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Le plein au soja

Le plein au soja

Il est difficile d'imaginer se rendre à un poste d'essence près de chez soi et de demander au pompiste de « faire le plein au soja ». Mais une famille de combustibles appelés biodiesels permet aux moteurs à combustion interne de s'alimenter d'un mélange renfermant des composés issus d'une biomasse renouvelable.

On entend par « biodiesels » des carburants diesel qui ont été mélangés avec des acides gras ou des esters alkyls, qui sont issus d'un mélange d'huile végétale ou de gras d'animal avec un alcool, soit le méthanol ou l'éthanol. Bien que les biodiesels composés d'huile de canola et d'huile de colza soient assez répandus, on porte une attention particulière ces temps-ci à une autre espèce rustique à rendement accru : le soja.

L'utilisation des biodiesels à base de soja est déjà répandue dans les régions des États-Unis où la production de la plante suffit à répondre aux besoins commerciaux. Afin de déterminer son potentiel ici au Canada, Environnement Canada, Santé Canada et la Soybean Growers Marketing Board de l'Ontario ont uni leurs efforts afin de comparer les émissions d'échappement provenant de ce carburant à base de plante à celles dégagées par des carburants conventionnels, comme l'essence et le diesel.

Les essais ont été menés au Centre de technologie environnementale d'Environnement Canada à Ottawa, sur un camion léger doté d'un moteur diesel turbo de 24 soupapes et de 5,9 litres et d'un catalyseur d'oxydation. On a effectué les essais de départ avec un carburant diesel à faible teneur en soufre offert sur le marché, puis les essais au biodiesel ont été menés avec différents mélanges où variait la teneur en soya de méthyle et de diesel conventionnel. Les essais ont été réalisés à deux températures standard – une à la température de la pièce et l'autre dans une cellule froide simulant les effets d'un hiver canadien normal.

À ces températures, les essais ont d'indiqué que les écarts entre les émissions provenant des mélanges biodiesel et du carburant diesel à faible teneur en soufre étaient minimes, ce qui serait attribuable vraisemblablement à la très grande efficacité en matière de réduction des émissions des polluants des catalyseurs d'oxydation que l'on retrouve dans les automobiles modernes. Toutefois, on a constaté que les émissions d'hydrocarbures étaient plus faibles dans tous les essais au biodiesel, ce qui semble dépendre de la quantité d'ester méthylique dans le mélange. Ces résultats pourraient indiquer que le catalyseur d'oxydation est plus efficace dans la conversion des hydrocarbures provenant des émissions de biodiesel que des émissions de diesel. Les hydrocarbures renfermant une famille de polluants qui peut influer sur l'environnement et la santé humaine, cette découverte pourrait être importante.

Le résultat le plus intéressant, cependant, provient des essais concernant les particules : minuscules et microscopiques particules que l'on retrouve dans les émissions des combustibles fossiles brûlés et dont les plus petites peuvent pénétrer profondément dans les poumons, causant plusieurs problèmes respiratoires. Dans un combustible diesel typique à faible teneur en soufre, les essais ont indiqué que toutes les particules ont un diamètre de 2,5 microns ou moins – assez petites pour être inhalées. Dans le cas du soja de méthyle, par ailleurs, la proportion se chiffre à près de 60 p. 100, ce qui indique qu'une large utilisation des biodiesels pourrait engendrer une réduction de 40 p. 100 des émissions de fines particules qui suscitent bien des préoccupations pour la santé.

Comparaison des taux d'émissions moyens entre le diesel à faible teneur en soufre et le carburant à teneur moyenne de soja de méthyle.

Comparaison des taux d'émissions moyens entre le diesel à faible teneur en soufre et le carburant à teneur moyenne de soja de méthyle lors de tests sur le démarrage d'un moteur à froid et d'un moteur réchauffé. Les mesures sont prises à 0º Celsius en gramme par mile.

Bien qu'il soit peu probable que les biodiesels remplacent complètement les combustibles fossiles, on continuera à travailler pour qu'ils soient plus efficaces et qu'ils brûlent sans résidu. Offerts actuellement en petites quantités au Canada et en plus grandes quantités aux États-Unis, les biodiesels permettront, avec de nouvelles percées, de réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Il en résulterait une diminution des émissions issues des moyens de transport qui ont des répercussions sur le changement climatique et la qualité de l'air.



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