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le 15 novembre 2004

Notes d'allocution pour le discours de Robert Rabinovitch au Comité permanent du Patrimoine canadien

Notes d'allocution pour le discours de Robert Rabinovitch, Président-directeur général, CBC/Radio-Canada, au Comité permanent du patrimoine canadien, Ottawa

(Priorité au discours prononcé)

Madame la Présidente, honorables membres du Comité. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour répondre à vos questions à la suite de la proposition du gouvernement de me confier un deuxième mandat comme président-directeur général de CBC/ Radio-Canada. C'est d'ailleurs la cinquième fois que je comparais devant le Comité.

Je suis fier de ce que nous avons accompli à CBC/Radio-Canada. Je suis également reconnaissant aux membres du Comité de leur intérêt envers notre travail et de leur appui inconditionnel envers la radiodiffusion publique.

Après un examen complet du secteur de la radiodiffusion au Canada, c'est ce Comité, dirigé par M. Clifford Lincoln, qui a reconnu l'importance de CBC/Radio-Canada pour la culture canadienne. Vous avez recommandé au gouvernement de nous accorder un financement accru et stable, sur plusieurs années. Vous avez également recommandé de donner plus d'importance aux régions dans la programmation. Je suis en outre encouragé de constater que le Comité a déjà pris des mesures pour que les recommandations de son rapport ne soient pas oubliées.

Je suis venu aujourd'hui faire le point sur le renouvellement de mon mandat. Comme le Comité compte un bon nombre de nouveaux membres, je vais prendre quelques minutes pour passer en revue mes qualifications, le travail que j'ai accompli au cours des cinq dernières années à la tête de CBC/Radio-Canada, les orientations que j'aimerais donner à la Société et les projets que nous pourrions mener à terme avec votre soutien.

Comme vous le verrez dans le curriculum vitæ qui vous a été distribué, je suis titulaire d'une maîtrise et d'un doctorat en économie appliquée. J'ai travaillé dans l'administration publique ainsi que dans le secteur privé. Avant de prendre la direction de CBC/Radio-Canada en novembre 1999, j'étais vice-président exécutif et chef de l'exploitation au sein de la société Claridge Inc. J'ai aussi été sous-secrétaire d'état et sous-ministre aux Communications. Dans les années 70, j'ai travaillé au Bureau du Conseil privé, puis j'ai assuré la fonction de secrétaire adjoint du Cabinet en 1981. Je crois sincèrement que cette expérience de la fonction publique et de l'entreprise privée m'est très précieuse pour relever les défis auxquels est confronté le radiodiffuseur public du Canada.

Au cours de ma carrière, j'ai été membre de plus de 25 conseils d'administration et comités d'entreprises et de sociétés sans but lucratif, dont des médias comme RDS, TSN et MaxLink. J'occupe actuellement la présidence du Conseil des gouverneurs de l'Université McGill, une université de réputation mondiale. Je suis également membre du conseil consultatif de la Fondation des bourses Sauvé et membre du comité consultatif des investissements de la Société de fiducie du Nunavut.

Je suis très fier de ce que j'ai accompli à CBC/Radio-Canada. Lorsque je me suis joint à la Société en 1999, le tableau était sombre : nous étions confrontés à une concurrence de plus en plus vive, à l'escalade des coûts et à une diminution importante des crédits que le gouvernement nous octroyait. Nous avions besoin d'effectuer un virage à 180 degrés pour assurer la survie de CBC/Radio-Canada et le succès de ses activités.

Nous avons donc défini certains objectifs stratégiques primordiaux pour la Société, en ramenant le radiodiffuseur public à ses racines et en nous concentrant sur les services qu'il est le seul à vouloir ou à pouvoir offrir.

Nous nous sommes concentrés sur le service plutôt que sur les cotes d'écoute, et nous nous sommes efforcés de traiter nos auditoires comme de véritables citoyens plutôt que comme de simples consommateurs.

Nous nous sommes efforcés de consolider notre place dans le cœur des Canadiens comme la source privilégiée pour obtenir des nouvelles sur le monde et sur leur pays, tout en offrant une tribune où on pouvait échanger des idées et des points de vue canadiens.

Nous avons régionalisé davantage nos grilles-horaires afin de refléter le caractère unique de notre pays et nous avons donné une diffusion nationale aux émissions qui en témoignent pour que les Canadiens disposent d'un espace où ils peuvent se découvrir et apprendre à mieux se connaître les uns les autres.

Nous avons aussi offert davantage de contenu multiculturel afin de mieux refléter l'évolution de la société canadienne.

Nous avons mis en ondes un plus grand nombre d'émissions éducatives sans publicité conçues spécialement pour les enfants et pour les jeunes.

Nous avons élargi le créneau des émissions artistiques et culturelles pour donner de la visibilité aux artistes canadiens, ce que fait Opening Night, la seule émission consacrée aux arts présentée aux heures de grande écoute.

Nous avons ménagé une plus grande place aux grandes performances du sport amateur sur nos ondes afin de souligner et de promouvoir le travail des espoirs canadiens, pour que leurs concitoyens connaissent ceux qui défendront leurs couleurs aux Jeux Olympiques et qu'ils aient la possibilité de partager avec eux les triomphes qui les ont menés à ce niveau.

Je peux affirmer aujourd'hui que nous avons repositionné tous nos services de base de radio et de télévision pour qu'ils soient typiquement canadiens et soient un complément à l'offre du secteur privé.

Par leur réaction, les Canadiens ont prouvé qu'ils appuyaient notre démarche.

CBC Radio et la Radio de Radio-Canada viennent d'enregistrer les plus fortes cotes d'écoute de leur histoire. Les cotes d'écoute de nos chaînes de télévision ont aussi augmenté considérablement malgré la multiplication des services et la fragmentation des auditoires. Ce qui prouve bien que, même si la course aux cotes d'écoute n'est pas notre premier objectif, le public est prêt à regarder et à écouter des émissions typiquement canadiennes.

Nous avons également élargi la portée de nos services, grâce à de nouvelles plateformes et à des moyens novateurs, souvent en collaboration avec de nouveaux partenaires. Nous avons ainsi ajouté 20 nouveaux émetteurs au réseau d'Espace musique, qui rejoint maintenant plus de 90 % des francophones du pays, ce qui en fait un véritable réseau national.

De nouveaux services comme CBC.ca, Radio-Canada.ca, Radio Three, bandeapart.fm, Galaxie, The Documentary Channel, Country Canada et ARTV, ainsi que les chaînes de CBC/Radio-Canada distribuées par ExpressVu et Star Choice rehaussent notre offre. Et ce n'est pas tout. Nous avons récemment déposé une demande de licence avec des partenaires du secteur privé pour offrir un service de radio par satellite aux Canadiens.

Nos services de radio, de télévision et de nouveaux médias sont offerts sur 18 plateformes différentes, ce qui nous permet de conserver notre pertinence pour les Canadiens et de les joindre où qu'ils se trouvent, au moment où ils le désirent et par les moyens qu'ils préfèrent.

Si nous avons pu accomplir tout ce qui précède, c'est que nous avons apporté des changements fondamentaux à nos façons de faire. Je crois fermement qu'il est possible d'exercer une gestion rigoureuse sans nuire à l'excellence des produits mis en ondes; en fait, les deux vont de pair.

À mon arrivée à CBC/Radio-Canada, j'ai compris que pour réussir à soutenir la production d'émissions canadiennes — notre priorité absolue — il nous fallait trouver nous-mêmes des ressources et commencer à gérer plus efficacement celles que nous avions déjà.

Nous avons donc scruté à la loupe tous les aspects de la gestion de nos activités afin de réduire les coûts, de gagner en souplesse et de trouver des moyens de réaliser les économies et les revenus dont nous avions besoin pour appuyer notre programmation.

Pour cela, nous avons entrepris une série d'initiatives qui généreront 65 millions de dollars par année en économies et en revenus supplémentaires. Ces sommes s'ajoutent à des économies ponctuelles de 102 millions de dollars qui ont été réalisées.

Tous nos efforts nous ont permis d'accroître la valeur des services que nous offrons aux Canadiens. Notre travail n'est cependant pas terminé. Il nous faudra encore de trois à quatre années de labeur pour mener à terme nombre de projets en cours et réaliser les économies et les revenus escomptés. J'ai à cœur de terminer le travail que nous avons entrepris.

Le gouvernement a reconnu la valeur de nos efforts et le rôle important que CBC/Radio-Canada joue dans la promotion de la culture canadienne. Il nous a ainsi accordé un financement supplémentaire de 60 millions de dollars au cours des quatre derniers exercices, qui a servi directement à rehausser la qualité des productions canadiennes et à en accroître le nombre.

Cependant, même si nos efforts de rationalisation et les 60 millions de dollars qui nous ont été accordés nous ont permis de bonifier notre programmation canadienne, je dois souligner que la Société ne s'est pas encore complètement remise des compressions importantes subies dans les années 90. En dollars constants, nos crédits parlementaires, même en incluant l'enveloppe ponctuelle de 60 millions de dollars, représentent en fait un manque à gagner de 415 millions de dollars par rapport à ceux reçus en 1990. Et on s'attend à ce que nous fassions davantage. Nous voulons faire davantage.

Il en coûte 30 $ par personne pour assurer le financement de CBC/Radio-Canada. C'est très peu si l'on compare avec ce qui se fait dans les autres pays. Parmi les 26 pays de l'OCDE, le Canada se classe au 22e rang pour le financement public de la radiodiffusion publique, en termes de pourcentage du PIB.

Même les 60 millions de dollars que nous recevons chaque année ne nous sont pas garantis. En fait, au cours des deux dernières années, ces 60 millions de dollars ont été réduits de 10 millions de dollars chaque fois, une compression qui est maintenant devenue permanente. En raison de l'instabilité de notre financement, nous ne pouvons compter sur le niveau de ressources nécessaires pour produire des émissions canadiennes de qualité, car le cycle de production s'étend sur plusieurs années. Nous ne pouvons tout simplement plus absorber de compressions de cette ampleur sans nuire aux services que nous voulons offrir aux Canadiens.

D'autres pressions financières s'ajoutent cette année, notamment la majoration des coûts de production sous l'effet des forces du marché. Chaque année, il nous faut trouver le moyen de résorber un manque à gagner de quelque 12 millions de dollars attribuable à l'inflation, à la hausse du coût des régimes d'assurance-santé et à d'autres obligations. Vous comprendrez, Madame la Présidente, que le maintien de notre niveau de financement entraîne en fait une diminution des fonds disponibles pour la programmation.

Voilà donc un aperçu des pressions auxquelles nous sommes soumis. Compte tenu de ce que nous avons accompli au cours des quatre dernières années, je suis toutefois convaincu que CBC/Radio-Canada, avec l'aide du gouvernement et de ce comité, est bien placée pour offrir aux Canadiens ce qui se fait de mieux dans le domaine de la production canadienne.

Comme l'indiquent nos projets, nous sommes résolument tournés vers l'avenir.

Nous sommes en train d'intégrer des nouvelles technologies, dont la télévision numérique et à la télévision à haute définition. Nous disposons ainsi d'une plus grande souplesse que nous mettons à contribution pour la programmation locale et régionale.

Nos journalistes, qui produisent des reportages en français et en anglais pour la radio et la télévision, continuent de figurer parmi l'élite mondiale et je tiens à ce qu'ils disposent des ressources dont ils ont besoin pour continuer leur excellent travail.

Étendre les services régionaux demeure une autre de nos priorités. Dans son rapport d'examen, le Comité devant lequel je comparais a recommandé que la Société élabore un plan stratégique assorti d'un budget pour offrir davantage d'émissions locales et régionales, comme l'exige son mandat. Nous avons donc travaillé à dresser un plan global pour accroître la portée de nos services de radio et de télévision, rehausser les services offerts aux francophones partout au pays et mieux refléter la vitalité et la diversité culturelle de nos régions. Je me réjouis que la ministre du Patrimoine canadien ait exprimé sa volonté d'appuyer nos efforts en ce sens.

Le radiodiffuseur public doit être à l'écoute des Canadiens. Nous allons donc continuer nos efforts en vue d'étendre les liens avec nos auditoires de partout au pays. CBC/Radio-Canada a passé un contrat avec les Canadiens qu'elle doit renouveler régulièrement en renforçant les mécanismes qui garantissent sa responsabilité et sa transparence. La Société doit également donner aux Canadiens des indications claires de ce que ces engagements leur coûteront.

Le radiodiffuseur public doit être à l'écoute des Canadiens. Nous allons donc continuer nos efforts en vue d'étendre les liens avec nos auditoires de partout au pays. CBC/Radio-Canada a passé un contrat avec les Canadiens qu'elle doit renouveler régulièrement en reforçant les mécanismes qui garantissent sa responsabilité et sa transparence. La Société doit également donner aux Canadiens des indications claires de ce que ces engagements leur coûteront.

Nous allons continuer d'offrir aux Canadiens des émissions encore plus typiquement canadiennes, et en particulier des dramatiques de qualité de la trempe de Temps dur et de H20. Nous allons resserrer les liens de collaboration entre nos services français et anglais de radio, de télévision et de nouveaux médias pour produire davantage d'émissions transculturelles intégrant le travail de plusieurs médias, comme Trudeau et Le Dernier chapitre. Nous comptons demeurer le foyer de la programmation canadienne.

Nous allons continuer de chercher des moyens de réaliser des économies et de moderniser nos activités de production afin de générer des revenus que nous pourrons réinvestir dans la production d'émissions canadiennes.

Nous allons chercher de nouvelles occasions de comprimer nos coûts et d'accroître nos revenus grâce à des initiatives comme la création de divisions consacrées au marchandisage, aux cars de reportage et à la gestion de l'immobilier.

Nous profiterons également des occasions de conclure de nouveaux partenariats stratégiques, comme ceux dont sont issus les chaînes de télévision spécialisée ARTV et The Documentary Channel et le service de radio par satellite Sirius, pour accroître la portée de nos services et élargir la gamme des services que nous offrons aux Canadiens.

Nous allons également continuer de forger des partenariats avec les producteurs indépendants pour créer de nouvelles émissions.

Voilà un aperçu des moyens que nous comptons mettre en œuvre pour améliorer la radiodiffusion publique au Canada et mieux servir les Canadiens. Avec l'aval de ce comité et l'appui qu'il continuera de nous témoigner, nous pourrons y parvenir.

Je vous remercie. Il me fera maintenant plaisir de répondre à vos questions.

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