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Faciliter l'exploitation de gisements pétroliers grâce à SCCO

16 juin 2005 - Le module de rentrée du satellite Foton, qui est demeuré en orbite pendant 16 jours autour de la Terre, a fait un atterrissage réussi aujourd'hui dans un secteur inhabité à 140 kilomètres au sud-est de la ville de Kostanay, au Kazakhstan, près de la frontière russe.

Lancement réussi!

L'expérience SCCO, qui a été lancée dans l'espace le 31 mai 2005, servira à valider des modèles mathématiques afin d'améliorer les techniques de détection et de faciliter l'exploitation des gisements de pétrole. Ces modèles numériques ont été développés par M. Ziad Saghir, chercheur et professeur à l'Université Ryerson, à Toronto, et son équipe de quatorze étudiants.

L'effet Soret, sans la gravité

L'expérience SCCO porte sur l'influence des gradients de température sur les nappes de pétrole. Le gradient est la différence de température entre deux points sous la surface de la Terre, divisée par la distance qui les sépare.

M. Saghir utilise la thermodiffusion (diffusion de la chaleur) pour mesurer la séparation qui se produit lorsqu'un mélange d'hydrocarbures est soumis à différents gradients de température.
Ce phénomène est appelé effet Soret.

Photo de l'expérience SCCO Module contenant l'expérience SCCO
(Photo : Université Ryerson)

Pour arriver à quantifier l'effet Soret - et obtenir des simulateurs numériques efficaces - il est utile d'éliminer l'influence de la gravité. En microgravité, l'effet Soret sera donc le principal facteur de dispersion du pétrole, et il pourra être observé avec précision.

Le comportement du pétrole sous terre

Normalement, en raison de la gravité, les éléments lourds d'un fluide descendent et les éléments légers montent. Dans le cas des gisements, la thermodiffusion agit de façon étrange sur la distribution des constituants du pétrole : les éléments lourds ont tendance à monter, et les éléments plus légers, à se diriger vers le fond du réservoir. Ainsi, la répartition des constituants dans un même puits n'est ni uniforme ni prévisible, et l'échantillonnage s'en trouve grandement compliqué.

Lorsqu'on prélève des échantillons, comment être assuré de n'avoir trouvé qu'un seul réservoir puisque les prélèvements ne sont pas identiques? A-t-on plutôt affaire à deux réservoirs distincts?

L'expérience SCCO s'envolera dans l'espace à bord d'un satellite Foton. L'expérience SCCO s'envolera dans l'espace à bord d'un satellite Foton. (Image : ESA)

Plateforme de forage Hibernia
La plateforme de forage Hibernia se trouve au large des côtes de Terre-Neuve. Le réservoir de pétrole a été découvert en 1979. Le pétrole se trouve dans deux réservoirs, l'un à 2400 m de profondeur et l'autre à 3700 m. (Photo : Hibernia)

Faciliter l'exploitation du pétrole

Le secteur pétrolier pourra bientôt bénéficier de simulateurs numériques découlant des travaux de M. Saghir et de son équipe pour déterminer plus facilement la qualité du pétrole présent dans un réservoir et sa durée d'exploitation.

L'expérience SCCO permettra aussi de prévoir le comportement des éléments constituant les nappes de pétrole. Il sera notamment possible de comprendre l'effet des éléments les plus lourds, qui poussent vers le haut et déplacent la couche gazeuse qui se trouve toujours au-dessus d'un puits. Cette couche est un indice important de l'endroit où se trouve le pétrole. Mais comme elle se déplace, il est difficile d'établir exactement où se trouve le réservoir et quelle est son importance.


M. Saghir en compagnie de l'un de ses étudiants M. Saghir en compagnie de l'un de ses étudiants qui a gagné le prix de la meilleure affiche lors d'un événement en 2004

Les débuts de l'expérience SCCO

En 1993, un groupe de travail s'est réuni à l'instigation des gouvernements français et canadien afin de discuter des obstacles quotidiens auxquels l'industrie pétrolière doit faire face.

M. Saghir, qui a participé à cet atelier, a par la suite proposé SCCO (pour Soret Coefficient in Crude Oil, ou coefficient Soret dans le pétrole brut) comme projet de recherche à l'Agence spatiale européenne et à l'Agence spatiale canadienne.

 Le 31 mai 2005

L'expérience s'est envolée à bord d'un satellite russe Foton. Ce satellite est composé de trois modules : la batterie, le module de service et le module de rentrée, à bord duquel logent les expériences. C'est cette dernière section qui a été récupérée sur Terre le 16 juin, après une mission de 16 jours.

SCCO est un partenariat entre les secteurs public et privé. L'entreprise C-CORE, de Terre-Neuve, est l'un des principaux partenaires du projet. L'industrie pétrolière et le milieu scientifique fournissent les échantillons des fluides qui seront analysés. Les modules électroniques et les logiciels de contrôle nécessaires à l'expérience proviennent de l'ASC.

Module de rentrée dans l'atmosphère d'un satellite Foton Module de rentrée dans l'atmosphère d'un satellite Foton (Photo : ESA)

Pour en savoir plus sur le satellite Foton (en anglais seulement).

Dernière mise à jour : 2005/06/20 Avis importants