Déclaration d'ouverture devant le Comité permanent
Le Standing Committee on Accountability and Oversight
Assemblée législative des territoires du nord-ouest
Indemnités de cessation d'emploi accordées à deux hauts fonctionnaires
Le 24 octobre 2002
Sheila Fraser, FCA
Vérificatrice générale du Canada
Je vous remercie, Monsieur le Président, de me donner la possibilité
de vous parler aujourd'hui de notre vérification des indemnités
de cessation d'emploi accordées à deux hauts fonctionnaires. L'Assemblée
législative des Territoires du Nord-Ouest m'a demandé, en mars
2002, d'entreprendre cette vérification. Je suis accompagnée aujourd'hui
de M. Jean Ste-Marie, vérificateur général adjoint,
et de M. Neil Papineau, directeur responsable de cette vérification.
La vérification avait pour objet d'examiner le processus ayant servi
à déterminer et à approuver les indemnités de cessation
d'emploi et les avantages sociaux. Nous avons aussi voulu déterminer
si les politiques et les pratiques du gouvernement ont été suivies
et si les indemnités de cessation d'emploi étaient conformes aux
conditions des conventions d'emploi entre le gouvernement et les deux hauts
fonctionnaires.
Pour mettre fin à l'emploi de M. John Bayly, secrétaire principal,
et à celui de Mme Lynda Sorensen, chef du cabinet du premier ministre,
le gouvernement a accordé environ 680 000 $, soit quelque 280 000 $ pour
M. Bayly et quelque 400 000 $ pour Mme Sorensen.
D'après nos calculs, les indemnités de cessation d'emploi accordées
à ces deux hauts fonctionnaires sont bien supérieures à
celles qui étaient prévues dans leur convention d'emploi et ne
sont pas conformes aux politiques gouvernementales. L'indemnité de cessation
d'emploi versée par le gouvernement à M. Bayly dépasse
le montant prévu d'environ 6 000 $ et celle versée à Mme Sorensen le dépasse d'environ 250 000 $. Nous n'avons pu déterminer
de raisons pour justifier l'octroi d'une indemnité de cessation d'emploi
beaucoup plus élevée.
Le GTNO a conclu des conventions d'emploi distinctes avec chaque employé
au cours de l'année 2000, année où les deux employés
avaient été nommés « à titre amovible ».
Ces conventions d'emploi comportaient des clauses de cessation d'emploi expliquant
comment les ententes pouvaient prendre fin et décrivant clairement les
méthodes de calcul des montants en cas de cessation d'emploi.
En octobre 2001, lorsqu'il a entrepris des mesures pour mettre fin à
leur emploi, le gouvernement a tenu des discussions et des négociations
avec les deux employés et conclu par la suite une entente de cessation
d'emploi avec chacun d'eux en novembre 2001. Ces ententes d'emploi établissent
de nouvelles conditions pour la cessation d'emploi des deux employés,
et elles leur procurent des indemnités plus élevées et
des avantages plus importants que ceux qui étaient prévus dans
leur convention d'emploi signée en 2000.
L'entente de cessation d'emploi conclue entre le GTNO et M. Bayly précise
que la démission de ce dernier prendra effet dans un an, soit le 28 octobre 2002.
Cette entente prévoit effectivement qu'il conservera son statut d'employé
du GTNO pendant encore un an, soit jusqu'en octobre 2002. Pendant cette période,
le gouvernement continuera de verser à M. Bayly son traitement actuel
et tous les avantages sociaux. Suivant une politique du GTNO adoptée
en 1999, M. Bayly, en qualité de sous-ministre, peut prolonger sa
période de service en étalant ses paiements de départ.
Dans l'entente de cessation d'emploi conclue entre le GTNO et Mme Sorensen,
on y lit que sa démission prendra effet dans deux ans, soit le 4 janvier 2004.
L'entente prévoit effectivement qu'elle conservera son statut d'employée
du GTNO pendant encore deux ans, jusqu'en janvier 2004. Pendant cette période
de deux ans, le gouvernement continuera de verser à Mme Sorensen son
traitement actuel et tous les avantages sociaux. Or, la politique de 1999 du
GTNO ni aucune autre politique du GTNO ne lui confèrent ce droit. En
tant que membre de la catégorie de la direction, Mme Sorensen ne répondait
pas aux conditions de la politique, car elle n'avait pas été mise
à pied et son emploi n'avait pas pris fin pour des raisons de santé.
Comme son emploi a été prolongé, M. Bayly a droit
à une pension, à laquelle il n'aurait normalement pas droit puisqu'il
n'a pas été employé pendant au moins deux ans au gouvernement.
Mme Sorensen recevra une pension beaucoup plus élevée que
ce qu'elle aurait perçue autrement.
Les deux employés ont obtenu la rémunération au rendement
maximale bien que les dossiers personnels de ces deux personnes contiennent
chacun une lettre de réprimande. Nous n'avons trouvé aucun document
justifiant l'attribution par le GTNO de ces rémunérations au rendement
maximales, qui sont d'environ 25 000 $ pour M. Bayly et d'environ
20 000 $ pour Mme Sorensen.
De plus, le gouvernement a accordé à chaque employé un
montant de 6 000 $ pour leur déménagement, sans s'assurer
que les conditions de la politique sur les déménagements avaient
été respectées ni exiger de reçus pour les frais
de déménagement.
Notre vérification a établi que les indemnités de cessation
d'emploi accordées aux deux fonctionnaires excédaient ce qui avait
été fixé dans leur convention d'emploi et qu'elles n'étaient
pas conformes aux politiques du gouvernement. En outre, nous n'avons pu déterminer
de raisons pour justifier l'octroi d'une indemnité de cessation d'emploi
et d'avantages sociaux beaucoup plus élevés. Par conséquent,
nous concluons que le GTNO n'a pas agi de façon raisonnable et prudente
dans ce dossier.
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