Pêches et Océans Canada, Symbole du Gouvernement du Canada
Région du Golfe
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil Qui nous sommes Plan du site Numéros de téléphone Site Internet National
Quoi de neuf?

Site d'information sur le Groupe de travail sur le détroit de Northumberland

Espèces envahissantes dans le détroit de Northumberland

Le détroit de Northumberland, comme d'innombrables plans d'eau d'un bout à l'autre de la planète, abrite des espèces indigènes et des espèces qui ne le sont pas. Des espèces introduites sont présentes dans les eaux canadiennes de l'Atlantique depuis probablement l'arrivée des premiers explorateurs européens. Leur transport peut se faire par diverses voies, notamment les eaux de lest des navires, l'encrassement des coques des navires, les engins de pêche et d'autre équipement, les transferts délibérés, donnant lieu à l'introduction intentionnelle et non intentionnelle, la transformation ou le rejet de produits de la mer vivants et les processus de dispersion des organismes purement naturels. La vitesse des bâtiments modernes et le volume du lestage qu'ils transportent perturbent la répartition mondiale des espèces marines (et d'un certain nombre d'espèces dulcicoles) dans une mesure sans précédent. Au moins 25 espèces ont été introduites dans le sud du golfe du Saint-Laurent ou y ont pénétré par d'autres moyens; la plupart sont retrouvées dans le détroit de Northumberland. Certaines de ces espèces ont causé des problèmes économiques et environnementaux, les plus préoccupantes étant les suivantes, qui y sont arrivées au cours de la dernière décennie :

(1) Le crabe vert (Carcinus maenas), une espèce venue d'Europe, a été observé pour la première fois à l'entrée est du détroit de Northumberland en 1994 ou 1995. Il s'est depuis répandu rapidement vers l'ouest. Le crabe vert a pénétré dans la baie Verte, située près de l'embouchure de la rivière Gaspereau, en 2002. Sa présence à l'ouest de cet endroit n'a pas été confirmée. Il a été signalé pour la première fois à l'île-du-Prince-Édouard, dans la rivière Cardigan, en 1997. Par 2001, il s'était disséminé aussi loin vers l'ouest du détroit que Victoria. Les vents dominants dans le détroit ont ralenti sa dispersion plus à l'ouest car ils ne sont pas favorables à la dispersion des larves planctoniques, mais les adultes peuvent se disperser, soit grâce à leurs pattes ou en s'accrochant aux bateaux. Le crabe vert se nourrit de divers organismes, y compris des mollusques, sauvages et d'élevage; il a ainsi probablement contribué à l'effondrement de l'industrie de la mye dans le golfe du Maine durant les années 1950. Des chercheurs sont d'avis que, dans la partie est du détroit de Northumberland, le crabe vert pourrait être à l'origine des déclins récents des gisements de zostères, mais ces gisements connaissent aussi des déclins dans la partie ouest, où il n'y a pas de crabe vert.

(2) L'algue verte Codium fragile tomentosoides, originaire du Japon, a été observée pour la première fois dans le détroit de Northumberland en 1996, à Caribou, en Nouvelle-Écosse. Elle est retrouvée ici et là dans tout le détroit soit, de Caribou à Bouctouche. Cette espèce est considérée comme étant nuisible parce qu'elle encrasse tout objet immergé et qu'elle peut se multiplier très rapidement. Elle étouffe les moules et les huîtres, les empêchant d'ouvrir leurs coquilles pour se nourrir. Les coquillages affamés et affaiblis deviennent des proies faciles pour les prédateurs. Les bulles de gaz emprisonnés sous les épais tapis de Codium peuvent soulever les mollusques de leurs gisements et les emporter au loin avec le courant. Un problème semblable se produit lorsque Codium se fixe aux zostères, qui peuvent ainsi être déracinées et rejetées sur le rivage. L'encrassement par cette algue accroît le coût de la main-d'oeuvre pour le nettoyage des coquillages récoltés.

(3) La présence dans le détroit de Northumberland de l'ascidie plissée Styela clava, une autre espèce originaire d'Asie, a été signalée pour la première fois dans la rivière Brudenell, à l'Île-du-Prince-Édouard, en janvier 1998. L'ascidie plissée pousse en touffes denses comportant jusqu'à 1 000 individus par mètre carré et, à l'état adulte, elle peut atteindre jusqu'à 18 cm de longueur. Elle n'infeste que les eaux de l'Île-du-Prince-Édouard jusqu'à maintenant, où elle a colonisé des quais, des bouées et d'autres surfaces solides, de la laisse de basse mer jusqu'à des profondeurs de 4 à 5 mètres. L'ascidie plissée est une ennemie de l'aquaculture, car elle nuit à la fixation des larves d'huître et de moule et dispute l'espace et la nourriture aux jeunes huîtres et moules.

(4) La caprelle Caprella mutica, un amphipode venu de l'Asie, a été signalée pour la première fois comme un nuisible dans la rivière Brudenell, à l'Île-du-Prince-Édouard, en 1998, mais n'a été reconnue comme espèce envahissante qu'en 2003. Elle infeste les substrats artificiels (cordages, bouées, récifs artificiels et brise-lames) à l'échelon du secteur est de la province.

(5) Le cladocère marin Penilia avirostris, un crustacé des eaux subtropicales, a été retrouvé dans la baie Colville, à l'Île-du-Prince-Édouard, en 2001. C'est la première fois que l'espèce était signalée au nord du cap Cod. L'aire de répartition de l'espèce sur les deux côtes de l'Atlantique semble s'étendre vers le nord, selon de récents rapports de chercheurs danois.

(6) Des espèces de Pseudo-nitzschia (une diatomée) qui n'avaient pas encore été observées dans le détroit de Northumberland ont causé des poussées d'algues nuisibles. (Voir le Feuillet d'information - Poussées d'algues nuisibles, par S. Bates).

D'autres espèces envahissantes sont présentes dans le Golfe, mais elles n'ont pas encore été décelées dans le détroit de Northumberland a ce moment (Avril 2005), dont les tuniciers Botryllus schlosseri et Botrylloides violaceus, déjà établis dans les eaux du nord-est de l'Île-du-Prince-Édouard. La présence du tunicier Ciona intestinalis a aussi été signalée dans les eaux du détroit de l'est de la province, mais il n'est pas encore clair si l'espèce y a établit une population s'y reproduisant.

Sud du Golfe du St.-Laurent Horaire d'invasions

Avril 2005