Déclaration d'ouverture au Comité des Comptes publics
L'intégrité du numéro d'assurance sociale
(Chapitre 1 - Rapport Le Point 2002)
Le 17 février 2003
Maria Barrados, PhD
Vérificatrice générale adjointe
Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion
de présenter les résultats de notre vérification portant
sur l'intégrité du numéro d'assurance sociale (NAS). Peter
Simeoni et Suzanne Therrien, qui sont responsables de ces travaux de vérification,
m'accompagnent aujourd'hui.
Nous avons exécuté cette vérification pour déterminer
si le gouvernement protégeait et renforçait l'intégrité
du NAS. Nous avons effectué un suivi des problèmes que nous avions
soulevés dans notre rapport de 1998 sur la gestion du NAS. De plus, nous
avons fondé nos travaux sur les rapports concernant le NAS adressés
à la Chambre des communes par le Comité permanent des comptes
publics et le Comité permanent du développement des ressources
humaines. Ces rapports ont été très utiles pour nos travaux.
Ce que nous avons constaté
Quand nous avons commencé, nous nous attendions à ce que les
problèmes signalés par le passé soient en grande partie
réglés. Nous avons plutôt constaté qu'il y avait
eu des progrès sur certaines questions depuis 1998, mais que de nombreux
autres problèmes n'étaient pas réglés.
D'une part, le gouvernement a réitéré sa politique, à
savoir que le NAS doit être utilisé uniquement comme numéro
de compte pour les programmes fédéraux autorisés. Afin
d'aider à protéger les renseignements personnels (y compris le
NAS) à l'extérieur du gouvernement fédéral, il met
en oeuvre la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents
électroniques.
D'autre part, nous avons constaté encore des faiblesses graves concernant
le contrôle et la délivrance des NAS, ce qui nous amène
à conclure que Développement des ressources humaines Canada (DRHC)
ne prend pas suffisamment de mesures pour protéger et renforcer l'intégrité
du NAS.
À notre avis, DRHC ne respecte pas l'esprit de la Loi sur l'assurance-emploi
et ses règlements d'application concernant la délivrance des NAS
puisqu'il ne demande aux requérants qu'un seul document comme preuve
tant de l'identité que de la citoyenneté. Comme un seul document
est généralement insuffisant pour vérifier ces deux aspects,
nous craignons que pour la majorité des NAS délivrés depuis
1998, l'identité et la citoyenneté du requérant n'aient
pas été vérifiées correctement.
Nous doutons de la fiabilité de certains des documents que DRHC a acceptés
comme preuve d'admissibilité au NAS. Par exemple, nous avons constaté
qu'il acceptait des passeports périmés, des certificats de baptême
et des photocopies de ces documents et d'autres.
Nous avons trouvé que le contrôle était insuffisant sur
les NAS délivrés aux personnes qui ne sont pas des Canadiens ou
des résidents permanents la série 900. Nous avons remarqué
que pour ces NAS, tout comme pour les NAS réguliers, DRHC ne prenait
pas de mesures suffisantes pour établir l'identité des requérants.
Le Ministère ne demandait pas non plus à ces requérants
de démontrer pourquoi ils avaient besoin d'un NAS, même si cela
est exigé par le règlement.
La fiabilité et l'intégralité de l'information du Registre
d'assurance sociale, la base de données qui contient tous les dossiers
des NAS, continuent de poser problème. Même si DRHC a apporté
certaines améliorations après 1998, nous avons constaté
que plusieurs problèmes n'ont pas été réglés
adéquatement. Par exemple, pour améliorer l'intégrité
du Registre, le Ministère devrait déterminer pourquoi, pour les
personnes de plus de 20 ans, le nombre de NAS utilisables dépasse de
5 millions le chiffre du recensement.
Questions que le Comité pourrait souhaiter poursuivre
Monsieur le Président, je suis heureuse de constater que le Ministère
a accepté toutes nos recommandations et qu'il a produit un plan d'action
pour s'y attaquer. Je pense que ce plan a été fourni au Comité.
Même si le plan est une étape dans la bonne direction, la prochaine
mesure à prendre est d'obtenir l'assurance que le gouvernement a engagé
les ressources nécessaires. Le Comité pourrait vouloir demander
aux représentants de DRHC combien coûtera le plan d'action, s'il
est entièrement financé, et sinon, quelles en sont les conséquences.
Il règne peut-être une certaine confusion au sujet de ce que le
Ministère entend quand il affirme que 2,6 millions de NAS ont été
désactivés en octobre dernier. Nous croyons savoir que ces NAS
peuvent toujours être utilisés pour avoir accès aux programmes
fédéraux de prestations, sauf pour l'assurance-emploi, sans que
cela ne provoque une enquête. Le Comité pourrait vouloir demander
aux représentants de DRHC de préciser le statut de ces NAS.
Le Comité pourrait aussi vouloir leur demander :
- quelle assurance ils peuvent fournir que les autres ministères s'acquitteront
de leurs responsabilités en vertu du plan d'action;
- quand ils s'attendent à avoir entièrement mis en oeuvre le
plan;
- comment et quand ils comptent respecter la Loi sur l'assurance-emploi et
ses règlements d'application lors de la détermination de la
citoyenneté et de l'identité des demandeurs de NAS;
- quels plans ils ont pour évaluer la fiabilité des documents
qu'ils acceptent à l'appui des demandes de NAS et pour vérifier
la validité des documents auprès des autorités qui les
délivrent.
Finalement, le Comité pourrait vouloir demander au Ministère
de fournir des rapports d'étape réguliers montrant si les éléments
du plan sont réalisés à temps et dans le respect du budget.
Monsieur le Président, voilà qui conclut ma déclaration
d'ouverture. Nous serions heureux de répondre aux questions du Comité.
Merci.
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