Examen de la prévention
en recherche et sauvetage, 1996 - L'avenir est au bon sens
EXAMEN DE LA PREVENTION EN RECHERCHE ET SAUVETAGE
Approuvé par CIRS Juillet 1997
Sommaire des résultats de l'examen
Portée de l'examen
Objectifs d'examen
Méthode d'examen
Résumé des constatations
Annexe A -Résumé des activités de
chacun des ministères membres du CIRS
Sommaire des résultats de l'examen
L'Examen de la prévention en recherche et sauvetage a révélé
l'absence de toute base de renseignements fiables pouvant servir à
informer la haute direction des effets et des résultats des activités
de prévention. L'examen a également permis de constater
le besoin d'améliorer les rapports de jonction entre les diverses
activités de prévention en accroissant les échanges
de renseignements. Les praticiens de la prévention se sont montrés
très ouverts à l'idée de mettre en commun l'expérience
acquise et de recevoir les conseils de spécialistes relativement
aux autres activités de prévention.
La clé de notre titre, le bon sens
, attribue une orientation aux activités futures de prévention
en recherche et sauvetage. En résumé, ces activités
devraient être :
Précises - Pour réussir,
les activités futures de prévention devront être axées
sur des objectifs précis et être élaborées
à partir de méthodes de conception structurées et
d'une compréhension claire et détaillée des auditoires
cibles.
Mesurables - L'examen n'a pas permis
de dégager une image nette des incidences et des résultats
des activités de prévention en recherche et sauvetage. Des
progrès s'accomplissent cependant sur le plan de l'évaluation
des activités de prévention mises en oeuvre dans d'autres
domaines, notamment la prévention de la criminalité, la
prévention du SIDA et la promotion de la santé. Il n'y a
donc nul besoin d'inventer les techniques propres à une bonne évaluation.
Les fruits de deux décennies de recherche nous offrent le cadre
conceptuel voulu pour entreprendre l'évaluation de nos activités.
Les responsables du Programme de prévention en recherche et sauvetage
devrait consentir tous les efforts nécessaires pour tabler sur
les progrès accomplis afin de vérifier l'exactitude des
renseignements relatifs aux résultats et aux effets de leur travail.
Ce genre d'évaluation n'est pas tâche facile. Il faudra y
mettre du temps et s'engager à long terme à y consacrer
du travail et des ressources. Toutefois, étant donné notre
objectif de faire baisser le nombre des pertes de vie et des blessures,
il faut considérer l'engagement à affecter des ressources
suffisantes à une évaluation minutieuse de l'efficacité
des programmes de prévention en recherche et sauvetage comme un
investissement dans l'avenir.
Réalisables - Aujourd'hui
et à l'avenir, pour que les activités de prévention
soient couronnées de succès, il faut des ressources et des
compétences spécialisées. En raison des budgets restreints,
il n'est cependant pas toujours possible d'affecter la quantité
et la qualité idéales de ressources aux activités
d'éducation et de promotion, mais il existe certaines solutions
à ce problème : poursuivre vigoureusement la mise en commun
permanente des renseignements et des idées sur les meilleures pratiques
entre les divers ministères s'occupant de recherche et de sauvetage;
faire appel à des experts en prévention dans d'autres secteurs
pour obtenir des conseils sur les démarches efficaces et économiques
à privilégier; consulter les décisionnaires et le
personnel de première ligne, dès l'étape de la conception
d'une activité de prévention, afin de s'assurer que l'activité
proposée est nécessaire et apportera des changements positifs
; fonder des partenariats afin de trouver des moyens de rechange pour
la diffusion des messages de prévention et de nouvelles sources
de financement; bien comprendre la culture et le comportement du public
visé, ce qui constitue un élément essentiel au succès
du processus d'« influence ».
Réalistes - La prévention,
sous forme d'éducation et d'information, est une entreprise de
longue haleine. La haute direction ne peut pas s'attendre à observer
des changements d'attitude ou de comportement du jour au lendemain, puisque
la plupart des efforts de prévention nécessitent un engagement
à long terme. Les activités éducatives et informatives
minutieusement planifiées, mesurées et évaluées
avec soin, donneront des résultats, mais seulement avec le temps.
Opportunes - L'adage commercial,
selon lequel il faut fabriquer le bon produit de la bonne façon
et au bon moment et l'offrir au bon client, s'applique aussi aux activités
de prévention. Le présent examen presse les gestionnaires
des organismes voués à la recherche et au sauvetage d'adopter
un modèle de marketing social afin d'élaborer des produits
opportuns qui amèneront les changements désirés dans
les attitudes et les comportements.
Portée de l'examen
L'examen de la prévention en recherche et sauvetage vise les activités
d'éducation et de promotion liées à la prévention
non soumises à la réglementation, qui sont mises en oeuvre
par le Comité interministériel de recherche et de sauvetage
(CIRS). L'annexe A présente un résumé des responsabilités
propres à chacun des ministères représentés
au sein du Comité en regard d'activités de prévention
non soumises à la réglementation. Le coût d'exploitation
pour ces activités s'élève à une somme d'environ
5,1 millions de dollars par an, tirée du budget annuel total du
programme, lequel se chiffre à 235 millions.
Objectifs d'examen
Le 10 octobre 1996, le CIRS a défini et approuvé les trois
objectifs d'examen suivants :
Objectif 1
Examiner les enjeux et les pratiques actuels touchant l'ensemble des méthodes,
de la conception, de l'exécution et de l'évaluation des
activités de prévention non soumises à la réglementation
en matière de recherche et de sauvetage et qui sont mises en oeuvre
par les membres du CIRS.
Objectif 2
Examiner l'expérience acquise et les « meilleures pratiques
» en ce qui concerne l'ensemble des méthodes, de la conception,
de l'exécution et de l'évaluation des activités de
prévention non soumises à la réglementation en matière
de recherche et de sauvetage et qui sont mises en oeuvre par les membres
du CIRS.
Objectif 3
Déterminer comment l'expérience acquise et les « meilleures
pratiques » devront, à l'avenir, être mises en application
dans les activités de prévention non soumises à la
réglementation en matière de recherche et de sauvetage,
par l'entremise du SNRS, du FNI et de chacun des ministères membres
du CIRS.
Axé sur ces trois objectifs, l'examen s'est concentré principalement
sur le mode de développement futur du Programme de prévention
en recherche et sauvetage.
Méthode d'examen
La présente étude s'est appuyée sur plusieurs ensembles
de preuves. Elle a donné lieu à un examen exhaustif de la
documentation pertinente et à une série d'entrevues, ainsi
qu'à la mise en place d'un groupe chargé de recueillir les
opinions des experts ainsi que d'un groupe de réflexion (atelier
du sous-comité du CIRS). Il a cependant été impossible
d'effectuer l'analyse de données qui suit habituellement un examen,
faute de données suffisantes.
Résumé des constatations
L'un des éléments essentiels de chacune des méthodes
d'examen consistait à recueillir de l'information sur les «
meilleures pratiques » des services de prévention en général.
La décision d'intégrer au présent examen la méthode
des « meilleures pratiques » venait d'une initiative nouvelle
du sous-comité du CIRS chargé de l'examen, et il est à
espérer que cette méthode servira de base à l'acquisition
de compétences spécialisées plus poussées
dans ce domaine 1 .
Les paragraphes qui suivent résument les constatations provenant
de l'examen de la documentation, des entrevues, du groupe d'experts et
du groupe de réflexion. Des rapports techniques sur l'examen de
la documentation, sur les entrevues et sur le groupe d'experts sont à
la disposition des personnes intéressées. On y trouve des
renseignements détaillés en regard des objectifs de l'étude.
Ces constatations correspondent au degré d'effort de recherche
que le CIRS avait demandé, soit qu'un maximum de 30 p. 100 des
travaux soient consacrés aux deux premiers objectifs, et 70 p.
100 au troisième.
Objectif 1
Examiner les enjeux et les pratiques actuels touchant l'ensemble
des méthodes, de la conception, de l'exécution et de l'évaluation
des activités de prévention non soumises à la réglementation
en matière de recherche et de sauvetage et qui sont mises en oeuvre
par les membres du CIRS.
Le but premier de cet objectif d'examen était de fournir des renseignements
sur les enjeux et les pratiques actuels touchant les activités
de prévention. Toutefois, en le polarisant étroitement,
cet objectif d'examen donne le point de départ d'une étude
des perspectives d'avenir.
Démarche (Vision et stratégie conceptuelles
globales)
Chacun des ministères membres du CIRS appuie ses propres activités
de prévention. Celles-ci varient d'un ministère à
l'autre, certains ministères offrant des programmes beaucoup plus
exhaustifs que ceux des autres en ce qui a trait aux activités
d'éducation et de promotion liées à la prévention
en recherche et sauvetage.
Il n'existe actuellement aucune vision commune et coordonnée de
la prévention en recherche et sauvetage, ni définition claire
des rôles de chacun des ministères dans le cadre d'action
plus vaste de la prévention en recherche et sauvetage. Bien plus,
les échanges de renseignements sur la théorie et la pratique
de la prévention entre les praticiens de la prévention en
recherche et sauvetage s'avèrent minimes ou inexistants.
Conception (Planification structurée et détaillée
des programmes)
La plupart des programmes de prévention en recherche et sauvetage
ne font l'objet d'aucun processus organisé de conception.
Les praticiens de la prévention en recherche et sauvetage qui
disposent des programmes les plus exhaustifs semblent déterminer
les priorités de leurs programmes en analysant les données
sur les interventions de recherche et de sauvetage. Dans un des ministères
membres du CIRS, ce mode d'action a mené à l'élaboration
d'un cadre de gestion des risques. Toutefois, les données étant
incomplètes, bien des activités de prévention finissent
par se fonder sur des hypothèses raisonnables plutôt que
sur les données précises nécessaires à la
conception de programmes de prévention efficaces (voir l'analyse
des renseignements nécessaires à la rubrique Objectif
2, Conception (meilleures pratiques)).
Les praticiens de la prévention en recherche et sauvetage ont
exprimé des inquiétudes relativement à l'absence
des ressources financières et humaines (spécialisées)
nécessaires à la mise en oeuvre efficace des activités
de prévention en recherche et sauvetage.
Exécution (Mise en oeuvre)
On accorde généralement peu d'attention à certains
facteurs cruciaux de la réussite d'un projet, par exemple, la commercialisation
et la diffusion des services de prévention 2.
Mesure du rendement (Évaluation formative, évaluation
des processus et des effets)
La majorité des programmes de prévention en recherche et
sauvetage disposent d'un nombre limité, ou n'ont pas du tout, de
mécanismes établis pour mesurer les effets de leurs activités.
On ne sait pas de façon décisive si les efforts de prévention
apportent les changement escomptés, car la collecte des données
nécessaires à l'évaluation des activités d'éducation
et de promotion se fait rarement.
Objectif 2
Examiner l'expérience acquise et les « meilleures
pratiques » en ce qui concerne l'ensemble des méthodes, de
la conception, de l'exécution et de l'évaluation des activités
de prévention non soumises à la réglementation en
matière de recherche et de sauvetage et qui sont mises en oeuvre
par les membres du CIRS.
S'appuyant sur la compréhension des enjeux et des préoccupations
définis aux fins de l'objectif d'examen 1, l'objectif 2 se concentre
sur les moyens à prendre pour améliorer les activités
actuelles de prévention en recherche et sauvetage. Certaines suggestions
ont émané des divers acteurs dans le domaines de la
prévention, mais on en a aussi relevé d'autres à
partir d'activités de prévention représentant ce
qui se fait de mieux sur le plan des processus et des pratiques. Bref,
l'objectif d'examen 2 offre certaines solutions aux problèmes actuels.
Démarche (Vision et stratégie conceptuelles
globales)
Les activités d'éducation et de promotion ont pour objectif
fondamental d'influencer les attitudes et les comportements humains. Les
méthodes de prévention utilisées dans le cas d'interventions
réussies se fondent sur une compréhension intégrale
du processus d'« influence » et des processus de gestion des
risques dans la pensée et l'activité humaines, et sur un
examen des comportements à modifier. Ces éléments
servent de fondement à l'élaboration d'une démarche.
À cet égard, les meilleurs pratiques sont les suivantes
:
Il faut définir exactement de qu'est « la prévention
en recherche et sauvetage ». Ce travail de définition pourrait
être le premier pas vers la formulation d'une vision et d'une
stratégie conceptuelles visant à coordonner les efforts
de prévention à l'échelle nationale. Il est important
que les membres du CIRS se donnent une vision commune des activités
de prévention et que celle-ci comporte une définition
des rôles précis des divers participants.
Dans certains cas, il faudra peut-être conjuguer d'autres démarches
(par exemple, la voie législative, celle de l'assurance, de la
réglementation, etc.) aux activités d'éducation
et de promotion.
Il importe que les interventions de prévention
en recherche et sauvetage s'appuient sur une bonne compréhension
des facteurs de causalité à l'origine des interventions
de recherche et de sauvetage. À cette fin, il faudra mettre en
place un système de surveillance permettant la collecte de ce
genre de données. Idéalement, un tel système devrait
saisir, relativement à la population cliente, des données
sur l'étendue et la nature de l'activité qui a suscité
le besoin d'une intervention de recherche et de sauvetage. Il faudra
aussi déterminer et consigner les causes des incidents (la séquence
d'événements) qui ont fait en sorte que ces activités
nécessitent une intervention de recherche et de sauvetage. Ces
renseignements sont essentiels si l'on veut préciser la nature
et le contenu de l'intervention de prévention à réaliser.
Un modèle analytique tel que la matrice de Haddon pourrait servir
à planifier l'activité de prévention 3
.
Conception (Planification structurée
et détaillée des programmes)
Voici certains exemples de « meilleures pratiques » dans
la conception des programmes de prévention en recherche et sauvetage
: une définition expresse de la sous-population cliente visée
par chaque service de prévention; des objectifs mesurables pour
les processus et les résultats; la détermination précise
des interventions à favoriser et de leurs composants. Ces éléments
permettent de définir les processus de conception, d'exécution
et d'évaluation de l'activité de prévention, de donner
à celle-ci l'orientation voulue et de l'articuler comme il se doit.
Un critère particulier de conception est clairement ressorti
de l'examen : toute activité de prévention en recherche
et sauvetage doit transmettre des messages adaptés au public
visé et à ses besoins précis 4
. Il est très important de connaître la « culture
» que l'on cherche à influencer et les meilleurs moyens
d'y arriver.
Exécution (Mise en oeuvre)
Il est important d'éduquer les médias afin qu'ils puissent
décrire les opérations de recherche et de sauvetage comme
des situations évitables plutôt que comme des coups du sort.
Ce mode de reportage a reçu l'appellation de « journalisme
éducatif ».
Le porte-parole du message peut représenter un facteur crucial
de réussite lorsqu'on cherche à influencer l'attitude ou
le comportement du public cible. Faire appel à des membres de groupes
de pairs ou au personnel de première ligne d'un ministère
constitue l'une des façons de respecter cette « meilleure
pratique ».
Les partenariats entre les praticiens des programmes de prévention
et les organismes du secteur privé sesont révélés
efficaces comme mode de rechange ou complémentaire de diffusion
de l'information 5 . À titre d'exemple, le
Bureau de la sécurité nautique de la Garde côtière
canadienne s'est fait le partenaire de la Société canadienne
de la Croix-Rouge et travaille actuellement à forger d'autres
alliances avec les provinces et le secteur privé.
Pour atteindre les buts et les objectifs des activités,
il est important de disposer des ressources nécessaires à
la mise en oeuvre des programmes de prévention. Il pourra falloir,
à cette fin, faire appel à des sources de rechange telles
que les parrainages, ou encore restructurer les buts et les objectifs
afin qu'ils concordent avec les ressources disponibles 6
.
Une forme modifiée de la commercialisation ordinaire des produits
et des services, le « marketing social », s'est révélée
un élément puissant des campagnes de promotion de la santé
destinées à atteindre, informer et influencer les gens.
Voilà qui pourrait s'avérer une « meilleure pratique
» précieuse en ce qui touche les activités d'éducation
et de promotion liées à la recherche et au sauvetage.
Le marketing social comporte sept étapes distinctes : analyse
de la situation, définition des objectifs, affectation des ressources,
gestion des éléments du programme, liaison avec les partenaires,
mesure de l'efficacité, et suivi.
Mesure du rendement (Évaluation formative, évaluation
des processus et des incidences)
L'évaluation des activités de prévention en recherche
et sauvetage n'est pas tâche facile. Tout au long de l'examen, soit
lors des entrevues et pendant l'étude de la documentation, les
travaux du groupe d'experts et la séance de réflexion, il
est apparu que plusieurs participants étaient intimidés
par la tâche et que d'autres n'y voyaient qu'une perte de temps.
Il n'en reste pas moins que des progrès se sont réalisés
dans la recherche d'une définition de la bonne façon de
s'y prendrepour déterminer les incidences et les résultats
des activités de prévention dans d'autres domaines, notamment
la prévention du SIDA, la prévention de la criminalité
et la promotion de la santé.
Les paragraphes ci-après font la synthèse des principes
des « meilleures pratiques » en matière d'évaluation.
Il ne fait aucun doute que les actions proposées exigent des ressources
et des efforts, mais il convient de considérer un tel engagement
comme un investissement dans l'avenir. Les résultats des évaluations
deviennent une réserve précieuse de connaissances sur le
plan de l'expérience acquise et des « meilleures pratiques
» qu'on peut mettre à l'essai lors de la réalisation
de projets futurs.
Pour pouvoir confirmer la réussite d'un projet
de prévention, il faut d'abord déterminer si la réalisation
du projet en question s'est effectuée selon le plan et si les objectifs
formulés ont été atteints. À cette fin, certains
mécanismes d'évaluation liés à ces enjeux
devraient être intégrés au plan du programme même.
Il faut prévoir une évaluation « formative »,
intégrée au plan du programme, afin de comprendre la nécessité
de l'intervention et de prendre des décisions quant à
la façon de la mener (par exemple, déterminer les mécanismes
de prestation qui fonctionnent le mieux pour le public visé).
Il s'agit là d'une forme spéciale d'évaluation
qui a lieu à l'une des toutes premières étapes
du cycle du projet 7 .
Une fois l'intervention achevée, la direction
chargée du projet doit soumettre les activités mises en
oeuvre à une évaluation minutieuse des « processus
» afin de s'assurer que la prestation des services se fait selon
le plan. Habituellement, ce genre d'évaluation doit s'effectuer
à un certain moment du cycle de vie d'un projet afin de déterminer
comment et dans quelle mesure sont atteints les buts de l'exécution
d'un programme 8 .
C Il convient aussi de procéder à des évaluations
des « effets » afin de préciser les résultats
du programme. Ces évaluations consistent à mesurer les
réactions du public cible en ce qui a trait aux effets du programme
sur son comportement 9 . Les évaluations
de ce genre sont généralement plus sûres lorsqu'elles
sont effectuées par du personnel qualifié provenant de
l'extérieur du champ du programme 10.
Objectif 3
Déterminer comment l'expérience acquise et les «
meilleures pratiques » devront, à l'avenir, être mises
en application dans les activités de prévention non soumises
à la réglementation en matière de recherche et de
sauvetage, par l'entremise du SNRS, du FNI et de chacun des ministères
membres du CIRS.
Démarche
Élaborer un objectif axé sur le programme et un message
global
Les paragraphes ci-après décrivent, selon l'opinion de l'équipe
d'examen, « ce » qu'il faut faire (observations) et «
comment » procéder (recommandations).
Observation
Comme on l'a fait remarquer au début de la présente étude,
le programme de prévention en recherche et sauvetage est mis en
oeuvre de façon distincte dans chaque ministère. L'examen
des meilleures pratiques au sein des programmes de prévention en
recherche et sauvetage et dans d'autres domaines a montré que
les efforts des divers ministères en cause ont tous en commun certains
objectifs et certains éléments. L'examen a également
révélé une bonne dose d'enthousiasme chez les praticiens
de la prévention en recherche et sauvetage à la perspective
de travailler de concert pour rehausser les efforts de tous les ministères.
Parmi les initiatives précises jugées utiles et à
valeur ajoutée, mentionnons la mise en commun des idées
et des méthodes propres aux activités de prévention,
ainsi que le partage des renseignements sur les meilleures pratiques et
les compétences spécialisées existantes. Il faut
cependant établir un cadre dans lequel élaborer, lorsque
c'est faisable, le but et l'objectif d'ensemble de la prévention
en recherche et sauvetage, et dans lequel offrir de l'aide sur la façon
de mieux coordonner les efforts. Toute démarche faisant mieux appel
à la communication et à la coopération devra partir
d'un accord sur un but global commun (par exemple, créer une culture
mieux axée sur la sécurité? ou encore, réduire
au minimum ou éliminer les pertes de vie?) et un message global
(à titre d'exemple, dans un des programmes de prévention
soumis à l'examen, on
affirme que 90 p. 100 des accidents sont évitables et on demande
aux gens de ne pas dépasser les « ligne de stupidité
»). L'élaboration d'un objectif global et d'un message commun
ne devrait pas être perçue comme une convenance bureaucratique,
mais bien comme un pas réel vers la consolidation de l'enthousiasme
des praticiens de la prévention en recherche et sauvetage à
l'idée de travailler ensemble.
Première recommandation :
On recommande qu'une vision de la prévention en recherche et
sauvetage soit définie à l'échelle du programme.
Cette vision devrait se fonder sur deux principes de base, soit un objectif
global exprimant le but fondamental des activités de prévention,
et un message correspondant de « changement culturel ». Cette
recommandation s'appuie sur l'hypothèse qu'un objectif global de
programme et de résultats escomptés permettra au CIRS de
faire progresser et de perfectionner considérablement la prévention
en recherche et sauvetage.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée. Le SNRS convoquera une réunion
des praticiens en prévention du CIRS, afin de définir un
objectif global et un message global de changement culturel à l'échelle
du programme, lesquels seront soumis à l'approbation du CIRS.
Démarche
Il faut créer un forum de planification
Observation
Les praticiens de la prévention en recherche et sauvetage devraient
mettre sur pied un ou des forums où ils pourront mettre en commun
les renseignements dont ils disposent et leurs modes d'action ainsi que
des données sur les meilleures pratiques en usage dans d'autres
genres d'activités de prévention (comme la promotion de
la santé et la prévention de la criminalité).
À cette fin, l'atelier d'examen a donné lieu à des
discussions sur plusieurs possibilités de forum, dont la création,
par le CIRS, d'un sous-comité distinct axé sur la prévention
et la mise en place d'un forum de planification où se discuteraient
et se coordonneraient les enjeux et les interventions prévues en
matière de prévention en recherche et sauvetage.
Deuxième recommandation :
Après avoir donné à la prévention en recherche
et sauvetage une vision à l'échelle du programme, on recommande
que les ministères membres du CIRS créent un forum annuel
sur la planification de la prévention, appuyés par le SNRS
sur le plan de la coordination et de l'organisation. Ce forum aura pour
but de permettre aux membres du CIRS engagés dans la prévention
de se faire mutuellement part de leurs activités prévues
et de leurs méthodes, et de mettre en commun l'expérience
acquise au cours des activités de l'année écoulée.
Il conviendrait d'inviter un groupe d'experts (semblable à celui
qui a participé à l'examen) qui aideraient les membres et
leur donneraient un aperçu des activités de prévention
semblables exécutées dans des domaines autres que celui
de la recherche et du sauvetage.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée. Il y aura une réunion annuelle
des praticiens de la prévention, et d'autres rencontres se tiendront
au cours de l'année, au besoin. La réunion annuelle aura
pour but de dresser le plan de prévention du CIRS, dans lequel
figurera la liste des initiatives de prévention pour la prochaine
année ainsi qu'un compte rendu de l'expérience acquise et
des meilleures pratiques mises en oeuvre pendant l'année écoulée.
Des experts-conseils seront invités à assister à
la réunion, dans la mesure où le permettent leur disponibilité
et les ressources du forum.
Démarche
Améliorer les données de planification
Observation
Tout au long de l'examen, la nécessité de disposer de données
sur le genre, la gravité et les causes des interventions de recherche
et de sauvetage est ressortie comme un élément crucial de
l'exécution d'activités efficaces de prévention.
L'étude des meilleures pratiques, les analyses des experts et l'examen
de la documentation ont mené à une recommandation unanime
: au moment d'élaborer une démarche stratégique en
matière de prévention, il faudrait analyser les données
sur les rapports de cause à effet et sur le genre et la gravité
des interventions de recherche et de sauvetage. La collecte de données
de ce type est la base à partir de laquelle on pourra décider
si les activités de prévention prévues sont celles
qui conviennent, et déterminer le déroulement de ces activités.
Il existe déjà des cadres d'analyse pouvant servir à
l'étude des données, notamment la matrice de Haddon, l'une
des mieux connue.
En ce qui concerne la prévention en recherche et sauvetage, l'engagement
pour l'avenir devrait être d'améliorer l'information sur
les « besoins », et le défi consiste à composer
avec la nécessité de trouver toutes les ressources supplémentaires
qui pourraient être essentielles à l'amélioration
des données. Un exemple de bonne pratique à suivre, à
cet égard, est celui donné par la Société
de sauvetage et la Société canadienne de la Croix-Rouge,
qui a entraîné la création d'un système de
surveillance efficace et peu coûteux à l'aide des renseignements
fournis par les coroners. Le programme de recherche et de sauvetage jouit
d'un avantage exceptionnel en ce domaine, puisque la mise en commun des
efforts de six ministères en vue d'améliorer le système
d'information a de meilleures chances de succès que l'action isolée
d'un seul.
Troisième recommandation :
On recommande de mettre sur pied un ou des systèmes de surveillance
afin de rassembler les données sur les causes des interventions
de recherche et de sauvetage, sur la population cible et sa nature, et
sur le besoin d'activités de prévention. L'élaboration
du système devrait se faire dans le cadre d'un partenariat entre
les ministères membres du CIRS.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée. Le besoin d'améliorer les données
en vue de l'élaboration et de l'analyse des activités de
prévention fait l'unanimité. Les participants à la
première réunion du forum sur la planification de la prévention
devraient d'abord s'entendre sur le genre et la nature d'un système
de surveillance commun et sur le mode de fonctionnement d'un partenariat
au sein du CIRS pour gérer le système. Les ressources nécessaires
à la mise sur pied d'un tel système doivent être étudiées
avec soin, et l'une des tâches essentielles du forum sur la planification
de la prévention consistera à examiner les coûts globaux
estimatifs d'une telle entreprise et la possibilité que les membres
du CIRS partent de systèmes existants pour élaborer le nouveau
système de surveillance. Une fois établi avec certitude
qu'il y a possibilité de créer un système sans qu'il
en coûte trop cher, les membres du CIRS conviendront d'une norme
commune visant un outil d'analyse pour la planification des activités
de prévention en recherche et sauvetage.
Conception
Faciliter l'accès aux experts et l'utilisation de modèles
génériques et de processus de conception améliorés
Observation
L'examen des meilleures pratiques a permis de dégager une pratique
innovatrice susceptible de venir à bout de ce défi particulier.
L'élaboration d'un réseau d'évaluation des effets
de la recherche-développement, réalisée par Ressources
naturelles Canada en collaboration avec d'autres ministères et
avec l'industrie, présente certains aspects pouvant s'appliquer
directement à l'univers de la prévention en recherche et
sauvetage. On verrait se créer un service fort utile si les ministères
membres du CIRS étaient capables, collectivement, de financer un
projet semblable; cela permettrait, à l'étape de la conception,
une coordination à l'aide d'un accès informatique en ligne
ou de consultations en personne auprès d'experts en marketing social
et en psychologie sociale. Selon une analyse préliminaire, le coût
du financement d'un réseau de ce genre apparaît raisonnable,
et les avantages à en tirer semblent fort intéressants.
Pour élaborer des activités de prévention en recherche
et sauvetage, il serait tout aussi utile d'avoir accès et recours
à d'autres modèles qui ont donné de bons résultats,
dans des domaines semblables. Parmi les meilleures pratiques que l'examen
a permis de relever et qui devraient servir comme modèles génériques
de conception, il faut souligner les suivantes : faire appel aux analyses
coûts-avantages pour évaluer les options en matière
de programmes; utiliser des listes de contrôle pour s'assurer que
la conception du programme est sur la bonne voie; adopter les procédés
du « marketing social » pour veiller à ce que la conception
des programmes de prévention en recherche et sauvetage se fasse
selon une démarche globale.
Quatrième recommandation :
En ayant à l'esprit les exemples positifs de meilleures pratiques
que le présent examen a permis de cerner, on recommande que les
modèles génériques de prévention qui ont fait
leurs preuves dans d'autres domaines soient adaptés à celui
de la prévention en recherche et sauvetage et utilisés afin
d'économiser des coûts et du temps.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée. Les modèles génériques
seront utilisés, dans toute la mesure du possible et à toutes
fins utiles, par les praticiens de la prévention au CIRS.
Cinquième recommandation :
On recommande que le financement des initiatives futures de prévention
en recherche et sauvetage (par exemple, financement par le FNI, par chacun
des ministères membres du CIRS, etc.) soit assujetti à l'inclusion
préalable d'une étape de conception structurée prévoyant
des mécanismes d'évaluation des effets du programme. Cette
recommandation reconnaît la validité de la prévention
comme élément crucial des « meilleures pratiques »
en regard de la planification, ainsi que la nécessité, relevée
dans le rapport, d'intégrer au processus de planification une analyse
des données sur les pertes de vie.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée, à une condition. On convient qu'il
faudrait inclure une étape de conception structurée, mais
seulement si elle n'impose pas un fardeau de travail exagérément
lourd aux praticiens de la prévention en recherche et sauvetage,
et en tenant compte du coût global du projet de prévention.
Évaluation du rendement
Un outil sous-utilisé et mésestimé
La mesure du rendement des activités de prévention reste
un outil négligé par la plupart des praticiens de la prévention
en recherche et sauvetage. On la perçoit comme un exercice qui
prend du temps et qui exige des compétences spécialisées,
une plus grande quantité de renseignements que celle dont on dispose
actuellement et des ressources supplémentaires, soit des éléments
qui se font tous plutôt rares aujourd'hui. L'évaluation subit
aussi les effets d'une image négative : peu de praticiens de la
prévention en recherche et sauvetage y voient une occasion d'ajouter
de la valeur à leur travail.
En réalité, grâce à des instruments convenables
utilisés correctement, les techniques de mesure du rendement devraient
éventuellement devenir un outil essentiel des gestionnaires de
la prévention en recherche et sauvetage. L'examen des modes d'utilisation
des techniques de mesure du rendement dans
les autres champs de prévention permet de confirmer qu'avec un
peu d'innovation et de conviction, l'évaluation du rendement peut
se voir attribuer le statut mérité d'élément
« utile ». Tout d'abord, l'examen a révélé
que la mesure du rendement ne devrait pas être perçue seulement
comme un outil à utiliser « après coup » pour
évaluer les effets et les résultats. De fait, les praticiens
qui réussissent dans la prévention voient l'évaluation
comme un élément du processus de gestion globale (c'est-à-dire
que les mécanismes d'évaluation devraient servir à
la formulation du concept de l'activité de prévention, au
contrôle de l'activité une fois qu'elle est mise en oeuvre,
et à l'évaluation de ses effets). Toutefois, l'évaluation
des effets, par exemple, reste un sujet contesté pour bien des
gestionnaires du domaine de la prévention. Dans notre monde actuel
au rythme échevelé, le besoin de disposer rapidement d'énoncés
de résultats concrets peut être le facteur critique à
partir duquel on décidera de financer ou non un programme. Malheureusement,
l'obtention de renseignements sur les effets et les résultats des
activités de prévention ne concorde pas nécessairement
très bien avec la mode du « rapide et facile d'accès
». L'évaluation des effets du processus d'« influence
» est un travail de longue haleine; c'est là une réalité
dont il faudra tenir compte dans le financement des activités de
prévention.
La décision d'investir dans l'amélioration de la mesure
du rendement des activités de prévention en recherche et
sauvetage devra tenir compte des contraintes imposées par le manque
de ressources et de compétences spécialisées, ainsi
que par la rareté des données mesurables. Dans d'autres
champs de prévention, on pallie ces lacunes en procédant
de diverses façons originales. On pourra par exemple, dans un domaine
particulier, relever le défi du manque de ressources financières
en confiant les évaluations à des étudiants aux études
supérieures, ce qui revient beaucoup moins cher que de faire appel
aux ressources en personnel, plus coûteuses.
Certains autres domaines de prévention tentent de remédier
à l'insuffisance de renseignements répondant aux besoins
de la mesure du rendement (et de réduire les coûts de collecte)
en prélevant des échantillons représentatifs du rendement
de certains projets plutôt qu'en menant des enquêtes à
l'échelle d'un vaste programme.
Malgré les innovations et les progrès accomplis dans d'autres
secteurs, les constatations tirées du présent examen indiquent
que l'amélioration des mesures du rendement des activités
de prévention en recherche et sauvetage ne pourra se réaliser
sans investir quelques ressources supplémentaires. La proposition
d'augmenter l'octroi de ressources sera fort probablement contestée,
mais il n'en reste pas moins réellement essentiel d'obtenir des
renseignements sur les résultats à court et à long
terme des activités de prévention. Comme on l'a fait remarquer
plus haut dans cette section à la rubrique « Méthode
», les données sur les rapports de cause à effet et
sur la nature et la gravité des interventions sont d'une grande
importance au moment de l'élaboration des projets. Elles sont tout
aussi importantes lorsqu'il s'agit de déterminer les tendances
et les résultats à long terme. Sans renseignements de ce
genre, il sera pratiquement impossible de savoir si les attitudes et les
comportements ont changé et si le nombre d'interventions de recherche
et de sauvetage a diminué en conséquence.
Sixième recommandation :
On recommande que les éléments de la mesure du rendement
deviennent partie intégrante de toutes les activités de
prévention en recherche et sauvetage, à toutes les étapes
du projet.
On recommande également qu'aucun projet de prévention
ne soit financé si la proposition présentée ne contient
pas de plan d'évaluation du rendement.
Réaction de la haute direction
Recommandation acceptée, à une condition. On convient qu'il
faut accorder plus d'importance à la mesure du rendement des activités
de prévention, mais tout accroissement à cet égard
devrait s'accompagner d'une aide concrète offerte par le sous-comité
d'examen du CIRS. L'an prochain, le sous-comité, enrichi de l'expérience
acquise grâce à l'examen de la prévention en recherche
et sauvetage, offrira son assistance aux praticiens de la prévention
en leur fournissant des guides expliquant comment augmenter, de façon
économique et efficace, les évaluations du rendement des
activités de prévention. L'élaboration des guides
d'évaluation sera l'une des priorités absolues du sous-comité
d'examen.
Annexe A -Résumé des activités
de chacun des ministères membres du CIRS
Chacun des ministères engagés dans la recherche et le sauvetage
appuie et finance ses propres programmes de prévention. Ces programmes
varient d'un ministère à l'autre, certains ministères
offrant des programmes beaucoup plus exhaustifs que les autres. Les paragraphes
qui suivent présentent une courte description des activités
de chacun.
Pêches et Océans Canada -Garde côtière canadienne
Les activités de prévention relèvent du Bureau de
la sécurité nautique, de la Direction de sauvetage, sécurité
et interventions environnementales tant à l'administration centrale
que dans les régions, des bénévoles, des associations
et des groupes s'occupant de la sécurité en mer.
La Garde côtière canadienne (GCC) fait appel à diverses
méthodes pour diffuser ses messages de sécurité nautique,
notamment: l'inspection gratuite des bateaux; des publications et des
documents audiovisuels sur la sécurité nautique; des expositions
thématiques; des conférences; des exposés présentés
dans les cercles nautiques, les marinas et les écoles; des campagnes
de promotion de la sécurité nautique; une ligne directe
de renseignements, sans frais d'interurbain.
La Garde côtière canadienne est également engagée
activement dans la promotion de conseils consultatifs formés de
représentants de sa clientèle et dans l'établissement
de partenariats touchant les petits bâtiments avec les provinces,
ainsi qu'avec les intervenants dans le milieu de la navigation de plaisance.
Transports Canada
Le ministère des Transports, par l'entremise de sa Direction de
la sécurité du système au sein du groupe Aviation,
travaille sans relâche au repérage des dangers et se sert
des renseignements ainsi recueillis pour élaborer des programmes
éducatifs de sensibilisation à la sécurité
qui ont pour but de réduire le nombre da cas de recherche et de
sauvetage aériens au Canada. Il y a six agents régionaux
de la sécurité aérienne, chacun étant responsable
de la prestation de ces programmes dans sa région.
Le groupe Aviation de Transports Canada a recours à toute une
gamme de méthodes pour transmettre ses messages relatifs à
la sécurité des aéronefs. Ces méthodes font
notamment appel à des publications (bulletins sur la sécurité
aérienne), des programmes de gestion de la sécurité,
des vidéos et des cours.
Ministère du Patrimoine canadien -Parcs Canada
Le ministère du Patrimoine canadien, par l'entremise de Parcs
Canada, détient la responsabilité de la coordination et
de la prestation de programmes d'éducation et de prévention
en recherche et sauvetage dans les parcs nationaux. Tous les parcs du
pays ont leurs propres programmes de sécurité, adaptés
à la population qui y circule. Ces dernières années,
toutefois, Parcs Canada a élaboré un programme national
de gestion des risques qui vise surtout à rendre les visiteurs
plus autonomes et à leur faire assumer la responsabilité
de leur sécurité personnelle. Le guide de gestion des risques
rédigé à l'intention des visiteurs, un ouvrage qui
intègre les principes de la gestion des risques aux programmes
actuels de « sécurité publique » et présente
des mesures de prévention en recherche et sauvetage, est maintenant
adopté dans tous les parcs nationaux du pays. Chaque parc s'est
donné un cadre de gestion des risques pour les visiteurs, au moyen
duquel les responsables peuvent évaluer les risques et planifier
leurs programmes de sécurité publique.
Parcs Canada diffuse également son message de sécurité
au moyen d'activités de sensibilisation des visiteurs, de brochures,
de dépliants, de vidéos et d'exposés présentés
dans les écoles.
Solliciteur général Canada -GRC
Pour transmettre ses messages de sécurité et de prévention
en recherche et sauvetage, la GRC distribue des brochures, offre certains
programmes et présente des exposés au public. En outre,
la GRC participe à la prestation de programmes éducatifs
de sécurité sur l'eau et de promotion de la prévention
en recherche et sauvetage nautiques. Ces programmes s'adressent aux groupes
de civils engagés dans des activités telles que la navigation
de plaisance et la pêche sportive. Son apport le plus remarquable
aux initiatives éducatives liées à la sécurité
dans le cadre de la prévention en recherche et sauvetage est le
programme Pour survivre, reste près d'un arbre, lancé en
octobre 1996.
Environnement Canada -Service de l'environnement atmosphérique
Environnement Canada, par l'intermédiaire de son Service de l'environnement
atmosphérique (SEA), offre des produits touchant la météorologie
aérienne, terrestre et maritime, ainsi que des services de prévention
en recherche et sauvetage.
Le SEA diffuse ses messages de sécurité au moyen de guides
météorologiques et de bulletins météo radiophoniques
et télévisés, et en répondant aux demandes
de renseignements météo à l'aide du télécopieur,
d'Internet et de messages téléphoniques enregistrés.
Ministère de la Défense nationale
Le ministère de la Défense nationale participe indirectement
aux activités de prévention en recherche et sauvetage grâce
à son travail de coordination des opérations de sauvetage
en mer, sur terre et dans les airs. Ses activités de prévention
comprennent des exposés présentés à des groupes
divers sur l'expérience acquise au cours des interventions de recherche
et de sauvetage; la formation du personnel de l'ACRSA; des visites guidées
de ses installations; son rôle de conseiller auprès d'autres
praticiens de la recherche et du sauvetage engagés dans la prévention;
la diffusion de renseignements sur les interventions antérieures
parmi les intervenants dans le domaine de la prévention en recherche
et sauvetage; l'utilisation des médias pour faire connaître
les détails de certaines interventions afin de former le grand
public.
Notes:
1. Les « meilleures pratiques » se rapportent
aux processus, aux pratiques et aux systèmes désignés
par les organismes des secteurs public et privé comme fonctionnant
exceptionnellement bien, et reconnus comme rehaussant le rendement et
l'efficacité dans des domaines précis. Pendant l'examen
de la prévention en recherche et sauvetage, la méthode des
« meilleures pratiques » a permis de recueillir, d'étudier
et de mettre en lumière des initiatives heureuses de conception
et de prestation de services de prévention en recherche et sauvetage
et dans d'autres domaines.
2. KPMG, Review of Effectiveness of New Initiatives
Fund (Examen de l'efficacité du Fonds des nouvelles initiatives),
vol. 1, page 32, le 15 mai 1996.
3. Il est maintenant reconnu que des pertes de vie
et des blessures graves se produisent en présence de certaines
combinaisons de facteurs ou de déterminants de risque reliés
aux personnes, à l'environnement et au matériel, qui interviennent
simultanément et augmentent la probabilité d'un incident.
Les principes de l'élimination des blessures accordent une importance
toute spéciale à l'étude des divers genres d'intervention
visant à modifier les facteurs de risque reliés aux personnes,
au matériel et à l'environnement pendant les trois étapes
de la durée d'un incident. Il s'agit des périodes avant,
pendant et après un cas de blessure. La matrice de Haddon offre
un cadre à l'étude des nombreuses démarches possibles
relativement aux aspects techniques de la prévention des blessures,
selon les facteurs en cause et l'élément temps. En établissant
des croisements entre les données sur les trois principales catégories
d'interventions
en cas de blessure et les trois grandes périodes de temps entourant
l'incident, Haddon fournit une matrice à neuf cellules qui favorise
fortement la réflexion latérale au moment de planifier une
intervention (Rapport national sur les noyades, Société
canadienne de la Croix-Rouge, page , 1996.
|
Personnes |
Matériel |
Environnement |
Avant l'incident
(Prévention) |
Éviter de consommer
des boissons
alcooliques |
Embarcation munie de
matériel de sécurité en bon
état de fonctionnement |
Bulletins météo fréquents à
la
radio locale |
Pendant l'incident
(Survie) |
Capacités en matière de
natation |
VFI pour chaque passager |
|
Après l'incident
(Réaction) |
Connaissance de la
RCR |
Trousse de premiers soins |
Réseau de communication et
de transport |
Pour de plus amples renseignements sur la matrice de Haddon et
ses applications, se reporter au Rapport national sur les noyades, Société
canadienne de la Croix-Rouge, 1996.
4. Une analyse psychographique de la population cible
s'avère généralement le meilleur moyen de déterminer
les questions qui ont de l'importance pour l'auditoire visé ainsi
que les messages propres à susciter des réactions positives.
L'analyse psychographique devrait s'accompagner de recherches sur le comportement
des consommateurs-clients ainsi que d'une étude des facteurs susceptibles
d'amener une modification des comportements à risque.
5. Dans certains cas, les programmes de prévention
peuvent se greffer à d'autres outils de diffusion, ce qui permet
de réduire les coûts et de s'assurer que le message est transmis
à un public déjà présent.
6. Le parrainage est un rapport dans lequel l'une
des deux parties, le commanditaire, finance les activités, le programme
ou la cause de l'autre partie, et reçoit en échange une
forme de reconnaissance. Pour de plus amples renseignements sur ce sujet,
se reporter à l'ouvrage « Corporate Sponsorship »
de J. Mintz et G. Wallace, 1994.
7. L'évaluation formative consiste en un travail
de mesure à petite échelle visant à déterminer
et à résoudre les enjeux de l'activité avant la mise
en oeuvre complète et générale d'un programme. La
question essentielle à se poser lors de l'évaluation formative
est la suivante : « Quels moyens de communication conviennent le
mieux à l'auditoire cible ? »
8. L'évaluation des processus consiste à
trouver la réponse à deux grandes questions, soit «
Qu'est-ce qui a été fait ? » et « À qui
et comment ? ». Lorsqu'un programme se poursuit pendant un long
intervalle de temps, comme ce peut être le cas de certaines activités
de prévention en recherche et sauvetage, il y a lieu de procéder
à des mesures à plusieurs moments du déroulement
afin de s'assurer que les composants de l'activité sont toujours
présentés aux personnes qui conviennent, et au bon moment.
9. Ce genre d'évaluation sert à mesurer
l'efficacité d'un programme de prévention. On l'utilise
pour répondre à la question « Les activités
changent-elles vraiment quelque chose? ». Tout comme l'évaluation
des processus, cette mesure peut aussi s'effectuer à certains intervalles
pendant le déroulement d'un programme permanent. L'évaluation
des effets peut se faire de diverses façons. Dans le meilleur des
mondes, pour évaluer l'effet d'un programme de prévention
sur les participants, on aimerait savoir ce qui serait arrivé à
ces personnes si elle n'avaient pas suivi le programme. Comme il est impossible
d'établir une telle comparaison directement, il faut avoir recours
à des stratégies d'inférence basées sur l'approximation.
La plus courante de ces stratégies est l'étude avant et
après (c'est-à-dire, la stratégie du pré-test
et du post-test). Dans ce modèle, il s'agit de comparer des mesures
prises avant et après l'activité afin de détecter
les changements qui ont pu se produire dans les variables liées
aux résultats que l'activité était destinée
à influencer. Une autre stratégie se fonde sur le modèle
du groupe de contrôle, c'est-à-dire un groupe de non-participants,
choisis selon certaines caractéristiques, aux fins d'une comparaison
avec les participants au programme. Les deux groupes subissent des tests
afin de déterminer les effets du programme. La stratégie
la meilleure sur le plan de l'utilisation efficace des ressources et sur
celui de l'exactitude des résultats est peut-être bien celle
de l'expérimentation sélective, qui fait appel à
la création d'un seul groupe constitué. On prélève
ensuite dans le groupe un sous-ensemble aléatoire qui participe
à l'activité de prévention, et le sous-ensemble restant
devient le groupe de contrôle. Les expérimentations sélectives
permettent de dégager des inférences causales claires et
de répondre efficacement aux questions suivantes :
« L'intervention donne-t-elle de bons résultats ? »
et « Qu'est-ce qui fonctionne le mieux? ».
10. Rapport technique -compte rendu des opinions du
groupe d'experts, Examen de la prévention en recherche et sauvetage,
page ___, février 1997.
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