Lien vers la page d'accueil de Civilisations.ca
Lien vers Carte du site Lien vers Index du site Lien vers Écrivez-nous Link to English version
Recherche Lien vers Recherche avancée

Faits saillants


The Mysterious Bog People

der Tempel im Moor

Le mystérieux peuple des tourbières

L'exposition

Grâce à ses magnifiques artefacts, à sa conception originale, à ses programmes d'interprétation et à ses modules interactifs, Le mystérieux peuple des tourbières fera connaître aux visiteurs les croyances religieuses des peuples du nord-ouest de l'Europe, leur vie quotidienne aux environs de la tourbière et l'importance historique de leur culture. Elle offrira en outre un aperçu des propriétés particulières des tourbières et des techniques de conservation et de reconstitution.

Le mystérieux peuple des tourbières est la première exposition itinérante internationale à présenter la vie des peuples du nord de l'Europe, depuis l'âge de la pierre jusqu'au XVIe siècle, et à souligner l'importance des découvertes faites dans les tourbières de l'Europe, qui témoignent du mode de vie, des idées et des croyances de ces peuples anciens. À l'aide d'artefacts, de panneaux explicatifs, de reconstitutions, d'effets d'éclairage et d'effets sonores, l'exposition offrira aux visiteurs un panorama complet des objets découverts dans les tourbières et des propriétés de l'environnement des tourbières du nord-ouest de l'Europe ayant favorisé la préservation de ces vestiges fascinants.

Les artefacts sélectionnés pour l'exposition présentent l'histoire et la culture des peuples qui habitaient à proximité des tourbières. Ils comprennent notamment des restes humains momifiés – ainsi que des explications sur la reconstitution d'individus tels que la « fille d'Yde » grâce aux techniques modernes de la médicine légale – et toute une série d'objets retrouvés dans les tourbières, par exemple des haches en silex et en bronze, des objets de poterie, des épées en bronze, des chaussures en cuir, des textiles, des pièces de monnaie en or, des bijoux, des instruments de musique et des outils agricoles.

dague

Dague en silex comportant une poignée en bois et un
manche et des courroies en cuir, datant du Néolithique
supérieur (environ 2000 avant J.-C.), découverte dans
une tourbière des environs de Wiepenkathen (Allemagne).
Drents Museum.

L'exposition montre également l'un des plus anciens artefacts provenant des tourbières européennes, soit la pirogue monoxyle de Pesse qui a été découverte en 1955 et dont la datation au carbone 14 établit la fabrication entre 8040 et 7510 avant J.-C. Taillée dans le tronc d'un pin sylvestre à l'aide de haches en silex, elle est l'embarcation la plus ancienne au monde. Cet objet remarquable servira à expliquer les propriétés de l'environnement des tourbières et leurs effets favorables à la préservation de la matière organique.

À l'époque préhistorique, l'humidification de plus en plus grande des terres du nord-ouest de l'Europe fit apparaître la tourbe et bientôt de vastes étendues furent couvertes de tourbières. Des peuplades vivaient paisiblement sur les terres hautes et plus secs au milieu de ces savanes.

Lieux dangereux et souvent brumeux où l'on risquait facilement de s'égarer ou de se noyer, les tourbières étaient enveloppées de mystère. On peut facilement imaginer pourquoi ces peuplades croyaient ces lieux habités par des dieux et des esprits exerçant leur domination sur la vie et la mort, la santé, les récoltes, le bétail et même le destin des êtres humains.

Il fallait donc à tout prix s'attirer les bonnes grâces de ces êtres puissants et entretenir avec eux des rapports harmonieux au moyen d'offrandes que l'on déposait au seuil de la demeure des divinités. Des biens précieux tels que des céréales, des bois d'animaux, des objets de poterie, des roues, des armes et des bijoux furent ainsi engloutis dans les marécages qui devinrent d'immenses réservoirs de ces objets de sacrifice. Tout ce qui avait quelque valeur pouvait servir d'offrande. Même des êtres humains étaient offerts en sacrifice pour apaiser ou gratifier les divinités.

Au début de l'ère moderne, on commença l'exploitation des tourbières à grande échelle. Au fur et à mesure qu'on retirait la tourbe pour en faire du combustible, on mit à jour les objets jadis engloutis en offrande aux divinités, obtenant autant d'indices sur la vie de nos ancêtres.

Un des thèmes de l'exposition est la pratique des offrandes par lesquelles les peuples préhistoriques tentaient de contrôler leur destin. Les visiteurs seront étonnés du vaste assortiment d'objets qui étaient soigneusement déposés à cette fin dans les tourbières. Ces objets nous donnent un aperçu des pratiques religieuses des peuples du nord-ouest de l'Europe à l'époque préhistorique et fournissent de nombreux renseignements sur leur mode de vie. L'exposition propose aussi plusieurs objets de la vie quotidienne provenant de divers sites archéologiques afin de mettre en lumière les caractéristiques et la valeur uniques des objets découverts dans les tourbières.

L'exposition montre en outre comment la composition végétale des tourbières favorise la préservation d'objets qui se dégraderaient naturellement dans des conditions normales d'enfouissement. L'histoire, la biologie et les propriétés de conservation des tourbières y sont clairement expliquées. L'exposition examine aussi les techniques de reconstitution de la médicine légale moderne. Les spécialistes peuvent reconstituer les caractéristiques faciales d'un individu lorsqu'un crâne est bien préservé. Avec de l'argile ou de la cire, les tissus et la peau sont modelés sur une réplique du crâne. En y ajoutant d'autres caractéristiques comme les yeux et les cheveux, on peut voir à quoi pouvait ressembler cette personne. La technique de reconstitution de la fille d'Yde est expliquée dans l'exposition.

Professeur Wijnand van der Sanden et la fille d'Yde

En 1993, une reconstitution du visage de la fille d'Yde
a été réalisé à l'Université de Manchester. En utilisant
un appareil de tomographie par ordinateur de l'hôpital
universitaire de Groningen, il a reconstitué, à partir du
crâne, un modèle montrant à quoi pouvait ressembler
la jeune fille de son vivant. Drents Museum.

L'exposition aborde aussi les techniques scientifiques et l'expertise médicolégale utilisées pour déterminer l'âge des objets retrouvés dans les tourbières du nord-ouest de l'Europe. La composante scientifique de l'exposition place celle-ci à l'avant-garde de la recherche archéologique internationale concernant l'Europe de la préhistoire. L'analyse médicolégale dont l'une des momies des tourbières du Niedersächsische Landesmuseum fait l'objet en ce moment apporte des arguments historiques et archéologiques de poids en faveur de la théorie selon laquelle les tourbières étaient effectivement d'importants lieux de spiritualité pour les peuples anciens de l'Europe du Nord.

Le mystérieux peuple des tourbières est une exposition unique en son genre. Jamais jusqu'ici n'a-t-on réuni autant de momies et d'objets provenant des tourbières pour offrir un témoignage éloquent des pratiques de nos ancêtres. Les visiteurs pourront même y voir les seuls vestiges parvenus jusqu'à nous d'un temple en bois de l'âge de bronze.

Parmi les personnages préhistoriques que les visiteurs pourront voir de leurs yeux, mentionnons Red Franz, découvert en Allemagne en 1900, et une jeune fille de 16 ans découverte à Yde, aux Pays-Bas, trois ans auparavant. Bien que ces deux Germains ne vécurent pas à la même époque, l'exposition les montrera gisant paisiblement l'un près de l'autre.

Par ailleurs, l'exposition offre aux amateurs de la peinture de Vincent Van Gogh une occasion exceptionnelle de voir son tableau évoquant l'atmosphère de désolation qui règne souvent dans les tourbières.

Produits connexes à l'exposition
  • Un livre illustré sera produit en quatre langues : anglais, français, hollandais et allemand.
  • Un livre pour enfants portant sur la préhistoire européenne sera produit (à confirmer).
  • Une variété de produits tels que cartes postales, bijoux faits d'ambre et d'argent, tee-shirts, épinglettes, nécessaires à chaussures pour les enfants, de même que des produits hollandais et allemands typiques, seront en vente dans les boutiques des musées partenaires.
Le mystérieux peuple des tourbières, fruit d'un partenariat de musées

Cette exposition est un projet conjoint international entrepris par le Drents Museum d'Assen (Pays-Bas), le Niedersächsisches Landesmuseum de Hanovre (Allemagne), le Musée canadien des civilisations de Hull (Québec, Canada) et le Glenbow Museum de Calgary (Alberta, Canada).

Le mystérieux peuple des tourbières est un projet unique en ce sens que, pour la première fois, seront réunies d'importantes découvertes provenant des tourbières dans le cadre d'une collaboration à l'échelle de l'Europe et de l'Amérique du Nord, et qu'il s'agit du plus large partenariat international entrepris à ce jour par les musées partenaires.

Historique

Depuis la fondation du Drents Museum, les objets découverts dans les tourbières n'ont cessé de susciter l'intérêt de nombreux chercheurs tant aux Pays-Bas que dans d'autres pays. Le Drents Museum a été un des premiers musées néerlandais ayant un archéologue à son service. Depuis l'époque de la Première Guerre mondiale (1918) jusqu'aux années 1950, le professeur A. E. Van Giffen fut chargé de maintenir et de développer le département d'archéologie du musée. À titre de directeur et de professeur au prestigieux Institut de biologie et d'archéologie de l'Université de Groningen, il fut le premier à appliquer une méthode systématique et scientifique aux fouilles archéologiques effectuées dans les régions du nord des Pays-Bas.

En raison de l'exploitation intensive des tourbières avant et entre les deux guerres mondiales, un grand nombre d'archéologues furent embauchés par le musée. Grâce aux efforts de Van Giffen et de ses successeurs, le Drents Museum d'Assen possède aujourd'hui l'une des plus importantes collections archéologiques dans le nord-ouest de l'Europe. On pourrait en dire autant de la collection du Niedersächsisches Landesmuseum de Hanovre, un autre des partenaires du projet.

En Allemagne, les premières études portant sur les corps humains découverts dans les tourbières ont été réalisées par une pionnière de l'archéologie dans les années 1870 : Johanna Mestorf a dressé un répertoire des restes humains retrouvés dans les tourbières, et considéraient ces individus comme des victimes d'assassinat. Cette interprétation allait changé au fil des années, mais les archéologues allemands furent néanmoins parmi les premiers à étudier sérieusement les objets et les corps momifiés retrouvés dans les tourbières. À partir de 1907, Hans Hahne, directeur du Niedersächsisches Landesmuseum, entreprit d'importantes recherches poursuivies aujourd'hui par un certain nombre d'archéologues spécialisés qui effectuent des fouilles dans de spectaculaires sites de tourbières en Basse-Saxe. Le Niedersächsisches Landesmuseum possède l'une des plus célèbres momies des tourbières : Red Franz, un homme à la barbe et aux cheveux roux, qui fut tué autour de 300 après J.-C.

Ce n'est qu'au milieu des années 1980 qu'un archéologue du Drents Museum, W. A. B. Van der Sanden, a entrepris des travaux sur les artefacts provenant des prolifiques marais de la province de Drenthe. En 1990, il a publié les résultats de ses recherches dans une thèse intitulée Mens en Moeras (Le peuple des tourbières). Conséquence directe de ses recherches, on a reconstitué la tête de l'une des momies des tourbières pour produire une physionomie connue sous le nom de la « fille d'Yde ». Depuis 1994, cette fille préhistorique « ressuscitée » constitue pour les visiteurs l'effrayante et incontournable attraction de la section du musée consacrée à la préhistoire. Qui plus est, les momies retrouvées dans les tourbières suscitent un intérêt grandissant tant au Canada qu'ailleurs dans le monde, comme en témoignent deux films qui ont été produits sur le sujet, l'un en 1997 par la chaîne Discovery Channel et l'autre en 1998 par la BBC, ainsi que l'exposition de momies des tourbières produite par le Drents Museum et présentée à Silkeborg au Danemark.

La création d'un partenariat

Compte tenu du vif intérêt manifesté par le public pour les premières expositions de la tête reconstituée de la fille d'Yde, le Drents Museum a commencé à envisager la possibilité de produire une exposition sur le thème des reconstitutions préhistoriques.

Au départ, il devait s'agir d'une exposition plutôt modeste, liée uniquement au phénomène des momies. Un concept préliminaire fut présenté au Musée canadien des civilisations et au Glenbow Museum en novembre 1995. Dès lors, les membres du personnel scientifique du Drents Museum furent convaincus qu'une exposition temporaire portant sur les vestiges matériels de l'homme préhistorique – qui comprendrait non seulement des momies mais également des objets retrouvés dans les tourbières – pourrait susciter beaucoup d'intérêt à l'échelle internationale.

En 1998, une offre officielle de partenariat était adressée au Musée canadien des civilisations. En 1999, le Drents Museum a approché l'équipe d'experts en archéologie du nord-ouest de l'Europe du Niedersächsisches Landesmuseum, qui furent tout de suite intéressés par ce projet d'exposition. Il devenait dès lors possible de présenter de façon adéquate le phénomène quasi-international des découvertes provenant de tourbières, compte tenu des collections des musées d'Assen, de Hanovre et d'autres institutions réputées. Bientôt, le Glenbow Museum de Calgary s'est également joint au projet. Les quatre musées travaillent depuis lors à la préparation du projet. De tels partenariats ne sont pas chose courante dans le domaine de la muséologie. Les deux partenaires européens fournissent leur expertise en matière de contenu, de recherche et de collections, alors que les deux partenaires canadiens mettent à contribution leur savoir-faire dans les domaines de la muséologie, de la gestion de projet, de la promotion et du financement.

À propos du site Web

Avec la collaboration des autres partenaires, le Drents Museum produira un site Web présentant une version virtuelle de l'exposition Le mystérieux peuple des tourbières. Cette exposition virtuelle sera accessible sur les sites Web de chacun des partenaires, en quatre langues : allemand, anglais, français et hollandais.

Le site Web qui sera inauguré en juillet 2001 sera une avant-première du site officiel. Il présentera des images et des vidéoclips de la reconstitution de la pirogue monoxyle de Pesse. En août 1955, au cours de la construction d'une section de l'autoroute A28 dans la municipalité qui s'appelait alors Ruinen, à un endroit situé directement au sud du village de Pesse et à environ quatre kilomètres au nord de Hoogeveen, les ouvriers découvrirent un tronc d'arbre gisant sous terre en position horizontale. Non sans difficulté, ils le hissèrent sur un chariot. Durant le transport, l'objet tomba du chariot et dégringola sur le côté de la route. Quelques jours après, Hendrik Wanders, un fermier de Pesse ayant un bon sens de l'observation, remarqua le tronc et s'aperçut tout de suite qu'il s'agissait d'une embarcation antique. À l'aide d'une grosse brouette, il transporta l'objet jusque chez lui et le déposa dans son jardin. Le président de la Drents Prehistorische Vereniging (société préhistorique de Drenthe) et le trésorier des Amis de la Fondation du Drents Museum furent avisés de la découverte. Ce dernier demanda de tenir le tronc humide en l'enveloppant dans des sacs et d'en informer le professeur H. T. Waterbolk, directeur de l'Institut de biologie et d'archéologie de Groningen.

La pirogue monoxyle fut récemment reconstruite – processus délicat et laborieux qui est expliqué sur le site Web. Cette embarcation est l'objet préhistorique le plus ancien provenant des tourbières d'Europe. Il a été découvert en 1955 et la datation au carbone 14 en établit la fabrication entre 8040 et 7510 avant J.-C. La reconstruction de cet objet remarquable servira à expliquer en quoi consiste l'environnement des tourbières et de quelle manière ce milieu favorise la préservation de la matière organique.

Le site Web officiel sera inauguré en mai 2002, c'est-à-dire à la date même où l'exposition sera inaugurée en premier, au Niedersächsisches Landesmuseum en Allemagne. Il présentera le contenu de l'exposition et donnera des explications plus détaillées sur les recherches muséologiques. Il décrira des objets découverts dans les tourbières, l'environnement des tourbières et le mode de vie des peuples du nord de l'Europe qui vivaient à proximité. Le site affichera aussi des images des artefacts. Le Niedersächsisches Landesmuseum présentera certaines de ses recherches récentes les plus palpitantes sur la momie des tourbières connu sous le nom de Red Franz.

   


Date de création : le 5  juillet 2001. Mise à jour : 30 août 2001
© Société du Musée canadien des civilisations
Avis importants
Gouvernement du Canada