariats. De toute évidence, les partenariats, la coopération et l’interopérabilité entre la police et les systèmes policiers sont indispensables à nos enquêtes d’application de la loi, de même que les partenariats entre le gouvernement et le système d’application de la loi. Comme je l’ai dit, nous voulons travailler avec vous les intervenants de première ligne et vous donner les outils nécessaires à l’accomplissement de votre travail parce que la sécurité du public, c’est l’affaire de tous.

Je voudrais parler plus précisément de quelques-uns des points qui figurent sur votre programme. Mon discours est un peu long et, comme nous n’avons pas beaucoup de temps, commençons tout de suite par ces points clés et certains éléments sur lesquels nous travaillons au ministère.

Pour commencer, je sais que Bill Baker vous a parlé hier du Programme canadien des armes à feu. Je suis ce programme depuis quelque temps déjà -- pendant que j’étais ministre de la Justice et maintenant que je suis ministre de la Sécurité publique. Nous avons progressé. Cela n’a pas été sans controverse ni sans erreur -- je suis la première à le reconnaître -- mais je crois que le fait de contrôler toutes les personnes qui ont un permis et de procéder sans cesse à des vérifications d’admissibilité au niveau national aide à repérer les risques pour la sécurité publique et permet à la police de mettre en commun l’information provenant de différents secteurs de compétence, ce qui renforce la sécurité du public et des agents de police. Les agents de police se servent de ce système et, depuis son instauration, ils ont eu accès au Système canadien d’information relativement aux armes à feu (SCIRAF) à plus de 3,1 millions d’occasions; chaque semaine, il y a 1 800 demandes de renseignement provenant de la police.

En tant que gouvernement, nous avons manifesté de nouveau notre appui à ce programme. Nous en réduisons régulièrement les coûts et nous constatons une amélioration constante de la conformité à la loi. Après cette période difficile, je pense qu’il est temps de récolter les bénéfices du système et de nos investissements à cet égard. En même temps, le gouvernement du Canada a de plus en plus recours à la nouvelle technologie pour aider la police.

Nous avons affecté des fonds supplémentaires aux services nationaux de police de la GRC pour la création d'unités du Système intégré d’identification balistique (SIIB). Nous avons également prévu un financement à long terme pour l’Équipe nationale de soutien à l’application de la loi sur les armes ou (ENSALA), créée il y a trois ans pour appuyer les organismes d’application de la loi confrontés à des problèmes de trafic d’armes et de circulation d’armes à feu illégales.

Le Programme canadien des armes à feu, le registre, les programmes d’immatriculation comme le SIIB et l’ENSALA sont des exemples des moyens auxquels nous avons recours pour appuyer les agents de police de première ligne. De toute évidence, cet appui s’inscrit dans le cadre d’une relation solide entre le ministère, la GRC et les services de police de tout le pays. J’espère que nous pourrons en tirer parti et profiter d’une collaboration permanente à l’avenir dans ce domaine.

Je me rends parfaitement compte de la préoccupation que représentent, pour les agents de police de première ligne, les questions de contrebande et de circulation d’armes à feu illégales dans les rues et surtout dans les grandes villes. Ce sont des questions qui nous préoccupent également beaucoup, le gouvernement et moi-même; c’est pourquoi nous allons investir plus d’argent encore dans la lutte contre le trafic d’armes -- qui, dans de nombreux cas, est intimement relié au crime organisé.

Nous allons consacrer davantage de ressources au repérage des armes illégales en collaboration avec nos homologues américains, peut-être par le biais des équipes intégrées de la police des frontières afin d’essayer d’enrayer cette circulation illégale d’armes à feu entre nos deux pays. Une bonne partie de ces armes à feu se retrouvent dans les rues de Toronto, St. John, Edmonton ainsi que dans tout le pays où elles servent à commettre des crimes et à blesser des innocents.

Je tiens à remercier l’Association. Je sais que la question du contrôle des armes à feu n’est pas facile à résoudre. Elle ne l’est pour personne d’entre nous et je remercie l’Association d’en avoir discuté ouvertement avec nous, de nous avoir fait connaître ses préoccupations et de se joindre à nos efforts pour améliorer le système. Je veux seulement vous dire que j’apprécie -- que nous apprécions tous - réellement votre appui à sa juste valeur, parce que je travaille sur ces questions depuis quelque temps déjà et cela n’a jamais été facile pour personne à aucun moment. Mais, je pense que notre objectif est d’avoir au pays un système efficace de contrôle des armes à feu, où les gens assument leur responsabilité de possesseur et d’utilisateur d’une arme à feu, et nous faisons tout notre possible pour lutter contre la présence d’armes à feu dans nos rues.

Passons maintenant à la question des services correctionnels et de libération conditionnelle. À ce sujet, Tony, merci beaucoup de votre lettre où vous traitez de choses qui, je pense, nous préoccupent -- et devraient nous préoccuper - tous. Une chose est certaine, elles me préoccupent, moi. Certains faits se sont produits récemment. Pour des raisons évidentes, je ne peux en parler ici, surtout des affaires qui sont en cours d’enquête, mais je tiens à vous assurer que je les suis de très près et que je sais parfaitement qu’il y a des choses à changer dans notre système correctionnel et dans notre régime de libération conditionnelle.

Nous savons tous que la plupart des individus condamnés pour des crimes finissent par retourner dans la société après avoir purgé leur peine. D’où l’importance attachée à la réinsertion sociale. Notre pays se situe parmi les leaders dans le monde en ce qui concerne la réinsertion sociale, car nous savons pertinemment que la plupart des gens qui font de la prison retournent dans leur collectivité ou dans une collectivité. Et cela, c’est extrêmement important. Nous savons tous qu’il vaut mieux aider ces individus à se réinsérer correctement dans la société sans danger pour celle-ci que de les relâcher, à la fin de leur peine, dans la rue où ils recommenceront à causer des troubles, étant peut-être même plus dangereux qu’avant.

Ceci étant dit, nous devons constamment, que ce soit au Service correctionnel ou à la Commission nationale des libérations conditionnelles, procéder à des évaluations pour déterminer si tous les éléments ont été bien soupesés, y compris ceux concernant la sécurité publique -- entre autres la réinsertion sociale des délinquants. Une partie de notre travail de sécurité publique consiste à nous assurer que nous ne laissons personne sortir de prison avant d’avoir raisonnablement déterminé si cette personne continue de présenter un risque -- et dans certains cas, oserai-je le dire, un risque élevé. En fait, c’est à la lumière de certains événements qui se sont produits récemment que la collaboration entre nos services et les vôtres prend toute son importance.

Je sais, Tony, que vous avez essayé d’amorcer le dialogue avec le Service correctionnel et la Commission nationale des libérations conditionnelles, et sur ce plan, vous avez tout mon appui et je souhaite que ce dialogue se fasse, et se fasse de la manière la plus profitable pour tous; je souhaite aussi que tous les éléments concernés se rassemblent autour d’une table et traitent avec vous de la manière la plus équitable et éclairée, tout en prêtant une oreille attentive à vos préoccupations. Parce que c’est la seule manière dont nous atteindrons cet objectif commun dont j’ai parlé au début.

Je sais que vous aimeriez voir certains changements dans la manière dont le système correctionnel et le système de libération conditionnelle fonctionnent. En fait, nous examinons continuellement le cadre législatif, et je vais le faire encore, à la lumière de certains événements récents; il faut déterminer s’il y a lieu de présenter, au Comité permanent de la justice ou à un autre organisme, un rapport d’examen indiquant où en sont notre système correctionnel et notre régime de libération conditionnelle.

Je n’ai pas encore pris de décision et en fait, j’ai hâte d’avoir votre opinion sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour présenter les questions ouvertement et les traiter honnêtement afin de comprendre tous les problèmes et les limites dans le cadre desquels nous fonctionnons parfois. Mais, s’il n’y a pas de dialogue, nous n’aboutirons à rien. Il me semble donc que nous devrions faire plus, beaucoup plus, surtout dans ce domaine et je sais que cela vous préoccupe particulièrement. Je tiens à vous rassurer, nous allons nous serrer les coudes. Il nous faut donc examiner tous les aspects de la question. Nous devons examiner sérieusement certaines parties de notre régime de libération conditionnelle et la façon dont notre système correctionnel fonctionne, et déterminer si notre engagement à l’égard de la sécurité publique tient toujours.

Je vais maintenant vous parler de quelques-uns des autres points importants pour nous tous. Je ne m’étendrai pas trop là-dessus, parce que je sais que vous avez des questions à me poser, et qu’il est préférable de vous les entendre poser. Je tiens simplement à préciser, à propos de l’exploitation des enfants, particulièrement de l’exploitation sexuelle, que nous portons une grande attention à cette question et que j’ai considéré comme une très bonne chose la création du Centre national de coordination contre l’exploitation des enfants, de la GRC. Comme beaucoup d’entre vous le savent, ce centre travaille en étroite collaboration avec les services de police locaux de tout le pays. Il est relativement nouveau et nous allons lui affecter de nouvelles ressources qui lui permettront de travailler en collaboration plus étroite, en première ligne, avec les policiers de tout le pays.

De toute évidence, l’exploitation sexuelle des enfants est un sujet de préoccupation qui prend de l’ampleur. Là encore, il existe un lien avec le crime organisé et certaines de ses ramifications, et nous devons veiller à mettre l’information en commun, travailler ensemble, travailler de façon intégrée et faire en sorte que nos effectifs aient les ressources dont ils ont besoin pour faire échec à ce qui se passe dans les rues, les sites de clavardage, le Net, etc.

Je sais que les policiers passent beaucoup de temps à faire des enquêtes sur des cas d’exploitation d’enfants. Malheureusement, il s’agit là d’un défi à l’échelle mondiale, particulièrement lorsqu’il s’agit de ce fléau qu’est la pornographie infantile. C’est un problème dans lequel le crime organisé joue un rôle de plus en plus important et les choses deviendront de plus en plus difficiles pour nous. Que nous travaillions ici ou avec les services de police du monde entier, nos difficultés face à ces aspects de l’exploitation des enfants ne feront que croître. Mais, nous sommes entièrement déterminés à poursuivre. Là encore, nous devons déterminer si nos ressources sont affectées là où il faut et discuter du type de nouvelles ressources de police dont nous avons besoin, car ce sont surtout les agents de première ligne qui ont à faire face à l’exploitation des enfants. Je crois que le Centre national de coordination contre l’exploitation des enfants est un élément important pour la coordination et la facilitation; un élément important et une ressource dont les services de police locaux peuvent bénéficier.

Nous allons continuer à prendre des mesures à l’échelle nationale, comme le service cyberaide.ca, qui a été mis à l’essai au Manitoba. Je félicite le gouvernement du Manitoba et tous ceux qui ont appuyé ce projet. Nous allons consacrer des ressources à la création d’une ligne cyberaide.ca nationale que les gens pourront appeler pour signaler des cas d’exploitation ou de maltraitance d’enfants. Dans d’autres pays, ce type de service aide considérablement la police.

Donc, nous faisons de réels progrès dans ce domaine. Le Registre national des délinquants sexuels est également une part importante de cette stratégie et je veux encore remercier votre organisme de son soutien précieux à cet égard. La loi a été adoptée en avril et nous devrions la mettre en vigueur cet automne. Je pense que c’est un autre outil qui devrait aider les agents de police de première ligne dans leur combat contre l’exploitation, que ce soit des enfants ou de toute autre personne.

Le crime organisé continue de représenter un défi de taille pour nous tous à l’échelle nationale aussi bien qu’à l’échelle locale, car nous sommes obligés d’y consacrer de plus en plus de ressources de police, tant de police locale que de police nationale. Nous avons réalisé beaucoup de progrès sur le plan de l’intégration de nos efforts et de la collecte de renseignements, en travaillant ensemble, les services de police nationaux et les services de police locaux, pour faire face à ce défi. Qu’il s’agisse de plantations illégales, de diffusion de pornographie infantile, de trafic d’armes, ou de migration clandestine. Mais, de toute évidence, nous sommes confrontés à des défis considérables dans des secteurs comme les installations illégales de culture dans tout le pays.

Pensez à la proportion de nos ressources de première ligne qui est consacrée à des activités criminelles comme les installations illégales de culture! Ces installations prolifèrent, et en tant que ministre de la Sécurité publique, je n’étais pas très contente la semaine dernière quand j’ai vu dans le Times, tout au moins dans l’édition canadienne, un grand article sur les installations illégales de culture au Canada et le problème considérable que la C.-B. éprouve avec la marijuana, quel que soit l’endroit du pays où elle est cultivée. Quel genre de problème cela pose-t-il pour les États-Unis et quel genre de problème cela pose-t-il pour nous, ici dans nos rues?

Il s’agit donc d’un problème national. C’est un défi national et personne n’est assez naïf pour penser que nous arriverons à le régler sans difficulté. Mais là encore, je pense qu’il faudra les efforts intégrés de la police locale, du secteur privé et de la police nationale pour en venir à bout. Sans cet effort intégré, il n’y aura pas de résultats.

Avant de conclure, je voudrais revenir sur une chose, Tony. Je sais que vous avez eu un panel sur des questions touchant les services correctionnels, la libération conditionnelle et les victimes. Quand j’étais ministre de la Justice et procureure générale, nous avons quelque peu modifié la loi de manière à faire place aux questions intéressant les victimes; et, savez-vous, cela a grandement contribué à faire reconnaître le rôle de celles-ci dans le système de justice pénale. Mais je pense que, comme c’est toujours le cas en justice pénale, tout est toujours à revoir et à réévaluer, et personne n’est assez présomptueux pour croire que nous connaissons maintenant le prix du crime pour les victimes. Et je pense que, particulièrement en ce qui concerne la libération conditionnelle, nous souhaitons réexaminer le fait que les victimes peuvent présenter leur déclaration; elles peuvent le faire en personne ou par lettre, mais je sais que dans certains cas de libération conditionnelle, bon nombre des victimes aimeraient avoir la possibilité de se présenter aux audiences et de s’assurer que la Commission comprend bien l’impact qu’a eu le crime sur elles-mêmes, leurs familles et leurs amis.

Nous souhaitons voir ce que nous pouvons faire pour que les voix des victimes soient entendues à tous les paliers du système de justice pénale — là, il est visiblement question de ressources et de coûts. Les choses se sont déjà bien améliorées puisque la victime peut maintenant se faire entendre au tribunal. Je pense que nous devons aller encore plus loin et faire en sorte que cette voix soit écoutée à tous les niveaux du processus pénal, et cela comprend les audiences de libération conditionnelle. Je sais que c’est un problème non seulement pour votre organisation mais aussi pour les groupes de victimes, mais je voudrais voir s’il y a quelque chose à faire, sur le plan pratique, pour que toutes les victimes aient leur mot à dire à tous les paliers de notre système de justice pénale.

Donc, mesdames et messieurs, je conclurai en disant qu’aucun d’entre nous ne réalisera ses objectifs si nous ne travaillons pas ensemble et si nous ne prêtons pas attention à ce que les autres ont à dire. Nous ne serons pas toujours d’accord, et cela ne me pose pas de problème, mais je crois fermement que nous devons collaborer et nous écouter mutuellement si nous voulons arriver à quelque chose.

Il arrive que le gouvernement ne s’y prenne pas très bien, et je suis la première à le reconnaître. Nous restons bloqués dans nos manières de faire. Nos institutions sont pesantes, que ce soit les services correctionnels ou d’autres, et il est difficile d’y introduire des changements. Dans certains cas, il faudrait une décharge électrique pour nous forcer à penser autrement et à regarder ce qui se passe vraiment dans les rues, dans les collectivités, dans tout le pays. Nous vivons dans un monde où tout est interrelié, et quelques-uns des crimes qui sont commis dans nos collectivités sont reliés au crime mondial. Il faut donc que nous soyons à l’écoute des autres pour comprendre ce qui se passe, et c’est la seule manière dont nous pourrons bâtir des systèmes qui vous aideront à faire votre travail quotidien.

Je terminerai en disant encore que ce nouveau ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile continuera toujours de prêter une attention particulière aux services de police de première ligne. Il ne perdra jamais de vue son engagement à l’égard de la sécurité publique dans nos collectivités, sous quelque forme que ce soit. Ma porte vous sera toujours ouverte, à vous Tony et à votre conseil d’administration, et je serai toujours à l’écoute de chaque agent de police qui voudra personnellement me faire part des difficultés qu’il traverse.

Au nom du gouvernement du Canada et particulièrement au nom de tous les citoyens et citoyennes de notre grand pays, je tiens à vous remercier, vous et tous les gens que vous représentez, pour tous ce que vous faites, chaque jour pour assurer notre sécurité. Merci donc; et maintenant, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

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Mise à jour : 2005-09-26 Haut de la page Avis importants