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La Morue de l'Atlantique

Morue de l'AtlantiqueDepuis la découverte du Nouveau Monde, la morue de l'Atlantique est la principale espèce commerciale du nord-ouest de l'Atlantique. On dit depuis toujours que la morue est la "monnaie de Terre-Neuve", et cela se comprend. Cette espèce avait, au début de la colonisation de la Nouvelle-Angleterre, une importance économique telle, qu'une morue en bois sculpté ornait la Massachusetts House of Representatives, à Boston, en l'honneur de la contribution de ce poisson au bien-être du Commonwealth.

La morue de l'Atlantique a joué un rôle important dès le début de la colonisation de l'Amérique du Nord. Les Portugais ont commencé à pêcher dans les eaux de Terre-Neuve en 1501, et les Basques français et espagnols, au début des années 1500. Les Anglais ont mis plus de temps que les Français, les Espagnols et les Portugais à exploiter les ressources du Nouveau Monde, mais une fois le retard rattrapé, la marine britannique en a tiré une expérience qui a contribué à assurer plus tard sa suprématie sur les mers du monde.

L'industrie navale en Amérique du Nord a progressé avec le besoin accru de bateaux de pêche et de cargos. Cela a donné lieu à la construction de superbes navires aux lignes fines et racées, pouvant rivaliser de vitesse avec n'importe quel bateau au monde. Le "Bluenose", de Lunenberg (N.-É.), en constituait le meilleur exemple.

Description

La morue de l'Atlantique (Gadus morhua) est l'une des 59 espèces de la famille des Gadidae. La famille de la morue est la plus nombreuse et la mieux representée en territoire canadien. Poisson marin habitant surtout les eaux froides des mers du Nord, la morue a des nageoires dont les rayons sont mous. Elle possède trois nageoires dorsales et deux nageoires anales placées derrière un ventre blanchâtre, et arbore habituellement sur la mâchoire inférieure un barbillon allongé ressemblant à un poil. Il s'agit d'un poisson généralement gris ou vert, mais il peut aussi bien être brun ou rougeâtre, selon l'habitat auquel sa couleur se marie. Les écailles sont petites et lisses. La bouche est grande, la mâchoire supérieure débordante et les ouvertures branchiales, larges. La ligne latérale de la morue est pâle et la queue légèrement concave, presque carrée.

Les spécimens moyens pèsent de 2 à 3 kg et mesurent de 60 à 70 cm. La morue n'excede habituellement pas 30 kg, bien qu'on ait pris un spécimen pesant environ 96 kg et mesurant plus de 180 cm.

Distribution et migration

Dans le nord-ouest de l'Atlantique, on trouve la morue de l'Atlantique des eaux côtières peu profondes (environ 5 m) jusqu'à 1'accore du plateau continental, dans des eaux pouvant atteindre 6700 m de profondeur. On la rencontre le long des côtes est et ouest du Groenland. Du côté canadien du détroit Davis, les stocks de morue ne s'étendent pas aussi au nord qu'à l'ouest du Groenland. La limite nord de l'espèce se trouve au large de la baie Frobisher et s'étend jusque dans la baie d'Ungava. La morue est plus abondante le long de la côte du Labrador et au large de Terre-Neuve. On en trouve au Bonnet flamand, sur les bancs de Terre-Neuve, dans le golfe Saint-Laurent, sur la plateforme de la Nouvelle-Écosse, dans le golfe du Maine et aussi loin au sud que le cap Hatteras.

En territoire canadien, la morue comprend divers stocks et des unités distinctes possédant des caractéristiques particulières et il y a très peu de croisements entre les stocks contigus. La division des stocks est une unité fort utile pour la gestion des ressources de morue.

En voici la liste dans le nord-ouest de l'Atlantique.

  1. Ouest du Groenland (Div.1A-1F de l'OPANO)
  2. Secteur nord du Labrador (Div. 2G+2H de l'OPANO)
  3. Secteurs sud du Labrador et est de Terre-Neuve (en fait, un groupe de stocks comprenant plusieurs grands éléments ayant des points communs) (Div. 2J+3K+3L de l'OPANO)
  4. Sud du Grand banc (Div. 3N+3O de l'OPANO)
  5. Bonnet flamand (Div. 3M de l'OPANO)
  6. Banc Saint-Pierre (Div. 3Ps de l'OPANO)
  7. Nord du golfe Saint-Laurent (Div. 4R+4S+3Pn de l'OPANO)
  8. Sud du golfe Saint-Laurent (Div. 4T+4Vn de l'OPANO)
  9. Nord de la plate-forme Scotian (Div. 4Vs+4W de l'OPANO)
  10. Sud de la plate-forme Scotian (Div. 4X de l'OPANO)
  11. Golfe du Main (Div. 5Y de l'OPANO)
  12. Banc de Georges (Div. 5Z de l'OPANO)

Certains de ces stocks connaissent des migrations importantes. On a obtenu des renseignements à ce sujet grace à l'étiquetage de morues qui ont été reprises plus tard par des pêcheurs. La morue du stock vivant au sud du Labrador et à l'est de Terre-Neuve (Div. 2J, 3K et 3L de l'OPANO), par exemple, peut parcourir jusqu'à 800 km, des lieux de frai du banc Hamilton, habités en hiver, à l'aire d'alimentation cotière occupée en été. Habituellement, cette morue nordique passe l'hiver à des profondeurs de 200 a 600 m, dans des eaux dont la température varie entre 2°C et 4°C, le long du versant extérieur du plateau continental. Les spécimens de ce stock, qui passent l'hiver au banc Hamilton, migrent en été, principalement vers la côte du Labrador et vers le large du secteur nord-est de Terre-Neuve. Ceux du banc de Belle-Isle migrent surtout vers le sud de la côte du Labrador, l'entrée du detroit de Belle-Isle et la côte nord-est de Terre-Neuve en été. La morue qui passe l'hiver au banc de l'île Funk migre en été dans un vaste secteur qui va du sud du Labrador au sud-est de Terre-Neuve, mais elle joue un rôle particulièrement important dans les pêches cotières des baies White, Notre-Dame et Bonavista. La morue qui séjourne dans le secteur nord des bancs de Terre-Neuve en hiver ne migre pas vers le nord, le long de la côte terre-neuvienne, en été, mais se disperse vers le sud, sur le Grand banc, et vers l'ouest, près des côtes du sud-est de Terre-Neuve.

Le long de la côte nord du Labrador (Div. 2G et 2H de l'OPANO), la morue appartient aux stocks 2J + 3K + 3L. Les spécimens des zones 2G et 2H passent l'hiver le long du talus continental, au large du Labrador, du banc Saglek au banc Hamilton, et migrent vers les régions cotières du nord et du sud du Labrador et du nord de Terre-Neuve en été. Leur aire de distribution chevauche donc en grande partie celle de la morue des zones 2J + 3K + 3L. Cependant, à des fins de gestion, les spécimens de 2G + 2H constituent une entité distincte du reste du stock du Labrador et de l'est de Terre-Neuve car, dans le passé, les pêches y ont eu une incidence plus importante que dans le sud.

Le stock de morue du sud du Grand banc (3N + 30) a tendance à passer 1'hiver dans le secteur allant du sud-ouest au sud-est des bancs de Terre-Neuve et à se disperser vers le nord pour séjourner dans les zones peu profondes (moins de 90 m) du banc à la fin du printemps et en été. Une très petite partie du stock migre vers la côte sud-est de Terre-Neuve pour s'y alimenter.

La morue du banc Saint-Pierre et des secteurs environnants (3Ps) passe l'hiver sur le talus du banc Saint-Pierre et du Grand banc et dans les canaux profonds qui les séparent. L'été, elle migre vers la zone côtière du sud de Terre-Neuve, où elle se mêle avec la morue du banc Burgeo. Elle se mêle aussi avec les bancs de morue du Labrador et de l'est de Terre-Neuve qui viennent s'alimenter sur les bancs et les plateaux côtiers à l'été et à l'automne.

La morue du Bonnet flamand (3M) ne quitte pas ce secteur. Au moment du frai, de mars à mai, elle tend à se concentrer en eaux plus profondes, surtout dans la partie sud-ouest du banc. L'été, elle migre dans des eaux moins profondes, au-dessus du Bonnet.

Les spécimens qui passent l'hiver le long de la côte sud-ouest de Terre-Neuve (4R + 4S + 3Pn) migrent et se dispersent dans le secteur nord du golfe Saint-Laurent, le long de la Côte-Nord du Québec et dans le détroit de Belle-Isle en été. Dans le détroit de Belle-Isle, au nord de Point riche (Terre-Neuve) et de Blanc Sablon (Québec), la morue du Golfe se mêle avec les bancs du Labrador et de l'est de Terre-Neuve.

La morue du secteur sud du golfe Saint-Laurent (4T+4Vn) passe l'hiver au large de l'est de l'île du Cap-Breton et du plateau continental, au sud du chenal Laurentien, et retourne dans le Golfe, aux environs des hauts-fond des îles-de-la-Madeleine, de la baie des Chaleurs et de la Gaspésie en été. Il y a également dans la zone 4Vn un stock côtier qui ne migre pas dans le Golfe.

Une partie de la morue du secteur nord de la plate-forme de la Nouvelle-Écosse (4Vs + 4W), principalement des bancs Banquereau, Misaine et de l'île de Sable, migre en été dans le secteur avoisinant, au large de la Nouvelle-Écosse et au nord de l'île du Cap-Breton, tandis qu'un petit nombre séjourne dans le secteur sud du Golfe. La migration de la morue du banc de l'île de Sable vers le sud du Golfe est beaucoup moins importante que celle de la morue des bancs Banquereau ou Misaine.

Il y a des populations locales de morue le long de la côte de la Nouvelle-Écosse qui ne migrent que sur de petites distances. Elles se tiennent surtout près de la côte, mais s'en éloignent un peu pour passer l'hiver dans des eaux plus profondes, puis y retournent en été.

La morue du secteur sud de la plate-forme de la Nouvelle-Écosse (4X) séjourne habituellement dans des eaux plus profondes en hiver, soit dans les zones côtières ou au large, aux environs du banc Lahave et du banc de Brown. L'été, les stocks côtiers migrent dans des eaux moins profondes, tandis que les stocks hauturiers des bancs Lahave et Brown demeurent au large mais se dirigent vers les zones moins profondes des bancs. II y a aussi un peu de migration dans le chenal de la baie de Fundy vers le banc de Georges, qui se trouve à proximité, et vice-versa.

La morue du golfe du Maine (5Y) se tient principalement le long de la côte et migre peu.

Celle du banc de Georges (5Z) occupe surtout le secteur est du banc, mais elle se mêle un peu avec la morue du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Le stock du South Channel passe l'été principalement du côté ouest du canal et, pour la plus grande partie de l'année, migre vers le sud, près des côtes, dans la région de Chatham et des hauts-fonds de Nantucket.

Les prises de spécimens étiquetés dans des localités côtières durant la migration d'été donnent à penser qu'un grand nombre de morues reviennent à leur point de départ ou dans les environs immédiats dans les années suivant l'étiquetage. On possède des preuves semblables concernant le retour de ce poisson aux lieux de frai occupés en hiver. Cette tendance n'est en aucun cas aussi forte que celle du saumon de l'Atlantique, mais joue quand même un rôle important pour ce qui est de conserver le caractère unique des composantes des stocks.

Reproduction

La morue de l'Atlantique femelle atteint la maturité sexuelle à environ six ans, bien que l'âge du premier frai varie entre cinq et huit ans, selon le stock. La taille, lors du premier frai, varie habituellement entre 45 et 60 cm de longueur. Les mâles atteignent généralement la maturité un peu plus tôt et ont une taille plus petite que les femelles.

La morue fraye dans un vaste secteur du plateau continental et dans des eaux dont la profondeur varie beaucoup. Celle des côtes du Labrador et du nord de Terre-Neuve fraye de mars à mai le long du versant extérieur du plateau continental, dans des eaux dont la profondeur varie de 200 m à 600 m et la température au fond de 2,5°C a 4°C. Sur les bancs de Terre-Neuve, la période de frai dure d'avril à juin. Sur la côte sud de Terre-Neuve, elle commence en mai. Sur les bancs de la Nouvelle-Écosse, la morue fraye en mars et en avril. A l'occasion, dans des régions limitées, le frai a lieu l'automne.

La morue est très prolifique. Les femelles d'environ 80 cm de longueur pondent quelque deux millions d'oeufs, tandis que celles d'environ 130 cm en produisent plus de 11 millions. Les oeufs sont ronds et ont un diamètre de 1 à 2 mm. Ils peuvent flotter dans des eaux dont le degré de salinité est d'environ 30 % (eaux côtières de surface). Ils remontent donc à la surface ou à proximité au moment de l'éclosion. Les oeufs fertilisés qui flottent ainsi à la surface et les larves qui en résultent sont à la merci des courants et courent d'énormes risques face à leurs prédateurs. Le taux de mortalité est stupéfiant. Des millions d'oeufs pondus par chaque femelle, seulement un par million en moyenne réussit à terminer le cycle et à devenir un poisson mature. La larve nouvellement éclose (d'une longueur d'environ 5 mm) se nourrit du sac vitellin attaché à son abdomen pendant une ou deux semaines, après quoi le vitellus est absorbé. La larve doit alors commencer à trouver ses propres proies. À environ 4 cm, la jeune morue descend au fond de l'océan ou à proximité pour s'y nourrir. Les baies de la côte est de Terre-Neuve servent d'aires de croissance pour les jeunes du grand stock de morue du nord habitant les côtes sud du Labrador et est de Terre-Neuve.

Alimentation

Les alevins se nourrissent principalement de copépodes, d'amphipodes et d'autres petits crustacés vivant dans le plancton, tandis que les jeunes poissons consomment surtout des crevettes, des amphipodes, des euphausides et des larves de poissons, de mollusques et de crustacés. Quant à la morue adulte, elle affectionne principalement le capelan, le hareng, le lançon, la plie, le jeune flétan du Groenland, les brabes, les crevettes, les ophiures, les cténophores et toute une gamme d'autres poissons, mollusques et crustacés. En fait, la morue mange presque n'importe quoi, y compris des pierres, afin de pouvoir digérer les anémones de mer, les hydroïdes et d'autres organismes parasites.

Âge et croissance

On peut déterminer l'âge de la morue en comptant les anneaux qui s'ajoutent chaque année aux otolithes, deux concrétions minérales blanc perle qui constituent le mécanisme d'équilibre dans le crâne de la morue. Le rythme de croissance de la morue franche varie selon les secteurs. Il peut aussi y avoir des différences dans le taux de croissance annuel du même secteur, selon l'importance des populations, la température de l'eau et la nourriture. De façon générale, la morue du Labrador et de la côte est de Terre-Neuve croît moins rapidement que celle du secteur sud des bancs. Elle croît également moins rapidement dans le golfe Saint-Laurent que sur les bancs de la Nouvelle-Écosse et sur le banc de Georges. La plus grande partie de la morue prise par les pêcheurs des provinces atlantiques a de quatre à huit ans. Il est rare de prendre des morues de plus de 15 ans, bien que les registres indiquent la prise d'un spécimen de 27 ans, durant les années 1960, au Labrador.

La pêche

Les navires européens ont commencé à pêcher la morue à Terre-Neuve presque immédiatement après la découverte du Nouveau Monde. On rapporte que 128 bateaux venaient y pêcher avant 1550. Cette pêche a ensuite continué de s'accroître à Terre-Neuve et le long de la côte atlantique, partout où la morue était abondante. Vers la fin des années 1600, les prises de morue y atteignirent presque 100,000 tonnes métriques (t) par année et montèrent jusqu'à 200,000 t par année à la fin des années 1700. Au cours du XlXe siècle, les prises de morue ont varié de 150,000 à 400,000 t par année.

Les pêcheurs côtiers ont toujours utilisé une variété d'engins tels que les trappes à morue, les palangres, les filets maillants, les lignes à main et les turluttes et, ces dernières années, les sennes à morue. La pêche hauturière par les goélettes se faisait habituellement au moyen de palangres mouillées et halées par des hommes en doris sur les bancs du large et les bancs côtiers. Avant 1900, toutes les prises de morue étaient conservées par salage. Les progrès techniques du XXe siècle ont annoncé les débuts d'une nouvelle ère pour la pêche de la morue et d'autres espèces. C'est à ce moment que sont apparus le chalutier à vapeur et le chalut à panneaux, ce dernier ayant été mis au point en 1905, selon le modèle de 1894 du chalut à perche. Ces nouveaux engins ont accru l'efficacité de la flottille de pêche. Par la suite, l'introduction d'autres engins tels que le chalutier à pêche arrière; de treuils plus puissants; de sondeurs à echo servant à repérer le poisson et d'usines flottantes automatisées pour la transformation et la congélation des prises en mer a entraîné une augmentation constante des prises de morue et d'autres espèces. De plus en plus, les prises étaient transformées en filets ou en blocs congelés et non pas salées ou séchées comme c'était le cas auparavant. Les prises de morue dans l'Atlantique nord-ouest sont demeurées stables (environ 900,000 t) dans les années 1950, mais ont beaucoup augmenté dans les années 1960, pour atteindre un sommet de presque 2,000,000 t, puis ont diminué de façon spectaculaire dans les années 1970 (moins de 500,000 t en 1977). Les prises du stock des côtes sud du Labrador et est de Terre-Neuve ont constitué une partie importante des prises globables de morue pendant 35 ans (1953-1987), représentant en moyenne presque 40 % du total. Durant les années 1960, les chalutiers européens ont beaucoup pêché l'hiver et au printemps aux lieux de concentration de la morue sur le plateau sud du Labrador avant, pendant et après le frai. Cette pêche hauturière a nui aux pêches côtières du Labrador et de la côte nord de Terre-Neuve en réduisant la quantité et la taille de la morue. Cela a donné lieu à une surexploitation des stocks et entraîné l'effondrement des pêches côtières et hauturières.

En 1973, les principaux stocks de morue de l'Atlantique nord-ouest ont fait l'objet de règlements sur les contingents; en 1974, ce fut le cas de tous les stocks et, en particulier, de ceux situés en territoire canadien. Le total des prises admissibles (TPA) pour chaque stock fut déterminé à la suite des recommandations scientifiques présentés à la Commission internationale des pêcheries de l'Atlantique nord-ouest (ICNAF), organisme prédecesseur de l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord-ouest (OPANO).

Au début, les TPA n'ont pas permis de réduire la surexploitation, notamment parce qu'ils avaient été fixés à des niveaux trop élevés, que les mesures en assurant le respect n'étaient pas efficaces et qu'ils étaient souvent dépassés. La détermination des TPA et les mesures devant en assurer le respect dans les eaux du Canada sont devenues de compétence canadienne en 1977, année où la limite de 200 milles a été imposée.

Une meilleure application de la réglementation et l'imposition de TPA plus conservateurs ont eu pour effets d'accroître les stocks de la zone canadienne, surtout ceux de la morue du nord (2J + 3K + 3L) et les taux de prises de la pêche commerciale dont les niveaux se sont approchés de ceux notés au cours des années 1960. Le Comité scientifique consultatif des pêches canadiennes dans l'Atlantique (CSCPCA) concluait récemment que l'abondance du stock de morue du nord avait augmenté par un facteur de trois entre 1976 et 1986. On a cependant trouvé que les taux de mortalité par pêche des dernières années étaient deux fois plus élevés que les valeurs estimées au cours des évaluations antérieures, de sorte que l'effectif réel du stock avait augmenté, mais pas aussi rapidement qu'on ne l'avait supposé. Cette taille plus faible du stock et le recrutement inférieur des dernières années portaient à croire qu'il serait préférable de réduire le TPA de ce stock. L'évaluation du CSCPCA a été confirmée par les résultats d'un examen indépendant.

Les stocks de morue de la partie sud des Grands Bancs qui chevauchent la limite canadienne des 200 milles et ceux du banc du Bonnet flamand qui se trouvent entièrement à l'extérieur de cette limite n'ont pas vu leurs effectifs augmenter au cours des dernières années. Les TPA de ces stocks sont fixés par l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord-ouest (OPANO) et ces stocks ont fait l'objet d'une pêche supérieure aux niveaux établis par l'OPANO.

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Dernière mise à jour : 2006-06-06

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