Déclaration d'ouverture au Comité des Pêches
et des Océans
Pêches et Océans La gestion de la flotte Contribuer à la sécurité et à l'efficience de la navigation maritime
(Chapitre 2 - Rapport de décembre 2003 de la vérificatrice générale
du Canada)
Le 25 septembre 2003
Ron Thompson, CA
Vérificateur général adjoint
Je vous remercie, Monsieur le Président, de nous donner l'occasion de
discuter de nos travaux sur la Garde côtière canadienne. J'aimerais,
entre autres, attirer votre attention sur les constatations du chapitre 31 de
notre rapport de décembre 2000 et sur celles du chapitre 2 de notre rapport
de décembre 2002. Monsieur le Président, il me fait plaisir que
votre comité ait décidé d'examiner les questions concernant
la Garde côtière et je crois que nos rapports sur la gestion de
la flotte et la navigation maritime devraient lui être utiles.
Je suis accompagné de M. Bill Rafuse, directeur principal, et de M.
Kevin Potter, directeur, de notre bureau régional de Halifax. M. Rafuse
vient tout juste de prendre la charge des vérifications de Pêches
et Océans Canada qui relèvent du bureau de Halifax, alors que
M. Potter a dirigé les deux vérifications dont nous discuterons
aujourd'hui.
Dans les chapitres 2 et 31, nous avons conclu que le Ministère ne gérait
pas les secteurs que nous avons examinés — à savoir la gestion
de la flotte et la navigation maritime — de manière rentable. De plus,
nous avons déclaré que, à notre avis, des changements devraient
être apportés pour veiller à ce que les besoins des utilisateurs
soient comblés à l'avenir.
Nous pensons que ces constatations sont pertinentes, car le Ministère
joue un rôle important à l'égard de la prestation de services
essentiels pour de nombreux Canadiens. Parmi ceux ci figurent les aides à
la navigation, les brise glace, le volet maritime des activités de recherche
et de sauvetage, la prévention de la pollution maritime et les mesures
d'intervention. La flotte appuie le Ministère dans ses activités
concernant l'application des règlements sur les pêches, les sciences
halieutiques, l'hydrographie, l'océanographie et les autres sciences
de la mer.
Le 8 mai 2001, j'ai comparu devant le Comité au sujet du chapitre 31
— La gestion de la flotte. Nos préoccupations ont porté sur trois
secteurs — organisation et reddition de comptes, gestion du cycle de vie des
navires et gestion des ressources humaines. En octobre 2001, le Comité
des comptes publics a, lui aussi, tenu une audience sur ce chapitre. En décembre
2002, le Ministère a présenté un rapport des mesures qui
ont été prises et de celles qui étaient prévues
pour donner suite à nos observations sur les secteurs mentionnés.
Ce rapport pourrait être utile au Comité lorsqu'il examinera l'état
actuel des questions relatives à la Garde côtière.
Aujourd'hui, j'aimerais attirer l'attention sur le chapitre 2 du Rapport de
décembre 2002, rapport qui concerne la gestion de la prestation des services
de soutien à la navigation et les activités liées à
la sécurité nautique. Ce sont des services qui visent à
respecter l'aspect prévention de l'engagement pris par le Ministère
de rendre les voies maritimes sûres et efficientes. Ils comprennent :
- les services de communications et de trafic maritimes;
- les aides à la navigation;
- l'entretien des chenaux;
- la protection des eaux navigables;
- les cartes de navigation;
- la réglementation des embarcations de plaisance et des plaisanciers.
Nous n'avons pas examiné les activités d'intervention du Ministère,
telles que la recherche et le sauvetage et l'intervention environnementale.
En 2001 2002, les activités de prévention ont coûté
quelque 220 millions de dollars. En outre, le Ministère a recouvré
environ 30 millions de dollars en droits de services maritimes.
Le Ministère fait face à des demandes de service qui évoluent.
La navigation de plaisance prend de plus en plus d'importance. Les progrès
technologiques accomplis dans l'industrie du transport et les obligations internationales
ont une incidence sur les demandes de service. Plus récemment, les préoccupations
en matière de sécurité ont entraîné d'autres
demandes de services. Les restrictions budgétaires demeurent une réalité.
Encouragée par l'imposition de droits de services maritimes, l'industrie
a participé davantage à la détermination des niveaux de
services qu'elle souhaite. Cependant, certains de ses représentants semblent
toujours croire que les droits sont trop élevés pour les services
fournis par le Ministère.
Bien que la technologie progresse rapidement, certains utilisateurs préfèrent
les services traditionnels. Par conséquent, même si le Ministère
met en place de nouveaux systèmes, il est difficile d'éliminer
tous les anciens.
Le Ministère est au courant de bon nombre des questions que nous avons
cernées. Il a pris des initiatives ou est en train d'en prendre pour
s'y attaquer. Il existe cependant des obstacles qui empêchent le Ministère
de moderniser et de fournir ses services de soutien à la navigation et
de mener ses activités de sécurité liée à
la navigation de plaisance de manière rentable.
Ces obstacles sont :
- l'incapacité à établir un programme national unique;
- l'absence des principaux éléments permettant d'assurer la
reddition de comptes;
- l'intégration inadéquate des services de soutien à
la navigation;
- la prestation d'un service qui ne contribue pas au mandat du Ministère
en matière de sécurité et d'efficience;
- le recours à une loi périmée à des fins non
prévues par celle ci.
J'aimerais discuter brièvement de ces questions.
En 1996, la Garde côtière a été fusionnée
avec Pêches et Océans Canada. Par la suite, l'administration de
la Garde côtière a été réorganisée.
Certaines normes nationales commencent à peine à être élaborées
ou mises à jour. Le Ministère a peu de moyens pour garantir que
les normes ou les cibles nationales existantes sont respectées. Sans
normes ou cibles nationales et sans capacité de surveillance, le Ministère
ne peut tenir les gestionnaires responsables de l'atteinte des objectifs du
programme.
Nous avons constaté qu'il existe cinq gardes côtières régionales
et que chacune fonctionne différemment. Pourtant, dans les secteurs que
nous avons examinés, le Ministère doit respecter des exigences
tant nationales qu'internationales. Les secteurs d'activité et les services
partagés internes du Ministère doivent travailler en collaboration
pour assurer aux utilisateurs des services intégrés de soutien
à la navigation.
Le Ministère a accompli d'immenses progrès pour établir
des cadres de gestion et de responsabilisation axés sur les résultats.
Il reste beaucoup à faire pour que ces cadres soient opérationnels.
Avant qu'ils ne le soient, le Ministère ne peut montrer comment ses activités
contribuent à la sécurité et à l'efficience de la
navigation maritime.
Le Ministère a pris l'engagement, il y a cinq ans, de revoir la Loi
sur la protection des eaux navigables. L'examen vient à peine de commencer.
Ces dernières années, le Ministère a mis davantage l'accent
sur la sécurité de la navigation de plaisance. Cependant, il ne
dispose pas de financement stable pour s'acquitter de cette responsabilité.
Le Ministère se fie sur d'autres organisations pour assurer la plupart
de ces services. Il a peu d'information sur ce qui est réalisé.
En 1998, le gouvernement a décidé de garder du personnel dans
certains phares. Le Ministère avait reconnu auparavant qu'il serait possible
d'automatiser la plupart de ces phares. Lorsqu'il a été décidé
de financer le maintien de personnel dans ces phares, le Conseil du Trésor
a exigé que le Ministère effectue un examen de cette décision
d'ici 2003. Nous avons constaté que le Ministère n'a pas surveillé
les coûts liés à l'exploitation des phares où l'on
maintient encore du personnel.
Le Ministère a laissé savoir que, dans l'ensemble, il est d'accord
avec nos constatations et nos recommandations. En juin, le sous ministre a dit
au Comité que certains changements organisationnels concernant la Garde
côtière ont été effectués pour donner suite
à nos constatations. Fait plus important encore, il a indiqué
que ces changements visent à régler des questions essentielles
auxquelles le Ministère doit faire face, ce qui est encourageant à
nos yeux.
Monsieur le Président, dans le cadre de votre examen des questions concernant
la Garde côtière, vous voudrez peut être demander aux représentants
officiels du Ministère de fournir un plan d'action exposant les principales
mesures qu'il prendra pour donner suite aux préoccupations que nous avons
soulevées.
Monsieur le Président, voilà qui conclut ma déclaration
d'ouverture. Mes collègues et moi même serons heureux de répondre
aux questions du Comité.
|