Sécurité publique et Protection civile Canada - Public Safety and Emergency Preparedness Canada
Skip all menus (access key: 2) Skip first menu (access key: 1)
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
À notre sujet Politiques Recherches Programmes Actualités
Sécurité publique et Protection civile Canada

INFORMATION POUR LES...
Citoyens
Collectivités
Gouvernements
Entreprises
Premiers intervenants
Enseignants
AUTRES VOIES...
Index de A à Z
Plan du site
Organigramme

DOSSIERS...
SecuriteCanada.ca
S'attaquer au crime
Semaine PC
Divulgation proactive


Version imprimableVersion imprimable
Envoyez cette page par courrielEnvoyer cette page

Accueil Actualités Discours de 2004 (archive) Kennedy : 2004-12-07

La 36e session régulière de la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des drogue

Notes pour une allocution de
M. Paul Kennedy

Washington (D.C.)
7 décembre 2004


Priorité au discours prononcé

Introduction

Buenos Dias y Bienvenidos. (Bonjour et bienvenue)

Bienvenue à la 36e session régulière de la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des drogues. (Saluer les officiels présents dans l'assistance, s'il y a lieu).

Permettez-moi de vous faire part des émotions mitigées que je ressens aujourd'hui. D'abord parce que ce jour marque la fin du mandat d'un an du Canada à la présidence de la Commission et que je suis fier de ce que nous avons accompli. Mais aussi parce que cette rencontre marque la fin de ma participation à la CICAD après cinq années comme représentant du Canada. Je laisse ce poste convaincu que nous avons beaucoup accompli pendant cette période et que nous sommes bien placés pour nous attaquer aux défis qui nous attendent.

Ce qui s'est passé ces cinq dernières années

Le Canada joue depuis longtemps un rôle de chef de file au sein de la CICAD, et il continuera de le faire. Nous croyons que la Commission est une organisation multilatérale efficace de lutte contre la drogue, et qui peut servir de modèle pour la coopération internationale et l'action commune.

Il reste encore beaucoup à faire, et nous avons encore de nombreux défis à relever, mais nos réalisations jusqu'à présent sont remarquables. En dépit des différences sur les plans de la langue, de la culture, du système juridique, de l'histoire et des circonstances économiques, les pays membres de la CICAD sont capables de travailler ensemble parce qu'ils comprennent que nous faisons tous partie d'une vaste collectivité et que nous avons des responsabilités les uns envers les autres.

Notre sécurité collective dépend de notre capacité - en tant qu'États individuels et en tant que groupe -- d'affronter le problème de la drogue, fléau de notre hémisphère. Il s'agit d'un problème commun auquel nous devons apporter une solution commune, faisant appel à notre esprit de collaboration.

La CICAD s'est révélée un chef de file en matière de sécurité pour la région et pour le monde entier. Au cours des cinq dernières années, j'ai vu la Commission évoluer en une entité souple et efficace - une entité où la critique constructive est bien accueillie et où l'on encourage les discussions franches et ouvertes sur les moyens de lutter contre la drogue.

Un des éléments de réussite qui mettent réellement la Commission à part des autres organismes est le Mécanisme multilatéral d'évaluation (MME), qui nous permet d'analyser systématiquement la nature et l'ampleur des problèmes liés à la drogue et de prendre des décisions basées sur les faits plutôt que sur des politiques ou des hypothèses.

Le MME a remplacé l'ancien système qui classait les États membres de l'OEA (Organisation des États américains) en catégories de pays producteurs, transporteurs ou consommateurs de drogue et qui, en fin de compte, nous amenait à nous blâmer les uns les autres. Le MME nous a permis de cesser ce petit jeu et d'élaborer des perspectives et des approches nationales, régionales ou hémisphériques pour traiter le problème de la drogue.

Le MME a été un catalyseur qui a encouragé des pays à mettre en œuvre des dispositions législatives et réglementaires pour lutter contre la drogue, ratifier des conventions internationales, élaborer des stratégies antidrogue nationales et renforcer la coopération et la collaboration entre les États membres. Il a aidé à rehausser le niveau de base de ce que des pays possédant des ressources et des capacités très diverses pouvaient faire pour contrôler le problème de la drogue. Il a également amélioré la sécurité pour nous tous.

La présidence du Canada - réalisations et thèmes

En tant que président de la CICAD au cours de la dernière année, le Canada s'est employé à tirer parti des efforts réalisés pendant la période de présidence du Mexique, juste avant nous. Nous pensons qu'il est important d'assurer la continuité d'une année à l'autre, de manière à ce que le travail de la période passée ne soit pas perdu, mais plutôt renforcé et amélioré. Ceci étant dit, nous avons continué d'œuvrer sur le thème mis de l'avant par le Mexique, à savoir la lutte contre le crime organisé, tout en suivant notre propre thème qui vise l'amélioration de la coopération transfrontalière.

Plus tôt au cours de l'année, le Canada a été l'hôte du symposium de l'OEA sur la coopération transfrontalière et l'intégrité des frontières. Cet événement de quatre jours, qui incluait des présentations officielles et des démonstrations sur place, a réuni des hauts fonctionnaires de 30 États membres chargés des questions de douanes, d'immigration, d'application de la loi, de transport et de justice.

Le symposium a porté la question de la coopération transfrontalière pour la lutte contre la drogue au premier plan des discussions des pays de l'hémisphère. On y a démontré que la coopération était possible à de multiples niveaux et pour de nombreux problèmes -- notamment ceux ayant trait à l'application de la loi et aux frontières terrestres, aériennes et maritimes - sans qu'il soit fait tort à la souveraineté des pays.

Vous savez peut-être que l'organisation de ce symposium a exigé beaucoup de coordination entre la CICAD et le CICTE -- le Comité interaméricain contre le terrorisme --, ce qui concordait avec un autre thème suivi par le Canada au cours de la dernière année, à savoir la nécessité d'améliorer encore la communication et la coordination entre les pays d'Amérique afin d'accroître, dans l'hémisphère, la sécurité et la coopération pour la lutte contre le problème de la drogue et les activités du crime organisé liées à la drogue.

À cette fin, nous avons encouragé divers secrétariats et commissions de l'OEA à faire concorder leurs plans de travail et leurs activités afin d'éviter le chevauchement des efforts et de tirer le maximum de nos investissements collectifs. La coordination est particulièrement importante entre les groupes qui travaillent sur des questions de sécurité publique et de gouvernance comme la CICAD, le CICTE et la CIFTA, mais elle l'est aussi pour d'autres entités.

À cet égard, nous considérons la réorganisation du Secrétariat de l'OEA comme un élément positif qui facilitera la coordination dans l'ensemble de l'organisation. Parallèlement, j'incite ardemment la Commission à continuer de chercher des possibilités de collaborer plus étroitement avec d'autres organes internationaux et interaméricains à des fins de rentabilité et d'efficience.

Ce point est particulièrement important si l'on tient compte des pressions actuelles en matière de finances et de restructuration auxquelles fait face l'OEA. En réponse à ces pressions, je suis fier du fait que, au cours de sa période de présidence, le Canada a mis en route deux mesures visant à faire en sorte que les ressources de la CICAD soient judicieusement investies.

Tout d'abord, nous avons travaillé avec le Secrétariat de la CICAD à la création du groupe informel de donateurs qui se réunit maintenant en marge des sessions de la CICAD, afin de permettre à ceux-ci de communiquer plus efficacement entre eux et de mieux coordonner leurs investissements dans la CICAD. Actuellement, la Commission dépend des contributions volontaires pour près de 80 p. 100 de ses activités, et nos principaux donateurs ont besoin d'être mieux informés et plus au courant de ce que font les autres afin de pouvoir optimiser l'affectation stratégique des ressources.

Ensuite, nous avons mis en place un exercice d'établissement des priorités afin de nous occuper plus efficacement à la fois du mandat de base de la CICAD et des menaces qui commencent à se manifester. Même s'il y a, pour la CICAD, de nombreuses voies à suivre et des centaines d'activités à entreprendre, nous devons nous intéresser surtout aux secteurs pour lesquels nous pouvons réellement faire une différence et ajouter de la valeur en nous servant des ressources dont nous disposons. Autrement, nous risquons de nuire gravement au bien-fondé de notre action et à notre efficacité à long terme.

Conseils pour l'avenir

Pour ce qui est de l'avenir, je voudrais vous donner quelques conseils, non seulement à titre de président sortant, mais aussi à titre de membre de la CICAD depuis cinq ans.

Nous avons tous conscience que l'organisation connaît des temps difficiles. Mais les problèmes ne sont pas insurmontables. Une période de changement peut également être une occasion idéale de s'améliorer.

Comment nous y prendre? À mon avis, il est maintenant plus important que jamais d'établir clairement les priorités de la CICAD. Les États membres doivent être amenés à comprendre que le Secrétariat de la CICAD ne peut pas tout faire pour tous les pays. Pour que le Secrétariat continue d'être efficace, il faut que la Commission élabore un plan de travail durable.

C'est-à-dire que nous devons continuellement poser des questions difficiles. Tel exercice ou tel plan de travail vaut-il réellement la peine? Ce projet devrait-il se poursuivre ou a t il outrepassé son potentiel? Quelles sont les activités susceptibles d'avoir le plus de répercussions à long terme? Si, après ces questions, nous constatons que nous n'en aurions pas pour notre argent, nous devrions orienter nos ressources ailleurs.

La CICAD a déjà prouvé qu'elle pouvait prendre des décisions difficiles de ce genre. Entre 1996 et 2001, nous avons affecté 1,5 million de dollars au RETCOD (Réseau interaméricain de télécommunications pour la lutte antidrogue), un projet visant à élaborer un réseau de télécommunications permettant l'échange rapide et en toute sécurité d'informations concernant la lutte contre la drogue au sein des pays et entre eux. Mais, quand est venue la demande de fonds supplémentaires, la Commission a décidé que les résultats éventuels ne valaient pas cet investissement additionnel, et on a mis fin au projet.

J'encourage donc le Secrétariat à solliciter les conseils de la Commission avant de s'engager dans de nouveaux projets ou de nouvelles activités. Le Secrétariat ne doit rien dissimuler à la Commission de ce qui constitue sa réalité, notamment en ce qui concerne les graves restrictions en matière de ressources et l'accroissement de son mandat.

Je crois également que l'aide technique dispensée par l'ensemble des donateurs de la CICAD devrait l'être d'une manière mieux coordonnée et plus stratégique qu'elle ne l'a été par le passé. Les grands donateurs doivent continuer de suivre une démarche stratégique dans leurs investissements. De même, les pays qui reçoivent de l'aide doivent faire leur part en déterminant leurs priorités et leurs lacunes à l'échelle nationale.

Cependant, il ne suffit pas de cerner un problème et de laisser à d'autres le soin de le régler. Les États membres doivent d'abord faire preuve de leadership en s'investissant eux-mêmes dans les solutions. La façon la plus efficace de susciter l'engagement d'un donateur est de montrer que la question a de l'importance pour son propre gouvernement -- et la meilleure manière de s'y prendre est d'investir ses propres ressources lorsqu'on s'attaque au problème.

En plus de déterminer les priorités, la Commission doit encourager les pays à élaborer des solutions locales à des problèmes locaux. Souvent, les pays deviennent si enthousiastes au sujet d'un projet - qui a donné de bons résultats ailleurs - qu'ils se contentent de transposer chez eux le modèle réussi, sans en ajuster les paramètres pour les faire concorder avec leur propre réalité économique, politique et sociale. Cette approche par " couper-coller " donne rarement de bons résultats parce que les ressources, l'infrastructure et les capacités sont différentes d'un pays à l'autre.

C'est pourquoi nous devons trouver des « champions locaux » qui pourront élaborer des modèles rentables et durables répondant à leurs besoins particuliers, puis aider à transposer ces modèles dans d'autres pays dont les circonstances et les capacités sont semblables.

Comme exemple, citons le projet de police communautaire récemment mis en œuvre en République dominicaine, et qui était basé sur un modèle canadien. Étant donné que la République dominicaine a une langue, une histoire et un système juridique semblables à ceux d'autres pays hispanophones de la région, elle a plus de chances que le Canada de réussir à faire accepter des projets semblables dans ces pays.

J'encourage également la Commission à s'efforcer de suivre une démarche plus équilibrée pour régler les problèmes liés à l'offre et à la demande de drogue. Je comprends fort bien que l'élément offre de l'équation est de la plus haute importance pour bon nombre de vos pays, étant donné les liens entre la culture, le trafic d'armes et les activités insurrectionnelles, mais on ne peut oublier que si on éliminait la demande, l'offre cesserait d'elle-même. Dans cette tribune multilatérale, il nous incombe de traiter les facteurs sous-jacents associés à l'usage de la drogue par des activités d'information, de prévention et de promotion de la santé, plus particulièrement à l'intention des enfants et des adolescents.

Et enfin, le dernier point, mais non le moindre, j'insiste pour vous rappeler que le MME est à la base de la réussite de la CICAD. Il faut en prendre soin et le renforcer continuellement. Pour qu'il reste un outil pratique et bien adapté, il devra faire l'objet d'évaluations et d'examens réguliers. Nous devrons classer, par ordre de priorité, les recommandations du MME, axer nos efforts sur des tâches réalistes, faisables et pratiques à réaliser, et ensuite responsabiliser les pays à cet égard.

Ceci contribuera, je pense, à la culture du succès que nous établissons à la CICAD et dans tout l'OEA, en dépit des difficultés financières et organisationnelles auxquelles nous nous heurtons.

Comme je l'ai déjà dit, les États membres de l'OEA sont maintenant plus ouverts à la critique constructive et au dialogue franc que par le passé. On reconnaît de plus en plus que la sécurité du public constitue une pierre angulaire qui nous permet de renforcer la démocratie représentative, de faire la promotion d'une gouvernance compétente, de protéger les droits de la personne et les libertés fondamentales, et d'améliorer le bien-être économique. Grâce au MME et à d'autres initiatives, la CICAD contribue à réaliser la vision commune de démocratie et de liberté du commerce formulée par nos dirigeants dans le cadre du processus du Sommet des Amériques.

Sommaire et Conclusion

Comme je l'ai déjà mentionné, je participe aux activités de la CICAD depuis cinq ans, et j'ai assumé avec plaisir la présidence du groupe, en tant que représentant du Canada, pendant les 12 derniers mois. J'aimerais remercier la Commission de son soutien au cours de cette année. Je veux remercier tout spécialement aussi le Secrétariat de la CICAD dont le grand professionnalisme est bien connu et qui m'a appuyé pendant mon mandat de président. Muchas gracias.

Maintenant, j'ai le plaisir de vous présenter le nouveau secrétaire exécutif de la CICAD, M. James Mack.

M. Mack s'est joint à la CICAD en 2002, à titre de coordonnateur de l'Inter-American Observatory on Drugs (observatoire interaméricain sur les drogues). Il a une expérience étendue du travail sur les questions de drogue et il connaît très bien la région, ayant servi au Costa Rica, au Brésil, en El Salvador, au Paraguay, en Équateur et au Pérou comme agent du service à l'étranger des États-Unis; il a également été ambassadeur des États Unis en Guyane de 1997 à 2000.

Dans le cadre de sa dernière affectation en service à l'étranger, M. Mack a occupé un poste supérieur au Bureau of International Narcotics Affairs du département d'État des États Unis, où il a joué un rôle de direction et de coordination du programme américain d'aide à la Colombie pour la lutte contre les stupéfiants.

Étant donné l'ampleur de son expérience et sa connaissance des rouages de la CICAD, je suis convaincu que James Mack fera de l'excellent travail à la Commission. Souhaitons lui la bienvenue.

Haut de la page
Mise à jour : 2005-09-27 Haut de la page Avis importants