Quelques heures après leurs méfaits, deux malfrats, Rolly et son fils Stevie (Gilles Renaud et Patrick Drolet), sont réfugiés dans une chambre de motel dans l’attente de Shirley (Anne-Marie Cadieux), celle qui les a engagés pour mettre le feu à un restaurant. Le temps s’écoule péniblement. Manifestement, il y a de l’eau dans le gaz car nos deux sbires sont rongés par l’angoisse et la peur. Enfin, on frappe à la porte. Il s’agit de Phillie (François Papineau), le gérant du motel qui exige ses 60 dollars sinon, Rolly et Stevie doivent quitter les lieux illico. Suite à des tractations plutôt psychédéliques, Rolly réussit à garder la chambre en échange de ses souliers. C’est donc nu-bas, qu’il subit les foudres de Shirley qui débarque, furieuse, gun en main. Elle veut savoir pourquoi le restaurant n’est toujours pas réduit en cendre.

Les choses se précisent. Rolly a décidé de modifier quelque peu les plans. Jugeant que la pyromanie comportait une part de danger non négligeable, il a opté pour le kidnapping en enlevant la cuisinière du restaurant. Cette dernière est juste à côté dans la chambre de bain. En apercevant l’otage, Shirley semble se liquéfier. Et pour cause, il s’agit d’Amanda Castle (Julie Le Breton) la fille du caïd Mike Castle (Robert Morin). Celui-là même, qui dans une logique un peu tordue, a engagé Shirley pour brûler le resto d’Amanda afin qu’elle réintègre le giron paternel.

Un t-shirt rouge dans une brassée de blanc... Shirley réalise que la médiocrité de son « staff » déteint sur elle. Elle n’arrive plus à faire le point. D’ailleurs, son environnement immédiat n’est pas très propice à la réflexion. En effet, comment réfléchir à une sortie honorable alors que Phillie, insatisfait des chaussures, est revenu collecter son argent au moment même de la fuite de l’otage. Cette dernière s’est esquivée par la fenêtre de la salle de bain avec Stevie sur ses talons.

La table est mise, au menu : amateurisme, manque de jugement, lutte de pouvoir, vendetta familiale, éthique et sociologie de la criminalité.