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L'étude sur l'incidence du cancer à Port Hope est rendue publique

00-C-05

DIFFUSION IMMÉDIATE
Le 22 août 2000

Une étude de Santé Canada révèle que le taux global de cancer à Port Hope (Ontario) est comparable aux taux relevés partout ailleurs en Ontario. L'étude en question, conçue pour établir les tendances relatives au cancer à Port Hope, a été entreprise à la demande de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) dans le cadre de ses responsabilités à l'égard de la population en matière de santé, de sûreté, de sécurité et d'environnement.

L'étude a été confiée à des scientifiques de Santé Canada, qui a notamment pour mandat d'assurer un leadership dans le domaine de la surveillance du cancer. Les données du Registre du cancer de l'Ontario ont servi à comparer l'incidence du cancer à Port Hope aux taux provinciaux. On s'est également intéressé à l'incidence du cancer dans divers secteurs de Port Hope.

L'étude devait examiner les craintes de certains habitants de Port Hope, préoccupés par une plus grande exposition ambiante aux matières radioactives et à d'autres matières depuis les années 30. Les résultats révèlent que l'incidence du cancer à Port Hope correspond à ce que laisseraient normalement prévoir les taux provinciaux. On a également comparé les tendances du cancer à Port Hope à celles de quatre autres collectivités ontariennes. Il n'existe aucun écart systématique important entre ces municipalités.

Certains types de cancer présentaient des écarts statistiquement significatifs dans chaque collectivité. Compte tenu du fait qu'on a examiné 45 cancers différents chez les hommes et les femmes, pareille variation pourrait être entièrement due au hasard.

Dans l'ensemble, les résultats de l'étude démontrent que l'incidence du cancer à Port Hope reflète les tendances observées pour les autres collectivités à l'étude et partout en Ontario. Quoi qu'il en soit, la concentration de cancérigènes connus a bel et bien augmenté dans l'environnement à Port Hope. Même si la concentration actuelle est insuffisante pour entraîner des effets nocifs, la CCSN croit qu'il est prudent de contrôler périodiquement l'incidence du cancer dans la municipalité.

La CCSN propose qu'on mette sur pied un comité consultatif pour les études sur la santé à Port Hope, afin d'entreprendre des consultations officielles avec la population, d'évaluer l'information issue des études en cours et de formuler des recommandations sur l'utilité et la nature des travaux ultérieurs. Santé Canada a accepté de faire partie de ce comité.

Il est possible d'obtenir un exemplaire de l'étude à l'hôtel de ville de Port Hope, 56, rue Queen, Port Hope, ainsi qu'à la bibliothèque municipale, 31, rue Queen, Port Hope. On peut aussi se procurer un exemplaire en communiquant avec la CCSN au 1-800-668-5284 (au Canada) ou par courriel à info@cnsc-ccsn.gc.ca.

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Personne-ressource: Sunni Locatelli
Relations avec les médias et les collectivités
Tél. : (613) 996-6860 ou 1-800-668-5284 (au Canada)


L'étude sur l'incidence du cancer à Port Hope

RÉSUMÉ:

La population de Port Hope s'inquiète des effets d'une plus grande exposition ambiante aux matières radioactives et à d'autres matières, sous produits du radium et de l'uranium traités dans la ville depuis les années 30. Pour donner suite à ces craintes, on a entrepris une étude écologique sur l'incidence du cancer dans la municipalité. Les résultats révèlent que, dans l'ensemble, l'incidence du cancer à Port Hope n'est pas plus élevée que dans le reste de la population de l'Ontario. Ainsi, de 1986 à 1996, les 589 cas de cancer observés correspondent exactement au nombre de cas prévu (589) d'après les taux dans l'ensemble de la population. La comparaison avec quatre autres collectivités ontariennes se trouvant dans la même région n'a pas non plus révélé de tendances anormales qui pourraient laisser croire à une exposition importante aux rayonnements ou à d'autres facteurs de risque à Port Hope. A priori, une exposition externe importante à des rayonnements devrait accroître les risques de leucémie et peut-être même de cancer de la thyroïde et du sein, mais les taux observés à Port Hope n'étaient pas élevés. D'autre part, le taux de leucémie chez les enfants surtout, un cancer particulièrement radiosensible, ne dépassait pas les prévisions. On considère qu'une plus forte exposition aux produits de filiation du radon à l'intérieur constitue un important facteur de risque de cancer du poumon, et l'on a constaté une faible augmentation de ce cancer chez les femmes, mais non chez les hommes. La concentration de radon relevée à Port Hope n'est toutefois pas assez importante pour donner lieu à une hausse détectable du nombre de cancers du poumon. Une analyse des données épidémiologiques effectuée antérieurement à Port Hope n'a pas permis d'établir un lien concluant entre le radon et le cancer du poumon, quoiqu'elle ait confirmé la forte cancérogénicité du tabac.

La subdivision des données en sous ensembles plus précis selon le sexe et dans le temps a bien révélé tantôt une hausse tantôt une diminution de l'incidence du cancer. Cependant, les tendances étaient similaires à celles observées ailleurs en Ontario. La constatation que les tendances relatives au cancer à Port Hope se comparent à celles de la province et d'autres collectivités senblables est généralement rassurante. Néanmoins, il ne faut pas oublier les limites des études écologiques. En effet, ces dernières ne brossent qu'un tableau très grossier des conséquences qu'une exposition aux contaminants environnementaux peut avoir sur la situation épidémiologique d'une région; elles ne disent rien sur le degré d'exposition des individus; les estimations de l'exposition cumulative au radon ou à d'autres sources de rayonnements, même dans le cas d'un groupe, ne reposent que sur quelques mesures et sur une multitude d'hypothèses concernant l'occupation des lieux et la stabilité de l'exposition dans le temps; la mobilité de la population nuit aux estimations de l'exposition ambiante; enfin, on sait que l'attribution d'un lieu de résidence est entachée d'erreurs. Quoi qu'il en soit, puisque des activités industrielles ont accru, ne serait-ce que faiblement, la concentration de cancérigènes connus dans l'environnement à Port Hope, il demeure utile de vérifier périodiquement l'incidence du cancer dans la population de la municipalité pour savoir si des changements peuvent survenir. Des études plus analytiques, telle une étude cas témoins pour certaines formes de cancer, s'avéreraient inutiles, compte tenu des données présentées ici. Toutefois, il serait prudent d'effectuer une évaluation périodique des statistiques sur le cancer habituellement recueillies, comme dans le cas de la présente étude ou sur la foi d'information plus précise sur le lieu de résidence.


QUESTIONS ET RÉPONSES:

1. Quel était le but de l'étude?

Des habitants de Port Hope, plus précisément les membres du Port Hope Community Health Concerns Committee, s'inquiètent depuis longtemps des effets que les affineries de la ville peuvent avoir sur la santé de la population. Les activités passées de traitement des minerais de radium et d'uranium ont donné lieu à l'évacuation de déchets radioactifs de faible activité dans la collectivité et à l'utilisation de matériaux contaminés pour le remblayage sur différents chantiers. De plus, les activités passées d'une fonderie de céramique ont causé la contamination du sol par des métaux lourds dans plusieurs secteurs de la collectivité. On craint les répercussions potentielles de telles activités sur la santé, ainsi que celles attribuables aux rejets actuels de l'usine de traitement de l'uranium de Cameco.

Dans les années 80, le gouvernement a parrainé un programme de décontamination radioactive dans la collectivité, qui comprenait la remise en état d'environ 400 terrains et l'enlèvement du sol et des débris de construction contaminés. Les effets sur la santé des contaminants (matières radioactives et métaux lourds) qui pourraient subsister dans l'environnement et l'impact qu'ont eu les déchets avant l'adoption des mesures d'atténuation suscitent néanmoins certaines craintes. Les citoyens préoccupés veulent qu'on leur démontre que la santé de la population n'est pas en danger.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), l'organisme de réglementation du secteur nucléaire du Canada, a donc entrepris deux études des données existantes sur la santé, y compris des statistiques sur l'incidence du cancer et sur les causes de décès (mortalité). Ces études, qui caractérisent l'état de santé de la population, se prêtent particulièrement à l'examen des effets possibles sur la santé des métaux lourds et des contaminants radioactifs, car ces deux types de contaminants peuvent engendrer le cancer chez les humains à un taux d'exposition suffisamment élevé.

La première étude, sur l'incidence du cancer à Port Hope entre 1971 et 1996, devait comparer l'incidence du cancer dans la municipalité à celle observée dans la province. On s'est servi pour cela des données du Registre du cancer de l'Ontario. Les objectifs secondaires consistaient à établir si les tendances à Port Hope et dans d'autres collectivités se ressemblaient, et à déterminer si l'incidence du cancer variait d'un secteur à l'autre de la ville, selon le taux de contamination.

La deuxième étude, qui porte sur la mortalité à Port Hope de 1950 à 1997, précisera les tendances des causes de décès dans la collectivité. Elle devrait se terminer plus tard en 2000.

2. Qui effectue ces études?

La CCSN a demandé au Bureau du cancer (Division de l'évaluation des risques liés à l'environnement et de la surveillance des cas) du Laboratoire de lutte contre la maladie, à Santé Canada, d'analyser les statistiques relatives à la santé.

3. D'où vient l'information sur l'incidence du cancer à Port Hope?

Des données anonymes sur les personnes atteintes de cancer ont été obtenues d'Action Cancer Ontario, organisme provincial qui recense tous les cas de cancer dans la province. Outre l'âge et le sexe des patients, ces données fournissaient des renseignements généraux sur le lieu de résidence au moment du diagnostic du cancer. L'adresse exacte n'était toutefois pas connue, pour des raisons de confidentialité. Le lieu de résidence du patient est identifié par un code municipal pour toute la durée de l'étude (de 1971 à 1996), mais aussi par le code postal, entre 1986 et 1996. Le code postal permet d'établir le taux de cancer à un échelon infra-municipal et ainsi d'analyser les tendances dans certains secteurs de la ville.

Le code de résidence municipal et le code postal engendrent malheureusement des imprécisions, de sorte qu'il faut faire preuve de prudence lorsqu'on interprète les résultats. Plus exactement, les codes municipaux ont tendance à donner une surestimation du nombre de cas parce que les cas relevés dans les zones rurales qui entourent la municipalité s'ajoutent souvent à ceux recensés dans la ville. Le nombre de cas dans une ville a donc tendance à être surestimé (amplifiant ainsi indûment les taux municipaux et, partant, les risques de cancer). À cause des fréquentes erreurs de transcription, le code postal, en revanche, peut faire en sorte que les cas soient mal classés, c'est à dire dans la collectivité ou en dehors.

En raison des lacunes que présentent les deux sources de données, on a indiqué le taux de cancer établi au moyen des deux méthodes d'identification du lieu de résidence pour la période de 1986 à 1996.

4. Quel genre d'analyse a-t-on effectuées sur les tendances relatives au cancer?

L'étude devait surtout comparer le taux des cancers diagnostiqués à Port Hope aux taux provinciaux, après correction de l'écart entre la pyramide des âges de la ville et celle de la province en général. L'analyse portait sur 45 types de cancer chez les hommes et les femmes de tout âge, chez les hommes et les femmes de 20 à 75 ans, chez les personnes de 75 ans et plus, ainsi que sur certaines formes de cancer chez les enfants. Les taux ont été examinés pour différentes périodes (1971-1985, 1986-1996, 1971-1996), en partie à cause de l'existence de deux codes de résidence à des périodes différentes, mais aussi pour mieux évaluer la cohérence des résultats.

L'étude a également permis d'établir les taux de cancer dans des secteurs de la ville définis approximativement selon le taux estimatif de contamination par les métaux lourds et les substances radioactives et de recueillir des données susceptibles de mettre en évidence un lien entre la hausse des taux et le degré croissant de contamination des lieux. Les chercheurs ont aussi étudié les tendances de l'incidence du cancer dans plusieurs autres localités de l'Ontario. L'idée était de voir si les tendances générales notées à Port Hope s'écartaient sensiblement de celles observées ailleurs (Cobourg, Lindsay, Belleville et Orillia).

5. Comment les taux de cancer à Port Hope se comparent-ils aux taux provinciaux?

Selon l'étude, on a diagnostiqué un cancer chez 1 208 habitants de Port Hope entre 1971 et 1996. Lorsqu'on compare ces données aux données provinciales, on constate que ce nombre de cas se situe dans la fourchette prévue. Ainsi, le nombre de cas recensés à Port Hope durant la période la plus récente (1986-1996) est identique à celui que laissaient prévoir les taux provinciaux (589).

De même, le nombre total de cancers relevé chez les hommes ne présente pas d'écart statistiquement significatif par rapport aux taux provinciaux. On peut en dire autant pour toutes les formes de cancer chez les femmes et les enfants.

Les résultats de l'étude devraient donc rassurer la population en ce qui concerne le taux global de cancer. Le nombre de cas était assez grand, même après ségrégation des hommes et des femmes, pour qu'on puisse écarter une surincidence légère de tous les types de cancer combinés.

6. Qu'en est-il de certains types de cancer?

L'examen du taux de certains cancers a révélé tantôt une hausse tantôt une baisse du nombre de cas. Les chercheurs ont étudié 45 types de cancer selon le sexe, l'âge, la période, le code de résidence et le secteur de la ville. Ils s'attendaient à trouver quelques taux anormaux, simplement du fait du hasard. Pour les maladies rares, pareils taux résultent d'une variation aléatoire en raison du petit nombre de cas.

Faire la part entre les variations attribuables au hasard et les variations réelles s'avère très difficile. C'est pourquoi il importe d'évaluer la constance des données. En effet, une variation réelle du taux devrait revenir de manière constante. Une hausse persistante du taux de cancer chez les hommes et les femmes sur plusieurs périodes, par exemple, évoquera plus un taux excédentaire ou inférieur réel qu'un taux anormal relevé chez un sexe, à un moment précis. Aucune tendance persistante de ce genre n'a été observée chez l'un ou l'autre sexe sur plusieurs périodes, peu importe le type de cancer. Il existe peut-être une exception : le cancer du cerveau. La rareté de ce cancer rend l'interprétation des données difficile. Le cerveau et le système nerveux sont relativement insensibles aux effets cancérogènes des rayonnements.

Une plus forte exposition aux produits de filiation du radon à l'intérieur figure parmi les facteurs de risque de cancer du poumon. Un taux anormal (en excès) de cancer du poumon dans la collectivité pourrait donc être révélateur de l'effet de l'exposition au radon dans les habitations. Bien qu'il ait augmenté chez les femmes pendant la période la plus récente, le taux de cancer du poumon n'avait pas progressé chez les hommes, ni dans aucun des deux groupes au cours d'une période antérieure. Bien que l'augmentation pour la période la plus récente correspondait aux secteurs où l'on a relevé des concentrations de radon légèrement supérieures au niveau de rayonnement naturel avant les travaux de décontamination dans la région par le gouvernement fédéral, la concentration de radon relevée à Port Hope n'est pas assez importante pour donner lieu à une hausse détectable du nombre de cancers du poumon. Une analyse antérieure des données épidémiologiques sur le cancer du poumon à Port Hope n'a pas permis d'établir un lien concluant entre le radon et le cancer du poumon. Cependant, elle a confirmé que le tabac exerce un puissant effet cancérigène et qu'on fumait dans les habitations où la concentration de radon était plus élevée. Le nombre plus élevé de cancers du poumon chez les femmes au cours de la période récente était accompagné d'un nombre plus élevé de cancers du pharynx chez les femmes. Dans ces deux types de cancer, l'usage du tabac constitue un fort facteur de risque; la coïncidence de ces deux hausses laisse croire à une plus grande incidence de l'usage du tabac.

Une forte exposition aux rayonnements peut induire certains cancers plutôt que d'autres. Ces cancers sont dits cancers " sentinelles " ou " marqueurs ", et l'on pourrait s'attendre à voir leur nombre augmenter en présence d'une forte exposition aux rayonnements. La leucémie constitue un tel cancer " marqueur " et sa période de latence est relativement courte. Il est donc rassurant de constater que le nombre de cas de leucémie à Port Hope n'est pas supérieur aux prévisions, peu importe la période, que les cas aient été groupés selon le sexe ou qu'il s'agisse d'analyses distinctes. Il est particulièrement rassurant de constater que le taux de leucémie chez les enfants ne dépassait pas les prévisions, étant donné que la période de latence minimale est courte et que le facteur de risque associé aux rayonnements est relativement grand. Au nombre des autres cancers potentiellement " marqueurs ", on trouve le cancer du sein et le cancer de la thyroïde; rien n'indique toutefois que ceux deux types de cancer ont augmenté de manière anormale.

Les cancers chez les hommes peuvent aussi être considérés comme des cancers " marqueurs ". On considère que les hommes devraient être les plus exposés puisque l'exposition peut survenir aussi bien au travail que dans la collectivité. La population masculine de Port Hope n'a toutefois pas enregistré de hausse de taux pour tous les types de cancer confondus au cours des périodes examinées, et aucune forme de cancer ne s'est caractérisée par un nombre constamment plus élevé de cas durant la période à l'étude.

7. Les études de ce genre présentent-elles des limites?

L'étude de Port Hope est ce qu'on appelle une étude écologique (ou de corrélation géographique). En d'autres termes, elle prend comme unité d'analyse la population ou des groupes plutôt que des individus. Pareille analyse présente des limites, notamment il est impossible d'estimer avec précision le taux d'exposition des particuliers. D'autre part, on ne possède pas d'indications sur d'importants facteurs confondants comme l'alimentation et l'usage du tabac. La mobilité de la population est un autre facteur limitatif. En effet, les données censitaires révèlent qu'environ 25 % de la population change de municipalité entre deux recensements et que près de 50 % des gens donnent une nouvelle adresse à chaque recensement quinquennal. On n'a donc pas pu établir le taux d'exposition cumulatif dans le temps, et les niveaux de contamination ont dû être estimés assez grossièrement. Un taux d'exposition a été attribué aux groupes vivant dans tel ou tel quartier de la ville, mais pas aux individus, et les gens ont souvent déménagé. D'autres limites se rapportent aux erreurs dans les adresses. Ainsi, si le code de résidence municipal a pu fausser l'estimation des risques à la hausse (les surestimer), l'usage du code postal pourrait avoir entraîné une sous-estimation ou une surestimation des taux.

Il convient donc de garder ces limites à l'esprit, même si les statistiques démographiques de ce genre s'avèrent instructives et peuvent écarter l'existence d'une hausse appréciable des risques de cancer dans la collectivité (après comparaison avec les taux de la province ou des autres collectivités à l'étude). Les études écologiques ne peuvent que brosser un tableau très grossier de la possibilité que l'exposition ambiante ait influé sur l'incidence d'une maladie dans une collectivité.

8. Faudrait-il entreprendre d'autres études pour évaluer la santé des habitants de Port Hope?

Dans l'ensemble, les résultats de la présente étude sont rassurants puisque les tendances de l'incidence du cancer à Port Hope sont comparables à celles observées dans le reste de la province et d'autres collectivités de l'Ontario. On admet néanmoins que la concentration de certains cancérigènes dans l'environnement est plus élevée à Port Hope. Même si cette concentration n'est pas d'un niveau suffisamment élevé pour être nocive, la prudence dicte qu'on devrait contrôler périodiquement l'incidence du cancer dans la ville.

Par ailleurs, il est naturel de s'inquiéter à la lecture d'un rapport signalant une incidence plus grande du cancer, même si certains taux plus élevés seraient normalement attribuables au hasard. Les études écologiques permettent difficilement d'établir si un taux supérieur aux prévisions résulte du hasard, d'un changement de comportement au sein de la population ou de la présence de contaminants dans l'environnement. Il pourrait donc convenir d'effectuer d'autres travaux de suivi.

9. Et maintenant?

La CCSN a proposé qu'on mette sur pied un comité consultatif pour les études sur la santé à Port Hope. Son rôle consisterait à faciliter les consultations officielles avec la collectivité sur les problèmes de santé et sur les moyens d'y remédier. Le comité, qui serait créé avec le concours du conseil municipal de Port Hope, pourrait être formé de résidents, de professionnels de la santé, de travailleurs ou d'ex-travailleurs de l'industrie, de spécialistes de l'environnement et d'autres personnes choisies pour représenter les intérêts de la collectivité. On suggère que le comité évalue l'information issue des études en cours et formule des recommandations sur l'utilité et la nature des mesures de suivi et des travaux subséquents éventuels, de concert avec les experts scientifiques.

Il est possible d'obtenir un exemplaire de l'étude à l'hôtel de ville de Port Hope, 56, rue Queen, Port Hope, ainsi qu'à la bibliothèque municipale, 31, rue Queen, Port Hope dresse. On peut aussi se procurer un exemplaire en communiquant avec la CCSN au 1-800-668-5284 (au Canada) ou par courriel (info@cnsc-ccsn.gc.ca).

Personne-ressource: Sunni Locatelli
Relations avec les médias et les collectivités
Tél. : (613) 996-6860 ou 1-800-668-5284 (au Canada)

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