Brésil

Second tour, second mandat?

Photo: AFP/Mauricio Lima Lula est confiant d'obtenir un deuxième mandat.

Les Brésiliens choisissent dimanche leur président et 10 gouverneurs, lors d'un second tour électoral qui se déroule dans le calme.

Plus de 125 millions d'électeurs sont convoqués aux urnes, dans ce pays où le vote est obligatoire pour les citoyens âgés de 18 à 70 ans. Les personnes de 16 à 18 ans, les personnes de plus de 70 ans et les analphabètes ont également le droit de vote, sans être obligés de l'exercer.

Le système de votation électronique brésilien est une référence dans le monde. Les urnes ressemblent à des guichets automatiques. Y apparaissent les noms et les photos des candidats, et les électeurs doivent appuyer sur le bouton de couleur correspondant pour faire leur choix.

Lors du premier tour, le président sortant Luis Inacio Lula da Silva, du Parti des travailleurs, a obtenu un peu plus de 48 % des voix, juste en deçà du seuil requis pour l'emporter. Son adversaire Geraldo Alckmin, du Parti de la social-démocratie brésilienne, avait reçu près de 42 % des appuis.

Si l'on se fie aux derniers sondages, la lutte s'annonce moins serrée au deuxième tour, puisque Lula obtient 61 % des intentions de vote contre 39 % pour M. Alckmin.

Campagne efficace

Les quatre débats télévisés ont permis à Lula de faire remonter sa cote de popularité. Le président sortant a mis l'accent sur le bilan de son gouvernement en matière de lutte contre l'inflation, de hausse du salaire minimum et d'amélioration des programmes d'aide sociale.

Il a aussi commencé à parler de croissance économique pour les prochaines années, certains membres de son parti avançant même un chiffre de 5 % pour 2007. Lula répondait ainsi à l'une des principales critiques de Geraldo Alckmin à son endroit.

Ce dernier a aussi tapé sur le clou des scandales de corruption qui ont frappé le gouvernement de Lula. L'un d'entre eux, impliquant l'achat planifié, au coût de 800 000 $, de dossiers embarrassants pour l'opposition par des proches du Parti travailliste, fait l'objet d'une enquête fédérale. Cette investigation a peu avancé, cependant.

Pendant que M. Alckmin accusait le président sortant de laisser le champ libre à l'exploitation de la forêt amazonienne par des entreprises étrangères, Lula lui reprochait de vouloir nationaliser les principales entreprises du pays dans les secteurs pétrolier, bancaire et des postes.

S'il l'emporte, Lula da Silva deviendra le deuxième président de l'histoire du Brésil à obtenir deux mandats, après son prédécesseur Fernando Henrique Cardoso (1995-2002).

Il devra tenter de maintenir l'alliance parlementaire avec le Parti du mouvement démocratique brésilien, principale formation politique du pays, sans lequel aucune majorité n'est possible. Ce parti pourrait d'ailleurs augmenter sa représentation lors des prochaines élections législatives.