National Gallery of Canada - Musée des beaux-arts du Canada
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Une image vaut mille mots, Josie Papialuk
7 novembre 2003 - 18 avril 2004
Salles d'art inuit

Josie Pamiutu Papialuk voit le jour en 1918, près du lac Issuksivit, non loin de Puvirnituq, au Nunavik (Québec). Durant les soixante premières années de sa vie, il vit tour à tour de la chasse de subsistance, du piégeage et de la pelleterie afin de se procurer des biens de consommation, puis de la sculpture, de la gravure et du dessin pour survivre dans une économie monétaire.

De 1960 à 1980, Papialuk joue un rôle capital dans l’essor de la collection d’estampes de Puvirnituq. Sa démarche artistique unique se révèle cependant dans ses dessins où sa vision excentrique s’exprime pleinement par la couleur et l’iconographie.



Sans titre (Grosse tête)  1985
Crayon feutre sur papier vélin
Les stylos de couleurs sont arrivés. Je suis heureux

Comme la plupart des artistes inuits de sa génération, Papialuk est ce qu’on pourrait appeler un artiste naïf, d’abord parce qu’il est autodidacte, ensuite parce que son imagerie se caractérise par des perspectives multiples et déformées, par le modelé quasi inexistant des figures ou des objets – qui, de ce fait, paraissent sans relief – et, surtout, par une absolue franchise dans l’expression et une vision toute personnelle de la réalité.

L’épithète « naïf » est néanmoins sujette à caution, car elle laisse supposer un manque de raffinement chez l’artiste. Les dessins de Papialuk sont tout sauf puérils dans leur démarche; ils procèdent des perceptions et des expériences de toute une vie. L’humour avec lequel Papialuk évoque les épreuves et les privations, par exemple, est empreint de sagesse et de philosophie.

On aurait également tort de voir une incapacité dans le manque de savoir-faire technique de Papialuk. L’artiste excelle à représenter le monde tel qu’il le perçoit. Ses dessins nous transmettent sa vision personnelle, et chacune de ces images vaut mille mots.

Toutes les œuvres appartiennent à la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec. Le Musée des beaux-arts du Canada remercie la Fédération de ce généreux prêt qui a permis la réalisation de cette exposition.