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Déclaration d'ouverture au Comité des Comptes publics
Chapitre 7 du rapport de décembre 2002 - Agence spaciale canadienne - La mise en oeuvre du programme spacial canadien
Le 3 février 2003
Richard Flageole, FCA
Vérificateur général adjoint
Madame la Présidente, je vous remercie de nous donner l'occasion de
discuter de notre rapport sur l'Agence spatiale canadienne et de la mise en
oeuvre par celle ci du Programme spatial canadien. Le directeur principal responsable
de la vérification, M. Reno Cyr, m'accompagne aujourd'hui.
Personne n'aurait pu prévoir les événements survenus en
fin de semaine qui ont entraîné la perte de la navette spatiale
Columbia. La perte tragique de sept vies dépasse largement tous les autres
aspects de ce désastre. Cet événement pourrait entraîner
un dur contrecoup pour le programme de la station spatiale internationale et
pour les programmes de l'Agence spatiale canadienne. Ces événements
auront sûrement un effet sur les discussions à l'ordre du jour
du Comité aujourd'hui. Cependant, je vais me concentrer, dans ma déclaration
d'ouverture, sur les constatations de notre vérification, qui demeurent
toutes pertinentes pour le Comité.
C'était la première fois depuis la création de l'Agence,
en mars 1989, que nous examinions ses activités. Notre objectif visait
à trouver dans quels domaines l'Agence pouvait améliorer ses pratiques
de gestion et à informer le Parlement, les principaux intervenants et
les contribuables canadiens de la gestion des programmes de l'Agence.
Depuis le Budget fédéral de 1999 et encore aujourd'hui, l'Agence
spatiale canadienne est un organisme en transition. Au cours de la décennie
précédente, ses priorités étaient claires. Son financement
était axé sur les projets et ses pratiques de gestion stratégique
et opérationnelle reflétaient l'accent mis sur les projets.
Le Budget de 1999 a permis d'accorder à l'Agence son premier financement
stable continu, soit 300 millions de dollars par année à partir
de 2002 2003. Au même moment, le gouvernement approuvait un nouveau programme
spatial canadien. Ces changements en matière d'environnement opérationnel
de l'Agence exigeaient des changements à la façon dont elle mène
ses activités.
La haute direction de l'Agence reconnaît la nécessité d'apporter
des changements et elle a affirmé qu'elle le ferait. Toutefois, plusieurs
questions soulevées dans notre rapport indiquent que l'Agence n'a pas
encore mis en uvre tous les changements nécessaires à ses
pratiques commerciales et de gestion. Par exemple :
- L'Agence doit élaborer une nouvelle stratégie pour remédier
à un déséquilibre entre ses obligations financières
et son budget annuel. Elle est incapable de mener toutes les activités
prévues par le Programme spatial canadien approuvé, et elle
doit présenter une stratégie révisée au gouvernement
pour approbation.
- L'Agence a tardé à mettre en oeuvre le nouveau Cadre de gestion
exigé aux fins du Programme spatial canadien. Après trois ans,
le Cadre ne fonctionne toujours pas comme prévu.
- L'Agence doit sans délai élaborer un plan stratégique
en matière de ressources humaines. Elle modifie actuellement la composition
de son effectif de façon à réduire le nombre d'employés
nommés pour une période déterminée et de travailleurs
contractuels, dont elle a fait ample usage, et d'augmenter le nombre d'employés
nommés pour une période indéterminée, ce qui convient
bien à son financement stable. Toutefois, elle n'a pas encore défini
ses besoins en ressources humaines à long terme afin de s'assurer qu'elle
compte dans son effectif le bon nombre de personnes, au bon endroit et au
bon moment, et que ces personnes possèdent les connaissances, les compétences
et les aptitudes nécessaires.
- Une préoccupation connexe est l'empressement de l'Agence à
convertir ses effectifs malgré l'absence d'un plan stratégique
qui définit ses besoins en ressources humaines à long terme.
- La mesure du rendement par l'Agence et l'information qu'elle communique
à ce sujet sont incomplètes. Elle a peu d'indicateurs de rendement
afin de mesurer ses progrès vers l'obtention de ses résultats
stratégiques, et son information sur le rendement permet difficilement
au Parlement de déterminer si elle remplit son mandat.
Une préoccupation particulière que nous avons soulevée
sont les obligations financières découlant de décisions
prises avant la création de l'Agence. Les pressions financières
provenant du programme RADARSAT et de la participation du Canada au programme
de la Station spatiale internationale ont forcé l'Agence à réaffecter
le financement destiné à d'autres projets. Ces pressions continueront
de la forcer à affecter une partie importante de son budget aux projets
liés à ces programmes, et ce, sur plusieurs années. Le
résultat immédiat est que les projets prévus pour d'autres
secteurs de services clés de l'Agence ont été reportés
ou annulés, et que la mise en uvre du Programme spatial canadien
n'est plus réalisée intégralement.
Les obligations financières de l'Agence pour la station spatiale augmenteront
lorsque le Canada commencera à acquitter sa part des frais d'exploitation
des systèmes communs. La part annuelle de l'Agence est estimée
à 50 millions de dollars et elle augmentera sans doute. Étant
donné les coûts d'exploitation et d'entretien des installations
de la station spatiale, estimés à 45 millions de dollars par année,
que suppose la contribution du Canada au programme de la Station spatiale internationale,
ce programme représentera bientôt environ un tiers du budget annuel
de l'Agence. La valeur des autres obligations financières liées
à la station spatiale, y compris le coût de réalisation
d'expériences scientifiques dans l'espace, n'a pas encore été
calculée.
Une nouvelle initiative importante appuyée par l'Agence donne au Canada
un rôle significatif dans le programme d'exploration de la planète
Mars, sous la direction des États Unis. Étant donné que
la capacité financière de l'Agence d'entreprendre même de
nouvelles initiatives modestes est actuellement limitée, la participation
à ce programme obligerait le gouvernement à réexaminer
les priorités en fonction du Programme spatial canadien actuel et du
niveau de financement annuel de l'Agence.
Madame la Présidente, nous avons formulé huit recommandations
visant à améliorer les pratiques de gestion de l'Agence. Une liste
de ces recommandations figure en annexe. L'Agence
a répondu de façon positive à nos observations et à
nos recommandations. Le Comité souhaitera peut être discuter avec
l'Agence des mesures précises qu'elle prend pour régler les questions
que nous avons soulevées et obtenir d'elle une confirmation de son plan
d'action et de son calendrier d'exécution de celui ci. Enfin, le Comité
voudra peut être examiner les stratégies de l'Agence pour rééquilibrer
son budget annuel et les pressions financières exercées par ses
projets existants et de futures initiatives.
Madame la Présidente, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres
du Comité.
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