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le 25 mai 1999

Présentation de CBC/Radio-Canada relativement à ses demandes de renouvellement de licences

Madame la Présidente, mesdames et messieurs les membres du Conseil,

Je me présente, je m'appelle Guylaine Saucier, je suis président du Conseil d'administration de la Société Radio-Canada. Je suis heureuse d'être ici devant le Conseil aujourd'hui, au début de ces audiences importantes.

Permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent ce matin :

Perrin Beatty, PDG
Louise Tremblay, Première Vice-présidente, Ressources
Michel Tremblay, Chef de la planification
Michèle Fortin, Vice-présidente, Télévision française
Alex Frame, Vice-président Radio anglaise
Sylvain Lafrance, Vice-président Radio française
Harold Redekopp, Vice-président, Télévision anglaise

Au cours des prochains jours, le Conseil et le public canadien auront l'occasion d'écouter les interventions de nos représentants sur l'ensemble de nos activités et de leur poser des questions : radio et télévision, réseaux français et anglais. Le renouvellement de nos licences est un exercice que nous prenons toujours très au sérieux. Comme le Conseil a décidé d'examiner les licences de Radio-Canada en bloc, cet exercice revêt une importance encore plus grande.

Je tiens à souligner la clairvoyance du Conseil qui a choisi de procéder ainsi. Il s'agit là d'une bonne façon d'établir si le régime mis en place au cours des 60 dernières années répond toujours aux besoins de notre monde en évolution rapide. Le renouvellement des licences de Radio-Canada a certes lancé un débat constructif sur un enjeu central, soit le rôle du radiodiffuseur public au sein du système canadien de radiodiffusion.

La Société Radio-Canada a proposé un plan d'une grande portée afin de continuer à jouer un rôle vital et important au moment où le système de radiodiffusion canadien s'apprête à franchir le nouveau millénaire. Nous entendons démontrer au cours des audiences que la Société Radio-Canada s'acquitte pleinement de sa mission unique et qu'elle a satisfait, voire dépassé, les attentes du Conseil. Pour évaluer le bien-fondé de notre plan stratégique, il importe de comprendre de quelle manière nous avons établi nos objectifs — dans le contexte des pressions économiques et culturelles changeantes de la mondialisation.

Plus que jamais, le Canada a besoin de politiques et d'institutions culturelles fortes pour que sa voix puisse bien se faire entendre. L'Organisation mondiale du commerce sert un avertissement en précisant que bon nombre des outils que le Canada a utilisé par le passé pour promouvoir et protéger la souveraineté culturelle pourraient éventuellement disparaître. En raison de la fragmentation, de la déréglementation, de la mondialisation de l'économie et de nouvelles technologies à la fois puissantes et accessibles, nous devons nous doter d'un système de radiodiffusion qui répond aux besoins des Canadiens et non pas uniquement aux diktats d'une économie mondiale.

Même si la prolifération de canaux de télévision est un élément stimulant pour les auditeurs du pays, il est impératif pour les Canadiens d'être entendus de façon claire et forte. Il est tout aussi essentiel que les Canadiens aient accès à des émissions de qualité qui sont le reflet de leurs valeurs et qui traitent des enjeux qui les préoccupent. À une époque où la technologie donne à l'auditeur une multitude de choix d'émissions, nous devons être en mesure d'assurer une présence véritablement canadienne, avec un contenu substantiel, sur nos ondes. Nous ne pouvons nous permettre d'être relégués à un rôle secondaire.

Un système de radiodiffusion fort

Aux termes de la Loi sur la radiodiffusion de 1991, le système canadien de radiodiffusion doit servir à sauvegarder, enrichir et renforcer la structure culturelle, politique, sociale et économique du Canada.

Ce sont là les responsabilités dont tous les radiodiffuseurs doivent s'acquitter une fois qu'ils ont obtenu une licence. Le cadre qui définit les politiques, les mécanismes de financement et les institutions dans le secteur culturel au Canada reflète également ces objectifs, une façon de reconnaître qu'il faut promouvoir et célébrer notre propre culture si nous voulons qu'elle survive.

En plus des divers mécanismes et leviers qui assurent le maintien du paysage culturel canadien, il est important de comprendre que le système de radiodiffusion au Canada compte depuis longtemps deux volets fondamentaux : le secteur privé et le secteur public. La Société Radio-Canada a été créée en 1936 en réponse à des impératifs culturels bien clairs et non pas pour répondre aux besoins du marché, mais plutôt pour donner suite à une détermination politique de rassembler la grande diversité des gens qui composent notre pays et pour s'assurer d'une présence canadienne à un moment où les émetteurs américains semblaient destinés à dominer complètement nos ondes.

Depuis, les Canadiens ont été servis par un système de radiodiffusion mixte. Dans ce système, la radiodiffusion privée a prospéré de façon remarquable. Ce qui prouve que notre système de radiodiffusion qui comprend un radiodiffuseur public bien financé par l'état et par des recettes publicitaires, d'une part, et des entreprises privées, d'autre part, fonctionne encore bien de nos jours.

Le rôle de Radio-Canada dans le système

Ainsi, après plus de six décennies de fonctionnement dans le système, Radio-Canada continue de jouer un rôle vital. Les Canadiens qui ont comparu devant vous lors de votre récente tournée dans tout le pays ont formulé un message clair : ils en attendent davantage et non pas moins de Radio-Canada.

Il y a une bonne raison à cela. La présence de Radio-Canada est plus essentielle que jamais. Pas en dépit de l'évolution récente du secteur de la radiodiffusion, mais bien à cause de cette évolution.

Quel est alors le rôle du radiodiffuseur public dans notre système de radiodiffusion?

J'aimerais d'abord me référer à la Loi sur la radiodiffusion. Vous verrez que ce qui s'applique au système dans son ensemble s'applique aussi au radiodiffuseur public.

En tant que radiodiffuseur public national, Radio-Canada devrait offrir des services de radio et de télévision comprenant une grande variété d'émissions qui informent, éclairent et divertissent. Sa programmation devrait être principalement et typiquement canadienne, refléter laglobalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu'au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions. Elle devrait aussi contribuer activement à l'expression culturelle et à l'échange des diverses formes qu'elle peut prendre, être de qualité équivalente en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, et enfin contribuer au partage d'une conscience et d'une identité nationales.

Les sondages confirment constamment que les Canadiens apprécient le rôle qu'elle joue, tout comme il y 25 ans. Définir le rôle du radiodiffuseur public canadien est une préoccupation générale, parfois comme un sport national. Les interventions reçues par le CRTC couvrent toute la gamme d'opinions - de solides appuis et des avis très constructifs, mais aussi des suggestions voulant que Radio-Canada soit privatisée ou qu'elle œuvre dans un créneau de programmation restreint.

Au cours de l'année écoulée, Radio-Canada a tracé la voie à suivre pour faire de Radio-Canada un radiodiffuseur public fort dans un système de radiodiffusion bien implanté. Nous avons écouté les Canadiens de partout au pays. Ce faisant, nous avons peaufiné notre mission et mieux focalisé les impératifs de notre mandat.

Notre mission nouvellement redéfinie repose sur quatre grands principes :

  • présenter des thèmes canadiens;
  • fournir aux Canadiens des nouvelles et une information pertinentes;
  • promouvoir la culture et les arts canadiens;
  • jeter des ponts entre les collectivités et les régions.

Ce sont là les assises sur lesquelles nous continuerons de bâtir et en fonction desquelles seront jugées les réalisations de Radio-Canada.

Notre mission fait de Radio-Canada une institution unique et précieuse dans le paysage culturel canadien. À ce rôle distinctif s'ajoute une responsabilité d'offrir aux Canadiens un lieu commun où leur propre culture est dominante et centrale, un instrument qui devient une bouée de sauvetage dans les moments de crise et la trame d'un riche tissu national dans les moments de joie partagée.

De par sa raison d'être, Radio-Canada se distingue de tous les autres diffuseurs. C'est, et ce sera toujours, un réseau consacré au contenu canadien, qui offre des services en français et en anglais, accessibles à tous les Canadiens, et qui reflète les régions les unes aux autres, et le Canada au reste du monde.

Tel est le rôle de Radio-Canada pour le XXIe siècle. C'est ce qui fait notre originalité. La production et la diffusion de contenu canadien à l'intention des Canadiens est la raison fondamentale pour laquelle notre pays a créé une radiodiffusion publique.

La Société Radio-Canada se prépare pour demain

Notre mission consiste essentiellement à atteindre tous les Canadiens, où qu'ils soient, quels que soient leurs intérêts, qu'ils soient jeunes ou âgés. Car notre mission n'est pas seulement de desservir les Canadiens en ce moment, mais de faire le nécessaire aujourd'hui pour pouvoir encore les desservir demain.

Pour bien desservir les Canadiens maintenant, notre programmation doit présenter un intérêt et un attrait pour tous les Canadiens. C'est pourquoi nous devons offrir une programmation diversifiée, notamment des nouvelles et des actualités, des dramatiques, des comédies, des émissions de sport, ainsi que des émissions jeunesse et des émissions culturelles. Tous les Canadiens doivent pouvoir trouver sur nos ondes des émissions les intéressant sur une base régulière. Aujourd'hui, 95% des Canadiens utilisent au moins un des services de Radio-Canada chaque semaine.

Au cours des dernières années, les auditoires nord-américains ont eu tendance à se fragmenter de plus en plus, et nous avons été forcés de trouver de nouvelles stratégies pour atteindre tous les Canadiens.

Nous devons déployer deux stratégies simultanément. D'abord, nous devons continuer à offrir une grille d'émissions variées qui plaisent à un large public, comme l'exige la Loi, et constamment nous efforcer d'accroître notre portée. Cette stratégie a bien fonctionné depuis la création de la Société en 1936.

Puis, afin de répondre aux exigences plus particulières de certains segments de notre auditoire, Radio-Canada doit trouver de nouveaux moyens pour offrir ses services. Puisqu'elle a la responsabilité de se mettre à la portée de tous les Canadiens, Radio-Canada doit rajouter ces moyens à sa méthode plus conventionnelle qui consiste à offrir une seule grille-horaire sur un seul réseau. J'emploie délibérément le terme « rajouter ». Car vu notre mandat, ces deux stratégies ne se substituent pas l'une à l'autre, mais au contraire se complètent l'une l'autre.

C'est ce qui explique pourquoi nous avons pris certaines initiatives récemment — notamment la création et l'amélioration constante du RDI et de Newsworld; la proposition de nouveaux réseaux de radio, soit InfoRadio en français et Radio Three en anglais; et des plans continus pour des chaînes spécialisées en français.

Dans chacun de nos secteurs de programmation, nous avons une responsabilité de non seulement fournir une programmation canadienne pertinente, mais elle doit également être de la plus grande qualité afin d'assurer une contribution optimale au système de radiodiffusion dans son ensemble. Nous savons que notre présence sur le marché rehausse les attentes des téléspectateurs, ce qui a un effet d'entraînement vers le haut qui se traduit ensuite par des normes de qualité plus élevées sur le marché.

Nous devons également dès maintenant songer aux nouveaux moyens qui nous permettront d'atteindre tous les Canadiens dans l'avenir. Radio-Canada doit servir de lieu d'incubation où les talents peuvent s'épanouir, et c'est ce qu'elle fait. Elle doit prendre des risques que d'autres ne peuvent ou ne veulent assumer. Voilà pourquoi nous devons constamment mettre à jour notre technologie et utiliser les nouveaux médias comme l'Internet. Ainsi, nous proposons par exemple de lancer InfoRadio et Radio Three, qui toutes deux jumellent Internet et la radio.

Tout comme les générations précédentes, les jeunes Canadiens doivent pouvoir compter sur un radiodiffuseur public pertinent et il nous incombe de répondre à leurs attentes.

Disons simplement que les Canadiens non seulement attendent tout cela de leur radiodiffuseur public, mais qu'ils le méritent.

J'aimerais à présent demander à Perrin de vous expliquer les grandes composantes de notre plan.

Perrin Beatty

Madame la Présidente, mesdames et messieurs les membres du Conseil, mesdames, messieurs,

Les quatre dernières années ont été une période de changements sans précédent pour la Société Radio-Canada et l'ensemble du système canadien de radiodiffusion. Pour sa part, Radio-Canada a assisté à une transformation radicale du milieu de la concurrence, elle a dû s'adapter à l'arrivée de nouvelles technologies révolutionnaires et elle a subi une importante réduction de son budget.

Notre réaction a été de revenir aux principes fondamentaux, de repenser notre raison d'être et de revoir comment nous pourrions mieux aider les Canadiens à se connaître et à saisir le monde avec un regard canadien.

Personnellement, je suis extrêmement fier de tout ce que les employés de Radio-Canada ont réussi à accomplir malgré des pressions énormes, comme a pu le constater la population de partout au pays. Et nos partenaires, qu'il s'agisse de nos affiliés, de producteurs indépendants ou de nos fournisseurs, de même que nos auditoires étaient aussi là derrière nous lorsque nous avons dû relever ce défi considérable.

Ainsi, non seulement nous sommes devenus une organisation plus frugale et responsable, mais cela nous a rendus plus solides, nous a donné plus confiance en nous et a stimulé notre esprit créateur. Nous avons fait ce que bien des gens croyaient impossible, canadianiser notre grille, ajouter des services et remporter un nombre record de prix pour la qualité de nos productions, même si nous devions résorber en même temps d'importantes réductions budgétaires. Chaque fois qu'un contribuable canadien écoute ou regarde une de nos émissions, il peut constater que nous lui en donnons pour son argent.

Notre engagement envers les Canadiens

Nous sommes ici pour rendre compte de notre situation dans le système de radiodiffusion et pour renouveler notre engagement à l'endroit de tous les Canadiens. Au cours des prochains jours, chacun de nos services aura l'occasion de venir expliquer sa contribution au plan de la Société.

Notre plan est fonction des cinq priorités suivantes :

D'abord, nous maintiendrons et renforcerons nos assises régionales. Cette priorité traduit un aspect vital de notre mission. Notre présence régionale est aussi importante que jamais. Évidemment, nous avons dû faire des choix difficiles. Par exemple, nous aurions pu fermer des stations régionales, comme nous l'avions déjà fait. Mais nous ne l'avons pas fait.

Nous avons plutôt rationalisé notre programmation et renforcé nos services. Nous avons repris le service local de télévision à Windsor et à Calgary. Ces derniers mois, nous avons ouvert une station de radio à Victoria, ce qui fait que nous avons maintenant une présence locale dans chaque capitale provinciale. Nous avons également ouvert des bureaux radiophoniques à Sherbrooke, Trois-Rivières, Bathurst, Cambridge Bay et London.

Nous investissons quelque 420 millions de dollars, c'est-à-dire presque 40% de notre budget total, soit directement dans les régions, soit pour des activités permettant de refléter les régions aux réseaux. Aujourd'hui, plus de 50% de nos émissions sont produites en région ou traitent de réalités régionales. Nous entendons accentuer nos efforts. Au cours des prochains jours, nous vous décrirons certaines initiatives particulières en la matière.

Notre deuxième priorité est de revitaliser la Télévision anglaise. La canadianisation de la Télévision anglaise est largement terminée. Les émissions étrangères n'occupent plus que 10% de sa grille aux heures de grande écoute, alors que cette proportion était de 24% en 1985. Pendant la saison 1998-1999, neuf des 10 séries canadiennes les plus populaires au Canada anglais ont été présentées par nous. Nos auditoires veulent des émissions populaires canadiennes de grande qualité, et nous nous engageons à les satisfaire.

Notre troisième priorité est de continuer à présenter des émissions de nouvelles et d'informations qui constituent une norme dans le milieu journalistique canadien. Radio-Canada occupe une position de chef de file dans le domaine journalistique. Avec 800 personnes en poste dans ses équipes au pays et à l'étranger, elle est le plus grand organisme de presse au pays, le seul à avoir une présence partout au Canada, en anglais et en français.

Nous nous faisons un devoir d'appliquer dans ce domaine des normes d'équilibre, de crédibilité, de qualité et d'accessibilité, que ce soit à la radio, à la télévision ou dans les nouveaux médias.

Les Canadiens sont d'accord avec ces principes. On l'a entendu à maintes reprises au cours des consultations publiques tenues récemment par le CRTC dans tout le pays. Année après année, des sondages commandés par Radio-Canada et d'autres organismes démontrent qu'une bonne majorité des Canadiens estiment que les services anglais et français de Radio-Canada offrent la couverture journalistique la plus équilibrée. Et nous avons l'intention de poursuivre sur cette lancée.

Notre quatrième priorité est d'offrir une programmation pancanadienne. En termes de production et de distribution, Radio-Canada est le seul diffuseur dont l'infrastructure lui permet d'être présent partout au pays et qui assure des services en français, en anglais et en huit langues autochtones. Aucun autre diffuseur n'a bâti les ponts dont notre pays a besoin pour se développer. Aucun autre n'a consacré autant de ses ressources à offrir aux Canadiens et au reste du monde un reflet de ce que nous sommes et de ce qui nous fait vibrer. Aucun autre non plus n'a déployé autant d'énergie pour que la culture et la langue françaises s'épanouissent dans toute leur richesse d'un océan à l'autre.

Outre ses caractéristiques géographiques, culturelles et linguistiques, notre service pancanadien offre une programmation très diversifiée. Les émissions sportives, les comédies, les fictions, les nouvelles, les émissions culturelles, toutes ont leur place sur nos ondes. Radio-Canada appartient à tous les Canadiens, et ces derniers sont en droit de trouver une programmation qui les intéresse dans nos grilles.

Notre cinquième priorité est de moderniser encore davantage notre culture d'entreprise, et de la rendre plus ouverte.

Radio-Canada doit devenir une organisation véritablement souple, réceptive et résolument tournée vers l'avenir. En cette matière, nous n'en sommes pas à nos débuts. En trois ans à peine, nous avons comprimé notre budget et notre effectif de près du quart.

Nous avons allégé notre structure administrative et accru considérablement notre efficacité. Nous offrons maintenant plus de services que jamais auparavant. Pour maintenir cette dynamique, nous sommes à mettre en place un cadre de gestion qui favorise l'efficacité, la transparence et la communication. Radio-Canada continuera de se montrer sensible aux besoins des Canadiens en se dotant d'un éventail de mécanismes de responsabilisation. Dans le secteur de la production et de la distribution, la Société se tournera davantage vers la constitution d'alliances et intensifiera sa collaboration avec les producteurs indépendants.

Je suis fier des services que Radio-Canada a rendus à notre pays jusqu'à présent. Mais je suis encore plus enthousiaste en songeant aux plus grandes contributions que nous pourrons faire dans l'avenir si nous avons le courage et la sagesse d'adopter la vision nouvelle et audacieuse dont nous discuterons avec vous au cours des prochains jours.

Je vais demander maintenant à chaque vice-président des composantes médias de vous expliquer comment ces engagements prendront forme, en commençant par la vice-présidente de la Télévision française, Michèle Fortin.

Michèle Fortin

Madame la Présidente, membres du Conseil, mesdames et messieurs,

Dans les interventions présentées lors de récentes consultations en région et encore dans le cadre des présentes audiences, plusieurs groupes et individus ont souligné la contribution exceptionnelle de Radio-Canada à l'essor de la culture francophone et au développement de nouveaux talents dans de nombreuses disciplines artistiques et culturelles.

Notre défi consiste en effet à permettre à un nombre restreint de francophones, répartis sur un vaste territoire, non seulement de préserver une culture riche et originale, mais d'en assurer le développement. De leur permettre de communiquer entre eux, tout en facilitant l'expression des différences de cette population. Il nous incombe de traduire les réalités de toutes ses composantes, que ce soit au moyen de dramatiques, d'émissions d'affaires publiques, de créations pour la jeunesse ou par la diffusion de performances artistiques innovatrices ou populaires.

Notre raison d'être, c'est de permettre l'expression et la réalisation des divers talents, et d'enrichir, dans un contexte de saine concurrence, la production et la diffusion d'émissions de qualité en français, dans tous les domaines.

La Télévision française de Radio-Canada n'est plus la seule source de programmation francophone. Elle n'exerce plus un rôle dominant dans le grand marché télévisuel québécois comme à l'époque où elle était seule à produire des séries dramatiques telles que La Famille Plouffe ou Les Belles histoires des pays d'en haut.

Cependant, pour maintenir le dynamisme, la créativité et l'audace de l'ensemble du système de radiodiffusion francophone, il est essentiel que Radio-Canada continue d'occuper une place importante. C'est à cette condition seulement que nous pourrons rencontrer les attentes du public à l'égard de leur télévision : donner aux francophones un lieu de rassemblement qui les unit, qui leur ressemble et qui les fait avancer dans leur quête d'épanouissement personnel, social et culturel.

Nous devons continuer de créer pour le plus grand nombre. Pour ce faire, nous devons demeurer une télévision forte, pertinente et populaire. Une télévision résolument généraliste et animée par des priorités claires :

  • en information : demeurer la référence par excellence sur la scène canadienne et internationale; qu'on pense au Téléjournal, au Point, à Découverte et maintenant à Zone libre dans le champ des affaires publiques;
  • en dramatiques : être le reflet original d'une société et d'une culture, avec des séries qui reflètent des réalités régionales comme L'ombre de l'épervier et Bouscotte, ou plus urbaines comme Omertà, 4 et demi, Virginie;
  • en jeunesse : bâtire l'avenir sur des valeurs de créativité et d'imagination, que ce soit avec des dramatiques comme Watatatow et Tohu Bohu, des émissions éducatives comme Les Débrouillards ou d'autres types d'émissions comme Bouledogue Bazar et La Boîte à lunch; et enfin,
  • en arts et culture : participer au développement de talents et à la démocratisation de la culture. Encore ici, la contribution de Radio-Canada puise à la tradition des Beaux Dimanches et à l'audace et à la nouveauté avec des émissions comme Vie d'artiste.

Nous avons aussi une responsabilité particulière à l'égard des communautés francophones vivant dans des milieux où l'anglais est la langue largement dominante. A ce titre, la présence quotidienne de nos artisans dans ces communautés ainsi que leur engagement à en refléter les réalités sociales, économiques et culturelles représentent une contribution majeure. Cela, sans parler de leur apport pour maintenir le dialogue au sein même de ces régions, mais aussi avec les autres régions du pays.

Dans le prochain terme de licence, nous souhaitons élargir ce lien entre les régions et la scène nationale, en information comme dans tous les autres domaines de la vie culturelle et sociale. Nous intensifierons notre recours à la production indépendante régionale pour diffusion au réseau et nous donnerons une visibilité accrue aux talents et aux personnalités de partout au Canada. De plus, en remplacement de la Course Destination Monde, nous comptons mettre sur pied un projet visant à stimuler et faire émerger la relève dans toutes les régions où nous sommes présents.

Nous continuerons par ailleurs à accroître les collaborations, notamment du côté des nouveaux médias, où nous avons favorisé des échanges et réalisé des projets novateurs sur Internet avec la Radio française. Nous poursuivrons également notre stratégie de partenariat avec les producteurs indépendants et intensifierons plus particulièrement notre appui au développement, à la production et à la promotion accrus du cinéma canadien.

La Télévision de Radio-Canada, au même titre que la radio d'ailleurs, a toujours été au centre de la création et de la diffusion de la culture des francophones de ce pays. Elle a contribué au développement d'une identité culturelle forte et à la vitalité de leurs talents, qui sont maintenant reconnus partout dans le monde.

Cette mission ne doit pas être abandonnée. Elle doit être poursuivie avec constance et vigueur, parce que la télévision est un instrument essentiel au maintien et au développement de cette identité culturelle, et qu'en cette matière, comme en d'autres, l'apport du service public y est encore et toujours indispensable.

Je cède maintenant la parole à mon collègue de la Radio anglaise, Alex Frame.

Alex Frame

Mesdames et messieurs les commissaires,

J'aimerais vous parler brièvement des priorités que notre président vous a décrites, et du rôle de la Radio anglaise dans leur réalisation.

D'abord les régions: c'est d'abord par elles que se définit la Radio anglaise de Radio-Canada. Celle-ci est présente actuellement dans plus de 40 villes et localités canadiennes. Ses stations les plus récentes sont celles de London en Ontario, de Victoria en Colombie-Britannique, de Bathurst au Nouveau-Brunswick, et de Cambridge Bay au Nunavut. Nous allons continuer à raffermir les liens entre nos émissions régionales, locales et nationales afin de bien nous assurer que, où que vous viviez au Canada, la Radio anglaise de Radio-Canada saura vous donner un sentiment d'appartenance à la communauté, à la région et au pays.

Nos émissions de nouvelles et d'actualités se classent parmi les meilleures au monde. Au cours du printemps, à deux reprises, la Radio anglaise de Radio-Canada a non seulement remporté d'importants prix canadiens de journalisme, mais a occupé également toutes les places de finalistes. Nous mettons davantage à profit notre large gamme de compétences journalistiques à l'échelle régionale et nationale, pour fournir aux Canadiens des nouvelles et des actualités sérieuses et approfondies.

Au cours de la prochaine période de licence, nous avons l'intention d'accroître encore cette collaboration au sein même de la Radio anglaise et avec les autres services de la Société, afin d'offrir à nos auditeurs des nouvelles et des actualités non seulement d'excellente qualité, mais qui offrent le meilleur rendement en fonction des sommes investies.

Le président-directeur général et le président du conseil ont parlé du mandat de Radio-Canada qui est de présenter au Canada un reflet de lui-même. Pour les Canadiens qui habitent dans les grandes villes et dans les petites localités éloignées, la Radio de Radio-Canada représente un lien vital qui les aide à rester en contact avec le reste du pays. La Radio de Radio-Canada est un miroir dans lequel les Canadiens peuvent voir la réalité sociale, politique et culturelle de leur pays, représentée par une large gamme d'émissions et d'approches. De fait, on aurait du mal à citer une seule émission de la Radio de Radio-Canada qui ne présente pas aux Canadiens un reflet de leur pays.

Notre défi consiste à nous assurer que l'image que nous présentons est bien la bonne. Nous devons refléter le Canada dans toute sa diversité et être le miroir de toutes les cultures, tous les groupes d'âge, toutes les régions et toutes les idées. Nous allons continuer à nous efforcer de présenter des voix nouvelles à notre antenne grâce à des projets de développement spéciaux et à des émissions qui seront réservées à de nouveaux collaborateurs indépendants. C'est dans cet esprit que la Radio de Radio-Canada projette une troisième chaîne, pour desservir les jeunes Canadiens.

Le président vous a cité une autre priorité, soit la revitalisation de notre Télévision anglaise. Bien que cela puisse ne pas sembler évident, la Radio anglaise de Radio-Canada a un rôle à jouer à cet égard également.

Nous sommes très fiers des personnalités que la Radio de Radio-Canada a contribué à former au cours des années, et qui sont ensuite passées à la télévision, pour y apporter une contribution importante. Wayne et Shuster, Bruno Gerussi, Barbara Frum et Mark Starowitz et la Royal Canadian Air Farce en sont quelques exemples. D'autres vedettes canadiennes également, comme Ben Heppner, ont fait leurs débuts dans le cadre du concours pour jeunes artistes et interprètes à la Radio de Radio-Canada et, si vous me permettez le jeu de mot, c'est à la Radio de Radio-Canada que les Barenaked Ladies ont été dévoilées pour la première fois aux auditoires nationaux. Mais c'est peut-être notre plus récente contribution qui s'avérera la plus significative de toutes, car la Radio anglaise de Radio-Canada vient de donner à la Télévision anglaise son nouveau vice-président, Harold Redekopp.

Harold Redekopp

Merci, Alex. Bonjour Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil.

Comme le président vous l'a dit, la revitalisation de la Télévision anglaise de Radio-Canada est l'une des cinq priorités du plan stratégique de Radio-Canada

Notre vision de la revitalisation du service anglais de Télévision de Radio-Canada se résume en trois mots : radiodiffuseur public canadien.

Permettez-moi de commencer par ce dernier terme: canadien.

Au début des années 1990, environ les deux tiers de la grille-horaire de la Télévision anglaise de Radio-Canada étaient consacrés à la programmation canadienne. Aujourd'hui, cette proportion est passée à 80% pour la journée complète — et à 90% aux heures de grande écoute. J'estime qu'il s'agit d'une réalisation remarquable — d'autant plus que nous avons atteint cet objectif alors que nous étions aux prises avec les compressions budgétaires les plus importantes de notre histoire.

Aujourd'hui, la Télévision anglaise de Radio-Canada recueille près de la moitié de toute l'écoute des émissions canadiennes aux heures de grande écoute. Nous avons prouvé qu'il est possible d'attirer les Canadiens en grand nombre, en leur offrant une grille entièrement canadienne.

Durant la prochaine période de licence, nous allons continuer à accroître la qualité et l'attrait de cette programmation canadienne, tout en mettant encore davantage l'accent sur le second mot que j'ai utilisé plus haut: public. Nous allons consolider notre rôle et nos responsabilités distinctes à titre de radiodiffuseur public.

Nous avons l'intention de continuer à desservir toute la gamme des intérêts et des goûts des téléspectateurs en leur offrant une grille équilibrée, en y incorporant une grande variété d'émissions de haut calibre distinctement canadiennes qui seront pertinentes, indispensables et populaires.

Certains éléments de ce mandat général sont spécifiques au rôle qui incombe à un radiodiffuseur public. Ils constituent les caractéristiques qui définissent la Télévision de Radio-Canada aujourd'hui. Et nous avons l'intention de nous y consacrer encore plus précisément au cours des années qui viennent. Permettez-moi de vous en citer quelques-uns.

  • Nous présentons des émissions d'information qui sont à la hauteur des normes journalistiques les plus élevées, et qui offrent un point de vue canadien sérieux et approfondi des événements et questions d'actualité qui façonnent nos communautés, notre pays et notre monde — une programmation qui va du National à nos nouvelles émissions d'information régionale de début de soirée.
  • Nous offrons des émissions de divertissement qui affichent fièrement leur caractère canadien, et qui sont reconnues pour leur qualité et leur originalité. Je pense à nos grands succès d'ici, comme Da Vinci's Inquest, produit à Vancouver…à des projets à risque comme Foolish Heart de Ken Finkleman…et à des éternels favoris comme This Hour Has 22 Minutes en provenance d'Halifax.
  • Nous sommes les créateurs d'émissions comme CBC Playground, qui sont un refuge sûr pour nos enfants.
  • C'est vers la Télévision de Radio-Canada que les Canadiens se tournent pour voir des émissions qui rassemblent le pays: qu'il s'agisse de grandes manifestations sportives comme les Jeux olympiques, la Coupe Grey ou la Coupe Stanley… ou de projets comme la série historique que nous diffuserons bientôt sous le titre de Le Canada — une histoire populaire, qui comporte 30 heures de télévision exceptionnelles, conçues et présentées dans les deux langues officielles.
  • La Télévision de Radio-Canada a un rôle spécial à jouer en présentant aux communautés et aux régions du Canada un reflet de ce qu'elles sont, et en le répercutant au pays dans son ensemble — ce qui est bien le cas d'une bonne moitié de notre grille-horaire.
  • Un autre aspect important de notre vocation consiste à encourager et à faire connaître les talents canadiens de toutes sortes; depuis les athlètes amateurs jusqu'aux artistes de tous les genres.

Dans notre demande de renouvellement de licence, nous avons pris des engagements spécifiques dans chacun de ces domaines, visant notamment des améliorations très précises, ainsi que dans plusieurs autres.

Je discuterai volontiers de nos plans avec vous plus en détail au cours de ces audiences. En attendant, j'aimerais céder le micro à mon collègue, le vice-président de la Radio française, Sylvain Lafrance.

Sylavain Lafrance

Merci Harold. Madame la Présidente, membres du conseil,

«Y'a pas plus beau métier que de tenir parole.» La citation n'est pas de moi, elle est de Sylvain Lelièvre, un auteur-compositeur interprète que vous pouvez souvent entendre à la Radio de Radio-Canada. Mais cette citation reflète tout à fait ce qu'est l'ambition de la radio de service public depuis près de 63 ans maintenant: tenir parole. Une radio qui demeure depuis toujours habitée par les mêmes valeurs: la qualité de la langue française, le souci d'une information exacte et documentée, le service au citoyen, le soutien au développement du talent d'ici et l'ouverture sur les régions et sur le monde.

Cette radio a toujours protégé ces valeurs tout en maintenant le caractère résolument distinctif de ses antennes. Si vous voulez parler de l'arrivée de nouveaux médias ou d'explosion de l'offre médiatique, parlez-en aux gens de la radio; en 63 ans on en a vu des transformations. Mais toujours, nous sommes demeurés fidèles à ce que nous sommes fondamentalement, des gens de parole.

Au cours des heures que nous passerons ensemble pendant ces audiences, les gens de la radio souhaitent vous parler un peu plus de ces valeurs et de nos engagements. Nous souhaitons vous démontrer que pendant la période de licence qui prend fin, nous avons non seulement respecté mais dans plusieurs cas dépassé les engagements que nous avions pris. S'il y a eu des ratés, nous nous sommes assurés de corriger le tir.

Malgré la période de turbulence qui a marqué cette période de licence, les Canadiens sont demeurés très attachés à leur radio publique. Les derniers sondages publiés la semaine dernière démontrent bien que cet attachement est solide, et d'autres sondages maison indiquent que le niveau de satisfaction de notre auditoire n'a pas fléchi non plus.

Nous vous parlerons aussi et peut-être surtout, de la façon dont nous envisageons l'avenir.

  • D'abord, maintenir une radio publique résolument distinctive et non commerciale. Une première chaîne rassembleuse et décentralisée et une chaîne culturelle consacrée à l'expression de la musique, des arts, de la culture et des idées.
  • Nous souhaitons également accroître notre présence et notre diffusion régionale par un élargissement notamment de la diffusion de la chaîne culturelle.
  • Nous souhaitons créer, si le Conseil nous en donne le feu vert, la première radio francophone consacrée à l'information continue pour l'ensemble des Canadiens.
  • Nous avons récemment créé un service de production d'émissions jeunesse voué prioritairement aux jeunes des milieux minoritaires.
  • Nous souhaitons pousser toujours un peu plus loin les concepts d'excellence et de responsabilité journalistiques.
  • Et finalement, créer une offre unique et distinctive sur ce qu'il est convenu d'appeler, les nouveaux médias.

Nous vous parlerons également pendant ces audiences de ce que nous estimons être une nécessaire ouverture aux réalités culturelles et musicales d'aujourd'hui, et du besoin de solidifier les nombreux partenariats du service public dans l'accomplissement des différents volets de sa mission.

J'espère que nous saurons vous transmettre pendant ces quelques heures d'échange, toute la passion de ceux et celles qui font cette radio et surtout, tout l'attachement de ceux et celles qui l'écoutent.

Et maintenant à Madame Saucier…

Guylaine Saucier

En conclusion, en tout respect, nous demandons au CRTC de bien vouloir donner suite à nos demandes de renouvellement de licences, et ce, pour une période de sept ans. Radio-Canada/CBC canalisera toute so énergie à réaliser ses engagements envers les Canadiens.

Les prochains jours nous fourniront l'occasion de vous expliquer en détail notre vision de l'avenir de la Société Radio-Canada et de quelle façon elle prendra forme. Cette vision a fait l'objet d'un large consensus des membres du conseil de l'entreprise et des membres de sa direction. Mais nous utiliserons également les audiences qui s'amorcent aujourd'hui pour écouter; écouter ceux et celles qui viennent vous exprimer leur satisfaction, mais aussi leurs critiques et leurs attentes ou leurs souhaits. Nous sommes au service des Canadiens. Nous sommes ici pour servir les Canadiens, il nous appartient de les écouter.

Je vous remercie de votre attention. Mes collègues et moi sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.

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