National Gallery of Canada - Musée des beaux-arts du Canada
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Napachie Pootoogook
Jusqu’au 18 septembre
Salle d'art Inuit

Pendant les cinq dernières années de sa vie, Napachie Pootoogook a travaillé sur une série de dessins autobiographiques qui renseignent sur son enfance, alors qu’elle grandissait dans des campements traditionnels dans le sud de l’Île de Baffin, puis sur sa vie en tant qu’épouse d’Eegyvudluk Pootoogook. Ces dessins narratifs reproduisent des événements réels, comme elle les surnomme, et sont accompagnés de textes syllabiques qui les décrivent. Elle illustre également des histoires, jadis racontées par sa mère Pitseolak Ashoona, elle aussi artiste, et d’autres Sikusilaarmiut (Inuits du sud de l’Île de Baffin). La West Baffin Eskimo Co-operative possède environ 300 dessins de cette série.

À compter du début des années 1990, Napachie limite son choix de couleurs principalement au feutre noir et ajoute à l’occasion, des bruns, des rose pâle et des noir moins foncé à l’aide de crayons de couleur. Afin de donner un rendu fidèle de la vie dans les années 1930 à 1950, elle décrit sans inhibition les personnages de ses dessins. Elle illustre l’histoire, les coutumes, le folklore et les rapports sociaux de sa communauté. Plusieurs de ses dessins évoquent l’expérience particulière des femmes, tout comme la sienne, celle de sa mère et d’autres femmes, qui se sont fait enlever pour devenir épouse, à l’époque où les mariages arrangés faisaient toujours partie des coutumes. La violence conjugale et les tabous de la société liés à l’accouchement rendaient également la vie des femmes difficile. Mais il y avait aussi des moments heureux, empreints de nostalgie, comme lorsque les femmes et les enfants s’amusaient ensemble dans le campement quand les hommes étaient partis à la chasse.

Plusieurs « miniséries » de dessins décrivent la vie extraordinaire de certains leaders de campement comme Inujjuaraarjuk et Namonai, le grand-père de l’artiste. Le récit d’Aijout est l’histoire tragique d’une femme qui, devenue tellement dangereuse pour ceux qui l’entouraient, dû être fusillée. Elle portraiture des shamans tels qu’Alariaq et Aliqu et quelques-uns des premiers convertis au christianisme, dont Namonai, Jayko et son épouse Kitty. Plusieurs dessins décrivent les interprétations incongrues des Inuits convertis sur le christianisme.

La présente exposition de dessins offre une occasion unique de mieux comprendre certains aspects de la vie d’une femme inuite qui a elle-même connu les bouleversements sociaux, économiques et religieux profonds des années 1950 dans l’Arctique.

L’exposition est organisée et mise en tournée par le Musée des beaux-arts de Winnipeg par l'entremise du Programme d'aide aux musées du ministère du Patrimoine canadien