Communiqués

le 25 mars 1999

Radio-Canada prête à aborder le nouveau millénaire

OTTAWA - Guylaine Saucier, président du Conseil d'administration de la Société Radio-Canada, et Perrin Beatty, président-directeur général, ont présenté aujourd'hui la vision stratégique et le plan d'avenir de Radio-Canada : Notre engagement envers les Canadiens - Plan stratégique de Radio-Canada. Ce printemps, le CRTC examinera, pour la première fois, toutes les licences de la Société au cours d'une même audience publique, à compter du 25 mai. Les demandes seront examinées à la lumière du plan de Radio-Canada, établi en vue de la prochaine période d'exploitation des licences.

«Comme d'autres radiodiffuseurs, Radio-Canada se trouve à un carrefour où elle fait face à de multiples défis, qu'il s'agisse des changements radicaux dans l'industrie, de la mondialisation ou des auditoires qui utilisent les médias de façon différente. De toute évidence, nous devons évoluer afin de continuer à remplir notre vaste mandat de service public. Plus que jamais le Canada a besoin d'une institution nationale forte, qui se consacre à établir des liens entre les Canadiens et à leur présenter des sujets qui les intéressent. Le plan que nous avons établi est avant-gardiste mais prudent, et il tient compte des moyens dont nous disposons», a commenté Mme Saucier.

Voici les cinq grands principes que renferme le Plan stratégique de Radio-Canada :

1. La Société est déterminée à maintenir et à renforcer ses assises régionales.
2. Elle a pris l'engagement d'offrir sur ses ondes une programmation pancanadienne.
3. La revitalisation de la Télévision anglaise doit se poursuivre.
4. Ses émissions de nouvelles et d'information serviront de normes dans le milieu journalistique au Canada.
5. Sa culture d'entreprise devra s'ouvrir au nouvel environnement.

«Le plan mise à la fois sur la consolidation et le renouvellement. Les pionniers de la radiodiffusion publique n'ont pas créé la Société Radio-Canada pour la voir supplantée ou marginalisée par la nouvelle technologie ou la multiplication des services. Nous renforcerons nos services de base à la Radio et à la Télévision et nous créerons de nouveaux services pour atteindre de nouveaux auditoires. Nous devons offrir aux citoyens du pays un contenu canadien de la plus haute qualité qui soit, au moment et avec le mode d'accès qui leur convient», a déclaré M. Beatty. «Aux récentes consultations publiques du CRTC, les Canadiens se sont exprimés clairement pour manifester leur appui à Radio-Canada et déclarer leur souhait de voir la Société s'engager davantage dans leur communauté. Nous renforcerons notre engagement régional.»

Plus précisément, la Télévision anglaise augmentera le nombre d'heures en période de pointe mises à la disposition des régions et accroîtra le financement accordé aux régions pour des émissions autres que d'information. Cette injection de fonds favorisera la production locale de documentaires et d'autres types d'émissions qui auront une diffusion régionale ou interrégionale. La Télévision française accroîtra la présence régionale dans la programmation d'information et dans les documentaires.

Les sports continueront de jouer leur rôle, puisque la couverture des Jeux olympiques et de la plupart des disciplines professionnelles ne puise en aucune façon dans les crédits parlementaires de la Société. Les émissions sportives produisent également des recettes qui servent à financer la programmation spécialisée, et il est important de maintenir un réseau d'affiliées pour permettre à Radio-Canada d'atteindre toute la population du pays.

Radio-Canada fait remarquer que les radiodiffuseurs privés ont pu réaliser des économies d'échelle et élargir leur distribution grâce à la multiplication des chaînes spécialisées, tandis qu'elle n'a obtenu que deux des 59 licences de télévision spécialisée ou payante attribuées ces 20 dernières années. Le radiodiffuseur public a besoin de plus de débouchés pour la programmation canadienne de grande qualité, de sorte que ses actionnaires - les citoyens du Canada - aient plus de possibilités de profiter de la programmation dans laquelle ils ont investi. C'est pourquoi Radio-Canada a présenté au CRTC des demandes de licence pour quatre chaînes spécialisées de langue française (le Réseau des arts, le Réseau de l'histoire, le Réseau de l'économie et Télé-Classique) et deux chaînes de langue anglaise. Il est prévu que ces nouvelles entreprises s'autofinanceront.

Par ailleurs, Radio-Canada doit chercher à atteindre des auditoires jeunes, en particulier à la Radio. C'est pourquoi elle a présenté au CRTC une demande de licence pour un réseau radiophonique national qui se veut un lieu de rassemblement pour tous les jeunes du pays, où ils pourront partager leur musique, leurs enjeux, leurs idées et leurs rêves.

Dans le cadre de son engagement à accroître les services offerts aux francophones de tout le pays, et plus généralement pour mieux servir ses auditoires, Radio-Canada projette la création d'une chaîne radiophonique d'information continue de langue française.

Radio-Canada envisage de devenir une véritable entreprise dynamique, qui continuera de réduire ses frais généraux, d'améliorer sa productivité et de conclure davantage de partenariats avec des radiodiffuseurs privés pour atteindre ses objectifs. Dans son plan, la Société demande une révision de ses limites actuelles d'emprunt ainsi qu'une modification de la réglementation qui l'oblige à obtenir l'autorisation du gouverneur en conseil avant de former des alliances avec des entreprises privées.

Bien qu'Internet n'en soit encore qu'à ses débuts, quiconque a suivi la croissance spectaculaire de ce nouveau média ne peut douter du rôle important qu'il jouera dans nos vies dans les années à venir. Pour bien remplir son mandat, Radio-Canada doit donc être présente dans ce secteur. La prudence lui dicte d'établir dès maintenant une solide tête de pont dans Internet dans les deux langues officielles. La Société consacrera 2% de son budget à ce secteur d'activité.

Doté dorénavant d'une base de financement stable, Radio Canada International jouera un rôle encore plus important dans l'avenir de la Société, lui permettant de remplir sa mission de projeter l'image du Canada à l'étranger. Pour encourager un rapprochement avec le reste de la Société, les bureaux de ce service seront déménagés à la Maison de Radio-Canada, à Montréal.

Le plan stratégique de Radio-Canada incorpore ses engagements envers les Canadiens et prévoit une responsabilité accrue devant ces derniers. À cette fin, la Société publiera des Promesses de réalisation annuelles, portant sur la programmation et d'autres points précis ainsi que sur ses objectifs pour l'année subséquente. «Nous sommes déterminés à prendre envers les Canadiens, qui sont nos actionnaires, des engagements clairs dont nous pouvons rendre compte», a conclu Mme Saucier.

Le Plan stratégique de Radio-Canada ainsi que les demandes de renouvellement des licences des réseaux français et anglais de radio et de télévision, du RDI et de Newsworld seront examinés à l'occasion des audiences que le CRTC tiendra à Hull ce printemps.

Le plan stratégique de Radio-Canada et les demandes de licence pour chacun de ses services seront accessibles au public à tous les bureaux régionaux du CRTC et au siège social de cette instance à Hull. De plus, on pourra consulter la documentation complète dans tous les établissements de Radio-Canada au pays. Les résumés seront aussi disponibles sur nos sites Web www.radio-canada.ca ou www.cbc.ca.

Points saillants des demandes de licences

Aux audiences qui débuteront le 25 mai 1999, le CRTC examinera les demandes des réseaux français et anglais de radio et de télévision de Radio-Canada ainsi que celles de RDI et de Newsworld.

Voici quelques-uns des éléments clés des demandes, par service:

Télévision française - Pour maintenir et intensifier son leadership dans le développement d'un environnement culturel riche et unique pour les francophones de partout au pays, Radio-Canada doit continuer d'offrir un service de base d'intérêt général fort. Elle renforcera son engagement envers ses auditoires et tentera de remplir encore mieux son mandat de service public en rendant sa programmation plus accessible par l'intermédiaire de chaînes spécialisées.

Télévision anglaise - Radio-Canada renforcera son engagement envers les régions. Elle augmentera le financement pour la création de nouvelles émissions d'une demi-heure, produites régionalement, à contenu autre que d'information. Ces émissions, produites dans huit centres régionaux répartis dans l'ensemble du pays, seront diffusées dans leurs régions respectives et dans tout le réseau. Les stations régionales pourront diffuser ces nouvelles émissions aux heures de pointe auparavant réservées à la diffusion d'émissions réseau.

Radio française - Radio-Canada veut accroître les services offerts aux francophones dans l'ensemble du pays en multipliant ses plates-formes de production et de radiodiffusion, en élargissant les choix offerts aux Canadiens, en établissant des partenariats solides et durables, et en peaufinant ses nouveaux médias. Son projet InfoRadio fait partie intégrante de cette approche stratégique, par la création d'un service radiophonique d'information continue en français. Grâce à ce service, elle pourra mieux servir ses auditoires et renforcer le système canadien de radiodiffusion dans son ensemble.

Radio anglaise - La Société cherchera des moyens d'attirer des auditoires plus importants, plus variés et plus représentatifs, notamment en élargissant sa gamme de services radio à l'intention des jeunes Canadiens, et en diversifiant les intervenants et les points de vue entendus sur les ondes. Elle améliorera son service grâce à des partenariats stratégiques et à la diversification des ressources.

RDI - La Société tentera d'accroître la couverture en direct des événements, de refléter plus fidèlement les diverses régions et de consacrer plus d'émissions aux jeunes et aux questions qui les touchent. Pour refléter davantage les régions, elle accordera plus d'attention aux communautés francophones de partout au pays, ainsi qu'au Canada anglais, aux minorités et aux groupes culturels. Le RDI essaiera d'accroître la coopération avec Newsworld.

Newsworld - La Société veut accroître sa couverture en direct des événements, au moment où ils se produisent, où que ce soit au pays, renforcer son engagement et son aptitude à présenter des reportages à partir des régions mal desservies du Canada, et mieux témoigner de la réalité canadienne en augmentant les synergies de façon importante avec le RDI. Pour être en mesure de réaliser de nouveaux projets dans les limites budgétaires attribuées, Radio-Canada demande une légère augmentation du tarif mensuel des abonnés, le premier rajustement de ce type depuis qu'on lui a accordé sa licence en 1992.

À propos de CBC/Radio-Canada

CBC/Radio-Canada est le radiodiffuseur public national du Canada et l'une des plus grandes institutions culturelles du pays. CBC/Radio-Canada rejoint les Canadiens grâce à huit réseaux nationaux de radio et de télévision, des sites Web offrant des services complets, un réseau de stations locales, régionales et affiliées, la chaîne de télévision numérique Country Canada, ainsi que le réseau de musique continue Galaxie. De plus, CBC/Radio-Canada a conclu des partenariats avec d'autres diffuseurs et compte parmi les partenaires le service de radio satellite de SIRIUS Canada et les chaînes de télévision spécialisée ARTV et The Documentary Channel. Grâce à l'ensemble de ses plateformes, CBC/Radio-Canada se fait le témoin de la diversité régionale et culturelle du pays, en anglais, en français et dans huit langues autochtones. (2006)

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