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La recherche en sciences de la vie dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale |
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Les avantages de la recherche en sciences de la vie dans l’espace seront doubles :
elles permettront de mieux comprendre la vie dans l’espace en permettant aux
astronautes de prolonger la durée de leurs séjours dans l’espace et d'en améliorer
la sécurité. Les recherches effectuées dans l’espace permettront de recueillir des
données sur l’unique environnement spatial. Ces renseignements profiteront aux
Canadiens et amélioreront la vie quotidienne des habitants de la Terre.
La recherche canadienne de nature scientifique en sciences de la vie effectuée à
bord de la station spatiale portera essentiellement sur la perte de la masse osseuse
et de la masse musculaire, la physiologie cardiovasculaire, la neuroscience, les
rayonnements, l’isolement et la psychologie interculturelle. La perte de masse
osseuse est l’un des principaux facteurs qui empêchent la tenue de vols spatiaux de
longue durée comme ceux à destination de Mars. Les astronautes voient leur masse
osseuse diminuer d’environ 0,5 p. 100 par mois passé dans l’espace. Même après avoir
regagné la Terre, ils ne récupèrent jamais la totalité de la masse osseuse perdue.
Des expériences effectuées par des chercheurs canadiens ont démontré que le
phénomène de perte de masse osseuse qui survient lors des séjours dans l’espace est
semblable à celui de l’ostéoporose qui se produit sur Terre. Au Canada, plus de
1,4 million d’hommes et de femmes souffrent actuellement de cette maladie
dégénérative. Les complications qu’entraînent les fractures liées à l’ostéoporose
constituent l’une des principales causes de décès chez les femmes âgées de 60 ans et
plus. En Amérique du Nord, une femme sur quatre souffrira d’une fracture liée à
l’ostéoporose au cours de sa vie (contrairement à un homme sur huit) et 20 p. 100
des personnes qui en sont affligées mourront dans l’année suivant une fracture de la
hanche.
L’environnement spatial permet aux chercheurs d’étudier le phénomène de la perte
rapide de la masse osseuse. Le rythme normal de dégradation des os chez une personne
souffrant d’ostéoporose est de 0,5 p. 100 à 1 p. 100 du total de la masse osseuse par
année. Dans l’espace, ce rythme est de 0,5 p. 100 par mois. L’accélération de la
perte osseuse permet de mettre à l’essai des traitements et des médicaments contre
ce phénomène et d’améliorer les connaissances à ce sujet de manière à les mettre en
pratique sur Terre.
Le Canada est un chef de file en matière de recherches spatiales sur l’ostéoporose.
Les expériences menées par John Glenn lors de la mission STS-95 ont permis
d’améliorer la connaissance des relations entre la perte de la masse osseuse qui se
produit sur Terre et celle que subissent les astronautes. Les expériences effectuées
à bord de l’ISS permettront d’évaluer différents traitements et d’étudier la manière
dont l’ostéoporose est en voie de devenir un « tueur silencieux ». Les expériences
spatiales s’échelonneront de 2001 à 2003.
Les astronautes subissent également une perte de leur masse musculaire localisée
surtout au niveau des muscles portants dont l'utilité est nulle dans l’espace. Il
s’agit d’une situation qui s’apparente à celle vécue par les patients qui doivent
rester alités. La perte de masse musculaire peut être assez importante chez les
patients qui doivent rester alités pendant une longue période, comme c’est le cas
lors d’une grossesse à haut risque. Les études réalisées jusqu’à maintenant portent
surtout sur le phénomène de perte de masse musculaire dans l’espace. Les premières
études canadiennes prévues à bord de la Station spatiale internationale porteront
sur la compréhension des traitements et des processus moléculaires provoquant
l’atrophie musculaire.
La première expérience canadienne prévue à bord de la station spatiale s’appelle
H-Reflex et son lancement a eu lieu le 8 mars 2001. Il s’agit d’une expérience qui vise à déterminer
si les réflexes humains sont affectés lors des séjours spatiaux prolongés. Puisque
les astronautes passent de plus en plus de temps dans l’espace, il est important de
comprendre la manière dont les réflexes s’adaptent à la microgravité.
La deuxième expérience canadienne qui sera effectuée à bord de la Station spatiale
internationale s’appelle EVARM (pour Extra Vehicular Activity Radiation Monitor) et
doit être lancée au mois d’octobre 2001. Il s’agit d’une expérience qui visera à
mesurer les doses de rayonnement que reçoivent les astronautes lorsqu’ils effectuent
des sorties extravéhiculaires. Encore une fois, la connaissance des effets néfastes
de l’environnement spatial est essentielle à la sécurité des humains dans l’espace.
La technologie canadienne élaborée dans le cadre de ce projet devrait répondre aux
demandes des professionnels de la santé comme les médecins, les infirmières, les
radiologues et les techniciens en radiologie qui ont besoin d’instruments pour
surveiller les effets des rayonnements sur la peau en temps-réel.
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