Communiqués

le 11 décembre 1998

Radio-Canada et le Fonds canadien de télévision

Radio-Canada a appris hier en fin d'après-midi la décision d'éliminer son accès garanti au Fonds canadien de télévision après le cycle 1999-2000. Le changement est survenu au moment de l'entrée en vigueur de nouvelles directives du Fonds canadien de télévision visant à soutenir les productions télévisées et cinématographiques «dans lesquelles les Canadiens peuvent se reconnaître, retrouver leur culture, leurs problèmes, leurs préoccupations et leurs propres histoires».

«Cette décision pourrait réduire de façon considérable la capacité de Radio-Canada d'offrir une programmation canadienne variée et de grande qualité. Notre accès au Fonds nous a permis de faire plus que tout autre radiodiffuseur pour assurer des auditoires aux émissions canadiennes. Dans le cadre des audiences sur l'examen des politiques du CRTC relatives à la télévision canadienne, tout le monde est d'accord pour dire que l'ensemble du système devrait avoir pour objectif l'augmentation de l'écoute de la programmation canadienne», a déclaré Perrin Beatty, président-directeur général de Radio-Canada.

Dans ses observations finales présentées aux audiences, la Société a fait ressortir un certain nombre de conséquences que pourrait avoir la réduction de son accès garanti au Fonds canadien de télévision, qui passerait de 50 à 40%. Voici quelques-unes des principales conséquences:

• Une réduction à 40% aurait un effet direct sur les grilles-horaires de la Société, diminuant ainsi la grande qualité de sa programmation canadienne de 5,5 heures par semaine. Cela se remarquerait énormément sur ses grilles de pointe au contenu presque entièrement canadien.

• Compte tenu que les autres chaînes n'assurent pas autant d'auditoires pour les émissions canadiennes que Radio-Canada, l'écoute de la programmation canadienne chuterait globalement dans l'ensemble du système de radiodiffusion.

La décision d'hier fait totalement disparaître cette garantie. Bien que l'on puisse difficilement prévoir tous les effets du retrait de cette garantie, cela restreindrait certainement la capacité de la Société d'offrir une programmation canadienne de qualité.

«L'accès garanti nous permet de "canadianiser" entièrement nos grilles en présentant un contenu culturel canadien important, de diffuser une vaste gamme d'émissions, allant des dramatiques aux documentaires, et de travailler avec des producteurs indépendants dans chaque province. Avec un accès de 50% au Fonds, la Société assure 65% de l'ensemble de l'auditoire pour les dramatiques canadiennes à la télévision anglaise», a ajouté M. Beatty. «Sans cette garantie, le gouvernement devra trouver d'autres moyens pour respecter son objectif d'augmentation de l'écoute d'émissions canadiennes.»

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