Déclaration d'ouverture au Comité des Comptes publics
Défense nationale L'entraînement en vol
de l'OTAN au Canada
(Chapitre 4 - Rapport Le Point 2002 de la vérificatrice générale)
Le 26 février 2003
Sheila Fraser, FCA
Vérificatrice générale
Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion de rencontrer
les membres du Comité pour discuter du chapitre sur le programme d'entraînement
en vol de l'OTAN au Canada. Ce chapitre fait partie du rapport Le Point de septembre
2002. Je suis accompagnée de M. Hugh McRoberts, vérificateur général
adjoint et de Mme Wendy Loschiuk, directrice principale. Ils sont tous deux
responsables de nos vérifications de la Défense nationale.
Nous nous sommes penchés pour la première fois sur ce programme
entre autres, lors de la publication du chapitre 27 de notre rapport de 1999,
Défense nationale Différents modes de prestation de services.
Bien que nous ayons fait le suivi de la plus grande partie de ce chapitre en
2001, ce programme, par sa taille et sa nature, justifiait un suivi distinct.
Notre suivi de 2002 était centré sur la gestion et la mise en
uvre de ce programme de 2,8 milliards de dollars au cours de ses deux
premières années de fonctionnement. Nous nous attendions à
ce que la formation des pilotes militaires soit donnée comme précisé
au contrat et de façon rentable.
Nous avons signalé que la Défense nationale avait utilisé
environ 41 p. 100 de la formation qu'elle avait payée. La différence
entre ce qui avait été payé et ce qui avait été
utilisé était d'environ 65 millions de dollars. Le Ministère
considère qu'il s'agit, essentiellement, de charges payées d'avance.
C'est pourquoi nous croyons qu'il est important pour le Ministère de
démontrer au Parlement que cette charge est comptabilisée et que
sa valeur est recouvrée.
Une meilleure gestion du contrat dès les débuts aurait pu prévenir
les problèmes qui sont survenus ultérieurement. Même si
ce programme comportait plusieurs des caractéristiques d'un grand projet
de l'État, il a été traité comme un contrat de services.
Le Ministère n'a pas établi de processus de gestion des risques
ni de système d'évaluation du rendement. Mais heureusement, nous
avons pu constater à la fin de notre vérification que Travaux
publics et Services gouvernementaux Canada apportait certains changements qui
étaient conformes à la gestion d'un grand projet de l'État.
Pour résoudre certains des problèmes de gestion, le Ministère
pourrait commencer par mettre en place un cadre de gestion solide. Au moment
de notre vérification, le Ministère envisageait de modifier le
cadre de gestion et de responsabilité du programme. Nous aimerions qu'il
adopte un plan de gestion qui oriente le programme vers la gestion du fonctionnement
régulier des opérations plutôt que vers la phase de démarrage.
Nous avons constaté que la Défense nationale, Travaux publics
et Services gouvernementaux Canada et l'entrepreneur cherchaient des solutions
aux problèmes qui perdurent. Bien que le Ministère de la Défense
nationale et l'entrepreneur ont affirmé qu'ils régleront la question
de la formation inutilisée, ils ne nous ont pas encore convaincus qu'ils
seront en mesure de le faire. Pendant notre vérification, nous n'avons
pu établir clairement quand la Défense nationale obtiendra cette
formation ni si elle l'obtiendra sans frais additionnels. Nous croyons que le
Ministère devrait fournir au Parlement des explications claires sur la
manière dont il s'y prendra pour régler ces problèmes
Les contrats à long terme comme celui-ci devraient être assez
souples pour permettre des changements au besoin. Il est difficile de s'imaginer
que les besoins ne changeront pas d'ici 2019. On ne peut affirmer que les besoins
en formation des pilotes des Forces aériennes dans 10 ans seront les
mêmes que lors de la signature du contrat, en 1998. C'est toutefois ce
que le Ministère s'est engagé à faire, et si des changements
s'avéraient nécessaires, toutes les parties devraient s'entendre
et renégocier le contrat.
Le Comité voudra peut-être poser les questions suivantes à
la Défense nationale :
- Existe-t-il une entente avec l'entrepreneur pour utiliser pleinement les
65 millions de dollars payés d'avance?
- Que fera le Ministère pour s'assurer que toute la formation déjà
payée soit bien utilisée?
- Comment rendra-t-il compte du rendement du programme?
- Le Ministère a-t-il pris en compte les leçons apprises et
a-t-il préparé un plan d'action, tel qu'il l'a mentionné
en réponse à notre recommandation.
Monsieur le Président, voilà qui conclut ma déclaration
d'ouverture. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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