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Conservation – Borel-Morane

Borel-Morane at the Air Show

Un Borel-Morane à l’ Exposition internationale de la
locomotion aérienne au Grand Palais, à Paris vers 1912

Suivez le processus de conservation en sélectionnant le journal en ligne.

Le Musée de l’aviation du Canada a acquis récemment un Borel-Morane des pionniers de l’aviation. Il s’agit du plus vieil aéronef existant ayant volé au Canada. Construit en France par la Société anonyme des aéroplanes Morane-Borel-Saulnier, il ressemble aux monoplans de Type XI que Louis Blériot proposait à la vente après sa célèbre traversée de la Manche en 1909. Georges Mestach a amené l’avion en Amérique du Nord pour des démonstrations en vol.

D’origine belge, Mestach, qui avait appris à piloter en France, connut une gloire éphémère de ce côté-ci de l’Atlantique grâce à ses démonstrations en vol. La petite fraternité des premiers pilotes de vols de démonstration attirait des foules de spectateurs qui voulaient constater de leurs propres yeux les merveilles du vol humain. Au cours de l’été 1912, Mestach a fait voler son avion au Canada, et a notamment visité Winnipeg, Québec et Sherbrooke.

George Mestach, premier propriétaire du Borel-Morane

George Mestach, premier
propriétaire du Borel-Morane

Il arrivait souvent des événements fâcheux
à ces aviateurs de l’époque dont les machines
étaient fragiles et instables. Mestach ne fit pas
exception à la règle : à Winnipeg, il a réalisé
que sa machine n’était pas conçue pour rivaliser
avec les forts vents des prairies. Gravement
endommagée lors d’une collision avec une clôture,
l’appareil a dû être expédié à sa base d’exploitation
de Chicago pour subir des réparations. Plus tard en 1912, l’avion de Mestach est entré en collision avec un biplan Wright lors du rassemblement aérien de Chicago. Ce fut la première collision mortelle en vol puisque le pilote du Wright y perdit la vie.

En raison de problèmes touchant les droits d’importation, l’avion a été vendu à William Sommerville de l’Illinois, mais Mestach a continué de piloter l’avion pendant quelque temps pour le compte de son nouveau propriétaire avant de retourner en Europe. Mestach s’est tué au cours des années 1920 au Congo belge alors qu’il tentait d’y créer une entreprise de transport aérien.

Earl Daugherty, troisi?me propriétaire du Borel-Morane

Earl Daugherty, troisième
propriétaire du Borel-Morane

Un autre pilote à l’emploi de Sommerville, Earl S. Daugherty, acheta l’avion en 1914 pour l’utiliser lors de courses dans la région de Long Beach, en Californie. Daugherty, lui aussi un des pionniers des vols de démonstration, créa plus tard une entreprise fréquemment engagée pour les cascades aériennes des premiers films d’aviation de Hollywood. Bien qu’il ait perdu la vie lors d’un accident en vol vers la fin des années 1920, sa famille a conservé le petit monoplan jusqu’à son acquisition par le Musée en 2002.

Les outrages du temps n’ont pas épargné le Borel-Morane qui, en outre, a perdu son moteur il y a déjà un certain nombre d’années. Toutefois, n’ayant jamais été restaurée, la cellule possède encore ses composantes originales, et notamment son entoilage original. Le Musée a l’intention de conserver l’avion dans son état actuel afin d’en préserver l’originalité.

En juin 2002, le personnel du Musée de l’aviation du Canada a inspecté pour la première fois le monoplan Borel-Morane en vue de son acquisition. L’affaire conclue, l’avion a été emballé puis transporté en septembre 2002 d’Exeter, en Californie, au Musée.

Détails de lÿhabitacle du Borel-Morane

Détails de l’habitacle du Borel-Morane

Dès son arrivée au Musée, l’avion en pièces détachées a été immédiatement placé dans une chambre de fumigation dans la zone réservée à la conservation. Cette mesure était nécessaire car l’inspection préliminaire permettait de croire que les ailes et le fuselage étaient infestées d’insectes. Après cette fumigation au dioxyde de carbone en environnement contrôlé, l’avion a été placé dans la collection du Musée.

Le Musée est tenu de préserver et sauvegarder ses acquisitions en vue des futures études et expositions. Le processus de conservation comprend notamment le constat de l’état actuel de l’objet. On fait également des photographies en prenant des gros plans des zones endommagées.

Le Borel-Morane vers la fin des années 1970

Le Borel-Morane vers la
fin des années 1970

Le traitement du Borel-Morane a débuté en mars 2003 et devrait s’achever à la fin du printemps 2004. Les heures de travail qui seront consacrées à ces travaux de conservation sont estimées à 500. Il faudra rechercher les composants absents et les acquérir, si possible. Le montage final ne pourra s’effectuer qu’après avoir traité et stabilisé les éléments fragiles et détériorés. Revenez consulter le site pour connaître les derniers développements.

Le monoplan Borel-Morane avait été auparavant conservé désassemblé, sans protection, dans un entrepôt. Actuellement, la condition globale de la structure de l’avion est relativement bonne malgré le rétrécissement caractéristique des pièces en bois : ailes, nervures et patins du train d’atterrissage. Malheureusement, l’appareil n’a pas de moteur, certains éléments du compartiment moteur sont absents et une pale d’hélice était brisée au moment de l’acquisition.