Discours et interviews
le 6 janvier 2000
Allocution prononcée par Robert Rabinovitch lors de l'annonce des décisions du CRTC concernant le renouvellement des licences de la Société
Allocution prononcée par Robert Rabinovitch, lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce des décisions du CRTC concernant le renouvellement des licences de la Société le jeudi 6 janvier 2000
J'occupe
ce poste depuis moins de deux mois. Pendant cette période d'apprentissage intensif,
j'en ai profité pour parler aux gens tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de Radio-Canada
et pour voir où sont les points forts et les points faibles de la Société.
Il
est évident que des changements fondamentaux s'imposent autant dans les secteurs
de l'exploitation que de la programmation, si on veut créer des réseaux distinctifs
offrant un service de haute qualité.
Les Canadiens
veulent aussi de nombreux changements pour Radio-Canada : certains veulent moins
de publicité, d'autres veulent plus d'émissions culturelles, plus de nouvelles,
etc. La question est de savoir comment mettre en œuvre ces changements d'une
manière financièrement responsable.
En décembre,
j'ai mis sur pied un Groupe de travail sur la réingénierie, qui sera chargé de
revoir toutes nos activités. Son but ultime est de garantir que Radio-Canada deviendra
le radiodiffuseur le plus efficace dans l'industrie et investira ses ressources
là où ça compte — en programmation.
Une chose
est évidente : Radio-Canada doit miser sur ses compétences clés comme les nouvelles
et l'information. Elle doit tenir compte de sa base régionale, élargir son rôle
dans les régions et favoriser davantage les échanges entre les diverses régions
du pays.
Je suis ravi que le CRTC ait exprimé
aujourd'hui sa confiance dans nos services radiophoniques ainsi que dans nos deux
chaînes spécialisées, le Réseau de l'information et Newsworld.
Cependant,
je suis très préoccupé par les conditions de licence qui ont été imposées à nos
deux réseaux principaux de télévision. Ces conditions ne tiennent pas compte de
nos réalités financières et constituent une intrusion dans la gestion de notre
programmation.
Comme me l'ont rapidement rappelé
mes collègues administrateurs, ce sont le Conseil d'administration et la direction
de la Société qui ont la responsabilité finale de la programmation en vertu de
la Loi sur la radiodiffusion.
En décembre,
j'ai rencontré des représentants du CRTC; j'ai exprimé mes préoccupations et je
leur ai demandé plus de temps pour mettre en œuvre les changements fondamentaux.
Par
la même occasion, je leur ai décrit nos plans de réingénierie du radiodiffuseur
public du Canada.
Le budget de Radio-Canada est
fixe, mais il est passé de 1 milliard de dollars à 750 millions au cours des cinq
dernières années. Notre budget est gelé, mais en même temps, nos coûts augmentent
pour des postes essentiels comme les droits d'auteur et la main-d'œuvre.
C'est
dans ce contexte que nous arrivent les conditions de licence du CRTC.
Selon
notre première analyse, ces conditions nous coûteraient 50 millions de dollars
de plus par année par rapport à nos engagements rendus publics le printemps dernier.
Elles
changeraient l'image et la personnalité de Radio-Canada : par exemple, la Télévision
française deviendrait un service élitiste, une sorte de PBS du Nord. Et tout cela
vient en contradiction avec la Loi sur la radiodiffusion.
Je
suis déçu que les conditions de licence ne tiennent pas compte de nos forces comme
les Nouvelles et les Actualités; elles font peu aussi pour nous aider à mettre
en place un service de programmation moins dépendant de la publicité.
Vu
les conditions de licence annoncées aujourd'hui et nos plans pour recibler nos
réseaux et revoir en profondeur la Société, nous devrons examiner nos engagements
tout en faisant preuve de responsabilité financière.
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