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Fiche d’information : Études sur la santé des mineurs d’uranium de la Saskatchewan

04-08

Le 22 juin 2004

En 1993, la Commission conjointe fédérale-provinciale des projets d’exploitation de mines d’uranium dans le nord de la Saskatchewan a examiné les avantages et les risques liés à la mise en valeur de l’uranium dans cette région. Elle avait alors formulé plusieurs recommandations.

Une de ces recommandations était de mener des études afin de déterminer si le travail dans les mines d’uranium avait un effet sur la santé des mineurs actuels. Cette recommandation s’appuyait notamment sur des études antérieures selon lesquelles les mineurs d’uranium de l’époque contractaient le cancer du poumon après avoir été exposé au radon présent dans les mines. À titre d’exemple, grâce à une étude dirigée par G.R. Howe en 1986, on a découvert que les mineurs qui travaillaient à la mine d’uranium Beaverlodge, dans le nord de la Saskatchewan, couraient un risque accru de contracter le cancer du poumon à cause de leur travail.

Le gouvernement du Canada (la Commission canadienne de sûreté nucléaire), le gouvernement de la Saskatchewan et les représentants du patronat et des travailleurs de l’industrie minière se sont engagés à appliquer cette recommandation dans le cadre du processus d’approbation lié au renouvellement des permis d’exploitation des mines d’uranium McArthur River, Cigar Lake et McClean Lake.

Niveaux de radon dans les mines

Lorsqu’on examine les effets du radon sur la santé dans les mines d’uranium, il faut tenir compte du fait que, dans les conditions rencontrées en Saskatchewan, les travailleurs sont exposés à des teneurs en radon entre 100 et 1000 fois moins élevées que celles auxquelles étaient exposés les mineurs qui les ont précédés, comme ceux qui onttravaillé à la mine Beaverlodge exploitée de 1954 à 1985.

G.R. Howe et d’autres ont montré que les niveaux de radon observés à la mine Beaverlodge et à d’autres mines anciennes étaient dangereux pour la santé, mais le risque présenté par les teneurs en radon relativement faibles observées dans les mines d’uranium modernes est beaucoup moins définitif. Les gouvernements ont mis en place des règlements afin d’éviter que les mineurs ne soient exposés aux fortes teneurs en radon observées autrefois.

Effets du tabac

Toutes les études au sujet du cancer du poumon doivent tenir compte du facteur de confusion causé par le tabagisme. Les études sur la santé des fumeurs (autres que des mineurs d’uranium) montrent que plus de 80 % des cancers du poumon et que 30 % de tous les décès dus au cancer sont attribuables au tabac. Par conséquent, toute étude sur la santé des mineurs d’uranium doit se limiter à examiner les décès causés par le cancer du poumon qui viennent s’ajouter à ceux attribuables à la consommation de tabac chez les mineurs. Les effets de l’exposition sont seulement décelables lorsque les niveaux de radon sont assez élevés pour induire un nombre significatif de cancers supplémentaires. C’était le cas dans l’étude menée par G.R. Howe en 1986. À mesure que les niveaux de radon sur le lieu de travail diminuent, on observe également une diminution du nombre de cancers du poumon supplémentaires attribuables au radon. Lorsque les niveaux d’exposition au radon deviennent suffisamment faibles, il devient statistiquement impossible de discerner les cas de cancer du poumon causé par ce gaz.

Effets du radon dans les maisons

Il existe un deuxième facteur de confusion à surveiller lorsque les niveaux de radon diminuent sur les lieux de travail, à savoir l’exposition à ce gaz dans les maisons. Bien que les niveaux de radon à la maison et au travail varient considérablement, l’exposition moyenne annuelle que subissent les mineurs d’uranium de la Saskatchewan dans leurs résidences est désormais à peu près égale à celle qu’ils reçoivent au travail. Comme de nombreux mineurs ne passent que quelques années dans les mines d’uranium avant de changer de travail, il en découle que, sur une vie entière, le mineur d’uranium typique aura subi une exposition au radon 20 fois plus élevée à la maison qu’au travail dans une mine d’uranium.

Deux nouvelles études épidémiologiques

Les gouvernements du Canada et de la Saskatchewan ainsi que les représentants de la direction et des travailleurs des deux compagnies minières actives en Saskatchewan ont entrepris deux importantes études sur la santé des mineurs d’uranium de cette province.

L’une de ces études consiste à faire une mise à jour de l’étude sur les anciens mineurs d’Eldorado, qui ont travaillé aux mines Beaverlodge et Port Radium (ainsi qu’aux raffineries de radium et d’uranium de Port Hope) entre le milieu des années 1930 et le milieu des années 1980. L’étude initiale avait révélé un taux élevé de cancers du poumon parmi les mineurs de fond à Beaverlodge et parmi les mineurs de fond et les ouvriers de surface à Port Radium. L’étude n’avait pas révélé de cas de cancer du poumon supérieurs à la normale chez les travailleurs exposés au radium et à l’uranium à Port Hope.

On procède actuellement à une mise à jour de cette étude afin de déterminer si des cancers du poumon supplémentaires ou d’autres cas de cancer ou décès sont survenus parmi ce groupe de mineurs depuis 1980, dernière année de l’étude. Cette mise à jour fournira des données au sujet des causes de décès chez ces travailleurs pour les 20 années suivantes, ainsi que des données sur les cas de cancer survenus chez ces mineurs au cours des 30 années suivantes. G.R. Howe participe de nouveau à la mise à jour de cette étude qui devrait être achevée d’ici 2006.

La deuxième étude, qui a été achevée en 2003, s’intéressait aux mineurs qui travaillent dans des mines d’uranium modernes de la Saskatchewan (à partir de 1975). Cette étude avait pour but de déterminer s’il était scientifiquement possible de connaître le nombre de cas de cancer du poumon supplémentaires attribuables aux niveaux relativement faibles de radon auxquels les mineurs étaient exposés dans ces nouvelles mines.

Dans cette étude, on a examiné les taux actuels d’emploi et d’exposition au radon, et tenté de calculer le nombre de cas de cancer du poumon chez les mineurs d’uranium de la Saskatchewan qui surviendront jusqu’en 2030. Cette étude, qui a pris fin en octobre 2003, a été dirigée par D. Chambers, de SENES Consultants Limited.

Conclusions de l’étude réalisée par SENES en 2003

Lorsque les chercheurs de SENES se sont demandé s’il était possible de mener une étude scientifiquement valable auprès des mineurs d’uranium contemporains, ils ont pris pour hypothèse que les taux de radon auxquels sont exposés les mineurs d’aujourd’hui resteraient sensiblement les mêmes jusqu’en 2030. Ils ont aussi pris pour hypothèse que le nombre de mineurs et leur répartition en fonction de l’âge resteraient inchangés et que la probabilité qu’un mineur soit atteint du cancer du poumon à cause de son exposition au radon serait la même que celle révélée par une étude antérieure sur les mineurs d’Elliot Lake, en Ontario.

Dans le cadre de cette étude, on a également examiné les niveaux de radon actuels dans les résidences de Saskatchewan ainsi que la consommation de tabac chez les mineurs de Saskatchewan, et ce afin de prendre en compte les effets de ces importants facteurs.

Une fois que ces hypothèses ont été posées, les chercheurs de SENES ont estimé que près de 24 000 mineurs travailleraient à un moment ou à un autre dans les mines d’uranium de la Saskatchewan d’ici à 2030. Au cours de cette période, 141 mineurs pourraient s’attendre à contracter le cancer du poumon (principalement à cause du tabac) et un mineur pourrait s’attendre à contracter le cancer du poumon à cause de l’exposition au radon au travail.

SENES a conclu que, à toutes fins pratiques, il serait impossible de redresser les données avec exactitude compte tenu des effets de la consommation de tabac et de l’exposition au radon à la maison. Quand bien même il serait possible de le faire, la possibilité que l’étude permette de déceler un risque supplémentaire de cancer du poumon serait tellement faible que les résultats ne seraient pas significatifs.

Mesures à l’égard des mines d’uranium modernes pour les années à venir

La Commission canadienne de sûreté nucléaire, le gouvernement de la Saskatchewan ainsi que les travailleurs et la direction des compagnies minières ont convenu de continuer à surveiller étroitement les taux d’exposition à l’uranium des mineurs, afin de s’assurer qu’ils se maintiennent autour des faibles niveaux actuellement observés. Les données recueillies au sujet de ces expositions seront gardées de très nombreuses années. En revanche, il n’est pas prévu de réaliser d’étude suivie sur la santé des mineurs d’uranium contemporains de la Saskatchewan, car une telle étude ne serait pas scientifiquement réalisable.

DÉFINITIONS

Facteurs de confusion

Facteurs reconnus associés à l’exposition visée (exploitation des mines d’uranium) et à la maladie (cancer du poumon). L’âge, le sexe, la tabagisme, le radon résidentiel sont des exemples de facteurs de confusion.

Cas supplémentaires

Il y a cas supplémentaire lorsque le taux de contraction de la maladie est supérieur à celui de la population générale. Dans le même sens, la probabilité de tomber malade suite à l’exposition à un facteur donné (p. ex. le radon) est plus élevée que chez les personnes non exposées à ce facteur.

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