À la découverte de la Nouvelle-France

Disparue, la Nouvelle-France ? Pas si sûr ! Les traces qu'elle a laissées ne sont pas immédiatement visibles, mais il suffit de tendre l'oreille pour observer qu'elle est encore vivante. D'abord dans le français que l'on parle en Louisiane, dans l'ancienne Acadie, au Québec et partout au Canada. Une langue qui, souvent encore, imprègne les discours de mots d'autrefois. Ensuite, à travers les noms donnés aux lieux, aux routes et aux établissements rencontrés sur le territoire qui a été le sien.

Éteinte, la Nouvelle-France ? Un voyage sur les routes explorées et habitées par les pionniers permet de rencontrer des hommes et des femmes qui veillent sur un héritage unique. Les émigrants d'hier aimaient les grands espaces; leurs héritiers entretiennent toujours le contact avec le plein-air et la nature sauvage. Les pionniers de la Nouvelle-France aimaient la fête et les rassemblements populaires; leurs descendants multiplient les réunions conviviales et les festivals. Les Français d'autrefois évoquaient avec nostalgie la table de la «doulce France»; l'Amérique française maintient une tradition d'accueil et cultive des saveurs qui font sa renommée.

En ruines, la Nouvelle-France ? Pas si sûr ! L'archéologue recueille artefacts et vestiges. L'historien se penche sur les parcours empruntés par l'humain. Les musées sauvegardent ses oeuvres, petites et grandes. Les bibliothèques et centres d'archives préservent les documents qui témoignent de l'évolution de la première société française en Amérique du Nord. Dans les villes, autant que sur certains sites isolés, subsistent des souvenirs rarement intacts. Soigneusement reconstitués, ils permettent d'imaginer contextes et vie quotidienne.

De Saint-Malo à Québec

Le premier itinéraire touristique du Musée virtuel de la Nouvelle-France est un guide succinct. Quelques adresses incontournables et non virtuelles conduisent en France, en Acadie, à Québec et à Montréal.

L'histoire de la Nouvelle-France a un commencement. Rejoignons les pêcheurs et les marins de Saint-Malo. Suivons Jacques Cartier dans le golfe et la vallée du Saint-Laurent. Observons la naissance des établissements français de Québec et de Montréal. Voyons les colons du Perche signer l'acte qui les engage à vivre pendant quelques années ou toute une vie en Nouvelle-France. Visitons, en attendant l'heure du départ, La Rochelle et son port. Saluons enfin l'oeuvre de ces hommes et de ces femmes, visible dans les rues des villes et dans les musées acadiens, québécois et louisianais...

En France

Fécamp: Musée des Terre-Neuvas et de la pêche

Une collection de maquettes de bateaux de pêche et de tableaux illustrent les activités des terre-neuviers, ces marins de la Haute-Normandie venus pêcher la morue aussi loin qu'à Terre-Neuve.

La Rochelle: Musée du Nouveau Monde

Les collections rassemblées dans ce lieu témoignent de la vitalité française en Amérique du Nord. La visite s'articule autour de deux grandes avenues. L'une est liée au commerce maritime et colonial de La Rochelle avec l'Amérique française. L'autre met en relief le rêve américain tel que traduit dans les oeuvres d'artistes et écrivains de la fin du 18e siècle. Dans l'aile est du musée sont traités les thèmes des Amérindiens et du Canada au 17e siècle.



Photo: Charles Danay.

Dans l'attente de l'embarquement, scène de la vie quotidienne aux environs du port de La Rochelle, aux 17e et 18e siècles.

Saint-Malo: Musée d'histoire de la ville de Saint-Malo

Sur quatre étages, le musée présente nombre d'objets et de documents liés à l'histoire de la ville et à la place qu'elle occupe aux plans commercial et maritime. La vie de Jacques Cartier et sa contribution à la découverte et à l'exploration du golfe et de la vallée du Saint-Laurent y sont abondamment traités.

Tourouvre: Musée de l'histoire de l'émigration percheronne au Canada

Une salle d'exposition de la mairie de cette ville du Perche est réservée à la reconstitution du lieu où plusieurs Percherons ont signé leur contrat d'engagement pour le Canada. Souvent, cet instant s'est joué dans la salle commune de l'hôtel du Cheval-Blanc, à Tourouvre. Des tableaux thématiques décrivent les motifs et les circonstances ayant présidé au départ des Percherons.



Photo: Charles Danay.

En 1633, cette vieille maison à Réveillon-au-Perche, en Normandie, a vu naître Toussaint Giroust, dont les descendants se perpétuèrent en Amérique du Nord sous le patronyme Giroux.

Au Québec

Québec: Lieu historique national Cartier-Brébeuf

Les collections rassemblées par ce musée se concentrent autour du voyage effectué par Jacques Cartier en 1535, alors qu'il explora le fleuve Saint-Laurent. Elles incluent la reproduction, grandeur nature, d'une maison longue iroquoienne et de La Grande Hermine, l'un des navires dirigés par Cartier. Ce centre d'interprétation évoque la rencontre des cultures européenne et amérindienne au 16e siècle ainsi que l'implantation des premiers Jésuites en Nouvelle-France.

Québec: Musée des Augustines de l'Hôpital Général de Québec

Ce musée présente une exposition permanente constituée d'oeuvres d'art et d'objets familiers et médicaux retraçant l'histoire de la première institution hospitalière en Amérique, au nord du Mexique. Le monastère et les caves voutées datent de 1695.

Québec: Place Royale

On arpente les rues de la place Royale, située en bordure du port de Québec. Cette place est formée d'un grand nombre de maisons construites aux 17e et au 18e siècles et dont la plupart ont été restaurées. Un centre d'interprétation, des documents d'archives et des études thématiques sont accessibles.

Lachine: Lieu historique national sur le commerce de la fourrure à Lachine

L'essor de la Nouvelle-France a été associé à la traite des fourrures, une activité commerciale qui est à l'origine de plusieurs explorations vers le nord, le sud et l'ouest du Québec actuel. Ce centre d'interprétation relate cette épopée et présente nombre d'artefacts qui lui sont associés.