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Le Chancellor's Club Dinner
Université de Calgary

Notes pour une allocution de Sheila Fraser, FCA, Vérificatrice générale du Canada, le 5 novembre 2002, Calgary (Alberta).


Peter, merci pour cette gentille présentation…

Chancelier Warren, Mesdames et Messieurs les membres du Sénat et du Chancellor's Club, Mesdames et Messieurs les boursiers,

Je suis très heureuse d'être avec vous ce soir à Calgary, d'autant plus que mon vol a été annulé… Permettez-moi de féliciter votre nouveau chancelier et de vous remercier de me donner l'occasion de rencontrer des amis et des membres de ma famille.

Je suis honorée de vous adresser la parole à l'occasion de ce prestigieux événement. Avant d'aller plus loin, j'aimerais prendre quelques moments pour exprimer la très grande admiration que je voue au Chancellor's Club et à ses membres. Votre engagement continu envers le programme de bourses fait que l'Université peut continuer à reconnaître, à récompenser et à souligner l'excellence chez les étudiants.

Aux boursiers ici ce soir, félicitations pour vos succès. Du beau travail! Vous avez été bien récompensés pour la peine que vous vous êtes donnée. Je vous félicite et vous souhaite un succès continu dans vos études.

Alors que je préparais mes remarques pour cette soirée, je me suis rendu compte que l'Université de Calgary et le Bureau du vérificateur général ont au moins deux choses importantes en commun — un engagement continu à l'égard de la recherche de l'excellence et un désir de concentrer nos efforts stratégiquement pour réaliser nos objectifs.

Le Bureau du vérificateur général existe depuis longtemps. En fait, l'année prochaine, nous célébrerons notre 125e anniversaire. Nous sommes presque aussi vieux que le Canada.

L'Université de Calgary est beaucoup plus jeune, mais je crois qu'il n'est pas exagéré de dire que, au cours des ans, le Bureau et l'Université ont tous les deux montré qu'ils ont la bonne idée de se transformer au bon moment et la volonté d'être des chefs de file dans leurs domaines respectifs.

Ce soir, j'ai l'intention de parler de la façon dont le Bureau du vérificateur général s'efforce de produire des changements positifs dans la vie des Canadiens en faisant la promotion d'une bonne gouvernance et de la reddition de comptes au gouvernement fédéral.

À n'en pas douter, ce sont là des sujets très sérieux. En fait, lorsque mon personnel des communications m'a remis une première ébauche de mon allocution, j'ai craint que les sujets abordés vous ennuient et que vous vous endormiez après un repas aussi délicieux.

J'ai la chance d'avoir des employés très dévoués, dont Sherry Galey, qui a rédigé hier un court poème sur le travail au Bureau, afin de prouver que nous, vérificateurs, malgré notre réputation de personnes plutôt sombres, sommes capables de rire de nous-mêmes.

Permettez-moi de vous réciter un poème intitulé « Ode au Bureau ». Il évoque quelques-uns des travaux que nous accomplissons en tant que vérificateurs du gouvernement fédéral.

Il s'inspire grosso modo d'un poème intitulé « Ode to an Auditor », écrit par Lawrence Sawyer. J'espère que M. Sawyer nous pardonnera notre licence poétique!

Ode au Bureau

Mon personnel accomplit son travail sans excuses
Il vérifie les comptes publics, la santé, l'écologie
(Et n'oublions pas les technologies de l'information)

Nous vérifions les rapports sur le rendement et les fluctuations budgétaires
La Défense nationale et les fondements gouvernementaux
(Nous devons également mentionner les douanes et la taxation)

Nous vérifions les procédés et contrôlons l'assurance de la qualité
(Mais, oh là là!, le contrat accordé à Groupaction a réellement mis à l'épreuve notre endurance!)

Nous testons les contrôles qui sont défectueux
(Parfois, nous devons jouer au détective)

Nous cherchons la conformité aux autorisations
(Et lorsque nous ne pouvons la trouver, nous sommes sans pitié)

Nous examinons les subventions, les contributions et le personnel
Et nous encourageons aussi l'adoption de la comptabilité d'exercice

Il n'y a rien que nous ne puissions vérifier
Rien ne nous échappe

Toujours à l'affût de l'inconduite et de la fraude
Nous allons là où d'autres n'osent s'aventurer

Lorsque nous faisons rapport sur des recommandations qui n'ont pas encore été suivies
Nous créons la nette impression
Que nous faisons faire au gouvernement une certaine dépression
(Mais ce n'est pas tout à fait le cas…)

Avant le dépôt de nos rapports, le suspense commence à monter
On veut voir dans quelle mesure exacte nous tiendrons le gouvernement responsable

Et après le fait, nous ne nous laissons pas distraire par les excuses habituelles
Nous persistons dans notre vision : bonne gouvernance!

Je dois dire que je me sens maintenant un peu comme Alice au pays des merveilles. Je ne récite pas souvent de poèmes dans l'exercice de mes fonctions, en particulier, des poèmes très farfelus…

Passons maintenant aux choses plus sérieuses…

Les Canadiens espèrent souvent que la vérificatrice générale tombe sur le gouvernement fédéral à bras raccourcis. Et, à vrai dire, c'est mon travail d'examiner objectivement les activités du gouvernement et de signaler les secteurs où les programmes et les services pourraient être gérés de façon plus économique, plus efficiente et en tenant davantage compte de leurs effets sur l'environnement.

C'est le mandat de mon bureau, qui est expliqué dans les dispositions législatives qui régissent nos travaux, et je travaille avec des centaines de professionnels hautement qualifiés qui s'affairent à le remplir.

Dans notre régime politique, le Parlement, le gouvernement et la fonction publique sont les gardiens des fonds publics qui leur sont confiés pour offrir des programmes et des services aux Canadiens.

Une part importante de la confiance de la population dans nos institutions démocratiques repose sur la conviction que les fonds publics sont dépensés de façon judicieuse et efficace.

L'optimisation des ressources, le respect des autorisations et la gérance environnementale sont indispensables et la population doit s'en rendre compte.

En tant que vérificateurs, nous fournissons l'information dont le Parlement a besoin pour tenir le gouvernement responsable de l'intendance des fonds publics.

MAIS, et c'est un gros MAIS, lorsque nous effectuons nos travaux, nous le faisons dans le plus grand respect des institutions fédérales et des hommes et femmes qui consacrent leur vie à la fonction publique.

Notre objectif permanent est de formuler des critiques constructives et de tenir compte des gigantesques défis que les ministères et organismes que nous vérifions doivent relever pour offrir des programmes et des services gouvernementaux complexes et de grande envergure.

Contrairement à la croyance populaire, mon bureau n'a pas pour seule tâche de révéler le gaspillage et la corruption au gouvernement. Oui, il est inévitable que les vérifications permettent de découvrir des lacunes. Il ne peut en être autrement. Toutefois, si l'on y réfléchit bien, les vérifications sont des outils d'apprentissage.

Nous faisons tous des erreurs. Peut-être avez-vous l'impression que les bureaucrates et les politiciens d'Ottawa en font beaucoup plus que d'autres. (Personnellement, je doute que ce soit vrai étant donné les problèmes mis en lumière récemment dans les entreprises.)

Dans le monde d'aujourd'hui, où les questions sont complexes et où les responsabilités à l'égard des résultats sont partagées par de nombreuses organisations et de nombreux gouvernements, les problèmes sont généralement systémiques plutôt que d'être attribuables à des personnes.

Quand un programme ne fonctionne pas bien, les vérificateurs s'efforcent de trouver des mesures concrètes pour l'améliorer. Quand les ministères donnent suite à nos rapports en adoptant nos recommandations, quand les comités parlementaires examinent nos rapports et recommandent eux-mêmes des mesures à prendre, la gestion du gouvernement change pour le mieux.

Après toute une année au poste de vérificatrice générale, ce que j'ai vu m'a convaincue que la vaste majorité des fonctionnaires et des politiciens prennent très au sérieux le besoin de gérer avec soin les fonds publics pour répondre aux besoins des Canadiens.

Par conséquent, en des occasions comme celle-ci, j'aime souligner le dévouement des parlementaires et des fonctionnaires. Ils sont fréquemment chargés de travaux très exigeants, qu'ils doivent accomplir dans des conditions difficiles et qui nécessitent souvent de grands sacrifices de leur part.

C'est pour moi un grand privilège d'occuper un poste qui me permet de jouer un rôle aussi important dans notre régime démocratique de gouvernement.

Avec le temps, le Bureau est devenu un chef de file mondial dans la vérification législative. À une époque lointaine, le Rapport du vérificateur général indiquait toutes les opérations du gouvernement — jusqu'à l'achat des lacets de bottines. Ces rapports, à ce qu'il me semble, pouvaient contenir plus de 2 000 pages! Et ils n'étaient pas produits à l'aide d'un ordinateur!

Bien sûr, les temps ont changé, et la nature du travail a aussi changé.

Aujourd'hui, nous nous efforçons de concentrer nos efforts stratégiquement pour tenir le gouvernement responsable devant les Canadiens.

Nous sommes passés de la simple évaluation de la conformité des opérations financières aux règles à la communication d'information sur tous les aspects de la gestion de programmes gouvernementaux valant des milliards de dollars.

Secteurs d'intérêt

J'aimerais maintenant passer aux cinq secteurs sur lesquels mon bureau se concentrera pendant mon mandat. Tous les nouveaux vérificateurs généraux réfléchissent à ce qui est le plus important pour eux et à ce qu'ils veulent accomplir en cours de mandat. Voici les secteurs qui sont importants pour moi.

Le premier est l'obligation de rendre compte au Parlement. Tous les vérificateurs généraux, sans exception, y ont accordé la plus grande importance. J'espère que je vous ai déjà fait sentir pourquoi elle est si importante. Notre régime parlementaire sert bien les Canadiens. Par nos travaux, nous cherchons à protéger et à renforcer le rôle du Parlement.

Un autre secteur d'intérêt de longue date au Bureau, auquel j'ai l'intention de continuer à m'intéresser, est la promotion d'une fonction publique efficace. Nos vérifications aident à répondre à cette question clé : les principales ressources du gouvernement — les personnes, les technologies et les ressources financières — sont-elles mises ensemble à profit pour obtenir des résultats pour les Canadiens et contribuer au meilleur usage possible des fonds publics?

Quand j'ai accepté ce poste, j'ai ressenti fortement le besoin que le Bureau produise des changements positifs et durables pour les Canadiens pendant mon mandat.

Je voulais que nous mettions l'accent sur des questions qui ont un effet sur le bien-être de mes concitoyens — des questions qui ont de l'importance pour les Canadiens et qui les touchent dans leur vie quotidienne. Des questions comme la santé, la sûreté, la sécurité sociale et l'environnement.

De nombreuses personnes ne sont pas au courant du rôle important que nous jouons pour protéger l'environnement au moyen de la vérification.

Depuis 1995, nous avons au sein de notre bureau le commissaire à l'environnement. Aujourd'hui, c'est Johanne Gélinas qui occupe ce poste. Avec son équipe, elle fait enquête sur des questions liées à l'environnement et au développement durable qui préoccupent les Canadiens en vérifiant le rendement du gouvernement fédéral à cet égard.

Un autre de mes secteurs d'intérêt est les questions autochtones. Le Bureau cherche à contribuer au bien-être des peuples autochtones en axant ses travaux sur les conditions sociales, économiques et environnementales auxquelles ils sont confrontés.

Par le passé, par exemple, nous avons produit des rapports sur l'enseignement primaire et secondaire, les revendications territoriales globales des Autochtones et la santé des membres des Premières nations.

Dans l'avenir, nous comptons examiner le logement dans les réserves, les programmes de développement économique, l'application des traités et les moyens nécessaires pour appuyer une gouvernance efficace.

Et enfin, le dernier de mes secteurs d'intérêt est l'héritage et le patrimoine. Ces termes désignent ce qui est transmis d'une génération à l'autre. Il s'agit donc du long terme.

Les mesures que le gouvernement fédéral prend ou ne prend pas aujourd'hui ont, de toute évidence, un effet sur les choix s'offrant aux générations futures. À quoi ressemblera le Canada lorsque nous serons prêts à prendre notre retraite? Que laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants?

Aurons-nous préservé ou dilapidé les biens culturels, historiques et matériels que nous chérissons tant et qui nous définissent comme Canadiens?

Je veux que nos travaux fassent prendre conscience de l'importance de gérer en ne perdant pas de vue le long terme.

Mesdames et Messieurs, avec un peu d'humour et un certain sérieux, j'ai tenté de vous donner un aperçu du rôle joué par la vérificatrice générale du Canada dans la promotion de la bonne gouvernance et de la reddition de comptes.

Notre objectif est d'aider le gouvernement à devenir plus efficient et plus économique tout en protégeant l'environnement et en favorisant le développement durable. Au moyen de nos travaux, nous encourageons le gouvernement à tirer la leçon de ses erreurs. Mais nous croyons aussi qu'il peut apprendre par ses succès.

Lorsque je parcours le pays, je suis impressionnée par l'engagement et le dévouement des hommes et des femmes qui composent la fonction publique du Canada.

Si le Canada est respecté et admiré partout dans le monde, c'est en raison en grande partie de la contribution apportée par les fonctionnaires, qui ont pour mission de servir leurs concitoyens.

Et n'oublions pas que la source d'une grande part de la confiance que les Canadiens ont dans notre gouvernement est la transparence, qui permet la critique de ses activités de nombreuses fois par année. C'est la caractéristique d'une démocratie à l'oeuvre — enviée par les citoyens de nombreux pays du monde.

Oui, peut-être que le changement prend plus de temps que nous le souhaiterions. Mais il finit par se produire. Et nous, au Bureau du vérificateur général, sommes fiers du rôle que nous jouons pour qu'il se produise. Nous sommes fiers de produire des changements positifs dans la vie des Canadiens.

Merci.