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le 6 octobre 1999

Allocution de Guylaine Saucier au 5e Conférence NABA/EBU

Mesdames et Messieurs,

C'est avec grand plaisir que je m'adresse à vous aujourd'hui, à la toute fin de cette conférence organisée par la North American Broadcasters Association et l'European Broadcasting Union de concert avec la Radio française de la Société Radio-Canada. C'est un honneur pour Radio-Canada d'avoir été associée à ces organismes prestigieux pour la tenue de cette conférence et d'avoir accueilli en nos murs d'aussi distingués invités, conférenciers et participants. C'est la première fois que la Radio française est impliquée dans l'organisation d'une rencontre d'aussi grande envergure axée spécialement sur le média de la radio. Rappelons que la toute première conférence avait été organisée avec la Radio anglaise en 1982.

Je peux vous affirmer que les membres du Conseil d'administration et moi-même trouvons particulièrement important que la Société, fidèle à ses responsabilités en tant que radiodiffuseur public, prenne une part active à l'élaboration de ce genre de rencontre où des professionnels ont la chance d'échanger sur leur façon d'exercer leur métier, de discuter de l'évolution de leur milieu de travail et de tracer ensemble la voie de l'avenir. Ceci est d'autant plus intéressant quand la réflexion se fait entre gens de différents pays, comme ce fut le cas au cours des derniers jours, alors que les points de vue sont élargis et que nous augmentons collectivement notre niveau de connaissances.

Les sujets que vous avez eu l'occasion de débattre au cours des derniers jours sont d'un intérêt primordial à l'aube du nouveau millénaire.

Si on compare le paysage audiovisuel qui existait il y a 63 ans, lors de la création de Radio-Canada, à celui d'aujourd'hui, il est évident que la multiplication des services et la révolution causée par l'arrivée d'Internet ont radicalement transformé la diffusion de l'information ainsi que le rapport des gens aux médias. Mais il est évident aussi que malgré les bouleversements dans l'univers de la radiodiffusion, chaque média, qu'il s'agisse de la radio, de la télévision ou d'Internet, doit répondre à des besoins spécifiques des consommateurs. On a cru à tort que la télévision supplanterait la radio. On a dit aussi que l'engouement manifesté par les internautes pour l'univers que le web leur offrait sur l'écran de l'ordinateur menaçait de faire baisser les cotes d'écoute à la télévision. Ce qu'on constate, aujourd'hui, c'est que chaque média a son rôle à jouer et qu'il s'agit pour les producteurs de contenu d'adapter leur stratégie de communication en fonction des divers canaux de diffusion. Il faut créer une synergie entre les différents médias et exploiter au maximum les possibilités offertes par chacun.

Dans le contexte de la mondialisation des services, de la consolidation des intérêts et de la fragmentation des auditoires, Radio-Canada a choisi dès le départ de suivre l'évolution de ses audiences. C'est pourquoi nous avons lancé notre premier site Web il y a cinq ans, et pourquoi aussi nous avons été le premier radiodiffuseur public à offrir de l'audio sur notre site Web. Les statistiques prouvent que nous avions raison. Nous fournissons actuellement plus de contenu audio et vidéo en continu que tout autre site au Canada, soit quelque 7 000 heures par jour. L'ensemble de nos sites anglais et français génère 12 millions d' impressions par mois, dont cinq millions uniquement pour nos sites de nouvelles.

À travers ce média, nous pouvons étendre et renforcer notre journalisme radio et télé et produire, sous forme audio, vidéo ou écrite, des reportages comportant des caractéristiques interactives ou complétés par un contenu exclusif produit par nos journalistes spécialement affectés aux nouveaux médias. La radio numérique, déjà une réalité à Toronto et à Vancouver, offrira une sélection plus complète d'information pour le consommateur. Pour les Canadiens, cela se traduit par un accès à des informations canadiennes de grande qualité, où qu'ils se trouvent, et au moment où ils le désirent.

Fournir une information de très haut calibre de façon à être une référence en matière journalistique est au cœur même du mandat de Radio-Canada. C'est aussi ce que nous avons réaffirmé dans le plan stratégique de la Société dévoilé en mars 1999 alors que nous réitérions que dans l'avenir, tout comme par le passé, nos émissions de nouvelles et d'information serviront de normes dans le milieu journalistique au pays.

Radio-Canada occupe une position de chef de file dans le domaine journalistique et nous entendons bien rehausser encore cette réputation. Les Canadiens nous font confiance et cela les sondages le prouvent. De notre côté, nous nous faisons un devoir de mériter cette confiance en offrant un service d'information équilibré et de haute qualité.

À titre de radiodiffuseur public, Radio-Canada se distingue de trois façons au niveau journalistique : l'envergure de son service de nouvelles et d'information, la qualité de son information, et son indépendance journalistique.

Radio-Canada est l'organisme de presse le plus vaste et le plus important au Canada. Nous sommes le seul organisme de presse à assurer une présence dans tout le pays, dans les deux langues officielles. Nous offrons aussi des services en huit langues autochtones. Grâce à nos stations régionales, les Canadiens de toutes les régions prennent connaissance des événements où qu'ils se passent au pays. Nous avons aussi des correspondants à l'étranger, œuvrant selon des combinaisons et des situations variées, pour rendre compte des grands événements au niveau international.

Radio-Canada joue aussi un rôle important au niveau de la relève. Dans nos salles de presse, de jeunes journalistes viennent apprendre le métier dans un milieu où sont respectées les normes de qualité les plus rigoureuses au Canada. Contrairement aux organismes du secteur privé, nos stations de radio et de télévision, ainsi que nos producteurs de contenu pour Internet bénéficient encore aujourd'hui de salles de presse où travaillent de vrais journalistes. En donnant une formation et une visibilité aux journalistes de la relève, aujourd'hui comme par le passé, Radio-Canada veut s'assurer que les questions d'intérêt public et les grands enjeux continueront d'être traités de façon pertinente, juste et équilibrée.

La qualité de l'information fournie par le radiodiffuseur public national est en effet une priorité à Radio-Canada. La Société est régie par des impératifs de rendement différents de ceux de l'entreprise privée mais nous avons par contre l'obligation de toujours faire nos choix en fonction du meilleur accomplissement de notre mandat tel que défini dans la Loi sur la radiodiffusion. Nous avons la responsabilité d'être l'organisme qui informe le mieux les auditeurs, les téléspectateurs et les internautes.

Même si Radio-Canada est un radiodiffuseur public qui appartient à l'état, qui lui assure une grande partie de son financement, elle n'est pas un radiodiffuseur d'état. Elle est un organisme indépendant qui entretient des relations à distance avec le gouvernement. Ceci est très clairement spécifié dans la Loi sur la radiodiffusion et il existe des mécanismes qui protègent cette indépendance. Par exemple, même si Radio-Canada est un organisme faisant partie de l'appareil fédéral, elle est exemptée d'avoir à répondre aux demandes se référant à la Loi d'accès à l'information, ceci dans le but de protéger le travail de ses journalistes et de leur laisser toute liberté d'action et d'intervention. Il est de toute première importance de sauvegarder cette exemption. La capacité de Radio-Canada de présenter les événements et les grands sujets d'actualité sans crainte d'intervention apporte une contribution vitale à la démocratie canadienne.

Par contre, la crédibilité de nos activités journalistiques est une valeur primordiale pour la Société. Nous avons été le premier radiodiffuseur national à créer un poste d'ombudsman afin de permettre au public d'adresser à une instance impartiale et indépendante des plaintes ayant trait au journalisme de Radio-Canada. L'ombudsman évalue les émissions selon les trois principes qui sous-tendent la politique journalistique de Radio-Canada, soit l'exactitude, l'intégrité et l'équité. Sa juridiction s'étend à toute information diffusée à Radio-Canada quel qu'en soit le média : radio, télévision ou Internet. Dans certains cas, l'ombudsman s'adjoint l'aide de comités consultatifs indépendants.

Depuis la création de ce poste, en 1991, des personnes de grand mérite ont contribué à assurer l'excellence de nos émissions d'information. Je tiens à souligner le travail de Monsieur David Bazay, ombudsman des réseaux anglais, qui assure présentement l'intérim aux réseaux français à la suite du décès de Monsieur Marcel Pépin, en mai dernier. Monsieur Pépin a fait un travail extraordinaire à ce poste durant près de deux ans et nous regrettons tous son départ.

Un radiodiffuseur public se doit de remettre constamment en question sa façon de répondre aux besoins de la population. Il se doit aussi de tenir compte de l'évolution des moyens de communication et de la transformation du milieu environnant. Ceci ne doit pas se faire en vase clos mais bien avec toutes les personnes impliquées dans le processus de création et de communications.

Radio-Canada continuera donc de s'impliquer dans l'organisation d'événements comme celui que vous avez vécu au cours des derniers jours. Il est de toute première importance de préserver la tenue de forums sur les sujets et les questions qui vous préoccupent, vous qui êtes chargés de traiter l'information offerte au public.

Au plaisir, donc, de vous recevoir à nouveau lors d'une prochaine rencontre. Merci!

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