« Première lueur » pour le premier téléscope spatial canadien
Saint-Hubert, le 4 août 2003
- Après son lancement réussi et sa parfaite satellisation le mois dernier, le premier télescope
spatial canadien MOST (Microvariabilité et oscillations stellaires) a ouvert l'oeil sur le cosmos
pour la première fois la semaine dernière. Traditionnellement, les astronomes appellent ce jalon
« première lueur ».
Une équipe conjointe d'ingénieurs et de scientifiques de Dynacon et des universités de Toronto et
de la Colombie-britannique a commandé l'ouverture de la porte du satellite MOST pour permettre à
la lumière stellaire de frapper ses sensibles capteurs électroniques. L'image d'une étoile captée
immédiatement après cette opération a permis de confirmer que le matériel optique et électronique
fonctionne correctement.
Jaymie Matthews, scientifique de la mission MOST et astronome à l'Université de la
Colombie-Britannique, était ébahi devant le succès de cette étape : « L'un de mes pires
cauchemars était d'imaginer ce magnifique instrument aveugle derrière une porte bloquée. Cette
étape-ci n'est que le premier d'une série de jalons remarquables qui mettent en lumière la
capacité et le talent des ingénieurs canadiens de l'équipe qui a mis au point le matériel et les
logiciels qui constituent le télescope MOST. »
La mission spatiale MOST de l'Agence spatiale canadienne a pour but de détecter les infimes
vibrations de la lumière stellaire et de la lumière réfléchie par les planètes à l'extérieur du
système solaire. Ces signaux permettront aux astronomes canadiens d'être les premiers à sonder
le coeur même des étoiles et les atmosphères extérieures de certaines mystérieuses planètes
extrasolaires.
« Grâce à MOST, nous serons enfin en mesure de déterminer la composition dynamique des étoiles »,
a déclaré Steve Torchinsky, scientifique du Programme d'astronomie spatiale de l'ASC. « Mieux
encore, puisque MOST est capable de voir la lumière réfléchie par des planètes et d'enregistrer
les infimes variations de luminosité, nous obtiendrons des données inaccessibles jusqu'à
maintenant, car aucun autre télescope, ni même Hubble, n'est capable de recueillir ce type
d'informations. »
Même avec de tels objectifs, le satellite MOST a été affublé du nom de « humble télescope
spatial » parce qu'il a la masse et la taille d'une valise. Son prix, également modeste, oscille
autour de 10 millions de dollars. Pour accomplir le travail scientifique normalement effectué par
des observatoires 50 fois plus imposants et de 10 à 100 fois plus onéreux, les responsables du
projet MOST ont adopté une nouvelle approche en matière de sciences spatiales dans le cadre de
l'initiative concernant les petites charges utiles de l'Agence spatiale canadienne.
On a intégré à la valise spatiale MOST de nouvelles technologies stabilisatrices élaborées par la
société aérospatiale canadienne Dynacon Inc., des concepts microsatellitaires novateurs mis au
point par le SpaceFlight Lab de l'Institute for Aerospace Studies de l'Université de
Toronto (UTIAS) et du matériel optique et électronique à la fine pointe mis au point par le Département
de physique et d'astronomie de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC).
Le satellite MOST a été lancé le 30 juin 2003 depuis le cosmodrome de Plesetsk dans le nord de la
Russie. Sa mise en orbite a été un succès. Il fait maintenant le tour de la Terre à toutes les
100 minutes, d'un pôle à l'autre, à une altitude de 820 km. Depuis l'insertion du satellite sur
son orbite, l'équipe MOST a activé et testé les systèmes de l'engin avec beaucoup de soins. Le
satellite a été orienté de manière à ce que l'ouverture du télescope - laquelle était encore
cachée par une porte pour protéger l'instrument contre les dangereux rayons directs du Soleil -
soit pointée à l'opposé de l'astre solaire. Mardi dernier, les responsables de l'équipe MOST se
sont mis d'accord pour commander l'ouverture sécuritaire de la porte qui a été construite par
Routes AstroEngineering Ltd. d'Ottawa, en Ontario.
Pour le moment, le satellite MOST est en mode de pointage grossier et il est orienté dans la
direction de la constellation du Capricorne. La prochaine étape de la mission consistera à
activer le système de pointage fin et de réorienter le télescope sur une étoile-cible
prédéterminée pour effectuer des travaux d'étalonnage. Les opérations scientifiques courantes
pourraient commencer d'ici quelques semaines, et nous prévoyons faire une première annonce
publique des résultats scientifiques à l'automne.
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Note : Des images sont disponibles sur Canapresse.
Pour obtenir de plus amples informations sur le télescope spatial MOST, n'hésitez pas à visiter
les sites Web suivants :
Personnes-ressources :
Monique Billette
Agente principale des relations avec les médias
Agence spatiale canadienne
Téléphone : (450) 926-4970
Courriel : monique.billette@espace.gc.ca
Jaymie Matthews
Professeur agrégé
Physique et astronomie
Université de la Colombie-Britannique
Téléphone : (604) 822-2696 ou (604) 734-7602
Courriel : matthews@astro.ubc.ca
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