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Conférence de l’Association canadienne des membres des tribunaux
d’utilité publique (CAMPUT) 2006
Allocution de
Ken Pereira, premier vice-président de la Direction générale
des Opérations
Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN)
De la part de
Linda J. Keen, présidente et première dirigeante de
la CCSN
Pour la
Conférence annuelle 2006 de l’Association canadienne des
membres
des
tribunaux d’utilité publique (CAMPUT)
Ottawa (Canada)
le 16 mai 2006
Priorité au discours prononcé
Introduction
Bonjour,
J’aimerais vous remercier de m’avoir invitée à votre
conférence cette année.
La question abordée aujourd’hui ne fait pas partie du mandat
de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN).
La production d’électricité, que ce soit à l’aide
de l’énergie nucléaire, de l’eau, du vent, de la
biomasse ou d’autres méthodes d’approvisionnement, ne relève
pas de la compétence de la CCSN. En fait, la CCSN a pour mandat de protéger
la santé, la sûreté et la sécurité de notre
seul client, soit la population du Canada, de protéger l’environnement
et de voir à ce que les engagements du Canada au sujet de l’utilisation
pacifique de l’énergie nucléaire soient respectés.
Nous réglementons le secteur nucléaire au Canada et nous avons
une longue tradition de neutralité nucléaire, c’est-à-dire
que nous ne sommes ni pour, ni contre la technologie nucléaire.
Notre principale responsabilité est la sûreté. Pour remplir
son mandat, la CCSN veut être un organisme de réglementation fort,
indépendant et impartial. Pour exercer sa fonction de surveillance réglementaire,
elle tente d’atteindre des résultats en matière de sûreté qui
sont équivalents ou supérieurs à ceux des autres pays.
Comme bon nombre d’entre vous le savent, le secteur nucléaire
canadien est sur le point de connaître une croissance considérable
dans tous les domaines, qu’il s’agisse de production d’électricité,
d’extraction et de traitement de l’uranium, ou d’applications
industrielles et médicales des radio-isotopes.
Cette période de croissance ne fait que commencer. La CCSN se prépare
donc à réglementer un secteur qui subira de grands changements.
La CCSN travaille à mettre en place un régime de gouvernance
moderne, responsable et transparent dans ses activités de surveillance
réglementaire, plus particulièrement en ce qui a trait à la
production électrique nucléaire.
Réglementation moderne
Le secteur nucléaire a déjà décidé de procéder à la
réfection d’une partie de la flotte actuelle des centrales nucléaires
du Canada. On continuera de faire preuve de diligence raisonnable en ce qui
a trait aux décisions concernant la réfection future d’autres
centrales nucléaires. En outre, depuis un an, de plus en plus d’indications
portent à croire que de nouvelles centrales pourraient être construites
au Canada.
Par exemple, dans le rapport qu’il a remis en décembre 2005 au
gouvernement de l’Ontario, l’Office de l’électricité de
l’Ontario a recommandé la remise à neuf ou le remplacement
de la flotte de réacteurs nucléaires de la province.
Cependant, à ce jour, aucun exploitant ne nous a présenté de
demande de permis en vue d’entreprendre la construction d’un nouveau
réacteur. Or, seul un exploitant – pas un fournisseur ni un gouvernement – peut
enclencher le processus d’autorisation.
De tels projets auraient pour effet d’augmenter considérablement
la charge de travail de la CCSN. La surveillance réglementaire de la
réfection et de la construction de nouveaux réacteurs représente
un défi de taille pour la CCSN.
Nous travaillons déjà à un certain nombre de projets
de remise à neuf, mais la construction de nouveaux réacteurs
présentera un défi beaucoup plus grand.
Nous n’avons pas autorisé de nouveaux réacteurs nucléaires
depuis plus de 25 ans. Par conséquent, nous avons préparé de
la documentation officielle sur notre processus et nos normes de réglementation
qui témoignent du régime moderne de réglementation, des
pratiques de réglementation et de l’environnement général
dans lequel nous exerçons nos activités.
Ces préparatifs ne nous écartent d’aucune façon
de notre politique de neutralité en matière nucléaire.
La CCSN a la responsabilité d’être prête à mettre
en œuvre un régime de réglementation axé sur la sûreté.
Dans le cadre de ce processus, nous voulons connaître l’opinion
du public, et nous avons en place des processus pour nous assurer que nous
donnons à la population l’occasion de s’exprimer. Nous avons
exploré différentes options en vue de rendre les consultations
plus efficaces.
Depuis 2001, la CCSN a cherché des façons d’augmenter
la participation du public au processus de réglementation nucléaire.
Il participe déjà à notre processus décisionnel
grâce aux évaluations environnementales, une étape qui
précèdera l’autorisation de toutes les nouvelles centrales
nucléaires. La participation du public est obligatoire dans ce processus
et est clairement définie.
Le public participe aussi aux décisions de la CCSN au moyen des audiences
publiques de la Commission. Il s’agit d’un processus obligatoire
et bien défini.
Comme beaucoup d’entre vous le savent, la Commission tient des audiences
publiques dans le cadre de ses décisions au sujet des permis délivrés
aux grandes installations nucléaires. Les audiences publiques donnent
aux parties touchées et aux membres du public l’occasion d’être
entendus devant la Commission. À la suite d’une audience publique,
la Commission délibère et rend sa décision.
Mais j’imagine qu’on peut se demander si les processus mis en
place sont suffisants. Le niveau de participation du public aux tribunaux d’utilité publique
est-il approprié? Les tribunaux d’utilité publique et leurs
organismes de réglementation accordent-ils à la population canadienne
les mêmes droits d’être entendue?
Nous examinons de nouvelles approches pour rendre la CCSN plus facilement
accessible aux citoyens ordinaires. Si notre principal client EST la population
du Canada, elle doit être capable de nous approcher plus facilement.
En février dernier, nous avons tenu une séance d’information
publique sur la réglementation qui touche la construction de nouvelles
centrales nucléaires. Nous n’avions jamais organisé une
telle réunion auparavant, mais beaucoup de gens du secteur nucléaire
et d’organisations non gouvernementales y ont assisté. À l’avenir,
je crois que nous aurons davantage recours à cette méthode pour
aborder les questions qui surgiront en raison de la croissance du secteur.
Nous incitons également la population à participer de manière
proactive aux initiatives qui se déroulent dans leur collectivité.
En avril, la CCSN a participé à des réunions à Kincadine,
en Ontario, au cours desquelles nous avons discuté du projet de construction
d’un dépôt dans des formations géologiques profondes
servant à stocker des déchets radioactifs de faible et de moyenne
activité. Nous avons résumé comment la CCSN réglementera
cette installation et nous nous sommes efforcés de fournir aux citoyens
de l’information accessible. Nous prévoyons tenir plus d’activités
semblables, au cas par cas, au fur et à mesure que le secteur nucléaire
prendra son essor et aura une incidence de plus en plus grande sur la vie des
citoyens ordinaires.
En tant qu’organisme, nous nous employons à mettre sur pied un
Comité des affaires réglementaires, non gouvernemental, chargé de
conseiller la CCSN sur les questions réglementaires d’un point
de vue extérieur au secteur nucléaire. Il existe déjà un
groupe semblable qui travaille avec le secteur. Cette nouvelle initiative nous
permettrait de connaître les opinions des autres parties intéressées.
Nous continuons d’explorer d’autres méthodes de consultation
et de diffusion.
Voilà des exemples sur la façon dont nous tentons d’obtenir
la participation de la population. Vos commentaires et vos suggestions sur
d’autres façons d’informer davantage la population au sujet
des questions de sûreté, et de gagner la confiance du public quant à notre
rôle de réglementation du secteur nucléaire sont appréciés.
Je vous remercie.
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