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Déclaration d'ouverture de la commissaire à l'environnement et au développement durable

Conférence de presse du Rapport de 2005 - 29 septembre 2005

Bonjour. J'ai le plaisir de vous présenter mon cinquième rapport à titre de commissaire à l'environnement et au développement durable.

D'entrée de jeu, laissez-moi vous dire que, aujourd'hui, partout dans le monde, la nature nous fait clairement savoir que notre façon de faire ne peut plus durer — et le Canada ne fait pas exception à la règle.

Pour mettre fin au déclin de la nature, le Canada doit prendre les grands moyens afin d'édifier une société durable et le gouvernement doit donner l'exemple.

Serons-nous parmi les pays qui sauront prévoir et prévenir la détérioration de l'environnement, pour ainsi épargner de l'argent et créer des occasions d'affaires?

La réponse pourrait être négative, à moins que le gouvernement fédéral n'améliore nettement son leadership et sa feuille de route.

Mon plus récent rapport montre que, même si le gouvernement part du bon pied en prenant des engagements louables en faveur du développement durable, il ne franchit pas toujours la ligne d'arrivée.

En fait, le thème récurrent de mon rapport, c'est l'incapacité chronique du gouvernement fédéral à soutenir ses initiatives jusqu'à la fin. Laissez-moi vous en donner quelques exemples.

Premier grand pays industrialisé à avoir ratifié en 1992 la Convention sur la diversité biologique, le Canada s'est engagé à conserver sa biodiversité et à voir à son développement durable.

Voilà pourquoi les administrations fédérale, provinciales et territoriales ont adopté, en 1996, la Stratégie canadienne de la biodiversité. Mais depuis lors, les mesures prises par le gouvernement fédéral en faveur de la Stratégie ne font aucun progrès.

C'est d'ailleurs notre troisième vérification sur cette question. Le Canada n'a toujours pas établi de bilan général de l'état de notre biodiversité et de son évolution. Sans un tel bilan, comment pouvons-nous espérer la protéger?

Il est plus que temps que le gouvernement fédéral donne suite à ses engagements. Ne pas protéger la biodiversité aujourd'hui coûtera très cher aux Canadiens demain.

La situation n'est guère plus rose du côté des océans qui baignent le Canada. Leur état se détériore.

Par l'adoption de la Loi sur les océans de 1996, le Canada est devenu le premier pays au monde à se doter d'une loi en matière de gestion des océans.

Mais près d'une décennie plus tard, Pêches et Océans Canada n'a pas réussi à se servir des moyens que lui offre la Loi sur les océans pour protéger nos océans et en assurer le développement durable.

Aucun plan de gestion des océans n'a été parachevé. De plus, peu de progrès ont été accomplis dans l'établissement des zones de protection marines.

Les océans du Canada sont en péril. Nous sommes témoins d'un appauvrissement important de certains stocks de poisson, de l'introduction continue de polluants et d'espèces envahissantes et du déclin de la biodiversité et de la productivité.

Laissez-moi vous parler maintenant des efforts déployés pour protéger nos parcs nationaux.

Les 41 parcs nationaux du Canada sont le reflet des paysages diversifiés et du patrimoine naturel de notre pays. Toutefois, leurs écosystèmes et leur biodiversité subissent des pressions.

L'agence chargée de maintenir et de rétablir l'écologie de nos parcs nationaux, Parcs Canada, a reçu pour ce faire 75 millions de dollars en fonds supplémentaires.

(Selon notre vérification,) Parcs Canada a pris la bonne direction, notamment en rétablissement des espèces en péril et en surveillant leurs progrès.

(Avec ces fonds supplémentaires,) Parcs Canada a la possibilité de vraiment améliorer la gestion des parcs. Les prochaines années seront toutefois déterminantes.

L'un des besoins essentiels de la vie quotidienne est l'accès à une eau potable salubre. Dans un pays comme le nôtre, nous supposons tous que l'eau que nous buvons est d'excellente qualité.

Mais, en réalité, dans certaines régions de compétence fédérale, les Canadiens ne sont pas tous certains de la salubrité de leur eau potable. Cette situation touche le demi million de Canadiens qui vivent dans les collectivités des Premières nations.

Malgré les centaines de millions de dollars investis par le gouvernement fédéral pour améliorer l'eau potable dans les réserves, une proportion considérable des réseaux d'approvisionnement continue de fournir une eau dont la qualité ou la salubrité pose un risque.

Parmi les principaux problèmes, mentionnons l'absence de lois et de règlements sur l'approvisionnement en eau potable dans les collectivités des Premières nations, et l'absence de soutien technique adéquat pour les activités d'exploitation et d'entretien.

À moins de mesures radicales, il est peu probable que les 600 millions de dollars investis dans la Stratégie de gestion de l'eau des Premières nations permettent d'améliorer la salubrité de l'eau.

Le gouvernement fédéral doit également s'assurer que l'eau potable est salubre ailleurs au Canada, notamment dans les bases militaires, les parcs nationaux et les installations fédérales. La responsabilité du gouvernement fédéral s'étend aussi aux trains de voyageurs, aux avions et aux navires de croisière voyageant d'une province à l'autre et à l'étranger.

Santé Canada inspecte la qualité de l'eau à bord des bateaux de croisière et des trains de passagers, mais non à bord des avions. Les voyageurs canadiens n'ont donc pas de garantie que l'eau qui sert à préparer les repas ou qui est servie à bord des avions est salubre.

Le développement durable est l'approche adoptée par le Canada pour protéger l'environnement tout en réalisant des progrès économiques et sociaux. Cette approche favorise l'utilisation responsable des ressources naturelles, humaines et économiques.

Après cinq ans au poste de commissaire à l'environnement et au développement durable, je réalise que la performance du gouvernement fédéral au chapitre de l'adoption et de la mise en œuvre d'une approche de développement durable a été inégale.

Tel est le cas pour l'approvisionnement écologique. Le gouvernement fédéral ne tire pas profit de cet important outil.

Le gouvernement fédéral est l'un des plus grands acheteurs au Canada. Il dépense environ 13 milliards de dollars par année en biens et en services de toutes sortes, dont des fournitures de bureau, de l'équipement de laboratoire, des véhicules et l'entretien des immeubles.

Depuis plusieurs années déjà, le gouvernement a reconnu que l'achat de produits écologiques pouvait réduire les répercussions néfastes de ses activités sur l'environnement, stimuler l'offre de biens et de services écologiques et favoriser l'innovation.

Après plus d'une décennie de promesses, le gouvernement fédéral n'a toujours pas de politique en matière d'approvisionnement écologique. En fait, il rate chaque jour des occasions de faire des choix judicieux pour l'environnement.

Le gouvernement demande aux Canadiens de faire leur part en écologisant leurs activités quotidiennes. Il ne devrait demander aux autres que ce qu'il est prêt à faire lui-même. 

Hélas, même s'il l'a promise il y a longtemps, le gouvernement fédéral n'a pas non plus établi de stratégie visant à coordonner les mesures de développement durable des ministères.

Les parlementaires et la population canadienne ne connaissent donc pas les projets du gouvernement fédéral en ce domaine, ni les moyens qu'il compte prendre pour les mettre en œuvre.

J'ai le plaisir de vous annoncer que les Canadiens se prévalent du processus de pétition en matière d'environnement que mon Bureau coordonne. Ils veulent ainsi obtenir des réponses à leurs questions sur des problèmes d'ordre écologique ou de développement durable.

La vérification des réponses données par le gouvernement aux pétitions présentées par les Canadiens me donne l'occasion d'examiner des questions environnementales qui, autrement, n'auraient pas été portées à mon attention.

Cette année, nous avons examiné trois réponses du gouvernement à des pétitions en matière d'environnement. La première portait sur les assurances des exploitants d'installations nucléaires; la deuxième, sur les lignes directrices régissant l'inscription sur la liste des espèces en péril; et la troisième, sur les répercussions environnementales de l'élevage du porc.

En conclusion, les vérifications de cette année mettent en lumière un problème chronique : l'incapacité du gouvernement fédéral à mener à terme les initiatives qu'il lance.

On annonce des projets audacieux qui sombrent dans l'oubli dès que le coup d'envoi est donné.

Merci. Je serais heureuse de répondre à vos questions.