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Réunion de consultation organisée par le ministère des Pêches et des Océans (MPO)
au Glymill Inn à Corner Brook (Terre-Neuve-et-Labrador)
Le 3 mai 2005


Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) s'affaire à élaborer de nouveaux principes directeurs sur la conservation du saumon atlantique sauvage. La nouvelle politique ne donnera de bons résultats que dans la mesure où les pêcheurs de saumon jugent qu'elle tient compte de leurs besoins et de leurs inquiétudes.

Pour atteindre cet objectif, le processus de consultation du MPO doit être ouvert et transparent. Malheureusement, pour le moment, ce n'est pas le cas.

Au départ, ni notre groupe ni la grande majorité des pêcheurs de saumon de l'ouest de Terre-Neuve n'étaient au courant de cette réunion du 3 mai 2005 au Glynmill Inn de Corner Brook à laquelle j'ai assisté, parce qu'elle s'adressait aux " … représentants invités des provinces, des Autochtones, de l'industrie, des ONG et des principaux intervenants...". Tout indique que le grand public ne faisait pas partie des principaux intervenants. Lorsqu'il sera finalement invité, une série complète de réunions de consultation auront déjà été tenues, et deux ébauches de la politique auront été rédigées - et cela, sans que le commun des pêcheurs, c'est-à-dire la majeure partie des gens qui pêchent le saumon à Terre-Neuve-et-Labrador, ai eut son mot à dire. Nous avons entendu parler de cette réunion et avons été invités à y assister par la Newfoundland and Labrador Wildlife Federation, qui sait que nous faisons partie de la Citizens Outdoor Rights Alliance.

Même si en fin de compte l'objectif de ces réunions est l'élaboration d'une nouvelle politique de conservation, nous avons constaté que l'information présentée était généralement très vague ou qu'on ne pouvait y avoir accès pour l'examiner de manière plus approfondie.

Par exemple, le DOCUMENT DE TRAVAIL DESTINÉ AU PREMIER VOLET DE LA COLLECTE DE RENSEIGNEMENTS est tellement bourré de termes techniques et d'acronymes indéchiffrables qu'il est parfois difficile de bien saisir ce qui est proposé. Ce qui est pire encore, c'est que le document portant sur le fonds de dotation de 30 millions de dollars n'était pas disponible à la réunion, et que le MPO ne pouvait pas ou ne voulait pas le fournir sur demande. C'est ce nous apprend le courriel envoyé par le MPO le 17 mai 2005 suite à notre demande : " … nous ne pouvons pas fournir l'information demandée …" parce que " … notre service offre uniquement de la documentation de base …". Le MPO ajoute que notre demande sera transmise "… à un représentant qui sera en mesure de vous aider ", mais qui n'a jamais communiqué avec nous.

En conséquence, nous avons plus de questions que de réponses.

Questions au sujet du Document de travail destiné au premier volet de collecte de renseignements :

  1. Puisque la majorité des rivières à saumon atlantique sauvage sont situées à Terre-Neuve-et-Labrador, est-ce que cette province jouira de la considération additionnelle que cela exige?
  2. Que signifient les acronymes COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada), CCPMA (Conseil canadien des ministres des Pêches et de l'Aquaculture) CGM (Comité de gestion ministériel)? Ne devrait-on pas préciser ce qu'ils signifient?
  3. Les réunions tenues en mai et juin étaient réservées aux représentants invités. Qui représentaient-ils au juste? Et qui représentait les pêcheurs locaux?
  4. Les réunions d'octobre et de novembre sont destinées aux représentants invités et aux " membres du public intéressés ". Pouvons-nous présumer que cela inclut les pêcheurs locaux? Est-ce que ces réunions seront annoncées et organisées à des endroits qui conviennent à ces pêcheurs - qui, en majorité ne peuvent assister à une réunion pendant les heures de travail? Est-ce que des versions papier des documents et présentations seront distribuées au préalable ou au début de ces tribunes libres?
  5. Selon le document, la Politique de conservation du saumon atlantique sauvage …pourrait avoir pour but ...". Est-ce que cela signifie que le but pourrait éventuellement être quelque chose de tout à fait différent?
  6. Les décisions antérieures n'ont pas toujours été ouvertes, transparentes ou inclusives. Est-ce que le MPO a l'intention d'opter pour l'ouverture, la transparence et l'inclusion pendant ce processus et la prise des décisions finales?
  7. Qui sera responsable de la mise en œuvre des nouvelles stratégies et politiques de conservation?

Questions générales mais pertinentes :

  1. Le Québec et le Nouveau-Brunswick, qui participent au processus de consultation, ont des fosses à saumon privées ou louées. Est-ce que c'est ce que le MPO vise pour Terre-Neuve-et-Labrador?
  2. La FSA (Fédération du saumon atlantique) est une organisation américaine financée par l'industrie, notamment les pourvoyeurs. Est-ce que le MPO accordera à l'opinion de cette organisation la même importance qu'à celle des pêcheurs locaux?
  3. Il est beaucoup question de gestion des bassins hydrographiques à l'échelle locale. Est-ce que le MPO a l'intention de permettre aux groupes qui s'en chargent d'imposer des droits pour l'accès aux fosses ou rivières qu'ils gèrent (une forme de privatisation)?
  4. Le MPO a l'obligation constitutionnelle de gérer notre saumon. En s'en acquittant, le MPO cherche-t-il à servir les intérêts des pêcheurs locaux avant ceux des pêcheurs étrangers et des touristes nantis?

Étant donné les nombreuses questions sans réponse, le processus entrepris par le MPO ne doit pas être précipité. Nous avons le temps de faire un travail minutieux. Ce qui est le plus important, c'est que le calendrier lié à la nouvelle politique de conservation du saumon n'est pas immuable. Il est établi uniquement à titre indicatif; nous devons prendre le temps qu'il faut et organiser d'autres réunions si cela est nécessaire.

Réunions publiques :

On a déjà déploré ici le fait que les pêcheurs locaux n'ont pas l'occasion de donner leur avis avant que le processus ne soit bien enclenché. Il s'agit d'une lacune tellement fondamentale que nous devons soulever de nouveau la question. Si l'ensemble des pêcheurs n'est pas inclus dans le processus de consultation le plus tôt possible (ce qui n'est pas le cas selon le calendrier actuel), le MPO ne connaîtra pas les véritables sentiments et préoccupations de la grande majorité des pêcheurs. En conséquence, la politique finale ne sera pas bien reçue parce qu'elle ne tiendra pas compte des opinions et des attentes de tous ces gens.

Par exemple, le pêcheur moyen de cette province s'attend à ce qu'on reconnaisse son droit de pêcher là et quand il veut (sous réserve de quotas annuels et de règlements sur l'ouverture et la fermeture de la pêche), en vertu d'un seul et unique permis valable pour l'ensemble de la province.

Le pêcheur moyen de cette province n'acceptera jamais de payer des droits pour avoir accès à une fosse ou à une rivière en particulier et il ne sera jamais favorable à la location d'une ou de plusieurs fosses par des particuliers, groupes ou entreprises.

Ce sont des préoccupations et attentes de ce genre qui seront exprimées dans les tribunes libres ouvertes à tous les pêcheurs, pas seulement à quelques pêcheurs triés sur le volet. Ces réunions doivent être annoncées largement et suffisamment à l'avance pour que les pêcheurs intéressés puissent prendre les dispositions nécessaires pour y assister. Par ailleurs, les réunions doivent avoir lieu dans des endroits et à des moments pratiques, et les documents de présentation doivent être distribués. Le MPO ne pourra affirmer qu'il a mené des consultations exhaustives avec toutes les parties intéressées que lorsqu'il aura pris ces mesures.

Écouter les gens, ça rapporte :

En 1996, le MPO a décidé d'interdire aux pêcheurs de garder toute prise de saumon provenant de la rivière Harry, malgré l'opposition de la grande majorité des pêcheurs à cette mesure. Même si la décision avait été prise pour des raisons valables (la conservation du saumon dans rivière Harry), la plupart des pêcheurs savaient que cette mesure ne donnerait pas de bons résultats. Ils savaient bien que le saumon de la rivière Harry était en danger et ils étaient disposés à accepter une baisse du nombre de prises pouvant être gardées. Mais, sur les conseils d'autres intervenants, le MPO a décidé d'autoriser uniquement la pêche avec remise à l'eau des prises dans la rivière Harry. Les conséquences ont été aussi rapides que prévisibles.

Le nombre total de pêcheurs légitimes dans cette rivière a chuté alors que le nombre de braconniers et d'incidents de braconnage a grimpé. En conséquence, les stocks de saumon dans cette rivière ont encore plus diminué.

En 2002, le MPO a finalement acquiescé à la demande des pêcheurs locaux en les autorisant à conserver un nombre limité de prises. Là encore, les conséquences ont été aussi rapides que prévisibles. Le nombre de pêcheurs légitimes a augmenté, tandis que le nombre de braconniers et d'incidents de braconnage a diminué. L'impact sur la population de saumons n'a été que positif.

Dans cette province, nous sommes en faveur de la conservation, mais il faut que les mesures de conservation respectent la culture et le mode de vie qui nous sont propres. Les mesures de conservation qui nous imposent des valeurs venant du " continent ", telles que la privatisation et des droits exorbitants, ne seront jamais acceptées.

Les pêcheurs de saumon de Terre-Neuve-et-Labrador veulent collaborer avec le MPO, mais pour cela, ils doivent d'abord être invités massivement à s'asseoir à la table de consultation - et à y faire connaître leurs opinions, leurs valeurs et leur amour pour le saumon atlantique sauvage.

Document soumis par :
Chesley Hollett
Reginald Nichols

 
  Dernière mise à jour : 2006-01-20 Avis importants