Au début...
Lorsque le bras télémanipulateur canadien Canadarm a fait ses débuts dans l'espace le
13 novembre 1981, personne n'était plus ému que ses créateurs, l'équipe technique
canadienne qui avait fait passer de concept à réalité le principe d'un bras robotique
géant : le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et SPAR Aérospatiale Limitée,
son maître d'oeuvre.
Le Canadarm, qui n'avait pas encore été mis à l'épreuve dans un environnement peu connu,
allait être déployé lors de sa toute première incursion dans l'espace. Les astronautes
Dick Truly (maintenant administrateur de la NASA) et Joe Engel se préparaient à déplacer
cet outil géant, mais aucune image de l'opération ne parvenait au centre de contrôle : les
communications étant momentanément interrompues entre la navette Columbia et la Terre.
Puis, soudainement, le Canadarm est apparu sur les écrans, surplombant la soute de
l'orbiteur, arborant fièrement sur ses côtés une immense feuille d'érable rouge et le mot
CANADA.
« L'établissement du contact visuel avec le télémanipulateur a provoqué émotion et
euphorie chez les membres de l'équipe canadienne et de la National Aeronautics Space
Administrator (NASA) » se rappelle M. Karl Doestch, ancien directeur adjoint du projet
Canadarm. « Cette première image du désormais célèbre V inversé affichant le mot CANADA
a montré au monde entier ce qui se faisait de mieux en matière de technologie canadienne.
Ce fut un moment unique de bonheur, de soulagement et d'exaltation. » L'idée d'afficher
le mot Canada sur le bras télémanipulateur revient au directeur des sytèmes, M. Bruce
Aikenhead. Même s'il n'était pas question de parrainage collectif, l'identification
nationale du Canadarm fut jugée acceptable et démontrait la nature internationale du
programme.
M. Garry Lindberg, premier directeur du Projet Canadarm, surveillait l'événement à
Toronto à titre de commentateur invité lors d'une édition spéciale des nouvelles
nationales de la CBC. « La performance remarquable du Canadarm a fait monter en moi un
sentiment de soulagement et de joie! Nous avions fait l'impossible pour que tout
fonctionne correctement. Cependant, nous ne l'avions pas encore soumis au test de
l'espace. Voir le bras se déployer sans anicroche était la preuve que les huit années de
travail ardu consacrées à sa réalisation venaient d'être couronnées d'un succès
retentissant. »
Construit conformément à des normes rigoureuse de précision, le Système d'entretien
mobile (MSS) fait appel à des technologies de pointe qui ont déjà produit des applications
et retombées terrestres. Il a été notamment adapté pour l'extraction minière dans la
roche dure, pour l'élimination des déchets dangereux et pour l'industrie de production
énergétique. Le MSS modèle l'avenir du Canada en faisant appel à des entreprises axées sur
la technologie, ainsi qu'à des procédés de fabrication extrêmement productifs tout en
engendrant des emplois spécialisés pour les Canadiens.
« Je ne peux pas penser à une meilleur accolade que celle qui est représentée par le nom
de notre pays et son drapeau affichés bien en vue sur le Canadarm à chaque fois qu'il est
en orbite. Le Canadarm est en effet un symbole de fierté et d'accomplissement pour le
Programme spatiale canadien », de conclure M. Doestch.
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