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Discours de remise des diplômes

State University of New York à Potsdam - le 20 mai 2001.

Président Fallon, membres du corps professoral, distingués invités, finissants de 2001 du State University of New York (SUNY) College à Potsdam,

Tout d'abord, je vous remercie bien humblement pour ce doctorat honorifique en droit que vous avez eu la bonté de me décerner. Je me sens privilégié d'être admis au sein d'une université qui, selon le guide « America's Best Colleges » de l'US News and World Report, fait partie des meilleures universités régionales des secteurs public et privé du Nord des États-Unis. Un tel classement en dit long au sujet du professionnalisme et de l'esprit de dévouement du corps enseignant et du personnel du collège SUNY à Potsdam, et je sais que vous tous qui obtenez votre diplôme aujourd'hui appréciez profondément le rôle qu'ils ont joué pour vous amener jusque là. Pour ma part, je suis certainement heureux qu'on me décerne de nouveaux titres susceptibles d'asseoir davantage ma compétence aux yeux des députés dont je dirige les délibérations.

Une autre indication, s'il en fallait, de l'excellence pédagogique de cette institution et de la haute estime dont elle jouit est la signature récente d'un accord historique sur les admissions entre le Collège Saint-Laurent, qui a trois campus en Ontario, et le collège SUNY à Potsdam. Grâce à cet accord, les étudiants du Collège Saint-Laurent pourront, après avoir obtenu leur diplôme, entreprendre directement la première année d'études à SUNY en vue d'y terminer leur baccalauréat. Cet accord prévoit également que les deux institutions travailleront de concert à une variété de projets, entre autres l'ouverture d'un bureau satellite de SUNY au campus de Brockville, l'élaboration de cours qui seront donnés sur place au Collège Saint-Laurent, des échanges de personnel et des programmes de perfectionnement professionnel. En outre, les partenaires uniront leurs efforts pour mettre au point des accords de transfert pour un certain nombre de programmes du Collège Saint-Laurent menant au baccalauréat ès arts ou au baccalauréat ès sciences. Il ne s'agit là que de la dernière d'une longue série d'actions communes entre nos deux pays, lesquels partagent une longue histoire de coopération et d'amitié.

Ici, je voudrais dire quelques mots au sujet de mes propres racines américaines. Je suis un Loyaliste de l'Empire-Uni, descendant d'un Américain qui a quitté les États-Unis après la guerre révolutionnaire pour aller vivre au Canada. Mon arrière-grand-mère était américaine. Mon père a étudié à New York et j'ai fait deux ans d'études à Long Island. Vous comprenez donc que j'attache beaucoup d'importance aux liens qui unissent nos deux pays.

Il y a une inscription dans une plaque de bronze, enchâssée dans du granit noir, à l'International Friendship Memorial qui commémore l'inauguration du projet d'aménagement hydroélectrique et de voie maritime du Saint-Laurent par la Reine Elizabeth II et le vice-président Nixon des États-Unis près de Prescott, Ontario, en 1959. On y dit ceci :

Cette pierre témoigne de la destinée commune de deux pays dont les frontières sont celles de l'amitié, les voies celles de la liberté, et les ouvres celles de la paix.

Il serait difficile d'énumérer la myriade de façons par lesquelles le Canada et les États-Unis ont uni leurs forces pour le mieux-être de leur population, mais également de l'humanité. Néanmoins, bon nombre de nos dirigeants respectifs ont ressenti le besoin d'insister sur la forte amitié qui existe entre nos deux pays.

L'ex-président des États-Unis, John F. Kennedy, a visité le Canada le 17 mai 1961, il y a 40 ans presque jour pour jour, et il s'est adressé aux deux Chambres lors d'une séance conjointe du Parlement. Il a parlé avec éloquence du lien entre les États-Unis et le Canada. Il a dit : « Nous partageons des valeurs communes du passé, une ligne de défense commune aujourd'hui, et des aspirations communes pour l'avenir, de fait pour l'avenir de toute l'humanité.

« La géographie a fait de nous des voisins. Et l'histoire, des amis. L'économie nous a rendus partenaires. Et la nécessité, des alliés. Ce qui nous unit est beaucoup plus profond que ce qui nous divise. »

Au Canada, nos sentiments envers notre voisin du sud sont tout aussi chaleureux. L'ex-premier ministre du Canada, Pierre Elliot Trudeau, qui vient tout juste de décéder l'an dernier, a fait observer dans un discours au congrès il y a plus de 20 ans : « [.] l'amitié entre nos deux pays est tellement fondamentale, tellement non négociable, qu'elle est depuis longtemps considérée comme la norme des relations internationales éclairées. »

Les valeurs communes dont a parlé le président Kennedy font partie intégrante de nos institutions. Le Congrès et le Parlement ont des points en commun, mais ils sont aussi très différents parce qu'ils reflètent nos traditions et nos caractères nationaux distincts. Le rôle du Président de la Chambre des représentants est très éloigné du mien. Mais nos institutions, qu'elles soient législatives ou pédagogiques, sont pétries dans le même moule, celui des valeurs démocratiques et des idées libérales qui forment notre patrimoine collectif.

L'institution d'enseignement, université ou collège, est au centre de notre vie intellectuelle. Nous avons ici à notre disposition des siècles de connaissances, cependant que nous explorons les dernières frontières de la science. Des jeunes gens prometteurs viennent de tout le pays et du monde entier pour fréquenter cette communauté d'érudits. Ils viennent pour apprendre, pour tendre vers l'excellence, pour développer leurs qualités intellectuelles et morales. Peut-être davantage que tout autre endroit, l'université est le lieu où l'esprit se forme, où l'on apprend comment penser, et non quoi penser.

Le philosophe et éducateur indien Krishnamurti croyait qu'une pensée indépendante était la clé du développement de la sagesse et de l'acquisition de connaissances. Pour lui, l'éducation consistait à communiquer à l'étudiant quantité de connaissances dans différents domaines de l'activité humaine, en libérant son esprit de toute tradition afin qu'il puisse approfondir les choses et découvrir par lui-même. Sinon, l'esprit devient mécanique, embourbé dans les rouages du savoir.

En tant que diplômés d'université, vous constituez un groupe privilégié. Seule une petite minorité de Nord-Américains atteignent ce niveau de formation théorique. Et même si vous avez raison d'en être fiers, vous ne devez pas oublier les responsabilités qui en découlent. On attend beaucoup de ceux qui ont beaucoup reçu. Nous avons une obligation de remettre d'une manière quelconque, aussi modeste fût-elle, ce que nous avons reçu en cadeau de Dieu, de nos familles et de notre pays. Nous devons faire notre part pour améliorer notre collectivité, notre pays et l'ensemble de l'humanité.

Je crois qu'à ce moment-ci le conférencier invité pour la collation des grades est censé envoyer les finissants dans le monde en leur confiant quelques conseils empreints de sagesse, une vérité fondamentale qui facilitera leur cheminement à venir et leur ouvrira les portes du succès, maintenant que le travail d'étude est terminé.

Mais vous devez savoir qu'en fait, votre éducation est loin d'être terminée. Cette journée ne marque pas la fin de votre éducation, seulement la fin d'une étape de votre développement. Vous allez bientôt vous engager sur une nouvelle voie d'apprentissage - qu'il s'agisse d'effectuer des études supérieures, d'entrer sur le marché du travail ou de prendre une année pour visiter le vaste monde. On peut certainement vous pardonner une légère trépidation au moment où vous quittez ce qui vous est familier pour faire un saut dans l'inconnu. Mais c'est en accueillant la nouveauté et l'étrangeté de cet inconnu que vous apprendrez à connaître la vie et à vous connaître vous-même. En d'autres mots, cultivez la curiosité, le genre de curiosité qui vous amène à interroger votre univers, à vous demander pourquoi les choses sont comme elles sont, à approfondir ce que vous ne comprenez pas et, ce faisant, à donner le meilleur de vous-même.

L'ex-première dame Eleanor Roosevelt l'a exprimé beaucoup mieux que moi. Elle a dit : « Je pense que si une mère pouvait demander à une bonne fée de donner le plus beau cadeau qui soit à son enfant qui vient de naître, ce cadeau serait la curiosité. »

C'est le vou que je fais pour vous - d'être curieux. Lorsqu'on est curieux des gens et des choses qui nous entourent, on fait d'un esprit vacant un esprit ouvert. Quel que soit le domaine d'activité professionnelle que vous choisirez, la quête de la connaissance (et non seulement d'informations) ne pourra que vous être profitable.

Je n'ai aucun doute qu'à titre de diplômés de cette excellente institution, vous saurez relever les défis que vous vous êtes donnés à vous-mêmes et que vous entrerez de plain-pied dans ce meilleur des mondes qui vous attend.

Félicitations et bonne chance.

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