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Déclaration d'ouverture au Comité de la Défense nationale et des anciens combattants

Autres observations de vérification — Les activités de surveillance indépendante visant les organismes de sécurité et de renseignement
(Chapitre 10 - Rapport de la vérificatrice générale de novembre 2003)

Autres observations de vérification — Achat de deux aéronefs Challenger par le gouvernement
(Chapitre 10 - Rapport de la vérificatrice générale de novembre 2003)

Le 25 mars 2004

Sheila Fraser, FCA
Vérificatrice générale du Canada

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Comité, il me fait plaisir d'être ici aujourd'hui pour discuter de deux observations de vérification du chapitre 10 de mon rapport de novembre 2003, déposé le 10 février. Pour vous situer, la première observation, sur les activités de surveillance indépendante, commence au paragraphe 10.120 du chapitre; la seconde, sur l'achat de deux aéronefs Challenger, commence au paragraphe 10.49.

Mme Jocelyne Therrien, directrice de la vérification pour l'observation sur la sécurité et le renseignement, et Mme Wendy Loschiuk, directrice principale chargée de la vérification de l'achat des Challenger, m'accompagnent aujourd'hui. Avec votre permission, Monsieur le Président, je leur demanderais de faire une brève déclaration, après quoi nous serons heureuses de répondre à toutes vos questions.

JOCELYNE THERRIEN, DIRECTRICE

Chapitre 10 — Autres observations de vérification
Les activités de surveillance indépendante visant les organismes de sécurité et de renseignement

Monsieur le Président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre vérification des activités de surveillance indépendante visant les organismes de sécurité et de renseignement.

En effectuant des travaux pour un prochain rapport sur l'initiative de la sécurité publique et de l'antiterrorisme, nous avons relevé une variété de types de surveillance indépendante des organismes de collecte de renseignements sur les Canadiens.

Notre vérification avait donc pour objectif de recueillir des données sur la situation, de décrire le rôle respectif des divers organismes de sécurité et de renseignement et d'évaluer dans quelle mesure leurs activités sont examinées par un organisme externe indépendant. Nous nous attendions à ce que les activités des organismes qui jouissent de pouvoirs d'intrusion fassent l'objet d'une surveillance proportionnelle au degré d'intrusion.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est surveillé par deux organismes externes : le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité et le Bureau de l'inspecteur général du SCRS. En vertu de la loi, les deux organismes ont accès à toute l'information détenue par le Service, exception faite des avis soumis aux ministres et de certaines discussions entre les ministres. Ce type d'accès permet à l'inspecteur général et au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité d'examiner, par exemple, les mandats émis par les tribunaux afin d'établir si le Service a respecté le principe selon lequel il doit limiter sa collecte d'information à ce qui est strictement nécessaire.

En comparaison, la Commission des plaintes du public contre la GRC, qui est fondée sur le modèle de l'ombudsman, ne peut entreprendre de vastes examens pour déterminer de manière systématique s'il y a conformité à la loi, comme le pourrait un organisme ayant des pouvoirs de vérification. De fait, la loi n'autorise pas un accès direct aux dossiers de la GRC et aux évaluations qui permettraient à la Commission de donner au Parlement une assurance générale quant au respect de la loi, en particulier en ce qui concerne le recours judicieux aux pouvoirs d'intrusion.

Le commissaire du Centre de la sécurité des télécommunications, un autre organisme d'examen, est investi d'un pouvoir étendu, mais ses rapports publics mettent surtout l'accent sur la légalité des activités du Centre et renferment peu d'observations sur des questions de gestion.

Il existe également d'autres organismes de collecte de renseignements qui ne sont soumis à aucun examen indépendant. Ces organismes participent à divers degré à la collecte de renseignements de sécurité. Il faut établir une distinction entre leurs pouvoirs respectifs à ce chapitre et les pouvoirs qu'ils utilisent dans les faits.

Par exemple, les agents de renseignement des douanes peuvent utiliser des moyens d'intrusion, mais ils le font généralement lorsqu'ils soupçonnent un trafic de contrebande. Pour sa part, la Défense nationale cible ce qui peut constituer une menace pour ses installations et son personnel; ses enquêtes secrètes se limitent généralement aux employés du Ministère. Le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada reçoit de l'information et l'analyse, mais il ne participe pas activement à la collecte de renseignements de sécurité.

Et maintenant, Monsieur le Président, Mme Wendy Loschiuk va vous faire part de nos commentaires sur la deuxième observation de vérification.

WENDY LOSCHIUK, DIRECTRICE PRINCIPALE

Chapitre 10 — Autres observations de vérification
Achat de deux aéronefs challenger par le gouvernement

Notre deuxième sujet de discussion aujourd'hui est notre observation de vérification sur l'achat de deux aéronefs Challenger par le ministère de la Défense nationale pour remplacer deux aéronefs vieillissants de sa flotte pour le Service de vols d'affaires. Ces nouveaux aéronefs servent au transport des dignitaires. Le gouvernement n'a pu démontrer qu'il avait fait preuve de diligence raisonnable dans l'adjudication de ce contrat ou qu'il avait obtenu la meilleure valeur possible.

Nous avons constaté que la décision d'acheter ces aéronefs avait été prise avant que les ministères concernés n'aient eu le temps d'analyser le besoin et le coût et d'étudier d'autres options. La décision d'acheter ces aéronefs avant la fin de l'exercice a été prise au milieu de mars, et on a contourné les étapes établies pour assurer l'optimisation des ressources.

Nous avons constaté que ni le ministère de la Défense nationale ni Transports Canada n'avaient d'inquiétude au sujet de la performance de la flotte; la fiabilité et la disponibilité atteignaient toutes deux près de 100 p. 100. Les aéronefs plus anciens utilisés pour le transport des dignitaires avaient connu quelques problèmes mécaniques, mais ils n'étaient pas considérés comme dangereux. De fait, le ministère de la Défense les utilise toujours. Nous admettons que l'apport des nouveaux aéronefs peut contribuer à améliorer la performance, mais sans une évaluation claire montrant quelles améliorations étaient nécessaires, on ne peut que se demander si l'achat de ces aéronefs en particulier était la meilleure option.

Dans ce cas, cependant, l'octroi d'un contrat à fournisseur unique n'était pas justifiée. Le Règlement sur les marchés de l'État prévoit que quatre exceptions peuvent être invoquées pour passer des contrats à fournisseur unique. L'adjudication de ce contrat était fondée sur deux exceptions — l'urgence et la compatibilité avec la flotte existante.

Le gouvernement n'a pas montré qu'une urgence imprévue existait. Nous n'avons pas non plus trouvé de preuve d'un inconvénient pour le gouvernement s'il n'avait pas acheté ces aéronefs avant le 30 mars 2002, l'échéance imposée par l'entrepreneur.

Le gouvernement a soutenu que seul l'aéronef Challenger 604 était compatible avec la flotte existante. Cependant, les facteurs permettant de mesurer cette compatibilité n'ont jamais été définis. De plus, les représentants du gouvernement avaient signalé que l'utilisation de la compatibilité comme motif pour adjuger un contrat à un fournisseur unique constituait dans ce cas une stratégie très risquée — à savoir que s'il y avait contestation, la position voulant que l'aéronef Challenger 604 soit le seul aéronef compatible serait difficile à défendre. Si, comme le gouvernement l'a déclaré, une amélioration de la performance s'imposait, on pourrait soutenir que d'autres aéronefs auraient pu offrir une autonomie de vol plus grande, l'accès à des pistes plus courtes ou des coûts de fonctionnement plus faibles. Le gouvernement n'a fait aucune analyse pour démontrer que seul l'aéronef choisi permettait ces améliorations.

Monsieur le Président, l'achat de ces aéronefs pour la flotte de transport des dignitaires est encore un autre cas où le gouvernement n'a pas respecté ses propres règles — soit les politiques et procédures d'approvisionnement. La décision de dépenser près de 100 millions de dollars a été prise en neuf jours. Les ministères compétents n'ont pas eu la possibilité d'examiner leurs besoins ni de déterminer la meilleure solution pour améliorer les capacités de la flotte.

Le gouvernement n'a pas exercé une diligence raisonnable et ne s'est pas soucié du principe d'économie pour effectuer cet achat. Il est difficile de comprendre comment les bonnes pratiques d'approvisionnement auraient pu être suivies dans la course contre la montre pour effectuer cet achat avant la fin de l'exercice.

Monsieur le Président, ceci complète mes commentaires. Maintenant la vérificatrice générale va conclure cette déclaration.

SHEILA FRASER, VÉRIFICATRICE GÉNÉRALE

Monsieur le Président, j'aimerais aborder quelques questions qui découlent de ces deux observations de vérification. Tout d'abord, même si aucune recommandation particulière n'a été formulée concernant l'aéronef Challenger, le gouvernement n'a pas reconnu que les politiques et les pratiques ont été contournées. Selon lui, l'achat a été géré de manière appropriée. Cette réaction nous préoccupe parce qu'elle laisse la voie ouverte à une autre situation du même genre.

Quant à notre observation de vérification sur les organismes chargés de la sécurité et du renseignement, le gouvernement a annoncé, une fois nos travaux terminés, la création d'un mécanisme d'examen indépendant des activités de sécurité nationale de la GRC. Le Parlement voudra peut-être étendre son analyse à d'autres organismes afin de garantir que tous ceux qui font la collecte de renseignements sont soumis aux niveaux appropriés d'examen externe et tenus de communiquer l'information.

Monsieur le Président, voilà qui conclut notre déclaration d'ouverture. Il nous fera plaisir de répondre à vos questions.